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Edito
La Terre recèlerait-elle des quantités illimitées d’hydrogène naturel dans ses profondeurs ?
Il y a quelques semaines, un article passionnant, publié par la prestigieuse revue Science, est venu faire le point sur les dernières découvertes concernant l’hydrogène naturel présent dans le sous-sol de notre planète. L’article commence par raconter comment Aliou Dialo, fondateur de la société Hydroma, a recruté des ingénieurs de Chapman Petroleum pour déterminer en 2012 ce qui sortait du forage du village de Bourakébougou, au Mali, Ceux-ci ont alors découvert que le gaz qui sort de ce puits est composé à 98 % d'hydrogène. La découverte malienne était une preuve éclatante de ce qu'un petit groupe de scientifiques, étudiant des indices de suintements, de mines et de puits abandonnés, avait dit pendant des années : contrairement au consensus scientifique général qui régnait jusque-là, de grandes réserves d'hydrogène naturel semblaient exister partout dans le monde, comme pour le pétrole et le gaz, mais pas aux mêmes endroits, ni aux mêmes conditions de récupération.
Ces chercheurs affirment que les réactions eau-roche au plus profond de la Terre génèrent en permanence de l'hydrogène, qui s'infiltre à travers la croûte terrestre et s'accumule parfois dans des pièges souterrains. Il pourrait y avoir suffisamment d'hydrogène naturel pour répondre à la demande mondiale croissante pendant des milliers d'années, selon un modèle de l'US Geological Survey (USGS) qui a été présenté en octobre 2022 (Voir article).
Depuis 2018, le nombre d'articles sur l'hydrogène naturel a explosé. « C'est absolument incroyable et vraiment exponentiel », déclare le géologue Alain Prinzhofer, auteur principal de l'article sur le constat dans le Mali et directeur scientifique de GEO4U, une société de services pétroliers et gaziers, basée au Brésil, qui est pionnière dans la recherche d’hydrogène naturel.
Au Mali, la société Hydroma a acquis les droits du champ de Bourakébougou il y a plus de 15 ans mais les travaux d’exploration et d’exploitation ont été sans cesse ralentis par la situation militaire et politique instable de cette région. Néanmoins, Hydroma ne se décourage pas et affirme qu’elle est sur le point de pomper de l'hydrogène naturel “blanc”, présent en quantité dans ce sous-sol. Cette société fait le pari que ce gisement énorme de Bourakébougou pourrait devenir une véritable “station-service” pour les piles à combustible qui pourraient aider à électrifier le Mali, un pays où la moitié de la population n'a toujours pas accès à l'électricité. Il est vrai que ce champ de Bourakébougou contiendrait au moins 60 milliards de mètres cubes d'hydrogène, soit environ 5 millions de tonnes, piégés dans d'anciennes roches volcaniques.
Aliou Dialo, l’infatigable et visionnaire fondateur d’Hydroma, voit plus loin et veut exploiter ce potentiel de l’hydrogène naturel pour développer les bus, les camions et même les trains à hydrogène. Hydroma a créé des filiales au Sénégal, en Mauritanie, au Niger et en Guinée-Bissau, et Diallo voit dans l'hydrogène le moteur de la prospérité dans une région qui compte 400 millions d'habitants. « A nous d’exploiter ce Big Green Deal ouest-africain. Nous avons prouvé qu'au-delà de la curiosité géologique, l'hydrogène est une véritable ressource naturelle sur laquelle il faudra compter à l'avenir », dit-il. En outre, selon les géologues, la Terre produit de l'hydrogène naturel beaucoup plus rapidement que le pétrole et il pourrait être possible d'exploiter le champ de Bourakébougou et d'autres comme lui pendant plusieurs décennies sans les épuiser.
Pour l’instant, cette petite molécule ne sert que de vecteur énergétique. En clair : pour être utilisée comme matière première ou comme source d’énergie, elle doit d’abord être produite par vaporeformage ou électrolyse, en consommant de grande quantité d’électricité ou d’énergies fossiles. L’hydrogène dit natif est fabriqué naturellement par la planète dans certains contextes géologiques bien particuliers. « Il n’utilise donc ni eau ni énergie anthropique, ce qui permet d’atteindre des coûts de production très compétitifs », souligne Nicolas Pelissier, président depuis 2017 de la start-up 45-8 (Moselle), dont l’ambition est de développer des puits européens d’hélium et d’hydrogène. Selon lui, l’hydrogène natif permettrait d’atteindre à terme des prix inférieurs à 50 centimes d'euro par kilo.
En France, l’hydrogène naturel est reconnu comme une matière première, et donc légalement exploitable, depuis début 2022. Pionnière sur le sujet, la start-up 45-8 Energy a déposé des permis de recherches de gisement d’hélium (un gaz cher qui sera coexploité avec l’hydrogène) dans le Doubs et dans la Nièvre. Une autre société, TBH2 Aquitaine, a déposé la première demande de recherche pour l’hydrogène en se concentrant sur les Pyrénées-Atlantiques. « On trouve en bibliographie une trentaine de processus de production d’hydrogène natif, dont certains semblent plus prometteurs que d’autres », explique la géologue au Bureau des ressources géologiques et minières (BRGM) Anne-Gaëlle Bader.
L'année dernière, l'American Association of Petroleum Geologists a constitué son premier comité sur l'hydrogène naturel et l'USGS a lancé son premier plan de recherche pour identifier les zones de production d'hydrogène prometteuses aux États-Unis. « Nous n'en sommes qu'au tout début, mais cela ira vite », déclare Viacheslav Zgonnik, PDG de Natural Hydrogen Energy. En 2019, la startup a achevé le premier forage d'hydrogène aux États-Unis, dans le Nebraska.
L'engouement pour l'hydrogène naturel survient alors que l'intérêt pour l'hydrogène en tant que carburant propre et sans carbone ne cesse de croître. Il est vrai que cet hydrogène naturel peut être non seulement propre, mais également renouvelable. Il faut des millions d'années pour que les dépôts organiques enfouis et comprimés se transforment en pétrole et en gaz. En revanche, l'hydrogène naturel semble produit en permanence, sous l’effet de différents processus physico-chimiques, par exemple, lorsque l'eau souterraine réagit avec les minéraux de fer à des températures et des pressions élevées. « Au cours de la décennie qui s'est écoulée depuis que les forages ont commencé à exploiter l'hydrogène au Mali, les flux n'ont pas diminué », déclare le géologue Prinzhofer, qui ajoute, « L'hydrogène apparaît, presque partout, comme une source d'énergie renouvelable et non fossile ».
Même s’il n’émet pas de carbone lors de sa combustion, l'hydrogène n’est pas sans défauts en tant que source d'énergie. Un kilogramme d'hydrogène contient, certes, autant d'énergie qu'un gallon d'essence (un peu moins de 4 litres). Mais à pression ambiante, ce même kilogramme d'hydrogène occupe plus d'espace que le tambour d'un camion malaxeur à béton typique. Les réservoirs sous haute pression peuvent en partie aider à surmonter ce problème, mais ils augmentent le poids et les coûts des véhicules. En outre, pour liquéfier l'hydrogène, il faut le refroidir à -253°C, ce qui entraîne un surcoût important.
Ces problèmes de stockage, ainsi que le manque de réseaux sécurisés de distribution, sont les principales raisons pour lesquelles, dans la course à l'électrification des voitures, les batteries ont, pour l’instant, pris le pas sur les piles à combustible, un dispositif chimique, dont la découverte remonte à 1839, qui permet de convertir l'hydrogène en électricité. De même, pour le chauffage domestique, la plupart des experts pensent que les pompes à chaleur électriques sont, dans l’état actuel de la technique, plus rentables et plus efficaces que les piles à hydrogène domestique.
Pourtant, « jusqu'à la moitié de la demande énergétique mondiale projetée restera difficile à décarboner en passant à l'électricité », déclare Dharik Mallapragada, chercheur en systèmes énergétiques au Massachusetts Institute of Technology. C'est là que, selon lui, l'hydrogène entre en jeu. Ce gaz pourrait en effet remplacer les hydrocarbures dans les véhicules lourds qui sont mal adaptés aux batteries : camions, navires, bus et, à plus long terme, avions. Les industries très énergivores, comme celles qui produisent du béton et de l’acier sont un autre marché potentiel immense pour l’hydrogène.
Mais pour être respectueux du climat, l'hydrogène doit être produit à partir d’énergies décarbonées. Or, l'hydrogène d'aujourd'hui est "gris" ; il est principalement fabriqué en faisant réagir du méthane avec de la vapeur à haute pression. Ces processus émettent quelque 900 millions de tonnes de dioxyde de carbone chaque année, presque autant que l'aviation mondiale. En septembre 2022, le Département américain de l'énergie (DOE) a annoncé qu'il dépenserait 7 milliards de dollars pour au moins une demi-douzaine de "hubs" hydrogène : des sites de production d'hydrogène vert ou bleu. Et en mai 2022, l'Union européenne s’est fixé l’objectif de 20 millions de tonnes par an d’hydrogène vert d'ici 2030.
Mais l'hydrogène vert coûte environ 5 dollars le kilogramme, soit plus du double de l'hydrogène gris, qui a tendance à suivre le prix du gaz naturel. La production massive d'hydrogène vert nécessiterait également une énorme augmentation de la production d'électricité renouvelable. Atteindre l'objectif de l'UE, par exemple, nécessiterait environ 1000 térawattheures de nouvelles installations solaires et éoliennes, soit près des capacités renouvelables actuelles de l'Europe.
Le pompage de l'hydrogène hors du sol devrait être beaucoup moins cher. Ian Munro, PDG d'Helios Aragon, une startup à la recherche d'hydrogène dans les contreforts des Pyrénées espagnoles, affirme que les coûts d'exploitation de cet hydrogène blanc pourraient se situer entre 50 et 70 cents du litre. On sait à présent qu’à des températures élevées, l'eau réagit avec les roches riches en fer pour produire de l'hydrogène par des réactions rapides appelées serpentinisation. À des niveaux plus profonds, l'hydrogène réagit avec les roches et les gaz pour former de l'eau, du méthane et des composés minéraux. L’hydrogène pourrait donc, en théorie, être exploité comme le pétrole et le gaz, en forant dans des réservoirs piégés dans des roches poreuses sous des gisements de sel ou d'autres couches rocheuses imperméables. Il serait également possible d'exploiter directement les roches mères riches en fer, si elles sont peu profondes et suffisamment fracturées pour permettre la collecte de l'hydrogène. La production d'hydrogène pourrait être stimulée en pompant de l'eau dans des roches riches en fer.
Des centaines d’émanations naturelles d'hydrogène ont maintenant été documentés dans le monde et ces fuites d'hydrogène pourraient expliquer de mystérieuses dépressions souvent appelées "cercles de fées". Certains mesurent plus d'un kilomètre de large mais la plupart de ces suintements d'hydrogène sont trop faibles pour être commercialement exploitables. Les scientifiques en sont arrivés à la conclusion que cette production naturelle d'hydrogène résulte d’un ensemble de réactions à haute température entre l'eau et des minéraux riches en fer comme l'olivine, qui dominent le manteau terrestre. Dans ce processus de serpentinisation, le fer s'oxyde en libérant de l'hydrogène.
Selon une étude réalisée par Sherwood Lollar et ses collègues, le processus de serpentinisation pourrait produire jusqu'à 80 % de l'hydrogène terrestre. Un second mécanisme, la radiolyse, pourrait générer le reste. Pour Prinzhofer, la question de savoir d'où vient l'hydrogène naturel est académique. « L'industrie pétrolière a vu le jour bien avant de comprendre les origines du pétrole », dit-il. « Ce qui compte pour l'industrie de l'hydrogène naturel, c'est simplement de savoir s'il y a suffisamment de matière à exploiter » ajoute-t-il.
Selon l’Union Américaine Géologique et Minière, même en étant prudent et en considérant que seulement 10 % de l'hydrogène naturel pourrait être exploité de manière rentable, le stock total d’hydrogène blanc récupérable serait d’au moins 1000 milliards de tonnes, de quoi satisfaire la demande mondiale pendant au moins mille ans.
En Australie, l’entrepreneur Luke Titus, co-fondateur d'une société appelée Gold Hydrogen, a retrouvé des rapports concernant un forage réalisé en 1921 sur Kangaroo Island, qui avait produit jusqu'à 80 % d'hydrogène. En février 2021, lorsque l'Australie-Méridionale a élargi sa réglementation pétrolière pour autoriser le forage à l'hydrogène, Titus a présenté une demande pour explorer près de 8 000 kilomètres carrés sur la péninsule de Yorke et l'île Kangourou.
En Espagne, Munro attend la réglementation pour rattraper son retard. Et comme Titus, Munro pense qu'il existe un site idéal pour l'hydrogène. Il se situerait au cœur des Pyrénées, là où se trouvent des roches marines riches en fer, comprimées et soulevées lorsque la plaque ibérique a fermé un océan et a percuté la France il y a environ 65 millions d'années. Munro prévoit de forer un puits d'exploration fin 2024. « Nous pensons que nous serons le premier puits d'hydrogène naturel d'Europe », dit-il.
Aux Etats-Unis, les perspectives d’exploitation de l’hydrogène blanc s’avèrent également prometteuses. Les dernières études géologiques montrent que cet immense pays est probablement assis sur deux veines riches. L'une se trouve à environ 10 à 20 kilomètres au large de la côte est, où des roches du manteau riches en fer se trouvent à environ 10 kilomètres sous le fond marin. L’autre veine se trouve dans le Midwest, où une faille volcanique a amené, il y a un milliard d’années, des roches du manteau riches en fer près de la surface dans une bande allant du Minnesota au Kansas. En 2019, Natural Hydrogen Energy a achevé son puits de 3,4 kilomètres de profondeur au milieu d'un "cercle de fées" dans le Nebraska. Bien que cette société ne communique pas sur les quantités d'hydrogène produites, les experts observent que, depuis trois ans, le gaz sortant de ce puits brûle avec une flamme claire, un signe que l'hydrogène est prédominant.
La première cible des explorateurs d'hydrogène naturel devrait être les accumulations peu profondes qui se trouvent sous des couvertures imperméables à moins d'un kilomètre ou deux de la surface. Mais si les roches mères elles-mêmes sont à portée de main, l'hydrogène pourrait alors en être extrait directement, comme l'huile de schiste fracturé ; de l'eau pourrait même être injectée dans la roche riche en fer pour stimuler la production. Tout en récupérant de l'hydrogène, le puits pourrait également puiser l'énergie géothermique dans l'eau chauffée qui retourne à la surface.
On le voit, la perspective d’une exploitation massive, durable et rentable de l’hydrogène naturel contenu dans les entrailles de la Terre devient de plus en plus réaliste et les mois qui viennent devraient être décisifs dans ce domaine.
Mais, avant de conclure cet éditorial, je voudrais dire aussi quelques mots concernant deux récentes avancées technologiques remarquables, qui pourraient permettre d’extraire beaucoup plus facilement, et à faible coût, de l’hydrogène à partir d’eau de mer, une perspective susceptible, elle aussi, de bouleverser le paysage énergétique mondial. Des chercheurs chinois, issus de la Nanjing Tech University, ont récemment mis au point un électrolyseur permettant de produire de l’hydrogène directement à partir d’eau de mer, et ce, sans apport d’énergie complémentaire (Voir Nature).
Pour parvenir à ce résultat, ces scientifiques ont utilisé des électrodes trempées dans une solution électrolytique concentrée d'hydroxyde de potassium et une membrane poreuse riche en fluor bloque l'eau liquide mais laisse passer la vapeur d'eau, ce qui permet de réaliser directement, sans dessalement préalable, l’électrolyse de l’eau et donc la production d’hydrogène.
Cette équipe a fabriqué un appareil de démonstration contenant 11 cellules d'électrolyse. Testé avec de l'eau de mer de la baie de Shenzhen, ce système a fonctionné comme prévu sans panne pendant plus de 130 jours, produisant 386 litres d'hydrogène par heure. Les chercheurs affirment que leur dispositif, en plus de produire de l'hydrogène, sera également capable de récupérer le lithium de l'eau de mer (métal rare utilisé dans les batteries et les semi-composants), (Voir RMIT).
Enfin, il y a quelques jours, des chercheurs de l’Institut royal de technologie de Melbourne ont mis au point un moyen, peu coûteux et plus économe en énergie, de fabriquer de l'hydrogène directement à partir de l'eau de mer. La nouvelle méthode des chercheurs de l'Université RMIT sépare l'eau de mer directement, grâce à un nouveau type de catalyseur, en hydrogène et en oxygène, évitant ainsi la contrainte du dessalement, avec son coût, sa consommation d'énergie et ses émissions de carbone (Voir Wiley). L’étude affirme que cette nouvelle technologie permettait de réduire considérablement le coût des électrolyseurs et d’atteindre l'objectif du gouvernement australien de produire de l'hydrogène vert pour 2 $/kilogramme, afin de le rendre compétitif par rapport à l'hydrogène provenant de combustibles fossiles.
Toutes ces récentes découvertes et avancées scientifiques dessinent donc deux perspectives qui pourraient bien profondément bouleverser la transition énergétique en cours vers la sortie des énergies fossiles. La première, nous l’avons vu, concerne la possibilité d’exploiter plus rapidement que prévu, de manière massive, les grandes quantités d’hydrogène naturel que produit et recèle notre planète ; la seconde, complémentaire de la première, concerne la possibilité d’extraire de l’hydrogène directement à partir de l’eau de mer, de manière rentable et écologique. La France, qui possède toutes les compétences requises, doit évidemment se positionner de manière à maîtriser ces deux ruptures technologiques et industrielles majeures, qu’elle doit intégrer pour accélérer la décarbonation nécessaire de son économie et apporter ainsi sa contribution décisive à la lutte mondiale contre le réchauffement climatique.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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Avenir |
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Nanotechnologies et Robotique
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Des chercheurs de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR, Sorbonne Université / CNRS) et du laboratoire Gulliver (ESPCI Paris – PSL / CNRS) ont étudié les interactions physiques pouvant ainsi être utilisées à l’avantage d’un essaim, y compris s’il est constitué de robots. Ils ont conçu des robots capables de changer leur orientation simplement en se cognant les uns contre les autres, et ce, en fonction de leur morphologie uniquement. Ces recherches se situent à l’interface entre la robotique, l’informatique et la physique.
Dans cet article, les auteurs tirent parti d'une réponse mécanique générique : la tendance qu'a une particule à se réorienter en réponse à une force extérieure. Ils y révèlent l'importance de cette réponse morphologique dans différentes tâches robotiques, tant pour un robot seul que pour un essaim de robots. Leurs recherches démontrent que la façon dont les robots réagissent en cas de collisions dépend de leur corps, et leur permet de s'aligner avec ou contre une force externe telle qu’un autre robot, un objet ou un mur. En comprenant l'effet des interactions physiques entre les robots et leur environnement, il devient alors possible de définir le comportement collectif qui résultera des multiples collisions entre robots de l'essaim.
Selon l'exosquelette qui habille les robots, on peut ainsi observer qu'un robot s'alignera à une force externe tandis qu'un autre s'y opposera. En cas de collision, un robot peut ainsi pousser, ou glisser le long d'un obstacle ou d'un autre robot, et ce uniquement grâce à la dynamique passive induite par sa conception mécanique. Les chercheurs ont également montré qu'il était possible d'apprendre à exploiter les interactions entre robots pour réaliser des tâches de robotique collective nécessitant de la coopération, comme l'agrégation collective dans une zone lumineuse de l'environnement.
Pour ce faire, ils décrivent un algorithme d'apprentissage par renforcement décentralisé inspiré de l'apprentissage social : les robots suffisamment proches échangent des informations concernant les stratégies de comportement les plus efficaces pour accomplir la tâche assignée à l'essaim de robots. Les meilleures stratégies se diffusent ainsi de robot à robot, ce qui permet d'exploiter au mieux les propriétés physiques et les capacités de calcul des robots de l'essaim.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
CNRS
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Matière |
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Matière et Energie
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Le premier principe de la thermodynamique stipule que lors de toute transformation dans un système en équilibre, il y a conservation de l’énergie. En d’autres termes, dans un système donné, l’énergie ne peut être ni créée ni détruite, mais peut être convertie en différentes formes. « Supposons que vous chauffiez un ballon. La première loi de la thermodynamique vous indique à quel point le ballon se dilate et à quel point le gaz à l’intérieur du ballon se réchauffe. La clé est que la quantité totale d’énergie qui provoque l’expansion du ballon et le réchauffement du gaz est la même que la quantité de chaleur fournie au ballon ».
Ce principe, énoncé en 1850, permet de décrire de nombreux systèmes physiques. « C’est l’un des piliers de la physique ». Il n’est toutefois valable que pour les systèmes en équilibre — ou très proches de l’équilibre — dans lesquels une température peut être correctement définie. Depuis plus d’un siècle, les scientifiques tentent d’étendre cette loi à des systèmes qui sont hors équilibre — et que l’on rencontre fréquemment dans la science moderne.
Les plasmas spatiaux, constitués de particules chargées, sont un exemple de système éloigné de l’équilibre et sont très répandus dans l’Univers. « Les plasmas faiblement collisionnels et sans collision sont généralement loin de l’équilibre thermodynamique local, et la compréhension de la conversion d’énergie dans ces systèmes est un problème de recherche de premier plan », expliquent les chercheurs dans Physical Review Letters.
Cassak et son collègue Hasan Barbhuiya, assistant de recherche à l’Université de Virginie-Occidentale, ont examiné comment l’énergie est convertie dans ces plasmas spatiaux lorsqu’ils sont surchauffés, dans le cadre de l’expérience PHASMA (PHAse Space MApping). Cette expérience de laboratoire unique au monde consiste à réaliser des mesures tridimensionnelles des fonctions de distribution de la vitesse des ions et des électrons à des échelles cinétiques dans des plasmas. À partir de la fonction de distribution des vitesses, il est possible de calculer la densité, le débit moyen et la température de chaque espèce. Les plasmas étudiés sont spécifiquement conçus pour refléter les propriétés clés des plasmas qui se produisent naturellement dans l’espace.
Ils sont finalement parvenus à généraliser la première loi de la thermodynamique à ce type de système. « Nous avons fait un calcul au crayon et au papier pour trouver la quantité d’énergie associée à la matière qui n’est pas en équilibre, et cela fonctionne que le système soit proche ou éloigné de l’équilibre », a déclaré Cassak.
Étant donné que la première loi de la thermodynamique est utilisée dans de nombreux domaines, leur théorie pourrait avoir plusieurs applications potentielles. Elle pourrait par exemple être utilisée pour étudier les plasmas à basse température — qui sont largement utilisés dans l’industrie pour le dépôt, la gravure, le traitement de surface des métaux ou le dopage des semi-conducteurs par implantation ionique. Elle pourrait également avoir des implications dans les recherches sur la fusion nucléaire.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
APS
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Pour être en forme et en bonne santé, un bon sommeil est nécessaire… mais pas suffisant. En effet, selon Frank Qian, clinicien au Beth Israel Deaconess Medical Center de Boston, il faut privilégier la qualité du sommeil à la quantité. Il a établi les cinq facteurs garantissant un bon sommeil. Pour ce chercheur, « Il faut dormir entre sept et huit heures par nuit, ne pas être sujet à l'insomnie plus de deux fois par semaine, ne pas avoir du mal à s'endormir plus de deux fois par semaine, ne pas utiliser de somnifères et se sentir reposé après le réveil au moins cinq jours par semaine ».
Pour en arriver à de telles conclusions, le chercheur et son équipe ont analysé les données du sommeil de 172 321 personnes, d'une cinquantaine d'années en moyenne, pendant un peu plus de quatre ans. Durant cette période, 8 681 personnes de l'enquête sont mortes. L'étude, qui sera présentée en détail dans quelques jours, est catégorique : les personnes rassemblant les cinq facteurs du sommeil de qualité « avaient 30 % de risque en moins de mourir toutes causes confondues, 21 % de risque en moins de succomber d'une maladie cardiovasculaire et 19 % en moins de mourir d'un cancer ».
« Je pense que ces résultats soulignent qu'il ne suffit pas d'avoir suffisamment d'heures de sommeil. Il faut vraiment avoir un sommeil réparateur et ne pas avoir trop de mal à s'endormir et à rester endormi. Si les gens ont tous ces comportements de sommeil idéaux, ils sont plus susceptibles de vivre plus longtemps. Donc, si nous pouvons améliorer le sommeil en général, et que l'identification des troubles du sommeil est particulièrement importante, nous pourrons peut-être prévenir une partie de mortalité prématurée », insiste Frank Qian.
Toujours selon cette étude, les hommes sont avantagés s'ils respectent les cinq critères de bon sommeil. Ils gagneraient en effet 4,7 ans d'espérance de vie, contre 2,4 ans pour les femmes. Des chiffres encore inexpliqués, d'autres recherches devront être faites pour déterminer les raisons de cet avantage masculin.
Si les personnes étudiées étaient pour la plupart quinquagénaires, les conclusions sont valables pour tout le monde, selon Frank Qian : « Même dès le plus jeune âge, si les gens peuvent développer ces bonnes habitudes de sommeil consistant à dormir suffisamment, à s'assurer qu'ils dorment sans trop de distractions et à avoir une bonne hygiène de sommeil dans l'ensemble, cela peut grandement bénéficier à leur santé globale à long terme ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The Guardian
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Une étude menée par des cardiologues de Icahn School of Medicine at Mount Sinai (New York) a montré que la vaccination contre le COVID-19 est liée une incidence réduite des complications cardiaques de la maladie. Cette très large analyse de grandes bases de données américaines a été publiée dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC). Elle conclut à moins de crises cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) et d'autres problèmes cardiovasculaires chez les personnes vaccinées, infectées par le SRAS-CoV-2.
Il s'agit de la première étude qui a examiné à la fois la vaccination complète et partielle et le lien avec l’incidence des événements cardiaques indésirables majeurs -aux États-Unis-. Cette analyse confirme les résultats d’une étude similaire menée récemment en Corée. « Nous précisons l'impact d'une vaccination antérieure sur les événements cardiovasculaires chez les personnes qui développent le COVID-19 et montrons, en particulier chez les patients souffrant de comorbidités, un risque très réduit de complications. Si nous ne démontrons pas le lien de cause à effet, nous retrouvons des effets bénéfiques déjà documentés, contre toute une série de complications post-COVID-19 », précise l'auteur principal, le Docteur Girish N. Nadkarni, Professeur de Médecine à l’Icahn Mount Sinai.
L’étude analyse les données de la National COVID Cohort Collaborative (N3C), la plus grande base complète sur le COVID-19. Depuis sa création en 2020, le N3C a continuellement collecté et harmonisé les données des dossiers de santé électroniques des établissements de santé de tous les Etats-Unis. Soit les dossiers électroniques de 1.934.294 patients, dont 217.843 se sont fait vacciner contre le COVID-19. L’analyse conclut que : « même une vaccination partielle est associée à un risque moindre d'événements cardiovasculaires indésirables ». Compte-tenu de l'ampleur de la pandémie COVID qui se poursuit dans le monde, l’étude engage, on l’aura compris, à ne "pas baisser les bras" sur la vaccination, en particulier pour les personnes plus âgées ou atteintes de comorbidités.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
JACC
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Les combinaisons d’immunothérapie Imfinzi (durvalumab) et Imjudo (tremelimumab) d’AstraZeneca ont été approuvées dans l’Union européenne (UE) pour le traitement des cancers avancés du foie et du poumon. Les approbations autorisent Imfinzi en association avec Imjudo pour le traitement de 1ère ligne des patients adultes atteints d’un carcinome hépatocellulaire (CHC) avancé ou non résécable et Imfinzi en association avec Imjudo et une chimiothérapie à base de platine pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) métastatique (stade IV).
Bruno Sangro, MD, PhD, directeur de l’unité du foie et professeur de médecine interne à la Clínica Universidad de Navarra, et investigateur principal de l’essai de phase III HIMALAYA, a déclaré : « Cette approbation en Europe est une bonne nouvelle pour les patients éligibles atteints d’un cancer du foie avancé, qui font face à un mauvais pronostic et ont besoin de traitements bien tolérés pouvant prolonger de manière significative la survie globale. Dans l’étude HIMALAYA, on estime que 31 % des patients traités par cette nouvelle association de tremelimumab et de durvalumab étaient en vie à trois ans, tandis que seulement 20 % des patients traités par sorafenib étaient encore en vie pendant la même durée de suivi.
Solange Peters, MD, PhD, chef du service d’oncologie médicale et présidente de l’oncologie thoracique à l’Hôpital Universitaire Vaudois, Lausanne, Suisse, et chercheuse principale de l’essai de phase III POSEIDON, a déclaré : « Les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules métastatique continuent d’avoir besoin de nouvelles thérapies capables de prolonger considérablement la survie, y compris pour de nombreux patients dont la maladie ne répond pas aux traitements actuels. L’approbation du tremelimumab ajouté au durvalumab et à la chimiothérapie signifie que les patients européens atteints de ce cancer dévastateur disposent désormais d’une nouvelle approche thérapeutique précieuse avec des avantages démontrés en termes de survie à long terme ».
Dave Fredrickson, vice-président exécutif, Oncology Business Unit, AstraZeneca, a déclaré : « Le cancer du poumon est l’un des cancers les plus répandus et les plus mortels en Europe, et les taux de cancer du foie augmentent régulièrement dans toute la région. Ces approbations pour Imfinzi et Imjudo apportent de nouveaux schémas thérapeutiques basés sur l’immunothérapie qui apporteront potentiellement des avantages prolongeant la vie des patients européens atteints de cancers avancés du foie et du poumon non à petites cellules ».
L’approbation du traitement du CHC est basée sur les résultats de l’essai de phase III HIMALAYA, où le régime STRIDE (Single Tremelimumab Regular Interval Durvalumab), composé d’une dose unique de l’anticorps anti-CTLA-4 Imjudo (300 mg) combiné à l’anticorps anti--L1 Imfinzi (dose de 1500 mg) suivi d’Imfinzi toutes les quatre semaines a significativement réduit le risque de décès de 22 % par rapport au sorafénib (hazard ratio [HR] 0,78; intervalle de confiance [IC] à 95%], 0.66-0.92; p = 0,0035). La survie globale médiane (SG) était de 16,4 mois contre 13,8 pour le sorafénib. On estime que 31 % des patients traités par l’association étaient encore en vie après trois ans et 20 % des patients traités par sorafenib étaient encore en vie pendant la même durée de suivi.
Le profil de sécurité de l’association d’Imjudo ajouté à Imfinzi était cohérent avec les profils connus de chaque médicament, et aucun nouveau signal de sécurité n’a été identifié.
Le cancer du foie est la troisième cause de décès par cancer et le sixième cancer le plus fréquemment diagnostiqué dans le monde. Environ 87 000 Européens ont reçu un diagnostic de cancer du foie en 2020, 51 % des patients se trouvant à un stade avancé du cancer au moment du diagnostic. Les taux de cancer du foie continuent d’augmenter rapidement, avec une augmentation de 70 % de la mortalité liée au cancer du foie en Europe de 1990 à 2019.
L’approbation du traitement du CPNPC métastatique est basée sur les résultats de l’essai de phase III POSEIDON, qui a montré qu’une durée limitée de cinq cycles de l’anticorps anti-CTLA-4 Imjudo ajouté à Imfinzi et quatre cycles de chimiothérapie à base de platine réduisaient significativement le risque de décès de 23 % par rapport à une gamme d’options de chimiothérapie (HR 0,77 ; IC à 95 %, 0.65-0.92; p=0,00304). La SG médiane était de 14,0 mois contre 11,7 mois pour la chimiothérapie. On estime que 33 % des patients étaient en vie à deux ans contre 22 % pour la chimiothérapie. Cette combinaison de traitement a également réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 28 % par rapport à la chimiothérapie seule (HR 0,72; IC à 95%, 0,60-0,86; p = 0,00031) avec une survie médiane sans progression (SSP) de 6,2 mois contre 4,8 mois, respectivement.
Les résultats mis à jour de l’essai de phase III POSEIDON après environ quatre ans de suivi, présentés au Congrès 2022 de la Société européenne d’oncologie médicale, ont démontré un bénéfice de survie durable, réduisant le risque de décès de 25 % par rapport à la chimiothérapie seule (HR 0,75 ; IC à 95 %, 0,63-0,88). La SG médiane mise à jour était de 14 mois pour l’association contre 11,7 mois pour la chimiothérapie seule. On estime que 25 % des patients traités avec l’association étaient en vie à trois ans contre 13,6 % pour ceux traités par chimiothérapie seule. Le profil de sécurité d’Imjudo plus Imfinzi et de la chimiothérapie était cohérent avec les profils connus de chaque médicament, et aucun nouveau signal de sécurité n’a été identifié.
Le cancer du poumon métastatique est la forme la plus avancée de cancer du poumon. Environ 40 % des personnes atteintes d’un CPNPC sont atteintes d’une maladie métastatique au moment du diagnostic. On estime que 5 % des patients atteints de CPNPC métastatique en Europe survivront cinq ans après le diagnostic. Pour l’indication POSEIDON dans l’UE, Imjudo sera temporairement commercialisé sous le nom de Tremelimumab AstraZeneca jusqu’au second semestre 2023.
Environ 75 % de tous les cancers primitifs du foie chez les adultes sont des CHC. Entre 80 et 90 % de tous les patients atteints de CHC ont également une cirrhose. Les maladies chroniques du foie sont associées à une inflammation qui, au fil du temps, peut conduire au développement du CHC. Plus de la moitié des patients sont diagnostiqués à des stades avancés de la maladie, souvent lorsque les premiers symptômes apparaissent. Il existe un besoin critique non satisfait pour les patients atteints de CHC qui font face à des options de traitement limitées. L’environnement immunitaire unique du cancer du foie fournit une justification claire pour étudier les médicaments qui exploitent la puissance du système immunitaire pour traiter le CHC.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Astrazeneca
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Une étude de la Icahn School of Medicine du Mont Sinai montre que le fait de renoncer au petit déjeuner pourrait être préjudiciable à la lutte contre les infections et pourrait entraîner un risque accru de maladies cardiaques. « Il y a une prise de conscience concernant les bénéfices du jeûne et il existe en effet de nombreuses preuves de ses avantages. Notre étude met en garde, car elle suggère qu'il peut aussi comporter un risque pour la santé », déclare l'auteur principal de l'étude, Filip Swirski, Ph.D., directeur de l'Institut de recherche cardiovasculaire à Icahn Mount Sinai. « L'étude montre qu'il existe une conversation entre les systèmes nerveux et immunitaire ».
Les chercheurs ont cherché à mieux comprendre comment le jeûne affecte le système immunitaire. Ils ont analysé deux groupes de souris. Un groupe qui a pris le petit déjeuner juste après le réveil (le petit déjeuner est leur plus gros repas de la journée), et l'autre groupe qui n'a pas pris de petit déjeuner. Les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang dans les deux groupes lorsque les souris se sont réveillées, puis quatre heures plus tard et huit heures plus tard.
Les scientifiques ont remarqué une nette différence dans le groupe à jeun. Plus précisément, ils ont constaté une différence dans le nombre de monocytes, qui sont des globules blancs fabriqués dans la moelle osseuse et libérées à travers le corps. Ces globules blancs jouent de nombreux rôles essentiels, allant de la lutte contre les infections aux maladies cardiaques en passant par le cancer.
Au départ, toutes les souris avaient la même quantité de monocytes. Mais après quatre heures, les monocytes des souris du groupe jeûneuses ont été considérablement affectés. Les chercheurs ont découvert que 90 % de ces cellules avaient disparu de la circulation sanguine et que leur nombre avait encore diminué après huit heures. Pendant ce temps, les monocytes du groupe soumis à un petit déjeuner n'ont pas bougé.
Chez des souris à jeun, les chercheurs ont découvert que les monocytes retournaient dans la moelle osseuse pour hiberner. Parallèlement, la production de nouvelles cellules dans la moelle osseuse s'est vue diminuée. Les monocytes de la moelle osseuse, qui ont généralement une courte durée de vie, ont considérablement changé. Ils ont survécu plus longtemps en raison de leur séjour dans la moelle osseuse et ont vieilli différemment des monocytes qui sont restés dans le sang.
Les chercheurs ont continué à faire jeûner des souris jusqu'à 24 heures, puis ont réintroduit de la nourriture. Les cellules cachées dans la moelle osseuse sont revenues dans la circulation sanguine en quelques heures. Cette poussée a entraîné une augmentation du niveau d'inflammation. Au lieu de protéger contre l'infection, ces monocytes altérés étaient plus inflammatoires, rendant le corps moins résistant à la lutte contre l'infection. En clair, c'est lorsque vous remangez après avoir jeûné que vous pouvez générer une inflammation, ce qui peut être nocif pour l'immunité.
Cette étude est parmi les premières à faire le lien entre les cellules immunitaires et le jeûne. Les chercheurs ont découvert que des régions spécifiques du cerveau contrôlaient la réponse des monocytes pendant le jeûne. Ils ont démontré que le jeûne provoque une réaction de stress dans le cerveau – c'est ce qui rend les gens "affamés" et cela déclenche instantanément une migration à grande échelle de ces globules blancs du sang vers la moelle osseuse, et puis de nouveau dans la circulation sanguine, peu de temps après la réintroduction de la nourriture.
« L'étude montre que, d'une part, le jeûne réduit le nombre de monocytes circulants, ce que l'on pourrait penser être une bonne chose, car ces cellules sont des composants importants de l'inflammation. Or, la réintroduction de nourriture crée une poussée de monocytes, un retour dans le sang qui peut être problématique » explique le Docteur Swirski, l'un des auteurs de l'étude. « Parce que ces cellules sont importantes contre les maladies cardiaques ou le cancer, il est essentiel de comprendre comment leur fonction est contrôlée ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Science Daily
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Le cancer du poumon est la principale cause des décès liés au cancer dans le monde. Environ 80-85 % des cancers du poumon sont des cancers du poumon non à petites cellules (NSCLC). Il s’agit d’un groupe de cancers du poumon qui répondent à des traitements similaires et ont des pronostics similaires. Ces dernières années, les traitements des stades avancés du NSCLC se sont améliorés. Cependant, des percées n’ont émergé que récemment pour les formes précoces de la maladie.
Dans une étude précédente, les chercheurs ont découvert que 73 % des patients ayant reçu deux doses du médicament immunothérapeutique nivolumab avant la chirurgie étaient sans récidive 18 mois après la chirurgie.
Récemment, les chercheurs ont effectué un suivi de 5 ans des patients de la précédente étude sur le nivolumab. Ceux qui ont reçu du nivolumab avaient un risque de récidive diminué après 5 ans par rapport au traitement standard. Pour l’étude, les chercheurs ont recruté 21 patients atteints de NSCLC de stade 1 à 3. Environ la moitié des patients étaient des femmes et elles avaient en moyenne 67 ans. Les patients ont reçu deux doses intraveineuses préopératoires de nivolumab toutes les 2 semaines. Ils ont également subi une intervention chirurgicale 4 semaines après leur première dose. Un patient n’était pas éligible à la chirurgie en raison de la progression de son état. Les autres patients ont été suivis pendant une moyenne de 63 mois.
Les chercheurs ont découvert que 60 % des patients restaient sans récidive après 5 ans. Ils ont également constaté que 80 % étaient encore en vie après 5 ans, soit nettement plus que les taux de survie typiques à 5 ans de 36 à 68 %. Les chercheurs ont noté que le traitement par nivolumab était lié à peu d’effets secondaires et n’entraînait pas de retards chirurgicaux. « À notre connaissance, il s’agit du suivi le plus long à ce jour pour un inhibiteur de PD-1/PD-L1 en situation néoadjuvante – avant chirurgie – pour toute tumeur solide », déclare l’auteur principal de l’étude, le Docteur Patrick Forde, professeur agrégé d’oncologie à l’Université Johns Hopkins.
Nivolumab est une thérapie anti-protéine de mort cellulaire programmée-1 (PD-1). La thérapie PD-1 fonctionne en blocage Protéines PD-1 sur les cellules cancéreuses, ce qui permet ensuite aux cellules T immunitaires de tuer plus efficacement les cellules cancéreuses. « J’explique généralement au patient en utilisant l’analogie que le médicament supprime le » manteau d’invisibilité « des cellules cancéreuses, afin que les cellules T puissent les voir », a déclaré le Docteur Chao Huang, professeur agrégé d’oncologie médicale à l’Université de Kansas Medical Center, non impliqué dans l’étude, a déclaré Nouvelles médicales aujourd’huiy.
« La thérapie néoadjuvante présente des avantages potentiels par rapport à la thérapie adjuvante, y compris le traitement précoce des micrométastases – des cellules cancéreuses qui se sont propagées de la tumeur primaire à d’autres parties du corps qui sont trop peu nombreuses pour être détectées – augmentant le taux de résection complète en diminuant la charge tumorale avant la chirurgie, être en mesure d’évaluer la réponse au traitement au moment de la chirurgie et une meilleure tolérance globale », a dit le Docteur Sachelarie. Les chercheurs ont conclu que leurs découvertes suggèrent que le traitement par nivolumab avant la chirurgie conduit à de meilleurs résultats que les options de traitement standard.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
AACR
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Une équipe de l’Université de Pittsburgh a mis au point une nouvelle approche permettant de stimuler la moelle épinière et d’améliorer instantanément la mobilité des bras et des mains chez les personnes victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Testée sur deux patientes, cette approche a eu des résultats très encourageants et apparaît aujourd’hui comme une voie prometteuse pour améliorer et accélérer la récupération post-AVC.
L’accident vasculaire cérébral (AVC) survient de façon très brutale ; il résulte dans 85 % des cas de la formation d’un caillot dans un vaisseau cérébral, qui bloque momentanément l’irrigation sanguine et l’oxygénation. On parle d’AVC "ischémique". Les 15 % restants sont des AVC "hémorragiques", provoqués par la rupture d’une artère cérébrale. En France, on estime que 140 000 personnes par an sont victimes d’un AVC. Plus d’un tiers de ces attaques cérébrales entraînent d’importantes séquelles, telles que des déficits moteurs, des pertes de sensibilité ou des troubles du langage.
L’AVC est aujourd’hui la première cause de handicap acquis de l’adulte. Ces accidents vasculaires peuvent notamment perturber les commandes descendantes des zones corticales motrices vers la moelle épinière, ce qui peut entraîner des déficits moteurs permanents du bras et de la main. Des chercheurs de l’Université de Pittsburgh et de l’Université Carnegie Mellon expliquent toutefois que, sous la lésion, les circuits spinaux qui contrôlent le mouvement, eux, restent intacts. Ils ont donc tenté de cibler directement ces circuits pour restaurer le mouvement.
Les experts estiment qu’au niveau mondial, un individu sur quatre âgé de plus de 25 ans sera victime d’un AVC au cours de sa vie. Les trois-quarts d’entre eux présenteront des déficits durables du contrôle moteur de leur bras et de leur main, ce qui, en dehors de l’impact social et professionnel, nuit considérablement à la qualité de vie du malade — les déficiences motrices du bras et de la main étant particulièrement éprouvantes et entravant les activités quotidiennes les plus simples.
Il est donc urgent de développer des solutions efficaces pour restaurer le mouvement des membres supérieurs chez les personnes victimes d’AVC. Des approches de stimulation de la moelle épinière ont déjà fait leurs preuves pour traiter les douleurs chroniques et pour rétablir le mouvement des jambes après une lésion médullaire. Mais il n’est pas si simple de transposer cette approche pour traiter le déficit moteur des membres supérieurs résultant d’un AVC ; la dextérité de la main humaine, combinée à la grande amplitude de mouvement du bras et à la complexité des signaux neuronaux qui contrôlent le bras et la main, pose en effet de nombreux défis.
Grâce à diverses modélisations informatiques et à des tests sur des macaques atteints de paralysie partielle du bras, les chercheurs ont toutefois réussi à développer une nouvelle technique très prometteuse. « Les nerfs sensoriels du bras et de la main envoient des signaux aux motoneurones de la moelle épinière qui contrôlent les muscles du membre. En stimulant ces nerfs sensoriels, nous pouvons amplifier l’activité des muscles qui ont été affaiblis par un AVC », explique le Docteur Douglas Weber, professeur de génie mécanique à l’Institut des neurosciences de l’Université Carnegie Mellon et co-auteur de l’étude décrivant cette nouvelle approche.
Dans le cadre d’une première expérience sur l’homme, leur approche a été testée sur deux participantes. Leurs racines nerveuses cervicales ont été stimulées pendant 29 jours grâce à une paire de fines électrodes implantées dans la moelle épinière, pour augmenter l’excitation des motoneurones du bras et de la main. L’une des deux participantes à l’essai, Heather Rendulic, ne pouvait plus bouger son bras et sa main gauche depuis plus de neuf ans. Le premier jour où l’implant a été mis en place, elle a enfin pu ouvrir et fermer sa main.
L’équipe rapporte que cette stimulation continue a amélioré la force (+40 % de force de préhension pour la patiente 1 et +108 % pour la patiente 2) et la vitesse (+30 % à +40 %) des mouvements chez les deux patientes, qui ont pu réaliser des mouvements qu’elles ne pouvaient plus effectuer avant cette stimulation. Elles ont notamment été capables d’ouvrir et de fermer complètement le poing, de lever le bras au-dessus de la tête, de saisir et déplacer des objets du quotidien, ou encore d’ouvrir une serrure.
À noter que les patientes gardent ici un contrôle total de leurs mouvements : la stimulation est assistée et renforce l’activation musculaire uniquement lorsqu’elles décident de bouger, précise le Docteur Weber. En plus de restaurer le mouvement, l’appareil semble permettre aux patients de retrouver la sensation de l’endroit où se trouvent leurs bras dans l’espace, améliorant ainsi leur contrôle moteur, a ajouté la Docteure Elvira Pirondini, professeure adjointe de médecine physique et de réadaptation à l’Université de Pittsburgh et co-auteure de l’étude.
Contre toute attente, les chercheurs ont également remarqué que les effets de la stimulation persistaient plus longtemps que prévu, jusqu’à quatre semaines après le retrait du dispositif. « Les deux participantes ont conservé certaines de ces améliorations même sans stimulation et aucun événement indésirable grave n’a été signalé », écrivent les auteurs de l’étude. En d’autres termes, cela signifie que cette stimulation pourrait être utilisée ponctuellement comme « entraînement physique », conduisant à des améliorations à long terme.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
University of Pittsburgh
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Une nouvelle étude, réalisée par des chercheurs de l’Université Columbia de New York et du Brigham and Women’s Hospital de Boston, suggère que certains médicaments utilisés pour traiter la polyarthrite rhumatoïde (PR) peuvent également aider à réduire le risque de maladie cardiaque.
La recherche a impliqué 115 participants qui avaient une PR modérée à sévère et qui ne répondaient pas bien au traitement au méthotrexate.
Dans la polyarthrite rhumatoïde, le système immunitaire attaque les tissus articulaires sains, entraînant des symptômes douloureux et souvent débilitants tels que douleurs articulaires, raideur et gonflement. Bien qu’il n’existe actuellement aucun remède, divers traitements sont disponibles pour aider à gérer les symptômes.
Lors du traitement de la polyarthrite rhumatoïde modérée à sévère, les médecins suggèrent généralement le méthotrexate comme premier traitement. Cependant, la plupart des gens prendront également un inhibiteur du facteur de nécrose tumorale (TNFi) ou une combinaison de trois médicaments appelés trithérapie, qui comprend le méthotrexate avec la sulfasalazine et l’hydroxychloroquine, à un moment donné.
Des recherches récentes montrent que les médicaments immunomodulateurs utilisés pour réduire l’inflammation diminuent considérablement l’incidence des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et d’autres événements cardiovasculaires chez les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires. Cependant, il n’était pas certain que ces médicaments auraient un impact comparable sur les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, un groupe qui a environ un risque 50 % supérieur de souffrir d’une maladie cardiaque que la population générale.
Les participants à la nouvelle étude ont été répartis au hasard dans l’un des deux groupes. Au bout de six mois, les deux groupes ont connu des réductions comparables de l’inflammation artérielle, qui est un indicateur du risque de maladie cardiaque, ainsi que de l’activité de la polyarthrite rhumatoïde. Le Docteur Joan Marie Bathon, professeur de médecine au Columbia University College of Physicians and Surgeons et auteur principal de l’étude, a expliqué le contexte de Nouvelles médicales aujourd’hui.
« Les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR) courent un risque considérablement accru de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux », a-t-elle déclaré. « La PR est un processus pathologique très inflammatoire et la théorie est que l’augmentation de l’inflammation dans la PR est le principal facteur de risque de risque cardiovasculaire « supplémentaire ». [Other risk factors like high blood pressure, diabetes, obesity, etc still play a role as well.] Les crises cardiaques sont connues pour se produire lorsque des plaques d’athérosclérose (les zones graisseuses des parois des artères coronaires) – qui ont le plus d’inflammation – se rompent et un caillot dans l’artère s’ensuit. Les statines réduisent l’inflammation dans les artères et réduisent les crises cardiaques.
La question clé de Bathon dans cette recherche était de déterminer si les médicaments anti-inflammatoires utilisés pour traiter la polyarthrite rhumatoïde réduiraient également l’inflammation dans les artères. « Si c’est le cas, cela pourrait-il réduire le risque » excessif « de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde », a expliqué Bathon.
Un scanner d’imagerie connu sous le nom de FDG-PET/CT a été utilisé pour répondre à cette question. Le FDG éclaire les artères enflammées et le PET/CT scan détecte l’inflammation afin de pouvoir la mesurer. Les chercheurs ont recruté des patients atteints de PR qui avaient des articulations enflammées et devaient ajouter un médicament à leur traitement existant (qui était le méthotrexate). Ils ont randomisé les participants à l’étude pour l’un des deux traitements : L’un était l’ajout d’étanercept ou d’adalimumab au méthotrexate de fond ; L’autre était l’ajout de sulfasalazine et d’hydroxychloroquine au méthotrexate de fond.
« Nous avons fait les scans FDG-PET / CT au début de l’étude, puis à nouveau après six mois de traitement supplémentaire », a déclaré Bathon. Nous avons constaté que les médicaments contre la PR réduisaient effectivement l’inflammation des artères des patients atteints de PR, de l’ordre de 8 à 10 % (ce qui correspond à peu près à ce qu’une dose modérée de statine ferait). Nous avons constaté en outre que les deux régimes de traitement de la PR réduisaient l’inflammation artérielle de manière équivalente. C’est la première fois qu’un médicament contre la PR améliore l’inflammation artérielle.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Ma clinique
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Des scientifiques de l’Institut Paul Scherrer PSI ont utilisé le laser suisse à rayons X à électrons libres SwissFEL et la source de lumière suisse SLS pour réaliser un film qui pourrait donner une impulsion décisive au développement d’un nouveau type de médicament. Ils ont fait avancer le domaine de la photopharmacologie, une discipline qui développe des substances actives qui peuvent être spécifiquement activées ou désactivées à l’aide de la lumière.
La photopharmacologie est un nouveau domaine de la médecine qui est promis à un grand avenir. Cela pourrait aider à traiter des maladies telles que le cancer encore plus efficacement qu’auparavant. Les médicaments photopharmacologiques sont équipés d’un photocommutateur moléculaire. La substance est activée par une impulsion lumineuse, mais seulement une fois qu’elle a atteint la région du corps où elle est censée agir. Et après avoir fait son travail, il peut être éteint à nouveau par une autre impulsion lumineuse. Cela pourrait limiter les effets secondaires potentiels et réduire le développement de la résistance aux médicaments – aux antibiotiques, par exemple.
Pour rendre les médicaments conventionnels sensibles à la lumière, un interrupteur y est intégré. Dans leur étude, les scientifiques dirigés par les auteurs principaux, Maximilian Wranik et Jörg Standfuss, ont utilisé la molécule active combrétastatine A-4, qui est actuellement testée dans des essais cliniques en tant que médicament anticancéreux. Il se lie à une protéine appelée tubuline, qui forme les microtubules qui constituent la structure de base des cellules dans le corps et qui entraînent également la division cellulaire. La combrétastatine A-4, ou "CA4" en abrégé, déstabilise ces microtubules, freinant ainsi la division incontrôlée des cellules cancéreuses, c’est-à-dire qu’elle ralentit la croissance des tumeurs.
Dans la molécule CA4 modifiée, un pont constitué de deux atomes d’azote est ajouté, ce qui la rend particulièrement photoactive. À l’état inactif, le pont dit azoïque étire les composants moléculaires auxquels il est attaché pour former une chaîne allongée. L’impulsion de lumière plie le lien, rapprochant les extrémités de la chaîne – comme un muscle qui se contracte pour plier une articulation. Fondamentalement, dans sa forme allongée, la molécule ne rentre pas à l’intérieur des poches de liaison de la tubuline – des dépressions à la surface de la protéine où la molécule peut s’ancrer afin d’exercer son effet. Cependant, lorsque la molécule est pliée, elle s’adapte parfaitement – comme une clé dans une serrure. Des molécules comme celle-ci, qui s’insèrent dans des poches de liaison correspondantes, sont également appelées ligands.
La dernière étude montre que les processus impliqués vont bien au-delà du simple principe de la serrure et de la clé. « Contrairement à ce que disent les manuels, la clé et la serrure se comportent de manière dynamique ; elles changent constamment de forme », explique Maximilian Wranik. « La protéine entière est tout sauf statique ». Souvent, les poches de liaison ne sont qu’à moitié ouvertes, le ligand s’y loge brièvement et est à nouveau libéré avant de pouvoir faire son travail. Alternativement, vous pouvez avoir un soi-disant "ajustement induit", où quelque chose qui n’est pas vraiment la bonne forme est « fait pour s’adapter ».
Le ligand modifie la forme de la poche de sorte qu’elle puisse se loger correctement en place et y rester. Les scientifiques ont maintenant filmé le ligand dans le site de liaison, alors qu’il passe de la configuration courbée à la forme droite après avoir été éteint, montrant comment la poche s’adapte quelque peu à cette nouvelle configuration avant que le ligand ne se détache. La poche de liaison s’effondre alors et, après un certain temps, se reforme. Ce qui est clair, c’est que plus le ligand s’adapte bien, plus longtemps il reste lié au site. En tout état de cause, une compréhension plus approfondie de ces processus, rendus visibles pour la première fois, ouvre la possibilité de concevoir de nouvelles substances actives mieux adaptées, de sorte que le temps de liaison et donc l’efficacité d’un médicament puissent être améliorés.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Ma clinique
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L’étude des mutations du cancer du rein après une intervention chirurgicale pourrait aider à mieux prédire le risque de récidive de la maladie, selon les derniers résultats d’une étude internationale d’une décennie. La recherche, entreprise par une équipe de 44 chercheurs dans 23 institutions à travers l’Europe et le Canada, y compris l’Université McGill, est la plus importante à lier les changements génétiques qui se produisent dans le cancer du rein aux résultats pour les patients.
Plus de 400 000 personnes reçoivent un diagnostic de cancer du rein chaque année dans le monde, dont 8 100 au Canada et 81 800 aux États-Unis.
« Nos recherches montrent qu’il peut être possible d’améliorer la façon dont nous déterminons le risque chez chaque patient en examinant les mutations génétiques présentes dans leur cancer ». Yasser Riazalhosseini, professeur adjoint de génétique humaine et chef de la génomique du cancer à l’Institut de médecine génomique Victor Phillip Dahdaleh, Université McGill. « L’analyse des mutations à l’aide du séquençage de l’ADN est déjà utilisée pour aider les patients atteints d’autres types de cancer et pourrait être facilement appliquée aux patients atteints d’un cancer du rein », ajoute-t-il.
L’étude, publiée par l’Université de Leeds et l’Université McGill, a examiné les changements dans l’ADN de plus de 900 échantillons de cancer du rein et a identifié quatre groupes de patients en fonction de la présence de mutations dans 12 gènes spécifiques au sein de l’ADN. L’équipe a également examiné si le cancer avait récidivé chez chacun de ces patients. Les chercheurs ont découvert qu’environ 91 % des patients d’un groupe de mutations restaient indemnes de la maladie cinq ans après la chirurgie, ce qui signifie que les patients de ce groupe pourraient potentiellement éviter un traitement inutile. Pendant ce temps, le pourcentage de patients dans un groupe de mutation différent qui sont restés sans maladie à cinq ans était beaucoup plus faible, à 51 %. Cela les a identifiés comme nécessitant un traitement plus agressif.
Actuellement, les médecins évaluent le risque de récidive du cancer du rein en examinant des caractéristiques telles que la taille de la tumeur et son agressivité au microscope. Avec jusqu’à 30 % des cancers du rein localisés récidivant après une intervention chirurgicale, des méthodes plus précises d’évaluation de ce risque sont nécessaires, ce qui signifie que les patients qui n’ont pas besoin de traitement supplémentaire peuvent en être épargnés, selon les chercheurs.
« Il est très important de déterminer avec précision le risque de récidive du cancer. Cela nous aide à déterminer la fréquence à laquelle les patients doivent être vus par leur médecin et à décider qui traiter par immunothérapie. Il a récemment été démontré que ce traitement réduit les risques de récidive du cancer, mais peut provoquer des effets secondaires. Le danger actuel est que certains patients puissent être surtraités, il est donc important de pouvoir mieux identifier les patients à faible risque de récidive », déclare Naveen Vasudev, professeur agrégé et consultant honoraire en oncologie médicale au Leeds Institut de recherche médicale.
Les résultats de cette recherche signifient que le séquençage de l’ADN tumoral peut fournir un moyen plus efficace de prédire le risque de récidive du cancer du rein chez un patient. Cela pourrait, à l’avenir, conduire à un traitement plus personnalisé du cancer du rein. « Le développement de nouveaux traitements pour le cancer du rein a pris du retard par rapport à d’autres cancers et nous continuons largement d’adopter une approche "taille unique" », déclare Vasudev.
« La génomique – l’étude des gènes et de la façon dont ils interagissent les uns avec les autres – est un domaine clé du développement des soins aux patients. Nous montrons ici comment la génomique pourrait être appliquée aux patients atteints d’un cancer du rein, créant potentiellement des options de traitement plus personnalisées pour des milliers de patients chacun année », dit-il.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Ma clinique
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Une étude promue et financée par l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes, en partenariat avec le laboratoire Roche, démontre l’efficacité d’une stratégie de prévention de plusieurs Infections sexuellement transmissibles (IST) en associant un vaccin et un antibiotique courant.
Les chiffres sont impressionnants. La réduction du risque d’infection par les IST chlamydia et syphilis est de 85 % entre ceux qui ont reçu l’antibiotique doxycycline, pris dans les 72 heures suivant un rapport sexuel, et ceux qui ne l’avaient pas reçu. En parallèle, l’étude, coordonnée par le Professeur Jean-Michel Molina (Hôpital Saint-Louis) et menée en région parisienne, a montré l’efficacité du vaccin Bexsero pour prévenir l’infection par le gonocoque. Après trois mois, l’incidence d’un premier épisode d’infection à gonocoque dans le groupe vacciné avec Bexsero et celui non vacciné était de 9,8 et 19,7 pour 100 personnes-année. Ce qui signifie une réduction de l’incidence de 51 %.
Ces dernières années, on a pu constater une hausse importante de ces trois IST, en particulier chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). C’est pourquoi l’essai ANRS DOXYVAC a recruté 502 volontaires parmi des HSH prenant la PrEP, le traitement préventif contre le VIH.
Entre janvier 2021 et juillet 2022, 502 volontaires HSH vivant en région parisienne ont été répartis par tirage au sort en quatre groupes : l’un recevant une prophylaxie post-exposition par la doxycycline à prendre dans les 72 heures après un rapport sexuel non protégé par un préservatif, l’autre une vaccination par le Bexsero®, le troisième la combinaison de ces deux interventions et le dernier aucune des deux interventions. Les volontaires avaient un âge médian de 39 ans, une médiane de dix partenaires sexuels dans les trois derniers mois et ont bénéficié d’un suivi médian de neuf mois. Ils étaient suivis et testés tous les trois mois en cas de symptômes pour les infections à gonocoque et à chlamydia et pour la syphilis.
Le Professeur Molina affirme : « L’usage de la doxycycline en prophylaxie post-exposition s’est révélée efficace pour réduire à la fois l’incidence des infections à chlamydia et de la syphilis. Cet antibiotique a aussi eu un impact important, tout comme le vaccin contre le méningocoque B, sur l’incidence des infections à gonocoque. C’est la première fois qu’un vaccin montre un effet sur une infection sexuellement transmissible bactérienne ». Le suivi des participants va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2023 pour s’assurer de l’efficacité sur le moyen terme de ces stratégies de prévention qui ont été proposées désormais à tous les participants.
Les données de ces mêmes participants à l’étude DOXYVAC ont été analysées afin de mesurer l’impact préventif du vaccin MVA-BN contre le mpox, peu de temps après la flambée épidémique de ce qu’on appelait alors la variole du singe. Selon l’ANRS, « l’équipe de recherche a constaté que la seule vaccination contre le virus mpox en 2022 était associée à une réduction du risque de développer la maladie avec une efficacité de 99 % ». Cette stratégie s’ajoute à d’autres outils de prévention pour réduire les risques (dépistages répétés du VIH et des IST, vaccination contre les hépatites A et B, distribution de préservatifs et de gels).
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
ANRS
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C’est une avancée majeure dans la longue et difficile lutte contre le virus du SIDA : les premiers résultats de la phase 1 de l’essai ANRS VRI06 visant à évaluer un vaccin préventif contre le VIH montrent que le candidat, "CD40.HIVRI.Env", induit des réponses immunes précoces, fortes et durables. Il est néanmoins important de noter que l’efficacité du vaccin reste encore à démontrer, malgré ces résultats préliminaires encourageants.
Ces données ont été présentées par l’Inserm-ANRS et le Vaccine Research Institute (ANRS et Université Paris-Est Créteil) le 21 février 2023 à la CROI 2023. Ce candidat vaccin repose sur l’injection d’anticorps monoclonaux ciblant spécifiquement un récepteur, la molécule CD40, à la surface des cellules dendritiques. Dans cette phase 1, l’objectif est d’analyser la tolérance et l’immunogénicité de différentes doses du vaccin CD40.
Le recrutement des personnes nécessaires pour mener l’essai de phase I s’est terminé en France et en Suisse en octobre 2022, avec 72 personnes. L’analyse intermédiaire des résultats porte sur 36 volontaires, âgés en moyenne de 34 ans et des hommes à 64 %. Un premier groupe de 12 personnes a reçu par voie sous cutanée une dose de 0,3 mg de vaccin à l’inclusion et aux semaines 4 et 24. Le second et le troisième groupe ont ensuite reçu respectivement des doses de 1 et 3 mg selon le même schéma.
Les résultats à S26 des 36 volontaires sains ont montré que le vaccin présentait une bonne tolérance avec des événements de réactogénicité locale et systémique fréquents, de grade 1 ou 2. Deux effets secondaires sévères ont été rapportés mais ils ont été analysés comme non liés à la vaccination.
L’équipe a observé que le vaccin induisait des taux élevés d’anticorps dirigés contre les protéines d’enveloppe du VIH : Les taux de réponse des immunoglobulines de type G (IgG) contre les glycoprotéines d’enveloppe gp140 et gp120 étaient de 80 à 100 % à S6, et de 100 % à S26 dans tous les groupes avec une stabilité voire une légère diminution à S48.
Des anticorps ciblant une zone spécifique de l’enveloppe du VIH (la région V1/V2) ont également été produits. De plus, des anticorps neutralisants ont été détectés chez 50 % des personnes vaccinées du groupe 0,3 mg et chez 100 % des deux autres groupes à la semaine 26.
« Ces premiers résultats de phase I sont prometteurs », rapporte le Professeur Yves Lévy, directeur du VRI. « Le vaccin CD40.HIVRI.Env a montré à la fois sa sécurité et sa capacité à induire des réponses précoces, puissantes et durables. Les différents anticorps produits et l’activation de lymphocytes T CD4+ polyfonctionnels ont été associés à un risque réduit d’infection par le VIH dans un précédent essai vaccinal, le RV144. Toutefois, à ce stade précoce de développement du vaccin, il est important de rappeler que les volontaires doivent continuer à se protéger de tout risque d’infection par le VIH, l’efficacité du vaccin n’étant évaluée qu’en phase II/III ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
VIH
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Les télomères, ces régions qui se trouvent à l’extrémité des chromosomes, et auxquelles on n’attribuait qu’une fonction protectrice du génome, viennent de voir leur statut changer. Une étude américaine relate en effet « la découverte de deux protéines qui seraient codées par des séquences se trouvant dans les télomères, dont l’une retrouvée en grande quantité dans certains cancers humains. La découverte que les télomères codent pour des protéines va changer notre compréhension du cancer, du vieillissement et de la manière avec laquelle les cellules communiquent les unes avec les autres », précise Jack Griffith, professeur de microbiologie et d’immunologie à l’Université de Caroline du Nord, aux États-Unis.
Ces structures, dont on pensait jusqu’à présent qu’elles ne portaient pas d’information génétique, sont constituées uniquement de répétition de séquences d’ADN et jouent un rôle prépondérant dans le vieillissement. En effet, « quand une cellule se divise, les télomères se raccourcissent, si bien qu’au bout d’un certain nombre de divisions, la cellule cesse de se diviser et meurt » raconte le site d’information. « Un mécanisme qui garantit à la cellule de ne pas accumuler trop de mutations au fil du temps mais, surtout, qui lui assure une défense efficace contre le cancer, dont la caractéristique première est une division cellulaire rapide ».
À la différence de la plupart des protéines du corps humain, les deux protéines fraîchement découvertes sont uniquement constituées de répétitions de deux acides aminés. La première arbore des répétitions de valine (V) et d’arginine (R), elle est appelée VR. La seconde est constituée de répétitions de glycine (G) et de leucine (L). « Ces deux protéines sont des protéines de signal, essentielles pour déclencher des chaînes de réactions impliquant d’autres protéines qui, in fine, assurent des fonctions biologiques importantes », précise iflscience.com. Lors de leurs expériences, les scientifiques ont remarqué que la protéine VR était présente en grande quantité dans certaines cellules cancéreuses et chez les personnes ayant des maladies affectant leurs télomères.
Selon Taghreed Al-Turki, postdoctorante dans le laboratoire de Jack Griffith, « la quantité de protéines VR et GL augmenterait avec l’âge de l’individu. Ce qui permettrait [aux scientifiques] de les utiliser comme un biomarqueur du vieillissement pour évaluer l’âge biologique d’un individu ». Beaucoup de choses restent à découvrir s’agissant de VR et GL, mais, pour l’instant, les chercheurs préfèrent se concentrer sur le « développement d’un test sanguin qui permettrait de détecter, [indirectement grâce à VR et à GL], la présence d’un cancer ou encore d’une inflammation » conclut Jack Griffith.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Courrier International
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