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NUMERO 1287 |
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Edition du 06 Décembre 2024
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Edito
Le stockage massif et bon marché de l'énergie : un enjeu technologique et économique majeur pour le monde...
Campagne de Dons pour sauver RT Flash en 2025
Constatant que cette année, pour la première fois, nous n’atteindrions pas notre objectif de 15.000,00 euros si nous ne réagissions pas, j’ai pris la décision d’envoyer, hier, un message à tous nos anciens donateurs, en leur avouant que, sans une réelle prise de conscience de leur part, RT Flash n’arriverait pas à franchir l’année 2025.
Malheureusement, le listing informatique sur lequel s’est appuyé mon mailing ne distingue pas les donateurs 2024 de tous les anciens donateurs. Aussi, je veux bien dire que le mailing du 5 Décembre ne concerne pas les donateurs de 2024. Je les remercie d’avoir déjà fait un don en 2024.
Pour ceux qui n’ont pas encore fait un don en 2024 et qui ne sont pas enregistrés sur nos listings, je laisserai ci-dessous le lien (en bleu) sur lequel il vous suffit de cliquer pour vous trouver instantanément sur le site de HELLOASSO qui gère notre campagne de dons.
Bien Cordialement
René TREGOUET
Merci de faire un don via Hello Asso en cliquant sur le lien suivant : https://www.helloasso.com/associations/adist/formulaires/10
EDITORIAL :
Le stockage massif et bon marché de l'énergie : un enjeu technologique et économique majeur pour le monde...
Selon l'AIE (Agence Internationale de l’Energie), la consommation mondiale d'énergie primaire a dépassé les 15 Gteps (1 Gtep = 1Milliard de tonnes d’équivalents pétrole) en 2022 (soit un doublement depuis 1980) et la part de l'électricité dans la consommation finale mondiale d'énergie, qui était de 13 % en 1990, atteint 23 % en 2024 et pourrait dépasser les 50 % en 2050. S'agissant de la seule production électrique mondiale, elle devrait passer de 30 000 TWH (1 TWH = 1 milliard de Kwh) en 2022 à environ 46 000 TWH en 2050, sachant que la part des énergies renouvelables (éolien, solaire, géothermie, énergies marines) dans cette production électrique va augmenter de manière considérable, passant d'un tiers aujourd'hui à au moins 80 % en 2050, ce qui suppose de multiplier par 10 les capacités mondiales totales de renouvelables (principalement solaire et éolien) d'ici 25 ans. Ce basculement énergétique mondial représente un défi technique, industriel et économique colossal, non seulement en matière de montée en puissance de l'ensemble des énergies propres, à toutes les échelles spatiales de production (domestiques, locales et géantes), mais également en matière de moyens de stockage massif, fiable et bon marché d'énergie, susceptibles de permettre la régulation des réseaux de distribution et d'équilibrer en permanence, l'offre et la demande fluctuantes, en lissant les fluctuations de production liées au caractère intrinsèquement irrégulier des énergies solaires et éoliennes.
En 2023, selon l'AIE, l'installation de batteries couplées à des éoliennes ou panneaux solaires, a augmenté de 130 % par rapport à 2022. En juin dernier, un rapport publié par le norvégien Rystad Energy prévoyait que les installations annuelles de stockage par batterie dépasseraient 400 TWh d’ici 2030, alors qu'en 2024 la capacité de stockage électrique installée dans le monde est de l'ordre de 200 GW (soit 0,2 TWh). Deux études récentes, l'une réalisée par le groupe de recherche BloombergNEF et l’autre par la société de services DNV, viennent de confirmer que la barre symbolique du TWh (un milliard de kW) de capacités de stockage — hors stockage par pompage-turbinage — à l’échelle mondiale devrait être franchie en 2027. A plus long terme, BloombergNEF table sur des capacités de stockage d’électricité mondiale de 1,9 TWh en 2030, puis de 22 TWh en 2050, majoritairement grâce à des batteries lithium-ion, mais également redox, sodium et fer. Au final, les capacités mondiales de stockage énergétique pourrait donc être multipliées par cent entre 2024 et 2050. En avril dernier, les Etats du G7 ont appelé à multiplier par six les capacités mondiales de stockage d'électricité d'ici 2030, condition indispensable au triplement des énergies renouvelables prévues pour cette échéance. On ne s'en étonnera pas, le marché mondial du stockage de l'énergie va exploser avec la demande mondiale et devrait passer, selon IDTechEx, de 50 à 223 milliards de dollars d'ici 2045.
Deux pays entendent bien se tailler la part du lion dans cet énorme marché, en plein essor, du stockage massif d'énergie, les États-Unis et la Chine. Il y a quelques semaines, la société américaine Form Energy a annoncé qu'elle allait construire la plus grande batterie fer-air au monde dans l’État du Maine. Composée d’un réseau de modules de la taille d’une machine à laver, cette batterie géante sera la première de cette capacité à utiliser la technologie fer-fer–air-air. Ce système de stockage aura une capacité de 8 500 mégawattheures et coûtera 147 millions de dollars. Les batteries fer-air de Form Energy seront capables de fournir une puissance de 85 mégawatts au réseau, pendant 4 jours. Cette technologie prometteuse fer-air utilise un système de rouille réversible. Pendant la décharge, la batterie consomme de l’oxygène dans l’air, ce qui va oxyder le fer de l'anode et créer ainsi de la rouille. Pendant la charge, le processus s'inverse : la rouille se retransforme en fer et libère de l’oxygène. L’avantage de cette nouvelle technologie, par rapport au lithium-ion, est son coût, plus de dix fois inférieur aux batteries conventionnelles. En outre, cette batterie est bien plus respectueuse de l’environnement car elle n’utilise pas de métaux lourds polluants, mais uniquement du fer, de l’eau et de l’air.
Des chercheurs du National Renewable Energy Laboratory (NREL) du ministère américain de l’énergie ont développé un système de stockage d’énergie de longue durée, ingénieux, efficace, fiable et très bon marché (environ 10 dollars du kWh stocké contre 300 dollars un kWh dans une batterie lithium-ion et 60 dollars pour un kWh hydro-électrique), reposant sur l'utilisation de sable chauffé à très haute température. Le sable utilisé dans ce système de stockage d’énergie thermique (TES) est en effet porté à une température de 1 100°C, en utilisant des sources d'énergies renouvelables à faible coût. Pour produire de l’électricité en cas de demande, il suffit de faire descendre le sable chaud dans un échangeur de chaleur, qui chauffe un fluide caloriporteur, puis entraîne un générateur à cycle combiné. Ces scientifiques du NREL ont pu calculer que leur système de stockage conservait 95 % de sa chaleur pendant près d'une semaine, grâce à l'excellente inertie thermique du sable utilisé (Voir Mining).
Autre projet américain innovant, le projet Delta, dans l'Utah, qui prévoit la plus grande installation de stockage d'énergie renouvelable des États-Unis. Cette installation hors-norme vise à permettre la production d'hydrogène vert à l'échelle industrielle, à partir de sources d'énergie renouvelables. L'hydrogène vert ainsi produit sera stocké dans de gigantesques cavernes souterraines et pourra constituer un énorme réservoir de carburant renouvelable pour la production d'électricité décarbonée.
Premier projet à combiner à un tel niveau a production, le stockage et la transmission d'hydrogène renouvelable, le projet Advanced Clean Energy Storage (Stockage d'Energie Propre Avancée), comprend une centrale électrique à cycle combiné à turbine à gaz de 840 MW qui fonctionnera avec un mélange de 30 % d'hydrogène vert et de 70 % de gaz naturel, à partir de 2025, avant de passer progressivement à 100 % d'hydrogène vert d'ici 2045. Situé à Delta, dans l'Utah, ce projet devrait accélérer la décarbonation de tout l'ouest des États-Unis. Ce site va permettre la production d'hydrogène vert à l'échelle industrielle et à grande échelle à partir de sources d'énergie renouvelables. L'hydrogène produit sera stocké de manière sûre dans des cavernes souterraines de sel. Cet hydrogène vert emprisonné représentera plus de 300 GWh d'énergie et une seule de ces cavernes de sel suffira à stocker l'ensemble de l'énergie consommée en un mois par la Californie.
Le célèbre cabinet d'architecture Skidmore, Owings & Merrill (SOM) de Chicago propose, pour sa part, un concept futuriste de stockage d’énergie par gravité. L'idée est de construire des gratte-ciels atteignant jusqu'à 1 km de hauteur pour stocker massivement l'énergie grâce à la gravité. Le concept, simple mais très efficace, consiste à hisser de très lourdes charges au sommet de ces tours creuses pendant les périodes d'excédent de production énergétique. En cas de pics de demande, il suffira de redescendre ces poids pour faire tourner des générateurs et produire rapidement de l'électricité. Selon SOM, ces tours creuses peuvent offrir une solution de stockage d'énergie à grande échelle et bon marché. Le stockage d'énergie par gravité est déjà mis en œuvre dans plusieurs pays du monde par la société américano-suisse Energy Vault mais SOM veut la porter à un tout autre niveau en l'intégrant à des bâtiments d'un kilomètre de haut. Cette solution de stockage économique à long terme serait particulièrement adaptée pour lisser les excédents de production d'énergie renouvelable intermittente (éolien, solaire).
La Chine fait également feu de tout bois en matière de solutions innovantes de stockage massif de l’énergie. Elle vient de mettre en service la plus grande batterie gravitaire du monde (60 mètres de haut), construite par Energy Vault, dans la banlieue de Shanghai. Le système EVx, d’une capacité de 100 MWh, a été installé à proximité d’un parc éolien et d’un point de connexion au réseau national en Chine. Il vise à améliorer et à stabiliser le réseau national en stockant et en distribuant l’énergie renouvelable. La Chine dispose désormais de 9 unités de stockage gravitaire, pour une capacité totale de 3,7 GW. La Chine vient également de se doter de la plus grande installation de stockage d'énergie par air comprimé du monde. Située à Feicheng, dans la province chinoise de Shandong, cette unité d'une capacité de 300 MWh affiche un rendement de 72 % et peut fournir six heures d'électricité à 250 000 foyers locaux pendant les périodes de forte consommation. La Chine mise également sur les nouvelles batteries au sodium, moins chères et moins polluantes, pour stocker son énergie. En juin dernier, elle a mis en service la plus puissante batterie au sodium du monde (100 MWh) à Qianjiang dans la province du Hubei. Évoquons également le nouveau système de stockage géant par volants d’inertie, la Dinglun Flywheel Energy Storage Power Station, située à proximité de la ville de Changzhi, au centre de la Mongolie-Intérieure. Cette unité, la plus grande du monde actuellement, comprend 10 volants inertiels, placés dans le vide, et en lévitation magnétique, de manière à limiter au maximum les frottements et pertes d'énergie. Cette station a été conçue pour pouvoir fournir rapidement plusieurs heures d’électricité à environ 2000 foyers, en cas de besoin. De manière pragmatique et intelligente, la Chine a su diversifier les moyens de stockage innovants pour répondre au mieux à la diversité des ses besoins en matière énergétique.
En Europe, l’institut Fraunhofer, en Allemagne, travaille sur un remarquable projet de stockage d'énergie sous-marin baptisé StEnSea. Concrètement, en période de surplus d’électricité, une pompe expulse, grâce à la pression naturelle exercée par la colonne d’eau située au dessus d'elle, l’eau d'une sphère en béton de 9 mètres de diamètre, immergée à 500 mètres de profondeur. Pour récupérer l'énergie, il suffit d'ouvrir une vanne qui laisse l’eau pénétrer dans la sphère. La simple force de l’eau entrant dans cette sphère fait tourner une turbine, qui génère ainsi de l’électricité. Fraunhofer, réputé pour son sérieux, estime que cette technologie simple, fiable et écologique, peut devenir très compétitive, avec un coût estimé à 4,6 centimes par kilowattheure stocké. L'Institut allemand estime le potentiel mondial de cette technologie à 817 TWH, soit presque deux fois la consommation annuelle d’électricité en France et environ 3 % de la consommation mondiale d'électricité.
Je termine ce rapide tour d'horizon des innovations technologiques prometteuses par une très belle avancée française, réalisée il y a quelques semaines, par des scientifiques du CNRS et de l’ENS Paris-Saclay. Ces chercheurs ont identifié un mécanisme permettant à certaines molécules de restituer leur énergie sous forme thermique, puis d’être réutilisées pendant plusieurs cycles pour stocker à nouveau de l'électricité. Grâce à l'ajout d’une très faible quantité d’acide, les chimistes sont parvenus à contrôler de manière efficace ce processus réversible de restitution de chaleur. Ces molécules appartiennent à une famille de commutateurs photosensibles permettant de stocker l'énergie solaire sous forme chimique, puis de la transformer à la demande en énergie thermique. Sans entrer dans les détails très techniques de cette avancée, les chimistes ont réussi, en utilisant des pyridines (C5H5N), à conférer aux molécules une propriété d'isomérisation photochromique, c'est-à-dire la capacité de changer de forme par exposition à la lumière. Dans une solution liquide, ces molécules peuvent ainsi stocker plusieurs jours l'énergie lumineuse reçue. L'utilisation d'un acide (l'hydron, H+), permet de relâcher l'énergie solaire sous forme de chaleur. La beauté du procédé est que les molécules utilisées peuvent retrouver leur forme initiale, et être réutilisées. Selon ces chercheurs, ce processus réversible de restitution de chaleur pourrait être intégré, d'ici une dizaine d'années, aux systèmes de chauffage et de stockage d'énergie des immeubles, pour conserver et libérer à la demande, sous forme de chaleur, l'énergie lumineuse captée par les nombreux panneaux solaires (et cellules solaires souples) à haut rendement qui recouvriront les toits mais également les façades des bâtiments.
En France, Les six installations de pompage-turbinage (STEP) exploitées par EDF garantissent une puissance de stockage de plus de 5 000 MW. Mais, la forte montée en puissance des renouvelables nécessite à présent le recours à de nouveaux modes de stockage, à commencer par les batteries de grande capacité, plus souples et plus rapides à installer que les STEP, situées en zone montagneuse. La puissance des batteries stationnaires dépasse désormais les 900 MW en France, ce qui représente dix fois le total de 2020. Et selon la Commission de Régulation de l'Energie, ce parc installé devrait encore doubler en 2025, pour dépasser les 1 200 MW. Parmi les nouvelles installations qui seront raccordées au réseau l'an prochain, on compte notamment un énorme système de stockage sur le port de Nantes Saint-Nazaire. Celui-ci sera le plus puissant du pays : installée par le britannique Harmony Energy, cette batterie géante de 100 MW de puissance pour 200 MWh (mégawattheures) de stockage sera mise en service d’ici l’hiver 2025. Elle pourra assurer deux heures de stockage aux 170 000 foyers du Grand Nantes. A plus long terme, ce ne sont pas moins de 400 projets, totalisant environ 7000 MW. En 2030, notre pays devrait donc disposer d'environ 13 000 MW de capacité de stockage, ce qui ne sera pas de trop pour réguler la production électrique qui devrait, dans moins de dix ans, être issue pour un quart des énergies renouvelables, solaire et éolien principalement.
J’évoque également rapidement les progrès remarquable en matière de stockage domestique. La société Sunology vient par exemple de réinventer la batterie domestique avec Storey, une unité de stockage modulaire. Cette batterie du futur, d'une puissance de sortie de 6 kW (extensible à 24 kW), possède un système de refroidissement passif et ne fait aucun bruit. Elle détecte automatiquement les moments où l’énergie coûte le moins cher, que ce soit via vos panneaux solaires ou pendant les heures creuses. Un algorithme optimise en permanence le stockage pour maximiser vos économies. Autre nouveauté, cette batterie n'a pas besoin d’être branchée directement aux panneaux solaires ; elle peut se brancher sur une prise électrique classique et fonctionne, aussi simplement qu’un appareil électroménager. Mais le plus beau, c'est que, même sans panneaux solaires, cette batterie fonctionne de manière autonome, en se chargeant aux heures creuses pour restituer l’énergie quand les prix grimpent.
En mai dernier, l’entreprise australienne LAVO a présenté la première batterie domestique à hydrogène au monde. L’idée consiste à utiliser cet excédent d’énergie pour alimenter un électrolyseur qui produit de l’hydrogène à partir de l’eau. Ce système se présente sous la forme d’une grosse armoire métallique de 324 kg. Le boîtier comprend 4 réservoirs d’hydrogène à hydrure métallique qui supportent chacune une pression de 30 bars ainsi qu’une batterie au lithium de 5 kW. L'ensemble intègre également une pile à combustible à hydrogène et un convertisseur de tension. L’unité de stockage a été conçue pour pouvoir emmagasiner jusqu'à 40 kW d'énergie, de quoi alimenter une maison en électricité pendant une semaine sans raccordement au réseau. L'excédent d’énergie produit par les panneaux solaires est conservé sous forme d’hydrogène, qui peut, si besoin, être converti en électricité grâce à une pile à combustible. Ce système, à condition que son prix diminue dans l'avenir (27 000 euros pour l'instant), pourrait constituer une alternative prometteuse aux unités de stockage à batteries au lithium, mais sera probablement réservé, dans un premier temps, au stockage d'énergie des immeubles entiers et copropriétés.
On le voit, à côté des STEP qui resteront encore longtemps les moyens de stockage massif de l'énergie les plus importants et les plus économiques, tout un panel de nouvelles technologies de stockage, pouvant répondre de manière fiable et peu onéreuse à une grande variété de besoins, sont à présent disponibles et pourrait représenter le tiers des gigantesques capacités de stockage mondiales qui devront être installées d'ici 2050 pour intégrer l'ensemble des énergies renouvelables dans une production d'électricité appelée à représenter la moitié de la production totale d'énergie, en raison de la décarbonation globale de nos économies. Qu'il s'agisse des nouvelles batteries au sodium ou au fer, du stockage par hydrogène, ou air comprimé, ou du stockage gravitaire, inertiel, sous-marin et demain, moléculaire, chacune de ces technologies devrait connaître un fort développement et toutes se complètent et devront être combinées de manière intelligente, dans le cadre du futur paysage énergétique mondial qui sera, décarbonation oblige, infiniment plus décentralisé, diversifié, réticulaire et complexe que celui, largement responsable du réchauffement climatique actuel, que nous avons connu depuis deux siècles, dominé par les énergies fossiles.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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Nanotechnologies et Robotique
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Les laboratoires de l’École d’Ingénierie Mécanique et Aérospatiale (MAE) à Singapour ont développé des robots souples microscopiques, dont le contrôle s’effectue par champs magnétiques. L’étude, publiée dans Advanced Materials, présente la première génération de robots miniaturisés dotés de la capacité de transporter jusqu’à quatre médicaments différents, libérés selon des séquences et des dosages programmables. « Les résultats démontrent le potentiel considérable de nos robots souples dans l’administration ciblée de médicaments, particulièrement pour les traitements nécessitant un contrôle précis de plusieurs substances » a indiqué Le Docteur Yang Zilin de l’Université Technologique de Nanyang.
La conception des micro-robots repose sur l’utilisation de matériaux composites magnétiques intelligents. L’association de microparticules magnétiques et de polymères garantit une totale innocuité pour l’organisme. La dextérité exceptionnelle des dispositifs leur permet d’être propulsés et guidés avec précision autour des obstacles, une caractéristique indispensable pour la navigation dans les environnements anatomiques complexes. Les tests en laboratoire ont révélé des performances remarquables. Les déplacements sont effectués à des vitesses comprises entre 0,30 mm et 16,5 mm par seconde, permettant une libération précise des différentes substances médicamenteuses dans les zones ciblées. Une expérimentation prolongée a validé la capacité de maintenir une diffusion contrôlée pendant huit heures, les fuites médicamenteuses étant réduites au minimum. « Ces résultats montrent que notre robot souple pourrait potentiellement jouer un rôle clé dans l’avenir de l’administration ciblée de médicaments, en particulier dans les traitements tels que les thérapies contre le cancer qui nécessitent un contrôle précis de plusieurs médicaments », a déclaré M. Yang.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
News Medical Net
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Les éléphants s'appellent entre eux avec l'équivalent d'un nom propre à chaque individu, selon une étude basée sur l'observation de deux troupeaux sauvages au Kenya, publiée dans la revue Nature. Cette étude montre que les éléphants utilisent non seulement une vocalisation spécifique pour chaque individu, mais qu'ils reconnaissent et réagissent à un appel qui leur est destiné en ignorant ceux adressés à d'autres, a déclaré son premier auteur, Michael Pardo.
Cette recherche soutient l'idée que les éléphants peuvent inventer des noms arbitraires pour les uns et les autres, a poursuivi ce spécialiste en communication des pachydermes à l'Université d'État du Colorado aux États-Unis, cité dans un communiqué. La preuve passe par les enregistrements effectués par l'association Save the Elephants dans la réserve du Samburu et le parc national d'Amboseli, au Kenya. Avec, après un passage dans un logiciel d'analyse, un jeu de 469 appels incluant 101 éléphants appelants et 117 destinataires de tels appels.
Le pachyderme rejoint l'humain dans sa capacité à assigner un nom arbitraire au destinataire de son appel, et non pas une vocalisation imitant celle de ce dernier. À ce jour, deux espèces animales seulement, un dauphin et un perroquet, sont connues pour s'adresser à un congénère en imitant la signature vocale du destinataire de leur appel. Chez l'éléphant, cette communication est particulière. En pratique, les chercheurs ont observé qu'un individu s'adressait à un autre avec un signal spécifique. Ce nom n'était pas forcément utilisé par d'autres pour s'adresser à ce même individu. En revanche, l'éléphant destinataire de cet appel distinguait bien celui qui lui était adressé et ignorait ceux envoyés à des congénères. Ces observations indiquent qu'ils ont une capacité de pensée abstraite, selon le professeur à l'Université d'État du Colorado George Wittemyer, superviseur de l'étude et cité dans le communiqué.
Les appels, communément émis sous forme de grognements, sont plus fréquents à distance ainsi que dans le cas d'adultes s'adressant à des petits. Les adultes utilisent aussi plus volontiers ces appels que les jeunes, ce qui suggère que la capacité à émettre ces noms demande des années d'apprentissage. Les chercheurs s'interrogent sur l'origine de ce don, chez une espèce dont les lointains ancêtres ont divergé des primates et des cétacés il y a environ 90 millions d'années. L'étude laisse à penser que le comportement extrêmement social des éléphants a pu favoriser le développement de cette capacité à échanger.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), en collaboration avec des scientifiques canadiens, ont identifié du 1-cyanopyrène dans le nuage moléculaire du Taureau. Ce composé, dérivé du pyrène et constitué de quatre anneaux planaires de carbone, appartient à la catégorie des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Découverts pour la première fois dans les années 1960 au sein des météorites carbonées, les HAP ont toujours été soupçonnés de résider dans les nuages interstellaires. Toutefois, les observations antérieures se limitaient à des caractéristiques vibratoires, détectées par des télescopes infrarouges, sans permettre d’identifier précisément les HAP présents.
« Depuis le développement de l’hypothèse des HAP dans les années 1980, leur existence dans l’espace est largement acceptée, ayant été décelée dans des météorites, des comètes et des échantillons d’astéroïdes », explique Gabi Wenzel, chercheuse postdoctorale au MIT et auteure principale de l’étude, dans un communiqué du MIT. Elle précise que l’utilisation de la spectroscopie infrarouge ne permet pas d’identifier sans ambiguïté les HAP individuels dans l’espace. Cependant, leur présence dans les astéroïdes et les comètes suggère qu’ils ont contribué de manière significative au carbone qui a façonné le système solaire.
Une étude japonaise menée en 2023 a corroboré cette hypothèse. Dans ce cadre, les scientifiques avaient analysé des échantillons de l’astéroïde Ryugu, formé lors de la naissance du Soleil et de ses planètes, et avaient détecté la présence abondante de pyrène. Sur la base de cette découverte, Wenzel et ses collègues ont envisagé l’existence de cette molécule dans l’espace interstellaire. Dans une étude récemment publiée dans la revue Science, les chercheurs décrivent avoir synthétisé le cyanopyrène en laboratoire avant de le transformer en gaz pour faciliter sa détection par radiotélescope. « Ce projet n’aurait pas été possible sans la collaboration avec un chimiste organique capable de créer cette molécule, qui n’est pas disponible dans le commerce », souligne Ilsa Cooke, professeure adjointe à l’Université de Colombie-Britannique et co-auteure de l’étude. L’équipe a comparé la signature moléculaire obtenue en laboratoire avec celle trouvée dans l’espace, constatant une correspondance parfaite.
Miranda, la mystérieuse lune glacée d’Uranus, pourrait abriter un océan liquide souterrain. Lors de la seconde phase de l’étude, les chercheurs ont utilisé le radiotélescope de l’observatoire de Green Bank, le plus grand du monde, pour scruter le nuage moléculaire du Taureau, situé à 430 années-lumière de la Terre. Ils ont ainsi décelé des signatures du cyanopyrène. Brett McGuire, chimiste au MIT, a noté que cette molécule représente 0,1 % du carbone détecté, ajoutant que « bien que cela puisse sembler modeste, la majorité du carbone est encapsulée dans le monoxyde de carbone, la deuxième molécule la plus abondante après l’hydrogène moléculaire ». Il conclut : « C’est une abondance notable, un puits de carbone interstellaire d’une stabilité remarquable. Nous avons désormais une vision de la chimie actuelle de notre système solaire et un aperçu de ce qu’elle pourrait avoir été avant sa formation ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
MIT
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La myopathie myotubulaire, aussi appelée "myopathie centronucléaire liée au chromosome X", est une maladie génétique rare et sévère affectant les nouveau-nés et enfants. Elle touche environ un enfant sur 50 000. Liée à une mutation sur le gène MTM1 situé sur le chromosome X, elle se manifeste par une altération de la taille et de la forme des fibres musculaires. Les principaux symptômes sont une faiblesse musculaire généralisée et une détresse respiratoire.
Il n’y a pas de thérapie à l’heure actuelle et les connaissances sur la myopathie myotubulaire sont encore parcellaires. Grâce à une collaboration entre les équipes de Jocelyn Laporte, directeur de recherche Inserm à l’IGBMC et Llyod Trotman à Cold Spring Harbor (USA), les mécanismes de cette maladie ont néanmoins pu être précisés. Les scientifiques ont notamment mis en évidence qu’une supplémentation en vitamine pro-oxydante pourrait améliorer les symptômes de la maladie dans un modèle animal. Dans la myopathie myotubulaire, la perte de la protéine MTM1, liée à la mutation du gène du même nom, entraîne un surplus d’un lipide appelé PI3P. Dans ce contexte, les scientifiques s’intéressent à une enzyme, la kinase VPS34, qui pourrait être l’une des clés pour comprendre ce mécanisme. En effet, on sait que VPS34 produit ce lipide et s’oppose à l’action de la protéine MTM1. Elle pourrait donc être un levier à exploiter pour tenter d’agir sur la maladie.
Dans cette étude, les scientifiques ont commencé par montrer que l’action de VPS34 peut être bloquée par un mécanisme d’oxydation. Fort de ce constat, ils ont cherché à déterminer si ce "blocage" pouvait avoir un effet pour corriger la myopathie myotubulaire. Pour cela, ils se sont intéressés à une vitamine bien connue, la vitamine K, qui est naturellement présente dans les légumes verts à feuilles (tels que chou vert, épinards et chou frisé), l’huile de soja et de colza. En effet, cette vitamine à des propriétés oxydantes.
Les scientifiques ont donc ajouté un précurseur de la vitamine K à l’alimentation de souris modèles de myopathie myotubulaire. Ils ont montré que cette supplémentation en vitamine améliore significativement l’espérance de vie de ces souris ainsi que la masse et l’organisation musculaire et, par voie de conséquence, leur fonction motrice. « Ces résultats encourageants chez l’animal nous confortent dans l’idée qu’agir sur la kinase VPS34, via la supplémentation en vitamine K, pourrait être une piste prometteuse pour améliorer les symptômes de la maladie », explique Jocelyn Laporte. Ces résultats devront maintenant être validés dans des études plus larges et des essais cliniques. A terme, ils pourraient conduire à recommander la supplémentation en vitamine K pour les patients atteints de myopathie myotubulaire, dans l’espoir notamment d’améliorer leur motricité et leur autonomie.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Inserm
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Avec l’âge, il devient de plus en plus difficile de se rappeler où se trouvent certains objets – qu’il s’agisse des clés ou de l’endroit où l’on a garé sa voiture. Cette mémoire spatiale se détériore encore davantage avec l'apparition de la démence, une condition qui touche une personne dans le monde toutes les trois secondes, selon Alzheimer’s Disease International.
Les équipes de recherche de deux laboratoires de l'EPFL ont uni leurs forces pour stimuler cette mémoire spatiale en créant un dispositif expérimental unique qui associe une stimulation cérébrale profonde non invasive, un entraînement en réalité virtuelle et une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) – le tout réuni au sein du Campus Biotech à Genève. Publiée dans Science Advances, cette étude démontre que des impulsions électriques ciblées et indolores appliquées à l'hippocampe et aux structures adjacentes, une région cérébrale profonde impliquée dans la mémoire et la navigation spatiale, peuvent améliorer la capacité du cerveau à se rappeler des lieux et à se diriger. « En cherchant des moyens d’améliorer la mémoire spatiale sans chirurgie ni médicaments, nous répondons à une préoccupation majeure pour une population importante et croissante : les personnes âgées, les patientes et patients souffrant de traumatismes cérébraux ou les personnes atteintes de démence », explique Friedhelm Hummel, directeur du Hummel Lab.
Cette étude est le fruit d'une collaboration entre le Hummel Lab et le Laboratoire de neurosciences cognitives d'Olaf Blanke (LNCO), tous deux rattachés à l'institut Neuro X de l'EPFL. En associant l'expertise de Friedhelm Hummel en stimulation cérébrale non invasive aux recherches cognitives d’Olaf Blanke sur la navigation spatiale en réalité virtuelle, les deux groupes de recherche ont mis au point une configuration neuro-technologique unique.
L'expérience débute avec la pose de quatre électrodes inoffensives sur la tête de volontaires sains pour stimuler l'hippocampe et les structures adjacentes. Cette technique non invasive de la stimulation électrique par interférence temporelle transcrânienne envoie des impulsions ciblées sans provoquer d’inconfort chez les participantes et participants. Ensuite, les volontaires sont immergés dans un monde virtuel à l'aide de lunettes de réalité virtuelle. S’appuyant sur des recherches antérieures du premier co-auteur Hyuk-June Moon, les scientifiques demandent aux participants de naviguer dans une série de lieux et de se souvenir de points de repère. Ce cadre virtuel immersif permet à l’équipe de recherche de mesurer avec précision la capacité des volontaires à se rappeler et à naviguer dans un environnement spatial tout en recevant la stimulation tTIS.
« Lorsque la stimulation a été appliquée, nous avons observé une nette amélioration du temps de rappel des participants – le temps nécessaire pour commencer à se diriger vers l’endroit où ils pensaient que l’objet se trouvait », explique Elena Beanato, l'autre première co-autrice de l'étude. « Cela nous amène à penser qu'en stimulant l'hippocampe, nous avons temporairement augmenté la plasticité cérébrale, ce qui, combiné à l'entraînement dans un environnement virtuel, favorise une navigation spatiale plus efficace ».
L’ensemble de l'expérience a été réalisée dans un scanner IRMf. L’équipe de recherche a ainsi obtenu des images en temps réel de l'activité cérébrale, lui permettant de suivre les réponses à la tTIS de l'hippocampe et des régions avoisinantes lors des tâches de navigation spatiale. Les données IRMf ont révélé des changements dans l’activité neuronale associés aux modifications comportementales observées, en particulier dans les zones responsables de la mémoire et de la navigation, offrant ainsi aux chercheur.euses une meilleure compréhension de la manière dont la stimulation non invasive module les fonctions cérébrales.
Cette intégration de technologies de pointe à l'institut Neuro X de l'EPFL fait de Campus Biotech l'un des rares endroits où ces trois techniques expérimentales peuvent être combinées dans une même étude. « L’alliage de la tTIS, de la réalité virtuelle et de l'IRMf offre une approche hautement contrôlée et innovante pour étudier la réponse du cerveau à la stimulation et son impact sur les fonctions cognitives », ajoute Olaf Blanke. « À long terme, nous envisageons d'utiliser cette approche pour développer des thérapies ciblées pour les personnes souffrant de troubles cognitifs, offrant ainsi un moyen non invasif d'améliorer la mémoire et les capacités spatiales ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
EPFL
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Près de la moitié de la population mondiale est exposée au risque du paludisme (ou malaria), une maladie potentiellement mortelle transmise par les moustiques. Touchant en particulier les enfants et les femmes enceintes, elle provoque chaque année plus de 600.000 décès. Actuellement, son dépistage repose sur des prélèvements sanguins non seulement invasifs, mais également souvent peu accessibles dans les régions les plus touchées, faute de moyens.
Une nouvelle méthode, dévoilée par une équipe de chercheurs de la Yale School of Public Health (Etats-Unis) ainsi que du Cameroun, pourrait révolutionner le diagnostic de cette maladie infectieuse : un test non invasif, utilisant un appareil nommé Cytophone, capable de détecter le paludisme sans nécessiter une goutte de sang. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications.
De la taille d'une petite imprimante, le prototype peut déterminer si l'infection est présente en quelques minutes grâce à une petite sonde placée sur le dos de la main d'une personne, au-dessus d'une veine ciblée. Ce Cytophone, conçu à l’origine pour identifier les cellules cancéreuses, utilise un laser et des ultrasons pour détecter les globules rouges infectés par le parasite du paludisme, Plasmodium falciparum, l'espèce la plus commune et la plus meurtrière, ainsi que d’autres espèces moins courantes. Les cellules infectées produisent un sous-produit appelé hémozoïne, qui se comporte différemment lorsqu’il est exposé à un faisceau laser : il chauffe et absorbe la lumière plus intensément que l’hémoglobine normale. Ces propriétés bien spécifiques permettent au Cytophone de détecter la présence de parasites dans le sang, sans nécessiter de piqûre.
Au cours d’un essai réalisé au Cameroun sur 20 patients, le Cytophone a pu détecter le paludisme avec une sensibilité de 90 % et une spécificité de 69 %, des résultats comparables voire supérieurs à ceux des tests standards actuels. En plus de détecter l’infection, le dispositif a également pu suivre la diminution des parasites après traitement, prouvant qu’il peut mesurer les niveaux de parasitisme dans le sang et, potentiellement, ajuster le suivi thérapeutique. L’appareil, qui pourrait garantir un diagnostic rapide et sécurisé, sans formation médicale complexe, présente des atouts majeurs pour les pays en développement où les infrastructures de santé sont limitées. Comme le soulignent les chercheurs dans un communiqué, cette innovation pourrait combler des besoins criants dans des pays où la prévalence du paludisme est élevée et où les tests sanguins classiques sont contraignants. Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé s’est fixé pour objectif une réduction de 90 % des cas de paludisme dans 35 pays d’ici 2030.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Développer de nouveaux médicaments efficaces pour traiter l’addiction au cannabis es devenu un enjeu de santé publique, quand on sait que cette substance est aujourd’hui la drogue illicite la plus consommée en France : la moitié de la population adulte âgée déclare en avoir déjà pris au cours de sa vie en 2023, selon les données de Santé publique France et de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). L’usage régulier concerne 3,4 % des adultes de 18 à 64 ans en 2023, stable depuis 2017, soit environ 900 000 personnes.
Si le produit est banalisé, la tendance est toutefois à la baisse chez les jeunes, selon une enquête de l’OFDT, avec 5,3 % des collégiens de 4e et de 3e qui l’ont expérimenté en 2022, contre 6,7 % en 2018. En revanche, le pourcentage augmente avec l’âge : 16,2 % des élèves de seconde disent en avoir déjà consommé et près d’un élève sur trois en terminale. Rappelons que le cannabis, généralement fumé, sous forme d’herbe ou de résine (haschich), contient de nombreux composants, dont le THC (tétrahydrocannabinol), sa principale molécule active. Le THC agit sur le CB1, l’un des récepteurs du système endocannabinoïde de l’organisme, qui joue un rôle important dans le neuro-développement. Le THC se lie aux récepteurs CB1 et les active, entraînant ses effets psychotropes, notamment ceux de l’addiction.
En France, si la majorité des consommateurs de cannabis a un usage récréatif, environ 10 % deviennent dépendants, selon les experts, et « c’est le cas de 50 % des usagers quotidiens selon les données internationales », rappelle le psychiatre Jean-Michel Delile, président de la Fédération addiction, « 16 % des adolescents qui ont commencé risquent de s’accrocher », rappelaient Jean-Michel Delile et le psychologue clinicien Jean-Pierre Couteron.
S’il est souvent consommé de façon occasionnelle pour ses effets euphorisants, relaxants, ou encore pour ses vertus thérapeutiques (diminution des nausées, action sur l’appétit, certaines douleurs chroniques…) à plus haute dose, il peut avoir de nombreux effets négatifs sur la santé physique et psychique. En effet, cette drogue affecte directement des fonctions cérébrales : mémoire, apprentissage, attention, prise de décision, émotions… « L’impact négatif de sa consommation sur la connectivité cérébrale est d’autant plus important que la consommation aura commencé précocement pendant l’adolescence », écrivent Jean-Pierre Couteron et Jean-Michel Delile. « Il a été montré qu’une consommation régulière et prolongée de cannabis, commencée à l’adolescence, peut entraîner une altération des performances intellectuelles, avec une baisse du quotient intellectuel (QI) à l’âge adulte allant jusqu’à 10 points », rappelle aussi Jean-Michel Delile. Sans compter les liens avec la dépression, la schizophrénie… « Plusieurs études ont montré que le cannabis est un facteur causal des troubles psychotiques, avec un risque multiplié par sept », pointe Jean-Michel Delile. Là encore, l’impact est d’autant plus grand que la consommation a démarré tôt, avant 15 ans. Par ailleurs, il pourrait accroître le risque d’accident vasculaire cérébral, de maladies cardiovasculaires, endommager les tissus pulmonaires, etc. D’où l’enjeu de traiter l’addiction.
Le psychiatre Pier Vincenzo Piazza travaille depuis dix ans sur un médicament. Ses équipes ont découvert en 2014 « qu’en réponse à de fortes doses de THC administrée à des souris, la prégnénolone, une hormone, était augmentée et bloquait les effets néfastes du THC qui agit sur des récepteurs cannabinoïdes », se souvient Pier Vincenzo Piazza, à l’époque au Neurocentre Magendie à Bordeaux. Une nouvelle classe de médicaments, les inhibiteurs de la signalisation des récepteurs cannabinoïdes CB1, impliqués dans l’addiction au cannabis, mais aussi dans la cognition, l’obésité, d’autres maladies psychiatriques, etc., est ainsi née. Nom de code de la première de ces molécules : AEF117, elle ne bloque qu’une partie de l’activité du récepteur, celle liée aux effets addictifs et néfastes du cannabis. Cette approche diffère des antagonistes du récepteur CB1 d’ancienne génération qui bloquaient toute l’activité du récepteur CB1 et provoquaient des effets indésirables lourds.
« On a montré dans une première étude que la molécule est pharmacologiquement active, à savoir qu’elle abaisse l’envie de consommer, diminue le plaisir lié au cannabis, sans provoquer un syndrome de sevrage, et sans effets secondaires notables », souligne Pier Vincenzo Piazza, cofondateur et directeur général de Aelis Pharma, qui a coordonné un article dans Nature Medicine en 2023. Dans la dernière étude, dite de phase 2B, réalisée auprès de 333 sujets, il a été confirmé que AEF0117 est « bien toléré » et qu’il a réduit la consommation de cannabis, surtout chez des personnes qui ont une addiction modérée...
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Le Monde
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Des chercheurs australiens de l'Université d'Adélaïde ont découvert un nouveau type de cellule qui pourrait bouleverser la médecine. Dissimulée dans l'aorte des souris adultes, cette cellule vient confirmer une hypothèse vieille de plus d'un siècle et pourrait réparer les tissus endommagés. Les scientifiques ont baptisé cette cellule "EndoMac progénitrice". Contrairement aux cellules ordinaires, elle peut se transformer en deux types distincts : en cellule endothéliale (responsable de la formation des vaisseaux sanguins), et en macrophage (globule blanc essentiel à la réparation tissulaire et à la défense immunitaire). Cette double compétence en fait une candidate idéale pour la régénération des tissus. La découverte des cellules EndoMac repose sur l'observation de la couche externe de l'aorte des souris adultes. Leur particularité ? Elles se multiplient rapidement en réponse à certains stimuli comme une blessure ou une mauvaise circulation sanguine. Cette faculté pourrait permettre de repenser le traitement de certaines pathologies, comme le diabète, où la cicatrisation est souvent défaillante.
Lors de tests sur des souris diabétiques, les cellules EndoMac ont montré des résultats spectaculaires en accélérant la guérison des plaies, normalement très lentes à cicatriser. Ces cellules offrent également un avantage majeur : elles n'expriment pas de marqueurs "d'identité" habituels, ce qui diminue le risque de rejet lors de greffes cellulaires. Cette découverte éclaire également une énigme scientifique. Il y a un siècle, des chercheurs avaient théorisé l'existence de cellules capables de produire de nouveaux macrophages tout au long de la vie adulte. Les EndoMac pourraient bien être la clé de cette hypothèse.
L'équipe de chercheurs étudie désormais la présence de ces cellules dans les tissus humains. Les résultats initiaux sont prometteurs et laissent entrevoir des avancées potentielles en médecine régénérative. Si cette piste se confirme, les EndoMac pourraient servir à la guérison des tissus humains endommagés. La recherche se poursuit également sur les capacités des cellules EndoMac à réparer d'autres types de tissus, notamment la peau et les muscles. Les scientifiques espèrent en savoir plus dans les mois à venir. La régénération tissulaire est le processus par lequel les tissus endommagés ou perdus sont réparés ou remplacés par de nouveaux tissus. Ce mécanisme est essentiel pour la guérison des blessures, la réparation des organes et le maintien de la santé générale. La régénération peut impliquer plusieurs types de cellules, notamment les fibroblastes, les cellules endothéliales et les macrophages, qui collaborent pour restaurer l'intégrité des tissus.
Ce processus commence par une réponse inflammatoire, où des cellules immunitaires sont recrutées vers la zone blessée pour éliminer les agents pathogènes et nettoyer les débris. Ensuite, les cellules souches et les cellules progénitrices, comme les EndoMac, jouent un rôle clé en se différenciant en plusieurs types cellulaires nécessaires à la régénération. Les facteurs de croissance et les cytokines libérés favorisent également la prolifération et la migration des cellules vers le site de la lésion.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
SCI News
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Des chercheurs de l’université de Vanderbilt (États-Unis) ont mis au point un nouveau type de vaccin anti-cancer destiné à combattre les tumeurs nouvellement développées. L’étude s’est portée sur des souris qui présentaient un risque quasi certain de développer un cancer. En leur injectant ce vaccin à un stade précoce de la maladie, les chercheurs ont constaté que la croissance des cellules tumorales était stoppée. Ce vaccin a également permis de stopper la croissance des tumeurs, là où un autre type de traitement contre le cancer, appelé "blocage des points de contrôle immunitaire" (ICB), s’est avéré inefficace. Les thérapies ICB sont généralement administrées pour les cas de cancer avancé, mais de rares patients atteints de cancers spécifiques ont obtenu une rémission après ce traitement.
« Notre étude a pour particularité que ces souris présentent un risque élevé, de 100 %, de développer un cancer », explique dans un communiqué la docteure Mary Philip, directrice adjointe de l’Institut d’infection, d’immunologie et d’inflammation de l’Université de Vanderbilt et autrice principale de l’étude. « Il n’existe pas beaucoup d’études sur le cancer dans lesquelles les souris ont été suivies aussi longtemps après la vaccination et sont restées sans tumeur pendant deux ans ». Déjà testé dans le cadre d’essais cliniques sur les cancers avancés, le vaccin s’avère particulièrement efficace s’il est administré à un stade précoce de la tumeur.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
JITC
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On estime que 55 millions de personnes souffrent de démence dans le monde, dont 35,6 millions sont des cas d’Alzheimer. Rien qu’aux États-Unis, la maladie est chaque année responsable de plus de décès que les cancers du sein et de la prostate réunis. Le nombre de patients devrait doubler environ tous les 20 ans en raison du vieillissement de la population mondiale.
Alors qu’il n’existe à ce jour aucun traitement curatif contre la maladie, environ 40 % des cas seraient associés à des facteurs de risque modifiables. Il a été suggéré qu’il pourrait être possible de cibler ces facteurs par le biais de médicaments tels que le sémaglutide (commercialisé sous les noms d’Ozempic ou de Wegovy), couramment utilisés pour le diabète de type 2 et pour la perte de poids. Ces deux maladies constituent en effet d’importants facteurs de risque d’Alzheimer. D’autre part, le médicament a montré des effets bénéfiques contre les maladies cardiovasculaires, le tabagisme, l’alcoolisme et la dépression, également associés au risque d’Alzheimer.
Étant donné son association avec ces facteurs de risque, l’étude, codirigée par l’Université Case Western Reserve (aux États-Unis) suggère qu’il pourrait réduire le risque d’Alzheimer. À noter que des essais évaluent actuellement les effets neuroprotecteurs du médicament au stade précoce de la maladie, mais aucun essai clinique n’a jusqu’à présent indiqué de manière claire s’il pourrait la prévenir ou ralentir sa progression. Le sémaglutide agit sur les récepteurs de type glucagon (GLP-1R) afin de réguler à la fois l’appétit et la glycémie. Une récente étude a montré que le liraglutide, un autre agoniste de GLP-1, est associé à un ralentissement du déclin cognitif chez les patients souffrant d’Alzheimer précoce et qui étaient non diabétiques.
Dans le cadre de la nouvelle étude — détaillée dans la revue Alzheimer’s & Dementia: The Journal of the Alzheimer’s Association —, les chercheurs ont comparé le sémaglutide (Ozempic) avec 7 autres médicaments contre le diabète de type 2, tels que la metformine et l’insuline, ainsi que d’autres agonistes de GLP-1 comme le liraglutide. 1 094 761 patients âgés d’au moins 60 ans, souffrant de diabète de type 2 et qui n’avaient initialement pas reçu de diagnostic d’Alzheimer, ont été sélectionnés pour l’étude. Les participants devaient également souffrir d’au moins une pathologie sous-jacente (obésité, hypertension ou maladie cardiaque) et ne pas avoir pris de médicament contre le diabète au cours des six derniers mois avant l’étude. Les diagnostics d’Alzheimer ont ensuite été posés au cours des trois années de suivi de l’étude. L’approche statistique utilisée par les chercheurs est similaire à celle d’un essai clinique randomisé.
Les résultats ont révélé que les patients traités au sémaglutide présentaient un risque d’Alzheimer réduit de 40 à 70 %, par rapport à ceux prenant d’autres médicaments contre le diabète. La plus grande différence a été observée chez les patients traités avec de l’insuline, qui présentaient notamment 70 % plus de risques de développer Alzheimer par rapport à ceux traités au sémaglutide. Les patients traités avec les autres agonistes de GLP-1, y compris le liragutide, présentaient également un risque plus élevé d’Alzheimer. Ces effets étaient les mêmes quels que soient le sexe, l’âge et le poids des participants.
Toutefois, des essais cliniques randomisés doivent être effectués avant de pouvoir tirer des conclusions définitives, ainsi qu’une comparaison des effets du sémaglutide avec d’autres médicaments anti-diabétiques. Norodisk, le fabricant d’Ozempic et de Wegovy, effectue actuellement des essais cliniques de phase 3 contrôlés par placebo des deux médicaments sur plus de 3 000 patients souffrant de troubles cognitifs légers ou d’Alzheimer précoce. Les résultats devraient être publiés d’ici l’année prochaine. Si les essais sont concluants, le sémaglutide pourrait potentiellement devenir le premier traitement préventif pour Alzheimer, sans compter l’extension de la gamme de traitements visant à en ralentir la progression.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
CWR
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Compte tenu de la gravité des maladies cardiovasculaires et des déficiences sensorielles, ainsi que du manque de recherches dans ce domaine, des scientifiques de l'école de médecine de l'université Jiangnan de Wuxi (Chine) ont voulu évaluer l’impact de la perte d'audition, de vision et les deux simultanément sur le risque de développer des pathologies cardiaques et vasculaires. Pour cela, ils ont, dans le cadre d’une étude, examiné les données d’une enquête portant sur 11.332 adultes chinois de 45 ans et plus. Les participants, qui ne présentaient pas d’antécédents de maladies cardiovasculaires, avaient fourni des informations sur leur audition et leur vision en 2011.
Après sept ans de suivi, 2.156 volontaires ont déclaré avoir été victimes d'un accident vasculaire cérébral, d'un arrêt cardiaque, d'une crise cardiaque, de douleurs thoraciques ou d'une arythmie sévère. Par rapport aux personnes qui n'avaient signalé aucun problème sensoriel, celles ayant des problèmes de vision étaient 24 % plus susceptibles de développer une maladie cardiovasculaire, et celles qui n'avaient qu'une perte d'audition étaient 20 % plus susceptibles de développer une maladie cardiovasculaire. Les participants présentant une double déficience sensorielle avaient un risque accru de 35 % de maladies cardiovasculaires.
Pour l’heure, l’équipe ne sait pas exactement pourquoi les adultes souffrant de troubles de l'audition et de la vision sont exposés à des risques cardiovasculaires plus élevés. Cependant, ils ont évoqué des pistes, prouvées par de précédentes recherches, comme le fait que la perte de vision présente plusieurs facteurs de risque, en particulier l'hypertension artérielle et l'obésité, sans doute car qu'il leur est plus difficile d'être physiquement actifs. La perte d'audition peut affecter la communication et les capacités cognitives des personnes âgées, cela peut entraîner des troubles mentaux (anxiété ou dépression) qui rendent les patients moins sociables et moins actifs, deux facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires. Face à ces résultats, parus dans la revue Journal of the American Heart Association, les auteurs suggèrent que le dépistage des déficiences sensorielles, leur traitement par des lunettes ou des prothèses auditives et l'attention portée à la santé cardiovasculaire des personnes de plus de 45 ans pourraient contribuer à réduire les risques.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
JAHA
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Deux laboratoires de l’Université de Columbia ont mis au point un vaccin bactérien anticancéreux. Pour le moment testé sur des souris, le vaccin est composé de bactéries programmées pour engendrer une réponse immunitaire efficace. Une nouvelle technique qui ouvre la voie à des vaccins personnalisables.
« L'idée est de développer un vaccin personnalisé à chaque patient et adapté à tous types de tumeurs, qu’elles soient avancées ou non », dévoile Mathieu Rouanne, chirurgien de formation, aujourd’hui chercheur associé à l’Université de Columbia (États-Unis). Ce concept de vaccin personnalisé repose sur de récents travaux publiés dans la revue Nature, à laquelle il a participé. Les équipes du laboratoire de bio-ingénierie, dont fait partie Andrew Redenti, premier auteur de l’étude, et du département de microbiologie et immunologie de l’Université de Columbia, ont mis au point un prototype de vaccin bactérien, capable d’attaquer les cellules cancéreuses sans toucher aux cellules saines. « On a programmé des bactéries qui aident le système immunitaire à repérer les tumeurs et à les détruire », explique Mathieu Rouanne. Pour cela, quelques manipulations de bio-ingénierie se sont imposées.
Chaque tumeur produit des protéines spécifiques, lors de mutations de son ADN. Ces protéines, appelées les “néoantigènes”, sont présentes à la surface des cellules cancéreuses, ce qui permet au système immunitaire de les différencier des cellules saines. « Pour chaque tumeur, on identifie les protéines spécifiques, on les synthétise, puis on les intègre dans les bactéries », poursuit le chercheur, co-auteur de l’étude. Une fois les bactéries injectées dans l’organisme, elles vont se rendre autour des cellules tumorales, et y proliférer. « C’est le seul endroit où elles pourront proliférer, car dans les tumeurs, le système immunitaire est peu actif, c’est ce qu’on appelle l’immunosuppression », ajoute le spécialiste. « Celles qui se dirigent vers les cellules saines sont reconnues et tuées automatiquement par le système immunitaires ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Soigner le cerveau en contournant ses mécanismes de protection, telle est l'ambition de Therasonic, une jeune société créée fin 2023, qui a développé une technologie novatrice qui pourrait permettre l'administration de médicaments dans le cerveau. En effet, de nos jours, la médecine demeure démunie face aux pathologies cérébrales, qu'il s'agisse des maladies neurodégénératives ou des cancers.
Ainsi, une grande partie des médicaments couramment utilisés contre les différentes formes de cancers se révèlent inefficaces lorsque des métastases atteignent le cerveau. La faute à la barrière hématoencéphalique qui sépare notre système nerveux central de la circulation sanguine. Protégeant ainsi notre cerveau des agents pathogènes, toxines et autres hormones circulant dans notre sang. « Dans le cerveau, les cellules qui tapissent l'intérieur des vaisseaux sanguins sont très resserrées et empêchent ainsi le passage de 98 % des molécules vers l'extérieur. Et c'est vrai pour 100 % des molécules pharmaceutiques et notamment celles en vogue en cancérologie qui sont en outre de grande taille », précise Benoit Larrat cofondateur de Therasonic avec Anthony Novell.
La technologie mise au point par les deux chercheurs permet de s'affranchir du problème en augmentant, de façon transitoire, la perméabilité des vaisseaux sanguins cérébraux. Tous les deux physiciens, Benoit Larrat, ancien chercheur du CEA, et Anthony Novell, chercheur au CNRS, travaillent depuis 2010 sur l'utilisation des ultrasons à des fins thérapeutiques. Un champ de recherche qui donne beaucoup d'espoirs. Plusieurs start-up dans le monde, à commencer par la française Carthera, travaillent en effet sur les ultrasons.
La technologie développée par Therasonic est toutefois très spécifique. Elle combine l'envoi d'ultrasons focalisés sur la tumeur avec l'injection intraveineuse de microbulles gazeuses semblables à celles utilisées pour les échographies. « En passant devant le faisceau d'ultrasons qui se focalise sur la tâche à traiter, les microbulles oscillent de façon très rapide, un peu comme un ballon se gonflant et se dégonflant plusieurs centaines de milliers de fois par seconde. Ces oscillations génèrent une stimulation mécanique des cellules des vaisseaux sanguins qui réagissent alors en se relâchant pendant un certain temps », précise Benoit Larrat. Un traitement par ultrasons de cinq minutes permet ainsi d'ouvrir « une fenêtre thérapeutique » allant jusqu'à 24 heures.
TheraSonic qui vient de recevoir le Grand prix du jury du concours I-Lab de Bpifrance espère lancer des essais cliniques d'ici la fin de l'année prochaine. « On estime que 30.000 nouvelles personnes sont atteintes chaque année de métastases cérébrales à la suite de des cancers périphériques », assure Benoit Larrat. La start-up, qui a levé 1 million d'euros, s'appuie notamment sur le premier centre de lutte contre le cancer en Europe : le centre Gustave Roussy. La solution développée par les deux scientifiques s'appuie sur un bras robotisé qui permet l'envoi d'un faisceau d'ultrasons de façon rapide, précise et parfaitement dosé, pour prévenir tout effet secondaire.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Les Echos
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Première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans, la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une maladie chronique de la zone centrale de la rétine, appelée macula. Sa forme la plus courante est celle dite "sèche", dont environ huit personnes sur dix en sont atteintes. Dans ce cas, les patients perdent lentement la vision centrale à mesure que la macula s'amincit et accumule de minuscules amas de protéines appelés “drusen”. Contrairement aux adultes souffrant de DMLA “humide”, ceux présentant la forme "sèche" disposent de peu d’options pour protéger leur vue, « à part des changements dans leur régime alimentaire et leur mode de vie », d’après David Boyer qui travaille au Retina-Vitreous Associates Medical Group à Los Angeles (États-Unis).
Dans une récente étude, le chercheur et son équipe ont ainsi voulu déterminer si la luminothérapie, déjà prescrite pour traiter les maladies oculaires comme la rétinopathie diabétique, était efficace contre la forme "sèche" de la dégénérescence maculaire. Pour rappel, cette technique, aussi appelée “photobiomodulation” ou thérapie par "lumière rouge", utilise différentes longueurs d'onde de lumière afin d’améliorer la fonction des cellules de la rétine, les gardant en bonne santé plus longtemps. Afin de tester l’efficacité de la luminothérapie, les scientifiques ont recruté 100 personnes souffrant de DMLA sèche à haut risque. Les participants ont été divisés en deux groupes et ont dû recevoir soit la photobiomodulation, soit un placebo. Le traitement a été administré trois fois par semaine pendant trois semaines, répété tous les quatre mois.
Après deux ans, 53 % des patients recevant une luminothérapie ont connu une amélioration significative de leur vision mesurée par un tableau ophtalmologique. En comparaison, 18 % des volontaires du groupe placebo ont noté une baisse significative des résultats de leur test ophtalmologique. Les adultes bénéficiant de la thérapie par "lumière rouge" ont également vu une réduction de 73 % de leur progression vers l'atrophie géographique, le dernier stade de la DMLA, tandis que ceux non traités ont connu une augmentation de 24 % de la progression de la maladie. « C'est une nouvelle prometteuse pour les patients qui subissent généralement une perte de vision lente et progressive année après année. La Food and Drug Administration américaine devrait décider en décembre si elle approuve la photobiomodulation pour le traitement de la DMLA sèche », a déclaré David Boyer, auteur de l’étude.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Medical Xpress
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Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme. Plus de 8 500 personnes en meurent chaque année en France. Il touche la prostate, une glande qui fait partie de l’appareil reproducteur masculin. Elle est située sous la vessie et entoure l’urètre. Le rôle de la prostate est de produire le liquide prostatique et de stocker le sperme avant l’éjaculation.
L'alimentation riche en matières grasses, la consommation de viande rouge, le tabac et les antécédents familiaux de cancer de la prostate font partie des principaux facteurs de risque. Chez la plupart des hommes, ce cancer est traitable. Cependant, dans certains cas, il résiste à toutes les thérapies. Une étude publiée dans la revue Science, menée par le Cold Spring Harbor Laboratory (CSHL) laisse entrevoir une solution potentiellement révolutionnaire. Il semblerait que le supplément pro-oxydant ménadione serait capable de ralentir la progression du cancer de la prostate chez la souris. Ce supplément est un précurseur de la vitamine K, que l'on trouve couramment dans les légumes à feuilles vertes. Le premier essai, qui a porté sur 35 000 hommes au départ, devait durer jusqu'à 12 ans ; il a finalement duré deux décennies et a demandé la participation de souris.
Au départ, le National Cancer Institute a cherché à déterminer si un supplément de vitamine E pouvait traiter ou prévenir avec succès le cancer de la prostate. Cependant, après seulement trois ans, les participants ont été invités à arrêter de prendre leurs compléments alimentaires. Non seulement la vitamine E n’a pas réussi à ralentir le cancer de la prostate, mais surtout, de plus en plus d’hommes prenant ce complément ont commencé à développer la maladie. En voyant ces résultats, les chercheurs se sont dit : « Si un antioxydant ne fonctionne pas, peut-être qu’un pro-oxydant fonctionnera ».
C’est ainsi qu’un essai mené sur des souris a vu le jour. Lorsque des souris atteintes d'un cancer de la prostate se sont vu administrer de la ménadione (vitamine K), cela a perturbé les processus de survie du cancer. L'équipe du Professeur Trotman a découvert que la ménadione tuait les cellules cancéreuses de la prostate en épuisant un lipide appelé PI(3)P. Grâce à cette supplémentation, le cancer de la prostate a été ralenti avec succès chez les souris. Les chercheurs espèrent désormais voir l'expérience transposée sur des patients atteints d'un cancer de la prostate.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Medical News Today
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