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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1257
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 10 Mai 2024
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Egalement dans ce numéro
TIC
Microsoft annonce une étape décisive vers l'ordinateur quantique
Matière
Produire de l'ammoniac vert à moindre coût
Une cellule solaire que vous pouvez plier et plonger dans l'eau
Une peinture autonettoyante filtrant les polluants volatils
Vivant
Publication des premières cartes génétiques des répétitions d’ADN liées à des maladies mortelles
Une application pour smartphone détecte avec précision la démence précoce
Cancer de la prostate : une nouvelle approche pour éviter les biopsies inutiles
Passer moins de temps assis permet de réduire la tension artérielle
L'espérance de vie mondiale a augmenté de 6,2 ans depuis 1990
Hygiène bucco-dentaire et cancer colorectal : un lien possible...
Les statines réduisent la mortalité, même en cas de démence
Une nouvelle option de traitement contre la maladie de Parkinson
Détecter un cancer des années avant le diagnostic...
L’IRM le plus puissant du monde prêt à percer les mystères du cerveau humain
Le régime méditerranéen confirme son effet protecteur en matière de démence
Edito
LA VIE A-T-ELLE PU NAITRE DANS LA VIOLENCE DU COSMOS ?



Nous n'en avons pas forcement conscience, car la vie sur Terre nous paraît une évidence, mais les conditions qui règnent dans le Cosmos sont bien peu propices à l'homme et à la vie en générale. Non seulement les vastes espaces interstellaires sont caractérisés par des températures glaciales, souvent proches du zéro absolu, mais ils sont également traversés par toutes sortes de radiations et de rayonnements dangereux pour notre espèce. Et que dire des explosions cataclysmiques d'étoiles en supernova ou des collisions dantesques de trous noirs qui dégagent des quantités d'énergie inimaginables sur des distances colossales. Pourtant, de manière tout à fait étonnante, pour ne pas dire miraculeuse, il semblerait que l'apparition d'une complexité chimique, puis biologique, soit non seulement possible dans cet univers globalement hostile mais puisse même être favorisée par des phénomènes d'une extrême violence.

En juin 2023, des astrophysiciens ont utilisé les instruments du télescope spatial James Webb pour observer dans l'infrarouge une galaxie ayant subi un puissant effet lentille gravitationnelle permettant de l'observer telle qu'elle était il y a 12 milliards d'années. De manière inattendue, ces scientifiques ont détecté dans cette galaxie primitive, nommée SPT0418-47, la signature spectrale correspondant à la présence de nombreuses molécules organiques, notamment des hydrocarbures aromatiques polyclycliques (HAP) que l'on trouve sur Terre dans les suies et la fumée résultant de la combustion du charbon et du pétrole. Le fait que ces HAP existaient déjà dans SPT0418-47 indique donc une production d'étoiles et de molécules organiques précoces dans cette très ancienne galaxie et accrédite la thèse selon laquelle la vie organique aurait pu se former peu de temps après la naissance de l'Univers et qu'elle aurait également pu apparaître dans notre Voie lactée avant la naissance du Soleil (Voir Nature).

Toujours en 2023, des chercheurs ont observé le système stellaire IC 348, situé dans le complexe de nuages moléculaires de Persée, et les données spectroscopiques recueillies leur ont permis d'identifier les raies produites par le tryptophane, un des 20 acides aminés présents chez l'homme. Susana Iglesias-Groth, Professeure en astrophysique à l’Institut des Canaries, a récemment détecté dans la même région des preuves de la présence d’autres molécules telles que l’eau (H20), le dioxyde de carbone (CO2), cyanure d’hydrogène (HCN), acétylène (C2H), benzène (C6H6), hydrocarbures aromatiques polycycliques et fullerènes, entre autres. Cette découverte est majeure car le tryptophane, malgré des décennies de recherche, n’a jamais été détecté dans le milieu interstellaire. Nous savons à présent que les acides aminés, éléments constitutifs des protéines, sont bien présents dans les disques protoplanétaires et les atmosphères des jeunes exoplanètes nouvellement formées et peuvent favoriser l’émergence de la vie. « La découverte du tryptophane et, espérons-le, d’autres acides aminés dans le futur, pourrait indiquer que les agents de construction des protéines, essentiels au développement des organismes vivants, existent naturellement dans les régions où se forment les étoiles et les systèmes planétaires, et que la vie est peut-être plus fréquente dans notre Galaxie que ce que nous aurions pu prédire », souligne la Professeure Iglesias-Groth.

Il y a quelques semaines, en mesurant la composition de glaces interstellaires dans une région particulièrement froide d'un vaste nuage moléculaire interstellaire, le télescope spatial James Webb (JWST) a détecté de nombreuses briques nécessaires pour la formation d'eau et de molécules complexes comme les sucres, les alcools et des acides aminés. Dans cette étude à laquelle ont participé le CNRS, le PIIM (Laboratoire physique des interactions ioniques et moléculaires) et l'ISMO (Institut des sciences moléculaires d'Orsay), les chercheurs ont étudié Chameleon I, une région située à 600 années-lumière de la Terre, dans laquelle se forment actuellement des dizaines d'étoiles. Ce nuage moléculaire a la particularité de contenir à la fois des espaces de gaz chauds et d'autres régions extrêmement froides. En se focalisant sur une région particulièrement froide, dont la température est de – 263 degrés, à seulement 10 degrés du zéro absolu, ces scientifiques ont identifié de nombreuses particules et des poussières gelées contenant un large panel de molécules, ou un éventail de molécules, allant des plus simples (méthane, acide formique, dioxyde de soufre et formaldéhyde) aux plus complexes (acétaldéhyde, éthanol, formiate de méthyle, acide acétique) (Voir NASA).

Selon Will Rocha, astronome à l’observatoire de Leiden qui a contribué à cette découverte, « Cela pourrait signifier que la présence de molécules prébiotiques complexes dans les systèmes planétaires est un résultat commun dans la formation d’étoiles et pas une caractéristique unique de notre propre système solaire ». Il semblerait donc bien, selon ces travaux, que notre Univers regorge de molécules plus ou moins complexes, qui sont autant de briques élémentaires nécessaires à la vie. Ces composants pourraient ensuite venir “ensemencer” les planètes en formation par les astéroïdes et comètes qui viennent les frapper, ce qui favoriserait et provoquerait l'apparition de la vie qui pourrait bien être un phénomène plutôt répandu dans l'Univers...

Il y a quelques jours, Une étude récente dirigée par John R. Ellis du Kings College de Londres a dévoilé un lien inattendu entre l’existence humaine et les ondes gravitationnelles, ces vibrations qui déforment la texture même de l’espace-temps. Les éléments fondamentaux qui composent les êtres humains, tels que l’hydrogène, se sont formés peu de temps après le Big Bang, lors des premières phases de l’expansion cosmique. Les réactions nucléaires dans les étoiles, principalement dans les processus de fusion thermonucléaire, ont ensuite produit du carbone et de l’oxygène. Après avoir été produits au cœur des étoiles grâce à la fusion thermonucléaire, ces éléments ont été dispersés dans l’Univers sous l'effet des énormes explosions de supernovae. Reste que certains éléments, indispensables aux processus biologiques, ne sont pas produits dans ces processus stellaires. C’est par exemple le cas de l’iode et du brome qui se formeraient lors de collisions violentes entre des étoiles à neutrons. Ce type très particulier et incroyablement dense d'étoiles, de seulement quelques km de diamètre, peuvent parfois former des "couples", qui orbitent l’une autour de l’autre en raison de leur gravité mutuelle. Elles vont alors émettre de puissantes ondes gravitationnelles qui vont se propager dans l’espace-temps. De récentes études ont montré que l’énergie perdue sous forme d’ondes gravitationnelles entraîne un rapprochement progressif des étoiles à neutrons, qui finissent par entrer en collision. Ce phénomène va alors libérer une quantité colossale d’énergie et amorcer des réactions nucléaires produisant des éléments chimiques plus lourds que ceux produits dans les étoiles ordinaires.

Or, parmi ces éléments, on trouve l’iode et le brome, indispensables à la vie sur Terre. L’iode est notamment présent dans les hormones thyroïdiennes, tandis que le brome participe à la structure et à la croissance des tissus. Cette étude forme l’hypothèse étonnante que les ondes gravitationnelles, en induisant le rapprochement et la collision de ces étoiles à neutrons, pourraient jouer un rôle déterminant dans la synthèse de certains éléments lourds essentiels au développement des humains. Cette hypothèse s'est trouvée confortée en 2017, quand des chercheurs ont observé qu'un signal d’ondes gravitationnelles (GW170817), provenant de la fusion de deux étoiles à neutrons, avait effectivement produit des éléments lourds, comme l’iode. Ces recherches montrent donc que les ondes gravitationnelles, un phénomène extrêmement puissant qui participe à la structure de l'Univers, pourraient avoir rendu la vie humaine possible (Voir Arxiv).

Cette découverte troublante est à relier à une autre observation, tout aussi fascinante : en 2007, une équipe internationale de recherche, dirigée par Yair Krongold de l'université de Mexico et associant notamment des chercheurs du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, a découvert, en utilisant les observations du satellite XMM Newton, que les trous noirs possédaient la particularité de contribuer, via des flux de gaz interstellaire, à la nucléosynthèse primordiale, processus par lequel les étoiles fabriquent les éléments chimiques (carbone, oxygène, azote) indispensables à l’apparition de la vie.

La galaxie NGC 4051 possède un trou noir central supermassif. En l'étudiant avec le satellite de l’ESA XMM Newton, les chercheurs du Centre d'Astrophysique d' Harvard ont constaté qu'un flux de gaz, riche en éléments lourds, comme l'oxygène, l'azote et le carbone, s'échappait à grande vitesse (jusqu’à trois millions de km/heure) en direction de l'espace intergalactique. Or, la production en quantité suffisante de ces éléments lourds est l'une des conditions nécessaires (mais non suffisante) à l'apparition de la vie et des premières cellules vivantes. Il semblerait donc qu'en favorisant la dispersion en grande quantité et sur d'immenses distances cosmiques de ces éléments, les trous noirs géants aient contribué, peut-être de manière décisive, à produire les conditions physico-chimiques indispensables à la naissance du vivant.

Evoquons enfin le rôle longtemps sous-estimé des flux ou "vents galactiques"qui permettent des échanges de matière entre les galaxies et leur environnement extérieur. Ils régulent ainsi leur croissance, notamment avec leur taux de formation d'étoiles. Bien que déjà observé dans l’Univers local, une équipe de recherche internationale dirigée par Nicolas Bouché (Centre de Recherche Astrophysique de Lyon), du CNRS a montré en décembre dernier que ce phénomène encore mal connu est à l’œuvre dans les galaxies âgées de plus de sept milliards d’années formant activement des étoiles, soit la plupart des galaxies. Ces résultats remarquables obtenus grâce à l'outil Multi-Unit Spectroscopic Explorer (MUSE) du Very Large Telescope de l’ESO, processus universel d'une très grande ampleur (Voir Nature). Ces vents, distincts de ceux produits par certain trous noirs, résultent de l’explosion des étoiles massives. En raison de leur faible densité, ils sont très difficiles à observer. Mais les scientifiques ont réussi cet exploit en combinant des images d’une centaine de galaxies. Alimentés par des supernovæ, ces "vents" ou flux galactiques, joueraient un rôle essentiel dans l’évolution des galaxies, dans la formation de nouvelles étoiles et dans la redistribution à grande échelle des éléments et atomes nécessaires à la constitution des molécules organiques, briques élémentaires de la vie.

C'est dans ce nouveau contexte scientifique qu'une équipe pluridisciplinaire de chercheurs américains, rassemblant des astrobiologistes, des philosophes des sciences, des physiciens et des mathématiciens, ont proposé, en novembre dernier, une nouvelle approche qui postule que notre Univers tout entier serait assimilable à un vaste organisme qui tendrait à évoluer et se complexifier, à partir de trois fonctions fondamentales (Voir PNAS). La première concernerait la stabilité, la capacité des structures et molécules à perdurer dans le temps. La deuxième fonction universelle concerne la permanence des processus actifs qui permettent l'évolution, ou persistance dynamique. Enfin, la troisième concerne l'aptitude des systèmes à produire de la nouveauté et à explorer de nouvelles configurations qui vont parfois permettre l'émergence de propriétés surprenantes, comme la photosynthèse. « Nous conjecturons que la sélection basée sur la persistance statique, la persistance dynamique et la génération de nouveautés est un processus universel qui aboutit à des systèmes dotés d'informations fonctionnelles accrues », souligne l'étude.

Dans ce nouveau cadre conceptuel, l'Univers apparaît sous un angle nouveau et semble être gouverné par des lois et une force qui le conduisent à pouvoir évoluer, dans une dynamique foisonnante, qui laisse une large place au hasard, vers des systèmes de plus en plus structurés, divers et complexes, jusqu'à l'émergence de la vie, puis de la conscience. Toute la question, mais pourra-t-elle jamais être tranchée par la science, est de savoir si cette extraordinaire émergence d'une vie consciente d'elle même, au sein d'un Cosmos violent, chaotique et hostile, était simplement possible, probable ou... inévitable...

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


TIC
Information et Communication
Microsoft annonce une étape décisive vers l'ordinateur quantique
Mardi, 07/05/2024 - 05:30

Microsoft a annoncé avoir conçu les qubits logiques les plus fiables jamais enregistrés. Une avancée technologique réalisée en collaboration avec Quantinuum, société créée en 2021 de la fusion entre Cambridge Quantum et Honeywell. Une équipe de scientifiques de Microsoft et Quantinuum s’est appuyée sur l’ordinateur quantique H2 de la start-up américano britannique, couplée au système de virtualisation des qubits de Microsoft. Ils ont pu créer quatre qubits logiques, à partir de 30 des 32 qubits physiques que compte l’ordinateur H2, avec un taux d’erreur 800 fois inférieur aux qubits physiques classiques.

Les qubits à ions piégés, utilisés dans la série H de Quantinuum, ont démontré une fiabilité de porte à deux qubits de 99,8 %. Microsoft affirme que, grâce à son système de virtualisation des qubits, il a pu réaliser 14 000 expériences individuelles sans la moindre erreur. « Les avancées en matière de correction des erreurs quantiques et de tolérance aux pannes sont importantes pour mesurer la valeur à long terme de l’informatique quantique, pour la découverte scientifique et la sécurité énergétique », a déclaré Travis Humble, directeur du Quantum Science Center.

Selon certains chercheurs en quantique, il est nécessaire d’obtenir une centaine de qubits fiables pour battre un ordinateur conventionnel. Les deux sociétés n’ont pas précisé à quelle échéance ils comptaient créer ces 100 qubits. La firme de Redmond affirme toutefois avoir atteint le deuxième niveau de mise en œuvre de l’informatique quantique, visant à « résoudre des problèmes importants avec des ordinateurs quantiques fiables ». « Nous pensons actuellement avoir gagné au moins deux ans, voire plus », a de son côté déclaré Ilyas Khan, chef de produit chez Quantinuum.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Microsoft

^ Haut
Matière
Matière et Energie
Produire de l'ammoniac vert à moindre coût
Jeudi, 09/05/2024 - 05:10

Une équipe d’ingénieurs de l’Université de l’Illinois à Chicago, dirigée par le professeur Meenesh Singh, a développé un nouveau procédé de synthèse d’ammoniac prometteur, répondant à plusieurs critères de durabilité. Le procédé, appelé synthèse d’ammoniac médiée par le lithium, combine du diazote et un fluide donneur d’hydrogène, comme l’éthanol, avec une électrode de lithium chargée. Contrairement aux méthodes conventionnelles nécessitant des températures et des pressions élevées pour dissocier les molécules de diazote, les atomes d’azote adhèrent au lithium, puis se combinent avec l’hydrogène pour former la molécule d’ammoniac.

L’un des avantages majeurs de cette réaction est qu’elle fonctionne à basse température. De plus, elle est régénérative, restaurant les matériaux d’origine à chaque cycle de production d’ammoniac. Selon le professeur Singh, « il y a une symphonie dans cette réaction, en raison du processus cyclique. Ce que nous avons fait, c’est de mieux comprendre cette symphonie et d’essayer de la moduler de manière très efficace, afin de créer une résonance et de la faire avancer plus rapidement ».

Les ingénieurs de l’UIC ont mis au point un nouveau processus de création d’ammoniac qui pourrait être plus respectueux de l’environnement. L’ammoniac est un ingrédient clé de nombreux produits, tels que les engrais, les colorants et les explosifs. Mais sa fabrication nécessite beaucoup de chaleur et d’énergie, ce qui libère de grandes quantités de carbone dans l’atmosphère. Les résultats obtenus par l’équipe du professeur Singh figurent parmi les premiers à atteindre des niveaux de sélectivité et d’utilisation d’énergie répondant aux normes du Département de l’Énergie des États-Unis pour la production d’ammoniac à l’échelle industrielle. Si le procédé était mis à l’échelle, il permettrait de produire de l’ammoniac à environ 450 dollars par tonne, soit 60 % moins cher que les approches précédentes basées sur le lithium et d’autres méthodes vertes proposées.

De plus, le procédé peut être rendu encore plus écologique en l’alimentant avec de l’électricité provenant de panneaux solaires ou d’autres sources renouvelables, et en utilisant de l’air et de l’eau pour la réaction. Le professeur Singh souligne également que l’ammoniac produit pourrait servir de vecteur d’hydrogène, facilitant ainsi le transport et l’utilisation de l’hydrogène comme carburant.

Actuellement, les scientifiques collaborent avec la société General Ammonia Co. pour piloter et mettre à l’échelle leur procédé de synthèse d’ammoniac médiée par le lithium dans une usine de la région de Chicago. L’Office de gestion de la technologie de l’UIC a déposé un brevet pour ce procédé innovant. Cette percée dans la production d’ammoniac ouvre le chemin à une industrie chimique plus durable et respectueuse de l’environnement, tout en offrant de nouvelles perspectives pour l’utilisation de l’hydrogène comme carburant propre.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

UIC

Une cellule solaire que vous pouvez plier et plonger dans l'eau
Mercredi, 08/05/2024 - 05:10

Des chercheurs sud-coréens du Centre RIKEN, en collaboration avec l’Université de Tokyo et l’Université des sciences et technologies de Huazhong en Chine ont développé un film photovoltaïque organique à la fois imperméable et flexible, permettant à une cellule solaire d'être placée sur des vêtements et de continuer à fonctionner correctement, même sous la pluie ou après lavage.

L'une des utilisations potentielles du photovoltaïque organique est de créer des appareils électroniques portables, c'est-à-dire des appareils pouvant être intégrés à des vêtements et capables de surveiller des appareils médicaux, sans nécessiter de changement de batterie.

Les films photovoltaïques sont généralement constitués de plusieurs couches. Il existe un module actif qui capte l'énergie d'une certaine longueur d'onde de la lumière solaire et utilise cette énergie pour séparer les électrons et les "trous d'électrons" en une cathode et une anode. Les électrons et les trous peuvent ensuite se reconnecter via un circuit, générant de l’électricité.

Ces chercheurs ont déposé la couche anodique, en l’occurrence une électrode d’argent, directement sur les couches actives, créant ainsi une meilleure adhérence entre les couches. Ils ont utilisé un processus de recuit thermique, exposant le film créé, de seulement 3 micromètres d'épaisseur, à l'air à 85 degrés Celsius pendant 24 heures.

Ces scientifiques ont constaté que ce film, même immergé complètement dans l’eau pendant quatre heures, conservait encore 89 % de sa performance initiale. Ils ont ensuite soumis un film à un étirement de 30 % 300 fois sous l'eau et ont constaté qu'il conservait encore 96 % de ses performances.  Comme test final, les chercheurs ont passé ce film dans une machine à laver et il a survécu à l'épreuve. Ce nouveau type de cellule solaire organique pourrait trouver une multitude d'applications, notamment dans les vêtements connectés qui deviendraient autonomes en énergie...

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Daily

Une peinture autonettoyante filtrant les polluants volatils
Mardi, 07/05/2024 - 05:10

Une équipe de chercheurs autrichiens et italiens vient de mettre au point un additif capable de capturer et détruire automatiquement toutes les microparticules qui auraient le malheur de s’approcher. Du coup, plus besoin de lessiver les murs ou de repasser des couches. C’est la peinture qui va se nettoyer toute seule. Dans l'additif ajouté, des nanoparticules déclenchent une réaction chimique dès que le revêtement est éclairé par la lumière du jour. C’est cette réaction chimique qui va séparer puis détruire les microparticules polluantes. On parle de composants actifs assez courants. Mais le génie des chercheurs aura été d’éviter de libérer des COV, les fameux Composés Organiques Volatils qui peuvent provoquer des cancers. Il ne devrait donc pas y avoir d’impact sur la qualité de l’air.

La formulation s’appuie entièrement sur des produits organiques recyclés. Et les coûts de fabrication devraient rester raisonnables. Ils ne devraient donc pas gonfler outre mesure le prix de la peinture. La commercialisation n'est pas encore lancée. La formule va être proposée sous licence à des fabricants de peinture qui, eux, se chargeront de l’industrialiser. En tout cas, c’est révélateur de la tendance actuelle en matière de peinture. L’objectif n’est plus seulement de colorer une surface. Mais également de lui donner de nouvelles propriétés. Il existe déjà des peintures antimicrobiennes ou antiodeurs. Il y en a même qui stockent la chaleur du jour pour la restituer la nuit. Maintenant, on s’assure qu’elles ne pollueront pas l’air intérieur avec ces vilains COV.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

ACS

^ Haut
Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Publication des premières cartes génétiques des répétitions d’ADN liées à des maladies mortelles
Jeudi, 09/05/2024 - 05:30

Une équipe de recherche dirigée par l'Université de Californie à Irvine a construit les premières cartes de référence génétique pour de courtes longueurs d'ADN répétées plusieurs fois, connues pour causer plus de 50 maladies humaines mortelles, notamment la sclérose latérale amyotrophique, la maladie de Huntington et des cancers multiples.

La base de données d’agrégation du génome tandem d’UC Irvine permet aux chercheurs d’étudier comment ces mutations – appelées expansions répétées en tandem – sont liées aux maladies, de mieux comprendre les disparités en matière de santé et d’améliorer les diagnostics cliniques. L'étude présente l'UC Irvine TR-gnomAD, qui comble une lacune critique dans les efforts actuels de séquençage du génome des biobanques. Bien que les expansions de TR constituent environ 6 % de notre génome et contribuent de manière substantielle à des conditions congénitales complexes, leur compréhension scientifique reste limitée.

Ce projet révolutionnaire positionne l'UC Irvine comme un leader en génétique humaine et médicale en comblant l'écart critique dans la capacité à interpréter les expansions de TR chez les individus atteints de troubles génétiques. Le TR-gnomAD améliore notre capacité à déterminer comment certaines maladies pourraient affecter divers groupes de personnes en fonction des variations de ces mutations entre les ancêtres. Les sociétés de conseil en génétique peuvent ensuite développer des produits pour interpréter ces informations et signaler avec précision comment certains traits pourraient être liés à différents groupes de personnes et maladies.

Pour créer la base de données, l'équipe a utilisé deux outils logiciels pour analyser les données génomiques de 338 963 participants dans 11 sous-populations. Sur les 0,91 million de TR identifiés, 0,86 million étaient de qualité suffisamment élevée pour être conservés pour une étude plus approfondie. Il a également été découvert que 30,5 pour cent d’entre eux présentaient au moins deux formes alternatives courantes d’un gène provoqué par une mutation située au même endroit sur un chromosome. « Bien que nous ayons réussi à génotyper un nombre important de TR, cela ne représente encore qu'une fraction du nombre total dans le génome humain », a déclaré Li. « Nos prochaines étapes consisteront à donner la priorité à l'intégration d'un plus grand nombre de TR de haute qualité et à inclure davantage d'ascendances sous-représentées, telles que l'Australie, les îles du Pacifique et la Mongolie, à mesure que nous nous rapprochons de la réalisation d'une médecine de précision personnalisée ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

UCI

Une application pour smartphone détecte avec précision la démence précoce
Jeudi, 09/05/2024 - 05:20

Sur les plus de 55 millions de personnes atteintes de démence dans le monde, 15 % environ souffrent de démence frontotemporale (FTD). Des chercheurs de l'Université de Californie San Francisco ont développé une application pour smartphone proposant des tests cognitifs qui détectent avec précision la FTD. Les scientifiques rapportent que l'application est capable de détecter les premiers signes de FTD chez les personnes qui ont des antécédents familiaux de cette maladie mais qui n'ont pas encore présenté de symptômes. Ces scientifiques estiment que plus de 55 millions de personnes partout dans le monde souffrent de démence. Parmi ce nombre, entre 10 et 20 % souffrent de démence frontotemporale (DFT).

La FTD résulte de lésions et de pertes de cellules nerveuses dans les zones frontales et latérales ou temporales du cerveau. Cela peut entraîner des changements négatifs dans le comportement d'une personne, dans ses compétences linguistiques telles que l'expression orale et écrite, et dans ses fonctions motrices. Il n’existe actuellement aucun traitement ou remède spécifique pour la FTD. Bien que plusieurs essais cliniques FTD soient en cours ou en cours de planification, les chercheurs affirment qu'il existe des obstacles à ces essais, notamment des visites fréquentes en personne pour les participants à l'étude, et que certains tests sont incapables de diagnostiquer FTD.

Ces chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco ont développé une application pour smartphone proposant des tests cognitifs qui pourraient potentiellement aider ces essais cliniques en remplaçant les visites en personne. L'étude montre que l'application pour smartphone est capable de détecter les premiers signes de FTD chez les personnes atteintes d'une histoire de famille de la maladie mais n'ont pas encore montré de symptômes.

« Nous avons développé cette application non seulement pour la détection précoce de la FTD, mais également pour aider à surveiller les changements dans la maladie au fil du temps une fois les participants identifiés », a expliqué Adam M. Staffaroni, PhD, neuropsychologue clinicien et professeur agrégé au département de neurologie de l'UCSF et au L'Institut Weill pour les neurosciences et premier auteur de cette étude, à Actualités médicales aujourd'hui. « Nous envisageons que cette application puisse être utilisée dans un essai clinique pour déterminer si un nouveau traitement est efficace », a déclaré Staffaroni.

« L'application comprend une batterie complète de tests qui mesurent les diverses caractéristiques du FTD, notamment la parole et le langage, les changements de mouvement, le comportement et le fonctionnement cognitif. Dans cette étude, nous avons étudié des tests de fonctionnement exécutif, une compétence cognitive souvent affectée dans le FTD. Nous avons constaté que les scores de ces tests pouvaient différencier les patients atteints de FTD des témoins et étaient sensibles aux premiers stades de la maladie ».

Pour cette étude, Staffaroni et son équipe ont testé l'application mobile sur 360 participants à l'étude, âgés en moyenne de 54 ans, inscrits dans des études en cours dans les centres ALLFTD et l'UCSF. Parmi ce groupe de participants, environ 21 % présentaient des symptômes de FTD, environ 20 % présentaient des signes précoces de la maladie et environ 60 % n'avaient pas de FTD ou étaient porteurs du gène de la maladie et n'avaient pas encore développé de symptômes. Après avoir utilisé l'application mobile, les chercheurs ont découvert que les tests cognitifs de l'application présentaient une fiabilité modérée à excellente par rapport aux mesures standard actuelles, notamment les évaluations de la maladie en personne et les tests neuropsychologiques.

Les scientifiques ont également rapporté que les tests cognitifs délivrés via l'application pour smartphone détectaient avec précision la démence et étaient également plus sensibles aux premiers stades de la FTD génétique que les tests neuropsychologiques standards. « Bien que ces tests sur smartphone soient des versions ludiques de tests cognitifs bien établis, nous ne pouvions pas supposer que les versions sur smartphone mesuraient avec précision le fonctionnement exécutif », a déclaré Staffaroni. « Nous avons demandé aux participants de passer les tests jusqu'à trois fois sur deux semaines et nous avons démontré que les scores étaient très similaires à chaque fois qu'ils passaient le test ». Toutefois, cette application mobile n'est pas destinée à être utilisée par le grand public.

« Cet outil pourrait être utilisé pour sélectionner des patients susceptibles d’être éligibles aux essais cliniques. Il pourrait également être utilisé pour déployer des évaluations des résultats dans des essais cliniques décentralisés, dans lesquels la collecte de données à distance complète ou remplace les évaluations traditionnelles en personne de l'efficacité du traitement ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Medical News Today

Cancer de la prostate : une nouvelle approche pour éviter les biopsies inutiles
Jeudi, 09/05/2024 - 05:00

Une étude réalisée par le Brigham and Women’s Hospital (BWH) suggère l’efficacité de la combinaison de l’IRM de la prostate et d’un test sanguin à détecter une lésion cancéreuse de la prostate, et à éviter les biopsies inutiles. Alors que le cancer de la prostate est un des "cas d’école" du risque de surdiagnostic et de surtraitement, l’équipe de Boston soutient cette nouvelle approche, moins invasive, à la fois pour réduire les dommages causés aux patients mais aussi les dépenses de santé liées aux biopsies.

Une hypertrophie de la prostate ou une suspicion de cancer de la prostate est un problème courant chez les hommes âgés. Cependant, tous ces cas ne nécessitent pas de traitement, ni même de biopsie, précise l’auteur principal, le Docteur Ramin Khorasani, professeur de radiologie au Mass General Brigham et à la Harvard Medical School : « Dans le cadre de l’évaluation des patients suspectés d’avoir un cancer de la prostate, les résultats de l’IRM de la prostate combinés à la mesure du test PSA peuvent aider les médecins à décider quels sont les patients qui doivent faire une biopsie. Cette nouvelle analyse confirme que l’IRM peut considérablement aider les urologues à prendre la décision d’effectuer une biopsie ou, au contraire, à identifier les patients qui n’ont pas besoin de diagnostic ou de traitement agressifs ». 

En d’autres termes, cette combinaison permet d’identifier les cancers de la prostate "cliniquement significatifs" (csPCa : clinically significant prostate cancer) c’est-à-dire qui présentent un risque élevé de menacer la vie d’un patient. Les cellules sont plus agressives ou le cancer s’est déjà propagé en dehors de la prostate. L’étude est une méta-analyse qui s’appuie sur les résultats d’une précédente recherche, menée sur des données obtenues uniquement au BWH. Cette analyse avait déjà suggéré que la combinaison IRM/PSA permettait d’identifier jusqu’à 50 % des cas dans lesquels une biopsie serait inutile. 

La nouvelle méta-analyse porte sur les données de 72 études menées auprès de plus de 36.000 participants atteints d’un cancer de la prostate, dont les résultats d’IRM, de densité d’antigènes spécifiques de la prostate et d’une biopsie. L’analyse révèle que les biopsies de la prostate sont inutiles chez les patients présentant un score PI-RADS (Prostate Imaging Reporting and Data System) inférieur à 4 et une PSAD inférieure à 0,10 ng/ml2 ; la prise en compte de seuils spécifiques PI-RADS et PSAD permet d’éviter en toute confiance 50 % des biopsies tout en ne manquant que 5 % des cancers cliniquement significatifs.

Ces résultats suggèrent que des décisions de biopsie de la prostate adaptées au patient, basées sur les informations provenant de l’IRM et des analyses de sang, pourraient éviter des procédures inutiles tout en respectant une sensibilité élevée. « Ces données nous permettent d’affirmer que dans certains cas, nous pouvons suivre les hommes en toute sécurité avec des tests plutôt que de procéder de manière agressive à une biopsie. L’objectif étant de prendre une décision plus éclairée concernant la réalisation ou pas d’une biopsie ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JAMA

Passer moins de temps assis permet de réduire la tension artérielle
Mercredi, 08/05/2024 - 05:40

La sédentarité constitue la quatrième cause principale de décès prématurés dans le monde, notamment en raison de ses effets sur les risques d'hypertension artérielle. Ainsi, des chercheurs ont étudié le lien entre la sédentarité et la tension artérielle chez des personnes âgées et, plus précisément, l’impact que pouvait avoir une réduction quotidienne du temps passé assis. Leurs travaux ont été publiés dans la revue JAMA Network Open.

Pour cela, les chercheurs ont suivi 283 personnes âgées de 60 à 89 ans, très sédentaires et dont l’indice de masse corporelle (IMC) était compris entre 30 et 50, c’est-à-dire atteintes d'obésité modérée, sévère ou massive. Parmi ces participants, 147, soit 51,9 %, avaient reçu un diagnostic d'hypertension artérielle et 97, soit 69,3 %, prenaient au moins un médicament antihypertenseur, pour traiter l'hypertension artérielle. Pendant six mois, ils ont reçu un bureau debout, un tracker d'activité et 10 séances de coaching santé pour réduire leur temps passé en position assise. Résultats : les participants à l’étude ont réduit d’un peu plus de 31 minutes leur temps passé en position assise, ce qui a entraîné une diminution de leur pression artérielle systolique de près de 3,5 millimètres de mercure (mmHg). Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), on parle d’hypertension artérielle lorsque l’une et/ou l’autre de ces valeurs, mesurée au repos, est supérieure aux valeurs normales : 140 mmHg pour la pression systolique et 90mmHg pour la pression diastolique.

Être moins assis réduit donc la pression artérielle systolique et ce, d’après cette étude, dès 31 minutes par jour ! « Nos résultats sont prometteurs car passer moins de temps assis est peut-être plus facile pour les gens que d'augmenter l'activité physique, en particulier pour les personnes âgées qui sont plus susceptibles d’avoir des douleurs chroniques ou des capacités physiques réduites », explique Dori Rosenberg, principale chercheuse. Selon une autre étude, reprise sur le site de l’OMS, réduire la tension artérielle systolique de 5 mmHg peut faire chuter la mortalité due aux accidents vasculaires cérébraux de 14 % et celle due aux maladies coronariennes de 9 %.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

EurekAlert

L'espérance de vie mondiale a augmenté de 6,2 ans depuis 1990
Mercredi, 08/05/2024 - 05:30

L’espérance de vie à l’échelle mondiale a augmenté de 6,2 ans depuis l’année 1990. En cause, principalement, la réduction du nombre de décès causés par des infections respiratoires, des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou encore des maladies diarrhéiques.

Les chercheurs de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), de l’Université de Washington à Seattle (Etats-Unis) ont constaté que la "super-région" regroupant l’Asie du Sud-Est, l'Asie de l'Est et l'Océanie a connu le plus grand boom d'espérance de vie entre 1990 et 2021 (8,3 ans), en grande partie grâce à la baisse de la mortalité due aux maladies respiratoires chroniques, aux accidents vasculaires cérébraux, aux infections des voies respiratoires inférieures et au cancer. Quant à l’Asie du Sud, elle a vu son espérance de vie bondir de 7,8 ans, principalement en raison de la chute des décès causés par la diarrhée.

Dans le détail, toutes les super-régions du monde ont vu leur espérance de vie augmenter de 1,1 an entre 1990 et 2021 exclusivement grâce à la baisse de la mortalité due à des maladies entériques, qui comprennent la diarrhée et la typhoïde. La réduction des décès dus aux infections des voies respiratoires inférieures a ajouté 0,9 an à cette espérance de vie mondiale. Sans compter les années de vie supplémentaires gagnées grâce à la prévention des décès dus aux AVC, aux troubles néonatals, aux cardiopathies ischémiques...

Au niveau purement régional, c’est l’Afrique subsaharienne orientale qui a enregistré la plus forte augmentation de l'espérance de vie (+ 10,7 ans entre 1990 et 2021), diminution des maladies diarrhéiques oblige, juste derrière l’Asie de l’Est, qui a de son côté profité d’une réduction des décès causés par des maladies pulmonaires chroniques. « Nous savons déjà comment sauver les enfants de la mort d'infections entériques, y compris les maladies diarrhéiques, et les progrès dans la lutte contre cette maladie ont été énormes », explique le professeur Mohsen Naghavi, premier auteur de la recherche et directeur d’études à l'IHME, dans un communiqué. « Nous devons désormais nous concentrer sur la prévention et le traitement de ces maladies, renforcer et étendre les programmes de vaccination et développer de tout nouveaux vaccins contre E. coli, le norovirus et Shigella ».

La pandémie de Covid-19 a cependant noirci le tableau de l’espérance de vie ces dernières années en « faisant dérailler les progrès », notent les auteurs de l’étude. Le coronavirus a en effet « radicalement modifié les cinq principales causes de décès pour la première fois en 30 ans », reléguant notamment l’AVC à la deuxième cause de décès dans le monde.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

EurekAlert

Hygiène bucco-dentaire et cancer colorectal : un lien possible...
Mercredi, 08/05/2024 - 05:20

Des chercheurs du Fred Hutch Cancer Researh de Seattle ont découvert qu’une bactérie présente dans la bouche et impliquée dans les maladies des gencives, favorise la croissance des tumeurs colorectales. Pour mieux comprendre la présence de la bactérie Fusobacterium nucleatum, connue pour être en cause dans les maladies des gencives, dans certaines tumeurs du cancer colorectal, les chercheurs ont analysé les génomes de 80 souches de F. nucleatum provenant de la bouche de personnes sans cancer et de 55 souches issues d’une tumeur colorectale.

Ils ont ainsi découvert qu'une sous-espèce de la bactérie, appelée Fna, était plus susceptible d'être présente dans les tumeurs colorectales. Des examens complémentaires ont mis en évidence qu’il y en avait deux types distincts. Si les deux étaient présents dans la bouche, celui, baptisé Fna C2, était associé au cancer colorectal. L’équipe a ensuite mené des tests sur des souris, réparties en deux groupes. Chacun était infecté avec l’un des deux types de F. nucleatum. Résultats : les rongeurs porteurs de Fna C2 avaient développé plus de tumeurs que celles infectées par l'autre type.

La façon dont la bactérie du microbiote oral se déplace de la bouche au côlon reste mystérieuse. Toutefois, les chercheurs ont mis en évidence que le micro-organisme Fna C2 pouvait survivre plus longtemps dans des conditions acides, comme celles trouvées dans l'intestin, que l'autre type de Fna. Il serait ainsi possible qu'il fasse le trajet via le tube digestif. « Nous avons identifié la lignée bactérienne exacte associée au cancer colorectal », explique Christopher D. Johnston du Fred Hutchinson Cancer Center et responsable de la recherche, « et cette connaissance est essentielle au développement de méthodes de prévention et de traitement efficaces ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Pub Med

Les statines réduisent la mortalité, même en cas de démence
Mercredi, 08/05/2024 - 05:00

Une étude de l'université de Berlin montre que l'utilisation de statines est associée à une amélioration de la mortalité chez les personnes âgées résidant en maison de retraite, quel que soit leur état de démence. Cette étude est l'une des premières à examiner si l'utilisation de statines chez les personnes âgées résidant en maison de retraite offre un avantage en termes de mortalité, en particulier chez les personnes atteintes de démence – un groupe largement exclu des essais antérieurs sur les statines.

L'analyse par les chercheurs de quatre années de données sur près de 300 000 résidents de maisons de retraite a révélé que l'utilisation de statines était associée à un risque de mortalité toutes causes confondues inférieur de 40 % à celui de la non-utilisation de statines chez les personnes sans démence et à un risque inférieur de 20 % chez les personnes atteintes de démence. « Ces résultats pourraient fournir des preuves en faveur de l'utilisation continue des statines chez les patients âgés vivant en maison de retraite et souffrant de pathologies multiples », ont écrit l'auteur principal, la Docteure Julie Lorraine O'Sullivan, de la Charité, Faculté de médecine de l’Université libre de Berlin (Universitatsmedizin Berlin, Freie Universität Berlin) et du Centre allemand de la santé mentale (German Center for Mental Health – Berlin, Allemagne), et ses collègues.

Les statines sont le traitement de première intention pour prévenir les maladies cardiovasculaires athérosclérotiques, mais on sait qu'elles comportent des risques pour les patients fragiles ou dépendants. De nombreux essais cliniques antérieurs ont exclu les participants âgés présentant de multiples comorbidités, en particulier ceux atteints de démence. Les preuves de l'efficacité des médicaments dans cette population faisaient donc défaut. Les chercheurs ont examiné rétrospectivement 5 années de données de réclamations d'un fournisseur allemand d'assurance santé et de soins de longue durée sur 282 693 résidents de maisons de retraite (âge moyen, 83 ans) qui avaient utilisé des statines consécutivement pendant ≥ 6 mois.

Les chercheurs ont utilisé l'appariement des scores de propension pour 96 162 personnes afin d'ajuster les déséquilibres potentiels dans la distribution des covariables (par exemple, l'âge, le sexe, la fibrillation auriculaire, les maladies cardiovasculaires et d'autres conditions, ainsi que les médicaments) et de réduire les biais. Les modèles de régression de Cox ont été ajustés de la même manière pour ces facteurs, ainsi que pour le niveau de soins. Les résidents ont été suivis pendant 2 ans en moyenne. Au cours de la période étudiée, 54 269 décès ont été enregistrés, la plupart des patients nécessitant un niveau de soins élevé et 65 % étant atteints de démence.

L'utilisation de statines a été associée à une réduction de la mortalité toutes causes confondues chez les résidents atteints de démence et chez ceux qui n'étaient pas atteints de démence, par rapport aux non-utilisateurs. Les bénéfices sont restés constants même après avoir exclu les participants ayant des antécédents de maladies cardiovasculaires et dans les sous-groupes stratifiés par âge, sexe, niveau de soins et type de démence.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Neurology

Une nouvelle option de traitement contre la maladie de Parkinson
Mardi, 07/05/2024 - 05:50

Une équipe française vient d’apporter la preuve qu’un médicament déjà utilisé pour traiter le diabète de type 2, le lixisénatide, permet de ralentir la progression de la maladie de Parkinson. Si de nombreux chercheurs à travers le monde tentent depuis longtemps de percer les secrets de cette pathologie neurodégénérative, les innovations thérapeutiques sont rares. Les résultats de cette nouvelle étude sont présentés comme une première mondiale.

L’essai clinique, financé en partie par le ministère français de la Santé, a été conduit sur 156 personnes âgées de 40 et 75 ans, en début d’évolution de la maladie. La moitié a reçu un placebo, et l’autre moitié le traitement, par injections sous-cutanées. Elles ont ensuite été régulièrement suivies par un professionnel évaluant par exemple leur marche, mouvement des mains, etc.

Au bout d’un an, le groupe ayant reçu le placebo a présenté une aggravation du score des symptômes moteurs de trois points, alors que le score du groupe traité par le lixisénatide est resté inchangé. Un résultat "modeste", selon l’étude, mais qui aurait pu être plus grand si les patients avaient été suivis plus longtemps, la maladie de Parkinson progressant lentement, a fait valoir le professeur Olivier Rascol.

Cette maladie neurodégénérative touche environ 10 millions de personnes dans le monde, dont 170 000 en France. Elle provoque en particulier des troubles de la motricité (tremblements, lenteur des mouvements…) et peut se révéler à terme très handicapante dans la vie quotidienne. Elle résulte de la disparition progressive dans le cerveau des neurones fabriquant la dopamine. Les médicaments qui existent aujourd’hui corrigent ce manque de dopamine, mais n’empêchent pas l’aggravation des symptômes au fil des ans, car ils ne s’attaquent pas à leur cause. « Ces résultats sont très positifs, car cela fait des décennies que l’on recherche des molécules qui pourraient avoir ce type d’effet neuroprotecteur », se réjouissent le Professeur Olivier Rascol, neuropharmacologue au CHU de Toulouse, et le Professeur Wassilios Meissner, neurologue au CHU de Bordeaux, qui ont codirigé l’étude.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NEJM

Détecter un cancer des années avant le diagnostic...
Mardi, 07/05/2024 - 05:40

Serait-il possible de savoir que savoir que nous risquons de développer un cancer plusieurs années avant d’avoir reçu un diagnostic ? Peut-être selon le Early Cancer Institute, associé à l’Université de Cambridge, dont les scientifiques ont commencé à identifier des changements dans les cellules, de nombreuses années avant qu’elles ne se transforment en tumeurs. « La latence de développement d’un cancer peut durer des années, parfois pendant une décennie ou deux, avant que la maladie ne se manifeste brusquement chez les patients », confirme la directrice de l’Institut, Rebecca Fitzgerald, à The Guardian.

Pour l’heure, de nombreux cancers sont détectés tardivement et les médecins « ont du mal à traiter cette tumeur » qui s’est « propagée dans le corps du patient », regrette la scientifique. « Nous avons besoin d’une approche différente, capable de détecter une personne à risque de cancer dès le début en utilisant des tests qui peuvent être administrés à un grand nombre de personnes ». En ce sens, avec son équipe, Rebecca Fitzgerald a développé la technique de la “cytosponge” - une gélule contenant une minuscule éponge suspendue au bout d’une ficelle – permettant de diagnostiquer de manière précoce le cancer de l’œsophage. Une fois cette gélule avalée, l’éponge recueille les cellules de l’œsophage avant d’être retirée à l’aide de la ficelle. Les cellules qui contiennent la protéine TFF3 – ne se trouvant que dans les cellules précancéreuses – fournissent ainsi un avertissement précoce indiquant qu’un patient est à risque de cancer de l’œsophage et doit être surveillé.

Les scientifiques du Early Cancer Institute se sont par ailleurs penchés sur des échantillons de sang, fournis par des femmes initialement venues pour un dépistage du cancer de l’ovaire. « Une mine d’or », selon Jamie Blundell, chef du groupe de recherche, également interrogé par The Guardian. En effet, en analysant ce sang, les chercheurs ont identifié des anomalies dans certains échantillons chez des personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer du sang des dizaines d’années plus tard. « Nous constatons qu’il y a des changements génétiques clairs dans le sang d’une personne plus d’une décennie avant qu’elle ne commence à présenter des symptômes de leucémie », affirme Jamie Blundell, qui souhaite développer ces techniques permettant de « réduire les chances de développer un cancer ». Ainsi, ces scientifiques vont cibler principalement les personnes à risque, et notamment elles qui ont une prédisposition héréditaire aux tumeurs.

En parallèle, une autre étude a révélé qu’un test sanguin de base pourrait permettre de détecter le cancer colorectal dans sa phase initiale. « Au total, 83,1 % des participants atteints d’un cancer colorectal détecté par coloscopie ont eu un test positif », attestent les auteurs de l’étude. Dans le détail, ce test détecte l’ADN tumoral circulant, c’est-à-dire les fragments d’ADN que les tumeurs relâchent dans le sang.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

University of Cambridge

L’IRM le plus puissant du monde prêt à percer les mystères du cerveau humain
Mardi, 07/05/2024 - 05:20

L’IRM le plus puissant du monde, installé près de Paris, a livré ses premières images du cerveau humain, pour mieux comprendre son fonctionnement et certaines maladies neurodégénératives ou psychiatriques. En 2021, les chercheurs du CEA, situé sur le plateau de Saclay (Essonne), avaient choisi d’étrenner l’engin avec un potimarron, avant que les autorités sanitaires ne donnent récemment leur feu vert pour l’examen des sujets humains.

Au cours des derniers mois, une vingtaine de volontaires sains ont pu entrer dans l’antre de la machine, qui a dévoilé les premières images de leur cerveau. « On a un niveau de finesse jamais atteint au CEA », se félicite Alexandre Vignaud, physicien, directeur de recherche au CEA. Le champ magnétique de cet aimant hors norme atteint 11,7 T (tesla), permettant l’obtention d’images dix fois plus précises que celles produites actuellement dans les hôpitaux, où la puissance des IRM ne dépasse pas 3 tesla.

Sur l’écran d’Alexandre Vignaud, des images de coupes de cerveau sont comparées avec ce qu’aurait donné un IRM de 3 ou 7 tesla : « avec cette machine, on peut voir les tout petits vaisseaux qui alimentent le cortex cérébral, ou des détails du cervelet qui étaient quasi invisibles jusqu’alors », commente-t-il. « Leur précision est à peine croyable ! », s’est enthousiasmée la ministre de la Recherche Sylvie Retailleau. « Cette première mondiale va permettre de mieux détecter et de mieux traiter les pathologies cérébrales ».

L’engin, un aimant de 132 tonnes abrité dans un cylindre de 5 mètres de long et autant de haut, composé d’une bobine où circule un courant de 1 500 ampères, présente une ouverture de 90 cm pour accueillir un corps humain. Cette prouesse technique, aboutissement d’un partenariat franco-allemand, a nécessité plus de 20 ans de recherche. Baptisé « Iseult », l’IRM (appareil à imagerie par résonance magnétique) est la star de Neurospin, le centre de recherche sur l’imagerie cérébrale du CEA, dirigé par le neuroscientifique Stanislas Dehaene.

Deux projets concurrents, aux États-Unis et en Corée du Sud, ont des ambitions similaires mais ne sont pas encore parvenus à l’étape cruciale de l’imagerie sur l’homme. L’un des objectifs de cet IRM hors norme est d’affiner la compréhension de l’anatomie du cerveau et les zones qui s’activent lors de la réalisation de certaines tâches. Les scientifiques savent déjà que différents types d’images que nous sommes capables de reconnaître (un visage, un lieu, un mot…) activent des régions distinctes du cortex cérébral.

Avec l’IRM à 11,7 T, « on va pouvoir mieux comprendre la relation entre structure et fonctions cognitives du cerveau, lorsqu’on lit un livre ou qu’on fait un calcul mental par exemple », assure Nicolas Boulant, directeur de recherche au CEA et responsable scientifique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Sud Ouest

Le régime méditerranéen confirme son effet protecteur en matière de démence
Mardi, 07/05/2024 - 05:00

Dans une étude récente publiée dans la revue Recherche clinique et expérimentale sur le vieillissement, les chercheurs ont évalué le lien entre le régime méditerranéen (MedDiet) et la réduction du risque de démence chez les personnes âgées grâce à une revue systématique et une méta-analyse.

La démence, un groupe de troubles cérébraux altérant les fonctions cognitives, touche principalement les personnes âgées, les projections indiquant que près de 14 millions de personnes seront touchées d'ici 2060. La maladie d'Alzheimer (MA), la forme la plus courante, résulte de l'accumulation de peptides bêta-amyloïdes (Aβ). Les facteurs de risque vont de la génétique aux choix de mode de vie, mais des mesures telles que l’enseignement supérieur et une alimentation saine, en particulier le MedDiet, pourraient offrir des avantages protecteurs. Ce régime met l’accent sur les fruits, les légumes et l’huile d’olive, mais les recherches sur son efficacité contre la démence ont donné des résultats mitigés. Par conséquent, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour résoudre ces incohérences et comprendre comment de tels modèles alimentaires pourraient réduire les risques de démence dans différents groupes.

Les critères d'inclusion, centrés sur des études observationnelles de personnes âgées examinant l'impact de MedDiet sur la démence, ont facilité l'extraction d'études pertinentes tout en excluant les études diététiques non originales, non anglaises ou sans rapport. La qualité a été rigoureusement évaluée à l’aide de l’échelle Newcastle-Ottawa (NOS), fixant une référence de haute qualité à sept points ou plus. L'analyse statistique, adhérant à la transparence de PRISMA 2020 dans la documentation des processus de sélection, a combiné les tailles d'effet de diverses conceptions d'études pour évaluer l'impact de MedDiet sur le risque de démence. L'hétérogénéité et les biais de publication ont été soigneusement évalués, avec des ajustements pour tenir compte des biais détectés. Les analyses de sensibilité et de sous-groupes ont affiné davantage la compréhension de cette relation entre régime alimentaire et démence, en se concentrant sur les types de démence, la qualité des études et les méthodologies.

Dans la présente étude, un total de 682 enregistrements ont été découverts, ce qui a permis d'affiner un groupe de 21 études à inclure après des processus de sélection et d'évaluation approfondis. Ce parcours de sélection, marqué par des critères rigoureux et une rigueur méthodologique, a mis en lumière les divers efforts de recherche mondiaux couvrant les continents de l'Europe à l'Australie, capturant des études dès 1970 jusqu'en 2022. Les études ont utilisé une variété de conceptions, principalement des cohortes et des études croisées, études sectionnelles, avec des tailles d’échantillon variant considérablement. Notamment, l’évaluation de l’observance alimentaire a utilisé une gamme de scores MedDiet, reflétant la diversité méthodologique dans la capture des associations régime-démence.

La composition démographique des populations étudiées était principalement composée de personnes âgées vivant dans la communauté, bien que certaines études se soient concentrées sur des groupes spécifiques tels que les bénéficiaires de Medicare ou les résidents d'établissements de santé. La représentation des sexes était largement inclusive, même si quelques études ciblaient exclusivement les femmes ou les hommes ménopausés. Des scores de haute qualité ont été attribués à toutes les études incluses dans la méta-analyse, soulignant la crédibilité et la robustesse des résultats présentés.

Au cœur de cette revue, la méta-analyse a mis en lumière une réduction modérée du risque de démence associée à une plus grande adhésion au MedDiet malgré une hétérogénéité statistique modérée à élevée entre les ensembles de données. Cette découverte a été affinée par diverses analyses de sensibilité et de sous-groupes, qui ont disséqué les données par type de démence, conception de l'étude et régions géographiques, entre autres facteurs. Chaque analyse a contribué à une meilleure compréhension de la relation complexe entre l'alimentation et la démence, renforçant ainsi le potentiel de MedDiet en tant que facteur de risque modifiable dans la prévention de la démence. L’analyse groupée de la MA a été particulièrement convaincante, car elle a mis en évidence un effet protecteur plus prononcé de MedDiet contre cette forme spécifique de démence.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

News Medical

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