RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1224
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 22 Septembre 2023
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Egalement dans ce numéro
TIC
Novadiscovery et les HCL prédisent les résultats d’un essai clinique de phase III grâce à l’IA
Google crée une IA présentant le même niveau de précision que les médecins !
Avenir
La production en série du premier robot humanoïde « médical » pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre
Matière
Produire de l'hydrogène vert à haut rendement
Un matériau de construction composé de biodéchets de canne à sucre
L’oxyde de titane : la clé de l’avenir de l’hydrogène propre
Matériaux 2D et transfert de couche mince : le CEA-Leti et Intel combinent leurs forces pour des transistors sous-nanométriques
Vivant
SARS-CoV-2 : une piste de vaccin efficace contre tous les variants
La composition du microbiote digestif influence la réponse immunitaire anti-tumorale après une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques
20 minutes de marche quotidienne réduisent le risque de dépression chez les séniors
La pollution atmosphérique accélère le vieillissement oculaire
Premier test mondial d’un traitement du cancer de la moelle osseuse au CHU de Lille
Le terbium-161, un nouveau traitement contre le cancer de la prostate résistant
Résultats positifs pour le vaccin thérapeutique français contre le cancer du poumon
Edito
L'arrivée de nouveaux vaccins très attendus va améliorer la santé mondiale...



On le sait, les vaccins sauvent au moins trois millions de vies par an selon l’OMS et heureusement, après trois années très difficiles liées à la pandémie mondiale de Covid-19, dans le contrôle de laquelle les nouveaux vaccins à ARN ont joué un rôle tout à fait déterminant, les taux de vaccination mondiaux se rétablissent progressivement. Le nombre d'enfants non vaccinés est ainsi passé de 18 millions en 2019 à 13 millions en 2021. Cette remontée bienvenue de la couverture vaccinale concerne principalement la vaccination DTC, une combinaison des trois vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche. Depuis trois ans, cette couverture vaccinale DTC est passée de 81 à 84 %, pour le schéma complet à trois doses.

Une vague de nouveaux vaccins efficaces et sûrs est en train d’arriver et devrait permettre de franchir une nouvelle étape décisive en matière de prévention de lutte mondiale contre les grandes épidémies A tout seigneur, tout honneur, parmi les nouveaux vaccins qui vont très prochainement venir renforcer la prévention et la lutte contre de nombreuses maladies infectieuses qui font des ravages dans le monde, il faut d'abord évoquer celui contre le paludisme, qui a touché 240 millions de personnes en 2021 et en a malheureusement tué 619 000, un peu moins qu'en 2020 (627 000 décès), dont 80 % d'enfants de moins 5 ans. Ce nouveau vaccin contre le paludisme, développé par l'Université d'Oxford, est le fruit de 30 ans de recherches acharnées. Baptisé R21/Matrix M, il a fait l'objet d'essais rigoureux au Burkina-Faso en 2020 (en double aveugle contre placebo) qui ont montré une efficacité remarquable de plus de 77 %, après une dose unique de rappel, pour prévenir le paludisme (Voir The Lancet).

Ce vaccin est bien plus efficace que le seul vaccin contre le paludisme qui existait jusque-là, celui du britannique GSK, efficace à seulement 60 % et qui perdait son efficacité avec le temps. Premier vaccin dépassant une efficacité de 75 % fixée par l'OMS, ce vaccin très attendu par le continent africain devrait, en outre, coûter deux fois moins cher par dose que l'actuel vaccin de GSK. Il vient d'être autorisé par le Nigeria et le Ghana, afin de mieux protéger tous les enfants de 5 à 36 mois, les plus exposés à la maladie.

Un nouveau vaccin contre la dengue de la firme japonaise Tadeka a été approuvé en décembre dans l'Union européenne sous le nom de Qdenga, ainsi que dans d'autres pays dont l'Indonésie, le Brésil ou encore la Thaïlande. « Les profils d'efficacité et de sécurité de TAK-003 ont été démontrés par un solide programme d'essais cliniques, dont une étude de phase III de 4 ans et demi portant sur plus de 20.000 enfants et adolescents vivant dans huit régions où la dengue est endémique », a souligné Takeda (Voir EMA).

Transmise par un moustique, la dengue est un virus qui infecte environ 400 millions de personnes par an dans le monde et entraîne 500 000 hospitalisations chaque année, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Qdenga est le deuxième vaccin contre cette maladie disponible dans le monde. Le premier vaccin, développé par le français Sanofi, est réservé à des personnes déjà infectées auparavant, ce qui ne permet pas son utilisation pour des campagnes de vaccination préventive massives. Le QDenga de Takeda présente l’avantage décisif d’être utilisable pour protéger tout le monde. Les essais sur le terrain montrent une efficacité de 84 % contre l'hospitalisation et de 61 % contre les formes symptomatiques de la maladie, que les vaccinés l'aient déjà eu ou pas.

Le chikungunya est une maladie infectieuse causée par un virus à ARN du genre alphavirus, qui provoque cinq millions d’infections par an dans le monde. Cette maladie est transmise par des espèces de moustiques qui se répandent rapidement en Europe, à cause du réchauffement climatique et entraîne une infection de longue durée chez plus de la moitié des malades. Entre septembre 2020 et avril 2021, des essais à large échelle d’un nouveau vaccin contre le chikungunya ont été organisés sur 4 128 volontaires sains aux États-Unis. Les résultats publiés il y a quelques semaines sont très encourageants : 28 jours après la vaccination, la quasi-totalité des participants (263 sur 266) vaccinés étaient protégés contre le virus du chikungunya. Ce vaccin devrait prochainement obtenir une autorisation de mise sur le marché par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis.

Une autre avancée remarquable, annoncée en mai dernier, concerne l'arrivée d'un nouveau vaccin efficace et abordable contre la méningite, qui fait encore des ravages en Afrique, provoquant le décès de 250 000 personnes par an. La méningite est causée par des bactéries ou des infections virales qui enflamment les membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Au moins 60 % des décès surviennent en Afrique. Ce nouveau vaccin, baptisé NmCV-5, a été développé par l'Institut Indien des vaccins et l’organisation mondiale de la santé Path. Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine a montré, sur 1 800 personnes âgées de 2 à 29 ans au Mali et en Gambie en 2021, que ce vaccin NmCV-5 induisait une forte réponse immunitaire contre les cinq souches de méningocoques (Voir NEJM et CIDRAP).

Un autre vaccin, MenAfriVac, lancé en 2010, a déjà permis de réduire considérablement les cas de méningocoque A. Toutefois, il reste peu efficace pour prévenir certaines épidémies liées aux autres souches. Ce nouveau vaccin va venir élargir et renforcer la lutte contre la méningite. Selon Ed Clarke, l'un des scientifiques qui a dirigé ces recherches, « Ce vaccin devrait changer la donne dans la lutte contre la méningite épidémique dans la ceinture de la méningite ». Avec ce nouveau vaccin en renfort, l’Organisation mondiale de la santé envisage de réduire de 50 % le nombre de cas de méningite évitables par la vaccination et de 70 % le nombre de décès d’ici 2030.

La coqueluche est une maladie infectieuse respiratoire provoquée par la bactérie Bordetella pertussis. Très contagieuse, elle est connue pour générer des complications mortelles chez le nourrisson. Les vaccins actuellement disponibles protègent contre l’apparition des symptômes, mais ne permettent pas d’empêcher la transmission bactérienne entre individus, ni l’infection qui en résulte. Une équipe de recherche internationale dirigée par Camille Locht, directeur de recherche Inserm au sein du Centre d’infection et d’immunité de Lille (Inserm/Institut Pasteur de Lille/Université de Lille/CHU de Lille/CNRS), vient de montrer, dans un essai clinique de phase 2 sur 300 Américains en bonne santé, l’efficacité et la sûreté chez l’adulte d’un nouveau vaccin nasal contre la coqueluche, le BPZE1. Ses résultats montrent que ce nouveau vaccin permet d’empêcher la colonisation bactérienne des voies respiratoires, ce qui laisse espérer une réduction considérable de la contamination entre individus (Voir The Lancet).

Fait remarquable, dans le mois suivant la seconde administration par voie nasale, 90 % des participants ayant initialement reçu BPZE1 ne présentaient aucune colonie bactérienne au niveau nasal. En outre, les chercheurs ont constaté que l’infection régressait plus rapidement chez les personnes vaccinées avec BPZE1. Une nouvelle étude est en cours pour évaluer plus spécifiquement l’efficacité et l’innocuité de BPZE1 chez les enfants scolarisés, sachant que le milieu scolaire est particulièrement propice à la contamination et à la propagation de la maladie.

Autre bonne nouvelle, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a autorisé pour la première fois, le 21 juillet dernier, un vaccin développé par Pfizer, baptisé Abrysvo, destiné à protéger à la fois les personnes âgées de 60 ans et plus, et les nourrissons contre le virus respiratoire VRS, responsable d’épidémies saisonnières de bronchiolite chaque année. Ce virus respiratoire syncytial -VRS- peut provoquer, chez certains sujets fragiles, des bronchiolites et pneumonies qui entraînent encore plusieurs dizaines de milliers de décès dans le monde. D’autres types de vaccin contre le virus VRS sont par ailleurs développés par plusieurs laboratoires, utilisant des technologies différentes. Ils ciblent les deux franges de la population les plus vulnérables, les nourrissons et les personnes âgées. « L'arrivée de ces vaccins est une très bonne nouvelle car cela fait 60 ans qu’on court derrière un vaccin contre le VRS, qui donne aussi des otites et de l’asthme », souligne Jacques Brouard, pneumo-pédiatre au CHU de Caen.

Une campagne de vaccination généralisée contre les papillomavirus (HPV) va être lancée dans les collèges pour les élèves de 5e à la rentrée scolaire 2023. Elle doit permettre de lutter contre cette infection responsable de 6 000 nouveaux cas de cancers, 1000 décès et 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus chaque année. Mais en France, contrairement à de nombreux autres pays (Royaume-Uni, Espagne, Australie…), la couverture vaccinale contre les papillomavirus reste très insuffisante : à peine plus de 40 % des filles de 16 ans ont été vaccinées et à peine 10 % des garçons.

Face à cette situation préoccupante, le 5 juin dernier, l’Académie nationale de médecine et de nombreuses associations de patients ont lancé un appel soutenant sans ambiguïté cette campagne de vaccination. Rappelons qu'en Australie, la proportion des femmes âgées de 18 à 24 ans porteuses des deux principaux types du virus responsables de la maladie a chuté de 23 % à 1 % entre 2005 et 2015 ! Au cours de la même période l'Australie a vu une diminution de 77 % du nombre de femmes de 18 à 24 ans atteintes du HPV et une réduction de 34 % des anomalies précancéreuses, ce qui signifie un risque beaucoup plus faible de développer un cancer du col de l'utérus.

Plusieurs études épidémiologiques solides ont montré que ces résultats remarquables étaient liés à la campagne de vaccination gratuite lancée depuis 2007 auprès des jeunes filles de 12-13 ans et, depuis 2013, auprès des garçons dans les collèges. Comme le souligne Jean Gondry, président de la Société française de coloscopie et chef de service du département de gynéco-obstétrique au CHU d’Amiens, « En Australie, même les populations non vaccinées ne sont plus infectées ». De plus, un nouveau vaccin ciblant cinq autres types cancérigènes minoritaires du virus est venu compléter en 2018 la protection des nouvelles générations.

Pour terminer ce rapide tour d’horizon des impressionnants progrès en cours en matière de vaccins, évoquons enfin les travaux des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de l’université Toulouse III-Paul Sabatier au sein du laboratoire Infinity de l’Institut Pasteur et de l’entreprise française NEOVACS. Ces scientifiques travaillent sur un nouveau vaccin très attendu contre l’asthme. Ils ont récemment montré que ce vaccin était efficace pour produire des anticorps capables de neutraliser des protéines immunitaires humaines clés dans le déclenchement de l’asthme allergique, les cytokines IL-4 et IL-13. L’asthme est une maladie chronique invalidante qui touche environ 4 millions de personnes en France et 340 millions dans le monde. Dans environ la moitié des cas, l’asthme est d’origine allergique et se manifeste par une inflammation des bronches et une gêne respiratoire provoquée par l’inhalation d’allergènes, notamment des acariens (Voir Wiley).

Cette exposition aux acariens et autres allergènes provoque un excès de production d’anticorps appelés immunoglobulines E (IgE) et de protéines appelées cytokines de type 2 dans les voies aériennes. Il en résulte une réactivité anormale des voies respiratoires et une surproduction de mucus. A côté des corticoïdes, il faut parfois avoir recours à des anticorps monoclonaux pour traiter les formes les plus graves d’asthme allergique. Mais ces traitements sont lourds et coûteux et doivent en outre souvent être suivis pendant des années.

Dans ce contexte, on comprend mieux tout l’intérêt d’un possible vaccin contre cette forme d’asthme. Dans leurs recherches, ces scientifiques ont utilisé un modèle d’asthme allergique aux acariens chez des souris "humanisées". Les premiers résultats sont prometteurs : la vaccination a induit une réponse anticorps importante, capable de neutraliser les cytokines IL-4 et IL-13 humaines, sans diminution de l’efficacité du vaccin, plus de trois mois après l’injection. Comme le souligne Pierre Bruhns, responsable de l’unité Anticorps en thérapie et pathologie à l’Institut Pasteur, « Une vaccination contre l’asthme allergique représente un formidable espoir de traitement à long terme de cette maladie chronique, et plus largement une perspective de réduction des symptômes d’allergie liés à d’autres facteurs, puisque ce vaccin cible des molécules impliquées dans différentes allergies ».

Ces récentes et prometteuses avancées montrent à quel point l’association de nouveaux outils, tels que les technologies ARN et l’intelligence artificielle, sont en train de révolutionner les vaccins pour leur donner un nouveau souffle et les rendre encore plus efficaces dans la prévention et la lutte contre un nombre toujours plus grand de maladies infectieuses, qui sont autant de nouveaux défis sanitaires mondiaux à relever, dans le cadre du changement climatique accéléré que connaît notre planète et qui est naturellement très propice à la survenue et la propagation de nouvelles épidémies dévastatrices. Notre pays qui, historiquement, a toujours joué un rôle majeur en matière de vaccins, avec de grandes figures comme Pasteur, Yersin, Calmette, Guérin, Monod, Jacob ou Gros, doit absolument se donner les moyens de garder son niveau d’excellence mondiale dans ce domaine si essentiel qui a déjà permis de sauver des centaines de millions de vie depuis deux siècles et permettra demain de prévenir au niveau mondial de nouvelles et inévitables épidémies…

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


TIC
Information et Communication
Novadiscovery et les HCL prédisent les résultats d’un essai clinique de phase III grâce à l’IA
Mardi, 19/09/2023 - 11:26

C'est une première mondiale : à l'occasion de la Conférence Mondiale sur le Cancer du Poumon 2023 (World Conference on Lung Cancer, International Association for the Study of Lung Cancer), les HCL et la société Novadiscovery ont annoncé des résultats positifs pour l'essai FLAURA2 de phase III d'AstraZeneca, visant à prédire les risques d'un essai clinique chez l'homme, grâce à l'intelligence artificielle. Cette prédiction est le fruit de la collaboration menée avec la biotech lyonnaise Novadiscovery, pionnière dans la simulation d'essais cliniques in silico grâce à sa plate-forme appelée Jinkō, basée sur l’IA (modèle de pharmacologie des systèmes).

Dans le cas de cette étude, la simulation prospective in silico a été réalisée à partir d’un modèle de Pharmacologie des Systèmes (“Quantitative Systems Pharmacology”) du cancer du poumon associé à 5 000 patients numériques ou “virtuels”. Aucune des deux entités n'a reçu d'informations confidentielles d'AstraZeneca, et elles n'ont collaboré en aucune manière avec la société pour cette simulation. Cette prédiction a nécessité un mois de travail alors que l’essai international de phase III “réel” est déployé depuis plus de trois ans. La biotech lyonnaise a prédit de façon précise et prospective les résultats d’un essai international de phase III.

« Ces prédictions prospectives, totalement indépendantes et en aveugle, marquent un tournant pour la conception des essais cliniques. Pour cette simulation, nous aurions pu examiner potentiellement n'importe quel essai de phase III en utilisant la plateforme jinkō de Novadiscovery. Cet effort de bonne foi démontre notre force technologique pour valider, étendre et accélérer les essais cliniques, ainsi que pour réduire les risques pour les participants et les coûts des essais cliniques », a déclaré François-Henri Boissel, Co-fondateur & PDG de Novadiscovery. « Cela prouve encore que les essais in silico offrent un outil essentiel, reproductible et personnalisable pour améliorer la conception des essais cliniques pharmaceutiques à l'avenir ».

« Les travaux de simulation de cet essai de phase III ont révélé le potentiel des essais cliniques in silico pour redessiner le développement des médicaments. Des résultats comme ceux-ci, s'ils sont exploités avant le début des essais chez l'homme, permettront de recruter la population de patients la plus pertinente, d'optimiser la conception des essais et, en fin de compte, d'accélérer tout le développement thérapeutique dans notre espoir commun que le cancer devienne une maladie curable ou en tout cas traitée beaucoup plus efficacement », a déclaré le Professeur Michaël Duruisseaux. « Je crois que les essais cliniques in silico peuvent aider dans un avenir très proche à définir de manière plus rationnelle les hypothèses statistiques des essais cliniques de nouvelle génération en anticipant l’efficacité du traitement testé ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

HCL

Google crée une IA présentant le même niveau de précision que les médecins !
Mardi, 19/09/2023 - 11:20

Google a mis au point un modèle linguistique dédié au milieu médical, Med-PaLM 2. Basé sur PaLM 2, le modèle de langage, qui anime le chatbot Bard, est conçu pour assister les professionnels de la santé dans leur quotidien. Par exemple, Med-PaLM 2 peut répondre à des questions de médecine, de santé ou encore de chirurgie, et interpréter la radio d’un patient pour en tirer un diagnostic, à la manière d’un médecin. Les résultats obtenus par Med-PaLM à l'examen de médecine américain sont encourageants. Pour exercer la médecine aux États-Unis, un score d'environ 60 % est requis. Dans une nouvelle étude, les chercheurs de Google ont annoncé que Med-PaLM avait atteint un score de 67,6 % en répondant aux questions à choix multiples de style USMLE.

L’IA générative tire son expertise des données avec lesquelles elle a été entraînée. Google a en effet abreuvé le modèle de langage avec une montagne d’informations médicales. Grâce à cette approche, qui s’appuie sur l’apprentissage automatique, Med-PaLM 2 se veut plus efficace qu’un modèle général et polyvalent, comme PaLM 2, GPT-4 d’OpenAI ou LLaMA de Meta, pour répondre à des questions liées à la médecine, estime Google.

Confiant, le géant de la recherche a commencé à tester Med-PaLM 2 dès le mois d’avril 2023. Apparemment, un chatbot basé sur le modèle d’IA a été mis à disposition de certains établissements, dont l’hôpital de recherche Mayo Clinic, qui compte des infrastructures dans plusieurs États. La clinique compte notamment s’appuyer sur l’IA de Google pour développer « un nouvel outil de recherche interne » capable de passer en revue les dossiers médicaux des patients pour y dénicher des informations.

Dans un mail interne, consulté par le Wall Street Journal, Google estime que l’IA doit surtout pouvoir faire la différence dans les pays qui manquent cruellement de médecins. Cet assistant médical viendrait ainsi suppléer les professionnels et répondre à certaines des questions des patients. Il s’agit vraisemblablement d’une ambition à plus long terme de Google. Pour l’heure, son chatbot reste cantonné à une poignée d’hôpitaux. Notez qu’OpenAI, le créateur de ChatGPT, et Microsoft ont déjà évoqué des idées analogues. Les deux firmes, lancées très tôt dans la course à l’IA, estiment que les modèles linguistiques pourraient intervenir dans les régions présentant un déficit de médecins.

Pour rassurer les hôpitaux, Google précise que les données resteront sous leur contrôle. Les informations communiquées à l’intelligence artificielle seront chiffrées. De plus, le géant de Mountain View n’aura aucun moyen d’y accéder. Toutes les données resteront stockées par les hôpitaux. Elles ne seront pas utilisées pour entraîner le modèle linguistique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Google

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Avenir
Nanotechnologies et Robotique
La production en série du premier robot humanoïde « médical » pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre
Mercredi, 20/09/2023 - 14:35

Fourier Intelligence travaille sur un robot humanoïde aux capacités surprenantes. L'entreprise prévoit même de produire 100 exemplaires du GR-1 d'ici la fin de l'année. Ses concepteurs le considèrent comme un robot universel. Le GR-1 est en développement dans les laboratoires de la société chinoise Fourier Intelligence depuis près de quatre ans maintenant. Et il faut dire que cette entreprise basée à Shanghai ne travaille pas sur ce projet pour rien. En effet, elle est derrière la plate-forme RehabHub qui réunit des technologies de réadaptation de pointe basées sur la thérapie robotique. Le projet GR-1 est né d’une volonté de répondre aux besoins croissants en services médicaux dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de vieillissement rapide de la population.

Le GR-1 est une plate-forme technologique robotique générale de type humanoïde. Il trouvera principalement sa place dans les centres de rééducation fonctionnelle, hôpitaux et autres établissements de santé où il pourra fournir une assistance en matière de soins infirmiers et en physiothérapie. Ce robot chinois comprend ainsi des poignets auxquels les patients pourront s’accrocher. Et il est sur le point de devenir le premier robot humanoïde produit en série au monde. Rappelons que des entreprises de renom sont présentes dans cette course, pour ne citer que Tesla, Figure ou encore Boston Dynamics.

Avec une hauteur de 1,65 m et un poids de 55 kg, le Fourier GR-1 sera capable de se déplacer à une vitesse maximale de 5 km/h. Il affichera 40° de liberté sur l’ensemble de son corps. Ce qui lui permettra de réaliser divers gestes et d’accomplir des tâches complexes. En plus de sa capacité à marcher, l’humanoïde pourra éviter des obstacles, s’accroupir ou encore soulever des objets, pour ne citer que ça.

Plus intéressant encore, grâce à son moteur délivrant un impressionnant couple de 300 Nm, l’engin pourra transporter des charges allant jusqu’à 50 kg, soit presque identique à son propre poids. À titre de comparaison, le robot Atlas de Boston Dynamics ne peut soulever que 11 kg.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Interesting Engineering

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Matière
Matière et Energie
Produire de l'hydrogène vert à haut rendement
Jeudi, 21/09/2023 - 07:12

Des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont mis au point une nouvelle méthode de production d’hydrogène "vert" (hydrogène produit sans pollution de l’air) à haut rendement, au moyen d’un catalyseur biologique. Cette annonce fournit un premier espoir pour la production massive d’hydrogène vert, qui réduira drastiquement les émissions de carbone de l’humanité. Les résultats prometteurs de l’étude, réalisée en collaboration avec le Professeur Lihi Adler-Abramovich de l’École de médecine dentaire et du Centre de nanosciences de l’Université de Tel-Aviv, ont été publiés dans la prestigieuse revue scientifique Carbon Energy.

L’hydrogène est une matière première nécessaire à la fois à l’agriculture et à l’industrie. Cependant, 95 % de l’hydrogène produit dans le monde aujourd’hui est de l’hydrogène dit "noir" ou "gris", fabriqué à partir de charbon ou de gaz naturel et émettant 9 à 12 tonnes de dioxyde de carbone par tonne d’hydrogène. Or la production d’hydrogène "vert" non polluant et réalisée aujourd’hui principalement au moyen d’un procédé qui nécessite l’utilisation de métaux précieux et rares et la distillation de l’eau, ce qui rend l’hydrogène "vert" jusqu’à 15 fois plus coûteux que l’hydrogène polluant habituel.

« L’hydrogène est très rare dans l’atmosphère », explique Yitzhak Grinberg, « Il est produit par des enzymes se trouvant dans des micro-organismes, qui reçoivent l’énergie nécessaire à partir du processus de photosynthèse. En laboratoire, nous éélectrisons" ces enzymes, c’est-à-dire que nous remplaçons le soleil par une électrode qui fournit l’énergie. Le résultat est un processus efficace, dans des conditions simples. Cependant, l’enzyme a tendance à "s’enfuir" de la charge électrique et doit être maintenu en place par un traitement chimique. Nous avons trouvé un moyen facile et efficace de fixer l’enzyme à l’électrode et pour l’exploiter ».

Dans ce but, les chercheurs ont utilisé un hydrogel (gel à base d’eau) pour connecter l’électrode à l’enzyme. Ils ont ainsi pu produire de l’hydrogène vert à l’aide d’un catalyseur biologique, avec une efficacité de plus de 90 %. C’est-à-dire que plus de 90 % des électrons introduits dans le système sont restés dans l’hydrogène.

« Le matériau du gel lui-même est connu : notre innovation consiste dans son utilisation pour produire de l’hydrogène », explique le Professeur Yiftach Yacovi. « Nous avons trempé l’électrode dans ce gel, qui contenait une enzyme de production d’hydrogène appelée hydrogénase. Le gel retient l’enzyme pendant longtemps, même sous tension électrique, ce qui permet de produire de l’hydrogène à un rendement élevé et dans des conditions environnementales qui sont favorables à l’enzyme, c’est-à-dire également dans de l’eau salée, contrairement à l’électrolyse qui nécessite de l’eau distillée. Le Professeur Lihi Adler-Abramovich ajoute : « Un autre avantage de notre méthode est que le gel s’assemble de lui-même : il suffit de mettre le matériau dans l’eau et il s’auto-assemble, c’est-à-dire qu’il s’organise en fibres nanométriques qui forment le gel. Nous avons montré que ces fibres sont capables de coller l’enzyme à l’électrode. Nous avons testé le gel sur deux autres enzymes, en plus de l’hydrogénase, et avons prouvé qu’il est capable de coller différentes enzymes à l’électrode ».

« Aujourd’hui, la production d’hydrogène "vert" se fait principalement par électrolyse, procédé qui nécessite des métaux précieux et rares comme le platine en plus de la distillation de l’eau, ce qui rend l’hydrogène "vert" jusqu’à 15 fois plus cher que l’hydrogène "gris". Nous espérons qu’à l’avenir, il sera possible de tirer parti de notre méthode sur le plan commercial, de réduire les coûts et de passer à l’utilisation d’hydrogène "vert", à la fois dans l’industrie, dans l’agriculture et comme source d’énergie propre », conclut le Dr. Oren Ben-Zvi.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Carbon Energy

Un matériau de construction composé de biodéchets de canne à sucre
Mercredi, 20/09/2023 - 13:54

Le béton est responsable de 4 à 8 % des émissions mondiales de CO₂ à chaque étape de sa production. La fabrication du ciment, qui est la partie la plus énergivore du processus de fabrication du béton, représente la moitié des émissions de CO₂ du matériau, selon BuildGreen. Pour limiter l’impact de la fabrication du béton sur l’environnement et prévenir le réchauffement climatique, des scientifiques britanniques tentent d’inventer un béton à base de sucre. C’est le projet Sugarcret, une initiative innovante dans le domaine de la construction durable qui explore l’utilisation du béton de sucre comme alternative écologique aux matériaux traditionnels. Le béton de sucre est un matériau composite fabriqué à partir de résidus agricoles tels que la canne à sucre ou la betterave à sucre, combinés avec des liants minéraux.

L’idée principale derrière l’invention du béton de sucre est de réduire la dépendance aux matériaux de construction traditionnels qui nécessitent une importante quantité d’énergie pour leur production et qui peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement. Grâce à des résidus agricoles comme matière première, le projet SugarcreteTM cherche à valoriser ces déchets et à les transformer en un matériau de construction durable. Ce béton de sucre serait ainsi fabriqué à base de résidus de canne à sucre.

Le béton de sucre présente plusieurs avantages environnementaux. Tout d’abord, il utilise des ressources renouvelables, ce qui réduit la dépendance aux matériaux à base de pétrole ou de minéraux non renouvelables. De plus, la production de béton de sucre nécessite moins d’énergie que la fabrication de béton traditionnel, ce qui entraîne une réduction des émissions de CO2. En termes de performances, le béton de sucre offre une bonne résistance mécanique et une durabilité comparable au béton conventionnel. Il peut être utilisé dans diverses applications de construction telles que les murs, les dalles et les éléments préfabriqués. De plus, le matériau est naturellement ignifuge et garantit une résistance accrue aux insectes et aux moisissures.

Ce projet est mené conjointement par des experts de l’Université d’East London et des organisations leaders du secteur, Grimshaw et Tate & Lyle Sugars. Il vise à créer des éléments de construction à faible émission de carbone grâce aux déchets biologiques de la canne à sucre comme la bagasse. Cette approche permet de stocker le carbone biogénique des plantes à croissance rapide dans les matériaux de construction, réduisant ainsi les émissions de carbone et retardant leur libération dans l’environnement. En transformant la canne à sucre en sucre, de quantités suffisantes de résidus sont générées pour remplacer complètement les systèmes de construction énergivores tels que le béton ou la brique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

UEL

L’oxyde de titane : la clé de l’avenir de l’hydrogène propre
Mercredi, 20/09/2023 - 13:52

Des chercheurs de la faculté d’ingénierie de l’université de Drexel, en Roumanie, ont réalisé une découverte prometteuse. Ils ont produit un matériau nanofilamentaire à base d’oxyde de titane capable de capter l’énergie solaire pour libérer le potentiel de l’hydrogène comme source de carburant.

L’équipe de recherche de Drexel, dirigée par Michel Barsoum et Hussein O. Badr, a mis au point un matériau nanofilamentaire à base d’oxyde de titane capable de faciliter la séparation de l’hydrogène de l’eau pendant plusieurs mois à la lumière du soleil. Une trouvaille révolutionnaire qui constitue une voie durable et abordable pour la création de carburant à l’hydrogène.

Chaque matériau a été immergé dans une solution d’eau et de méthanol et exposé à une lumière ultraviolette visible produite par une lampe accordable qui reproduit le spectre du soleil. Les chercheurs ont mesuré la quantité d’hydrogène produite et la durée de l’activité dans chaque assemblage de réacteur, ainsi que le nombre de photons de la lumière qui ont produit de l’hydrogène lorsqu’ils ont interagi avec le matériau catalytique – une mesure permettant de comprendre l’efficacité catalytique de chaque matériau.

« Notre photocatalyseur à base de nanofilaments unidimensionnels en oxyde de titane a montré une activité qui est sensiblement plus élevée — d’un ordre de grandeur — que son homologue commercial en oxyde de titane », a déclaré Hussein. « De plus, notre photocatalyseur s’est avéré stable dans l’eau pendant 6 mois — ces résultats représentent une nouvelle génération de photocatalyseurs qui peuvent enfin lancer la transition tant attendue des nanomatériaux du laboratoire au marché ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Drexel

Matériaux 2D et transfert de couche mince : le CEA-Leti et Intel combinent leurs forces pour des transistors sous-nanométriques
Mardi, 19/09/2023 - 11:15

L’Institut Leti du CEA et Intel ont annoncé, fin juin 2023, leur collaboration visant à poursuivre la miniaturisation du transistor en deçà du nanomètre. Pour remplir cet objectif d’ici à 2030, les deux partenaires misent sur les dichalcognérures de métaux de transition, sous forme ultra-mince, et sur un procédé de report de couche mince pour fiabiliser leur production à grande échelle.

More Moore, ou encore plus de Moore, du nom de la célèbre loi qui décrit la montée en puissance de la micro-électronique depuis plus d’un demi-siècle. Voici résumée l’ambition du programme de recherche réunissant le CEA-Leti et Intel, dévoilé fin juin 2023. Les deux partenaires souhaitent développer, d’ici à 2030, une technologie qui permettra de poursuivre la miniaturisation des transistors en-dessous du nanomètre, conduisant à des puces toujours plus denses.

La future "recette" contient un ingrédient majeur, à savoir les matériaux 2D TMD (pour transition-metal dichalogenides, ou dichalcogénures de métaux de transition). Ces matériaux semi-conducteurs 2D ou bidimensionnels sont « envisagés depuis une bonne dizaine d’années pour continuer la loi de Moore », signale Vincent Barral, chargé d’affaires pour la microélectronique à l’Institut Leti du CEA. « Ils appartiennent à la même catégorie que le graphène », enchaîne-t-il. « Le qualificatif 2D vient du fait qu’ils sont très planaires et d’une épaisseur de quelques liaisons atomiques seulement ». D’un point de vue chimique, les 2D TMD associent un atome d’un métal de transition (molybdène, tungstène…) et deux atomes d’un chalcogène (le groupe de l’oxygène, dont le soufre, le sélénium…).

Les 2D-TMD possèdent deux propriétés particulièrement intéressantes pour constituer les canaux des futurs transistors, qui transportent les charges électriques. « Leur ultra-minceur va dans le sens de la miniaturisation exprimée par la loi de Moore », explique Vincent Barral. « D’autre part, leur mobilité intrinsèque est très bonne : les électrons et les trous circulent plus facilement dans ce type de matériau. C’est un critère essentiel : plus la mobilité est élevée, plus le courant débité par le transistor est fort, meilleures sont les performances ». Ces matériaux sont appelés à remplacer, à terme, les constituants actuels des transistors à effet de champ, le silicium et le silicium/germanium, qui seront encore employés pour la prochaine étape technologique à 2 nanomètres, prévue en 2025.

Il reste à massifier et à fiabiliser la fabrication des 2D TMD, l’un des grands enjeux de la collaboration entre le CEA-Leti et Intel. « L’objectif est de faire croître le matériau 2D sur un wafer temporaire, puis de transférer cette couche ultra-mince sur le wafer final où seront gravés les circuits électroniques », esquisse Vincent Barral, qui ne souhaite pas approfondir par souci de confidentialité. L’institut de recherche français se focalisera sur ces mécanismes de transfert – le tour de main de la recette – et s’attachera à prouver le concept dans ce programme.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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SARS-CoV-2 : une piste de vaccin efficace contre tous les variants
Jeudi, 21/09/2023 - 07:06

L’Anses a participé aux essais précliniques d’un vaccin potentiel contre les sarbecovirus, à savoir les coronavirus responsables de syndromes respiratoires aigus sévères. Sur les hamsters, ce vaccin a la même efficacité sur tous les variants du virus du Covid-19 étudiés. Ces résultats permettent d’envisager des vaccins dont la protection ne diminue pas avec l’apparition de nouveaux variants du SARS-CoV-2 ou de nouveaux sarbecovirus. L’étude à laquelle a participé l’Anses a été menée en collaboration avec l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni (UKHSA), la société française Osivax et le Vaccine Formulation Institute, en Suisse.

Contrairement aux vaccins actuellement utilisés contre le Sars-CoV-2, le vaccin testé est aussi efficace contre la souche originale que contre les variants Delta et Omicron. L’une des preuves de son efficacité sur les hamsters dorés est leur poids : il a peu diminué chez les hamsters vaccinés puis infectés par un des variants. Au contraire, leurs congénères non vaccinés ont perdu 5 à 10 % de leur masse après avoir été infectés par la souche originale ou le variant Delta. De plus, les poumons des hamsters vaccinés présentent significativement moins de lésions. Enfin, le taux de réplication du virus est moindre chez ces animaux.

La polyvalence du vaccin s’explique par sa conception : il cible la protéine de nucléocapside (N) du virus et non la protéine Spike (S), présente sur l’enveloppe du virus. Cette dernière, plus classiquement utilisée pour développer rapidement un vaccin, a un inconvénient : elle change d’un variant à l’autre. « La protéine N, elle, est conservée entre les variants du Sars-CoV-2 et plus largement au sein des sarbecovirus, sous-genre auquel appartiennent les coronavirus responsables du syndrome respiratoire aigu sévère comme le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV-2. » explique Elodie Monchâtre-Leroy, directrice du laboratoire Anses de la Rage et de la faune sauvage, situé à Nancy. Présente à l’intérieur du virus, cette protéine est produite en grande quantité lorsque celui-ci se réplique. Sa reconnaissance par les cellules du système immunitaire permet d’éliminer les cellules infectées et d’empêcher la multiplication du virus.

La conservation de la protéine N permet d’envisager d’utiliser ce vaccin au-delà du virus du Covid-19 : « Nous voulons le tester contre le SARS-CoV-1 pour vérifier s’il est efficace contre d’autres coronavirus responsables du syndrome respiratoire aigu sévère. Après le SARS-CoV-1 en 2002 et le SARS-CoV-2 en 2019, nous ne sommes pas à l’abri qu’une autre souche émerge dans les prochaines années », explique la scientifique. Un essai clinique de phase 1 sur l’être humain est prévu par Osivax pour l’année 2024, ainsi que des essais précliniques sur d’autres souches de coronavirus.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Anses

La composition du microbiote digestif influence la réponse immunitaire anti-tumorale après une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques
Jeudi, 21/09/2023 - 07:03

L’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH), cellules précurseuses de toutes les cellules du sang, est un des traitements curatifs des cancers hématologiques. Malgré l’efficacité de cette allogreffe, la rechute de ces hémopathies malignes reste la première cause de décès dans les cinq ans qui suivent une allogreffe. En 2017, l’étude ALLOZITHRO, promue par l’APHP, a mis en évidence une augmentation du risque de rechute des hémopathies malignes après une allogreffe de CSH chez des patients recevant de l’azithromycine, un antibiotique de type macrolide, une des grandes familles d’antibiotiques.

L’équipe de recherche a ainsi étudié des échantillons de selles et de sang collectés prospectivement chez 55 patients afin de déterminer si la prise de cet antibiotique était associée à des modifications du microbiote digestif (modifications de la composition en micro-organismes du tube digestif) et donc possiblement à des modifications de la réponse immunitaire anti-tumorale.

Les échantillons de selles des patients ont été conservés grâce aux collections d’échantillons biologiques du Professeur Jérôme Le Goff (service de Virologie, hôpital Saint-Louis, AP-HP) et à la collection nationale de ressources biologiques Cryostem, dédiées aux complications post-allogreffes. Ces échantillons ont pu être analysés par les équipes de l’unité U976 Immunologie Humaine, Pathophysiologie, Immunothérapie (Docteur David Michonneau, Professeur Jérôme Le Goff) et l’équipe Phylogénie et Physiologie du microbiote humain de l’Institut MICALIS – INRAE, AgroParisTech, Université Paris-Saclay (Docteur Patricia Lepage).

Les équipes de recherche ont ainsi montré qu’il est possible de classer les populations bactériennes composant le microbiote digestif de ces patients allogreffés et recevant de l’azithromycine ou un placebo en quatre ensembles distincts, avec des compositions bactériennes spécifiques, appelés « entérotypes4 ». Ces entérotypes peuvent alors être associés soit à la rechute soit à la rémission complète un an après la greffe.

Il a été ensuite démontré qu’au sein de ces entérotypes, certaines espèces bactériennes étaient spécifiquement associées à une signature métabolique et immunitaire particulière. Ainsi, les patients de l’entérotype 2 étaient en rémission complète dans 95 % des cas, avec un effet protecteur d’un taxon de Bacteroides et de Prevotella. Alors qu’à l’inverse, la présence de Bacteroides affiliés à l’espèce fragilis (Bfra) était liée à un sur-risque de rechute. La présence de ces bactéries Bfra est non seulement associée à une signature métabolique et à des espèces virales (bactériophages) spécifiques dans les selles, mais également à des métabolites bactériens et à un profil immunitaire spécifiques dans le sang. Ainsi, les patients porteurs de Bfra présentaient une proportion plus importante de lymphocytes T épuisés. Ces cellules immunitaires, initialement capables de reconnaître et détruire des cellules cancéreuses, expriment dans ce contexte des marqueurs particuliers (TIGIT, PD1 et TOX) qui réduisent leur capacité à développer une réponse anti-tumorale efficace après une allogreffe de CSH.

Ces résultats montrent ainsi que les communautés microbienne et virale du microbiote digestif peuvent être influencées par la prise d’un antibiotique comme l’azithromycine, ce qui peut impacter directement la capacité du système immunitaire à lutter efficacement contre des cellules cancéreuses. Ces données ouvrent la voie vers des thérapies visant à moduler la composition du microbiote digestif pour la prévention des rechutes après une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

20 minutes de marche quotidienne réduisent le risque de dépression chez les séniors
Mercredi, 20/09/2023 - 14:33

Une étude menée par l'université de Limerick (Irlande) montre qu’une activité physique quotidienne d’intensité modérée, comme la marche rapide, est associée à une diminution du risque de dépression chez les adultes de plus de 50 ans. Plus précisément, 20 minutes de marche par jour (cinq jours par semaine) suffiraient à offrir de bons résultats. « Nous avons cherché à identifier la dose la plus faible d'activité physique associée à une protection contre la dépression majeure et les symptômes dépressifs », soiligne le Docteur Eamon Laird, chercheur au département d'éducation physique et de sciences du sport de l'université de Limerick. Si la dose trouvée est inférieure aux recommandations de l’OMS (150 à 300 minutes par semaine d’activité d’endurance d’intensité modérée), son application peut être utile à certaines personnes pour au moins diminuer le risque de dépression.

La recherche a suivi 4 016 adultes d’au moins 50 ans (61 ans en moyenne) pendant dix années. La dose d'activité physique recommandée au minimum par les chercheurs était associée à une diminution de 16 % du risque de symptômes dépressifs et à un risque de dépression majeure inférieur de 43 %, par rapport aux personnes inactives. Les bénéfices étaient plus importants à des doses plus élevées. Par exemple, des doses équivalentes à 120 minutes par jour de marche rapide étaient associées à une réduction de 23 % du risque de symptômes dépressifs et de 49 % du risque de dépression majeure. Chez les personnes âgées d’au moins 50 ans, la dépression est associée à un risque accru de dysfonctionnement physique, social et cognitif. La pratique régulière d'une activité physique modérée à soutenue avait déjà été associée à une diminution du risque de dépression, sans s’accorder sur la durée minimale recommandée.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JAMA

La pollution atmosphérique accélère le vieillissement oculaire
Mercredi, 20/09/2023 - 14:03

La pollution atmosphérique constitue un enjeu de santé publique mondial. Les effets nocifs des polluants atmosphériques sur les fonctions respiratoires et cardiovasculaires ont été largement documentés dans la littérature scientifique. Il est aussi de plus en plus évident que l’exposition chronique à la pollution atmosphérique a des effets néfastes sur le système nerveux central avec notamment une augmentation du risque de maladies neurodégénératives chez l’adulte et de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant.

La couche des fibres nerveuses de la rétine (RNFL) fait partie du système nerveux central, et son amincissement représente la principale caractéristique du glaucome, une maladie de l’œil associée à la destruction progressive du nerf optique, le plus souvent causée par une pression trop importante à l’intérieur de l’œil. Cette pathologie constitue la seconde cause de cécité dans les pays développés. Des chercheurs et chercheuses de l’Inserm et de l’université de Bordeaux ont étudié l’effet d’une exposition a des concentrations plus élevées de polluants de l’air (particules fines et dioxyde d’azote) sur les processus neurodégénératifs au niveau oculaire. Ils ont pour cela suivi pendant dix ans une population bordelaise de 683 personnes âgées de plus de 75 ans au moment de leur inclusion dans la cohorte Aliénor. Il s’agit de la première étude prospective réalisée sur ce sujet.

Dans le cadre de cette étude, les personnes ont bénéficié d’examens oculaires tous les deux ans entre 2009 et 2020, afin de mesurer l’évolution de l’épaisseur de la couche des fibres nerveuses de leur rétine. Par ailleurs, leur exposition à la pollution atmosphérique au cours des 10 années précédentes a été déterminée à partir de l’adresse de leur domicile, à l’aide de cartographies d’exposition annuelle pour chaque polluant. Ces cartographies détaillées, ayant une résolution de 100 mètres, ont été réalisées à partir des mesures de stations de contrôle de qualité de l’air et de caractéristiques météorologiques et géographiques (proximité d’une route, densité de population, distance de la mer, altitude…).

Selon les résultats de cette étude, les personnes ayant été exposées à des concentrations plus élevées de particules fines avaient au cours du temps un affinement plus rapide de la couche nerveuse rétinienne. En ce qui concerne les particules fines PM2,5, les estimations de l’exposition moyenne sur 10 ans étaient inférieures au seuil annuel réglementaire de l’Union européenne (établi à un maximum de 25 μg/m3) pour tous les participants, mais supérieures aux valeurs limites recommandées par l’OMS en 2005 (10 μg/m3) encore abaissées en 2021 (5 μg/m3).

« Les résultats de cette étude confirment les observations précédentes sur les effets de la pollution atmosphérique sur les processus neurodégénératifs, ici au niveau oculaire. Ils constituent un argument supplémentaire en faveur de la baisse des seuils réglementaires européens, comme recommandé par l’OMS, ainsi que de la diminution de l’exposition effective de la population française, qui continue de dépasser par endroit les seuils réglementaires actuels », explique Laure Gayraud, doctorante en épidémiologie et première autrice de l’étude.

« De façon plus générale, notre étude documente les effets des polluants atmosphériques sur le vieillissement neurologique. En prenant l’exemple du vieillissement oculaire, elle suggère qu’une exposition à des concentrations élevées de polluants au cours du temps pourrait mener à une accélération du vieillissement neurologique, comme cela a été observé dans des études sur le vieillissement cérébral », explique Cécile Delcourt, directrice de recherche à l’Inserm, dernière autrice de ces travaux.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

Premier test mondial d’un traitement du cancer de la moelle osseuse au CHU de Lille
Mercredi, 20/09/2023 - 14:00

Une première mondiale en matière de cancérologie va avoir lieu au sein du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille (Nord). L’établissement va prochainement réaliser une étude clinique destinée à évaluer l’efficacité d’un éventuel traitement contre le cancer de la moelle osseuse. Aucun médicament n’est actuellement disponible contre cette pathologie.

L’objectif est à terme d’« améliorer la survie et de la qualité de vie des patients », explique un responsable de l’hôpital au site d’information locale. Pilotée par l’établissement, l’étude sera menée dans toute la France sur des patients atteints d’un myélome multiple, l’autre nom du cancer de la moelle osseuse. 74 personnes réparties dans 30 centres d’investigation y participeront. Le protocole d’essais coûtera un total de 12,4 millions d’euros, dont 1,2 prévu pour financer l’analyse de la manière dont les patients réagissent, précisent nos confrères. « Nous espérons une avancée importante dans le traitement du myélome, d’où un effort collectif considérable de la part de l’institution et des équipes pour mettre en place cet essai académique », a déclaré le professeur Salomon Manier, principal responsable de l’étude.

Le traitement soumis aux tests, qualifié d’« innovant » par le CHU, consiste à administrer une « combinaison d’immunothérapies, avec l’usage d’anticorps bispécifiques » par injection sous-cutanée. Ces derniers « ont la particularité de cibler à la fois les cellules tumorales et les cellules immunitaires » et d’être également adaptés aux patients les plus âgés, a détaillé l’hôpital.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CHU Lille

Le terbium-161, un nouveau traitement contre le cancer de la prostate résistant
Mercredi, 20/09/2023 - 13:57

Dans le cadre du projet Prognostics (Personalized theragnostics of metastatic prostate cancer), les équipes de Roger Schibli de l'Institut Paul Scherrer (PSI), Damian Wild de l'Hôpital universitaire de Bâle et Nicola Aceto de l'EPFZ, en Suisse, testent un nouveau médicament radioactif qui pourrait être plus prometteur que les radiopharmaceutiques actuels.

Depuis une dizaine d'années, l'Institut Paul Scherrer mène des recherches sur un nouvel isotope – le terbium-161 – destiné à être utilisé en thérapie. Le groupe de recherche dirigé par Cristina Müller au Centre des sciences radiopharmaceutiques du PSI a montré, lors de tests en laboratoire, que le terbium-161 pouvait traiter efficacement les tumeurs. Dans le cadre de Prognostics, cette approche prometteuse doit maintenant être testée sur 30 patients de l'Hôpital universitaire de Bâle pour lesquels d'autres thérapies n'ont pas donné les résultats escomptés.

Ce type de médicament est constitué de substances radioactives – appelées radiopharmaceutiques – qui sont injectées dans la circulation sanguine. Ces molécules sont conçues pour se fixer à la surface des cellules tumorales, mais pas aux cellules saines (comme une clé sur une serrure), et finalement attaquer et détruire le patrimoine génétique de cette cellule.

Les scientifiques ont désormais identifié une raison possible qui expliquerait pourquoi les médicaments radiopharmaceutiques utilisés pour traiter le cancer de la prostate n'ont pas d'effet sur un tiers des patients. Les électrons émis lors de la désintégration radioactive déposent trop peu de dose sur les plus petites métastases ou les cellules tumorales individuelles, de sorte que celles-ci survivent.

Dans le programme Prognostics, les partenaires testent un médicament contenant l'isotope terbium-161, qui agit de manière plus ciblée. La cellule tumorale est endommagée, ne peut plus se diviser et finit par mourir, ce qui empêche la formation de métastases. Des essais précliniques sur des souris ont déjà montré que cette approche était prometteuse. Dans le cadre de Prognostics, le nouveau médicament doit désormais être testé à l'Hôpital universitaire de Bâle.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Watson

Résultats positifs pour le vaccin thérapeutique français contre le cancer du poumon
Mercredi, 20/09/2023 - 13:49

La société française de biotechnologie OSE Immunotherapeutics a présenté le 11 septembre les premiers résultats très positifs de son vaccin thérapeutique Tedopi, administré à des patients atteints de cancer avancé du poumon. Ces résultats remarquables démontrent une diminution du risque de décès, les survivants figurant dans le groupe "vaccin" étant plus nombreux que ceux du groupe traités exclusivement par de la chimiothérapie. « Un an après le début du traitement, 44,1 % de ces patients étaient toujours en vie dans le groupe recevant le vaccin, contre seulement 27,5 % dans le groupe chimiothérapie », selon les résultats d'un essai clinique de phase 3 (étape qui précède la commercialisation) qui ont été publiés dans la revue Annals of Oncology.

Ces vaccins thérapeutiques anticancéreux visent à éduquer le système immunitaire pour reconnaître et détruire spécifiquement les cellules tumorales. Le vaccin Tedopi est efficace chez les patients disposant du gène HLA-A2, présent dans la moitié de la population, souligne Ose Immunotherapeutics. Les patients entrant dans l'essai randomisé ont été préalablement traités par une chimiothérapie et une immunothérapie.

Un total de 219 patients a participé à l’étude dans neuf pays européens et aux États-Unis et le vaccin a été administré initialement toutes les trois semaines, puis toutes les huit semaines pendant un an, puis toutes les 12 semaines. « L'étude montre également que le vaccin à la place de la chimiothérapie permet de maintenir une meilleure qualité de vie des patients » et « moins d'effets secondaires », indique le professeur Benjamin Besse, directeur de la recherche clinique à l'Institut Gustave-Roussy.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Annals Of Oncology

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