RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1341
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 19 Décembre 2025
Recommander  |  Désinscription  |  Lire en ligne
Egalement dans ce numéro
Matière
Une technique méconnue veut rendre la géothermie accessible à tous
Vivant
La téléconsultation médicale arrive dans les maisons de retraite
Résistance aux antibiotiques : la France mise sur les phages, véritables tueurs de bactéries
Une nouvelle classe de molécule contre les bactéries résistantes
Le jeûne pourrait renforcer l'efficacité des traitements contre certains cancers du sein
Apprendre à voir après être né aveugle
La combinaison de deux médicaments pourrait freiner le vieillissement et prolonger la vie
Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus sauve plus d’un million de vies dans les pays à faible revenu
Cancer de la peau : une immunothérapie plus légère pourrait donner de meilleurs résultats
Maladie de Parkinson : un traitement révolutionnaire change déjà la vie de certains patients
Le virus oncolytique armé BT-001 montre une activité antitumorale durable chez des patients atteints de tumeurs avancées en échec thérapeutique
Bloquer l’alimentation cellulaire en fer pour mieux combattre le mélanome
À 76 ans, il a retrouvé l’ouïe grâce à une opération inédite au CHU de Saint-Étienne
L’UE met en lumière un pancréas bioartificiel
Les jumeaux numériques bouleversent la cardiologie
Edito
POUR RT FLASH, C’EST FINI



POUR RT FLASH, C’EST FINI.

C’est la dernière fois que vous verrez ce lien hypertexte en bleu au bas de mes avant-propos chaque semaine, de début octobre jusqu'à Noël.

https://www.helloasso.com/associations/adist/formulaires/11

Pour la dernière fois, aujourd'hui, je demande à ceux qui ne l’ont pas encore fait, en 2025, de cliquer sur ce lien pour faire un don à l'association ADIST qui gère RT flash.

Pourquoi une telle décision : parce que vous êtes de moins en moins nombreux à faire un don pour permettre à RT Flash d’être entièrement gratuite et sans publicité comme elle l’est depuis 28 ans.

Et pourtant, cette année nous devons faire face à une dépense importante pour notre petite association car nous devons financer un nouveau site www.rtflash.fr ultramoderne avec beaucoup d'images que vous découvrirez le 3 janvier prochain.

Vous qui lisez encore régulièrement RT Flash mais qui avez cessé de faire un don à l’association ADIST qui le soutient, accepteriez-vous, en cliquant sur le lien ci-dessous, de faire un geste exceptionnel pour financer le nouveau site internet qui va apparaître dans quelques jours ?

N’oubliez-pas que les 2/3 de votre don vous seront remboursés lors de votre prochain règlement de votre impôt sur le revenu.

https://www.helloasso.com/associations/adist/formulaires/11

Depuis 2018, les grands organismes publics français de Recherche (CNRS, INSERM, CEA, INRA, INRIA, CNES, IFREMER) ont cessé, à la demande de Bercy, de verser une toute petite subvention de 1000 à 5000 € qu'ils versaient chaque année depuis 1998 à RT Flash.

J'ai alors dû faire appel, à 7 reprises, de 2019 à 2025, à la générosité des lecteurs de RT Flash pour qu'ils se substituent aux dons des organismes de recherche. L'adhésion à cette démarche a été très forte pendant les 3 premières années, puis peu à peu nos donateurs se sont essoufflés et en 2025 nous n'atteindrons pas l'objectif, pourtant peu élevé, de 15000€.

En 2025, c'est la première fois depuis que nous organisons chaque année une campagne de dons que nous aurons besoin d'un financement nettement plus élevé que les années précédentes car j'ai dû prendre la décision de refondre totalement le site www.rtflash.fr .

Si nous ne le faisions pas, nous serions peu à peu désindexés par Google car notre site internet qui est maintenant très ancien ne respecte plus certaines règles essentielles qui sont imposées par Google et d'autres diffuseurs.

Devant une telle situation et constatant l'essoufflement (financier) des lecteurs de RT Flash j'ai décidé que cette campagne de dons 2025 sera la dernière

Du début d'octobre jusqu'à Noël, il m'était nécessaire chaque semaine de vous adresser un avant-propos avant mon éditorial pour vous prier de faire un don à notre association ADIST qui gère RT Flash. Chaque semaine c'était un moment pénible car je savais qu'en agissant ainsi je fâchais beaucoup de lecteurs en réitérant chaque semaine pendant 3 mois ma demande insistante de bien vouloir faire un don.

Je ne ferai plus cela.

Dorénavant chaque année au printemps je lancerai un seul appel aux dons et puis je n'en parlerai plus.

Seul un petit cadre en première page de notre site internet et de notre lettre hebdomadaire informera nos lecteurs que nous avons besoin de leur don pour permettre à RT Flash de pouvoir continuer à être mise en ligne chaque semaine.

Je ne sais si cet appel silencieux sera suffisant mais dorénavant c’est sans bruit que vous nous direz si vous avez la volonté de continuer à lire RT Flash chaque semaine.

Je sais que je prends un risque personnel en prenant une telle décision mais un nombre grandissant de lecteurs de RT Flash me faisaient savoir qu'ils étaient de plus en plus irrités par mon appel hebdomadaire aux dons. J'ai la conviction, en agissant ainsi, de replacer RT Flash dans son cadre d'origine qui repose sur mon engagement personnel que notre lettre serait toujours entièrement gratuite et sans publicité.

Nous entrons aujourd'hui dans la période des fêtes de fin d'année. Ce RT Flash est le dernier de 2025. Je souhaite à chacun et chacune beaucoup de joie et de bonheur. Notre prochain numéro de RT flash, vous le découvrirez le 3 janvier 2026 dans le cadre du nouveau site internet www.rtflash.fr.

Vous verrez que nous entrerons alors dans un nouveau monde.

René Trégouët

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

Créateur de la Lettre RT Flash en 1998

Président de l’ADIST


Matière
Matière et Energie
Une technique méconnue veut rendre la géothermie accessible à tous
Mercredi, 17/12/2025 - 19:22

Depuis sa création en 2019 par trois entrepreneurs, Celsius Energy, issue du géant pétrolier SLB, mise sur le système PAC géothermique. Sa solution repose sur trois briques : un échangeur géothermique fermé, une pompe à chaleur et un pilotage numérique intelligent. « Notre ambition est de rendre la géoénergie aussi accessible qu’une chaudière à gaz », plaide Joséphine Charpentier, directrice du développement.

Si Celsius Energy a pu industrialiser sa technologie, c’est parce qu’elle s’appuie sur le savoir-faire de SLB, sa maison mère pétrolière. La connaissance du sous sol pour le pétrole ou la géothermie peu profonde est similaire. « Nous avons transféré à la géothermie de surface les compétences de la filière pétrolière : caractérisation du sous-sol, modélisation 3D, gestion de forages complexes et approche industrielle », explique Mme. Charpentier.

La principale technologie portée par Celsius Energy réside dans son système breveté de forages inclinés « en étoile ». Concrètement, au lieu d’implanter des sondes verticales espacées tous les dix mètres, l’entreprise fore depuis un point central plusieurs forages inclinés (jusqu’à vingt par installation) qui se déploient en éventail sous terre. Cette disposition permet des échanges thermiques en réduisant les conflits entre les calories injectées dans le sol et celles puisées. Résultat : l’emprise au sol est réduite à une vingtaine de mètres carrés (soit l’équivalent de deux places de parking) contre plusieurs centaines pour un champ vertical classique. Cette architecture permet d’intervenir même dans des zones denses ou bâties : Celsius peut forer au pied d’un immeuble existant et passer sous ses fondations.

Celsius a développé ses propres logiciels de modélisation et, depuis le rachat d’Auvergne Forage en 2022, maîtrise aussi la réalisation des forages. « Nous avons internalisé tout le cycle – conception, forage et pilotage – pour optimiser le nombre de sondes et donc le coût global », explique sa directrice développement. Une approche qui réduit de 10 à 15 % les besoins en sondes, c’est ce qui coûte cher, donc le CAPEX (dépenses d’investissement en opposition à l’OPEX, charges d’exploitation) diminue, analyse-t-elle. « Le CAPEX est le principal frein à la géothermie tellement il est élevé par rapport aux dépenses d’OPEX. C’est pourquoi, en mégawattheures produits, la PAC géothermique est compétitive mais l’investissement initial est colossal », explique-t-elle.

Celsius Energy préfère donc raisonner en mégawattheures produits, garantissant ainsi un coût du mégawattheure compétitif à ses clients. Un contrat-performance lie l’entreprise à son client en « garantissant la performance énergétique de l’installation : si un bâtiment consomme plus que prévu, nous dédommageons le client. À l’inverse, s’il consomme moins, nous partageons les économies réalisées », explique Joséphine Charpentier. L’entreprise mise aussi sur le couplage entre géothermie et solaire thermique : la chaleur captée sur les toits en été est réinjectée dans le sol pour l’hiver suivant. Le sous-sol devient alors une batterie thermique saisonnière, réduisant encore le nombre de sondes nécessaires.

Révolution Energétique : https://www.revolution-energetique.com/actus/forage-en-etoile-cette-technique-me...

^ Haut
Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
La téléconsultation médicale arrive dans les maisons de retraite
Mercredi, 17/12/2025 - 19:23

Pour lutter contre les déserts médicaux, cette maison de retraite située à Saujon (Charente-Maritime) expérimente depuis septembre la téléconsultation médicale. Les résidents, accompagnés d'un infirmier, peuvent ainsi consulter directement depuis l'EHPAD. « Ça va gonfler un petit peu », avertit Mathieu, infirmier de la maison de retraite de Saujon, au nord de Royan, en entourant le bras d'une résidente d'un tensiomètre. Il mesure les autres constantes de la retraitée, avant qu'un médecin ne se connecte à l'ordinateur installé face à lui. La résidente s'apprête à suivre une téléconsultation médicale, car elle a besoin de renouveler son ordonnance. Les rendez-vous par visioconférence sont testés depuis septembre 2025 dans cette maison de retraite, touchée par la désertification médicale.

« C'est surtout depuis la pandémie de covid, qui a été une période très compliquée », explique Eva Reval, infirmière coordinatrice de la maison de retraite Sud Saintonge, du groupe Emeis. Avec les mesures de protection sanitaires, mises en place dans les lieux accueillants les plus fragiles, « les médecins ne pouvaient plus venir sur notre site. Donc, ils ont pris beaucoup de personnes en extérieur, et quand on a pu rouvrir notre établissement, ils avaient trouvé d'autres manières de travailler ». Conséquence directe, les médecins se déplacent beaucoup moins qu'auparavant au sein de l'EHPAD, et les résidents très âgés ou malades n'ont pas toujours la possibilité d'aller consulter à l'extérieur de la structure.

Le médecin coordonnateur de la structure ne peut pas à lui seul gérer les renouvellements de prescriptions, les rendez-vous d'urgence, et chapeauter l'équipe soignante. D'autant que la maison de retraite a une capacité d'accueil de 110 résidents. Le groupe teste donc, depuis septembre 2025, la téléconsultation médicale, des rendez-vous pris deux demi-journées par semaine, et organisés au sein de la structure. Une pièce est dédiée aux rendez-vous, où les résidents sont systématiquement accompagnés d'un infirmier. « On préfèrerait avoir des médecins, c'est sûr, mais ça nous dépanne, on a au moins un médecin en face de nous, qui peut nous accompagner, nous aider », dit Eva Reval.

Le dispositif en phase de “test” est en ce moment déployé dans trois autres EHPAD du groupe Emeis, dont celui de Soubise, aussi en Charente-Maritime. L'objectif est d'avoir 55 maisons de retraites équipées d'ici à 2026. La téléconsultation est rendue possible par le groupe Medaviz, qui propose des solutions de télémédecine.

France Bleu du 12.11.2025 : https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/mieux-se-soigner-dans-les-deux-ch...

Résistance aux antibiotiques : la France mise sur les phages, véritables tueurs de bactéries
Mercredi, 17/12/2025 - 19:20

C'est la prochaine grande épidémie : la résistance aux antibiotiques provoque déjà plus d'un million de décès par an, selon l'OMS. L'Organisation mondiale de la santé mène, depuis mardi 18 novembre, une campagne de sensibilisation contre ce fléau (jusqu'au 24 novembre). Il existe une solution : des virus capables d'infecter les bactéries : les bactériophages, ou phages. Ces tueurs de bactéries se trouvent partout, aussi bien dans les sols, que dans l'eau. Il suffit de les choisir, puis de les isoler.

À l'hôpital de la Croix-Rousse, sur les hauteurs de Lyon, un bâtiment est assigné à la récolte des échantillons d'eaux usées, qui contiennent ces petits virus. Cindy Guérin, chargée d'étude au laboratoire des phages thérapeutiques, montre comment se procurer des phages. « Arrivées au labo, ces eaux usées vont être filtrées pour éliminer les gros débris – que vous pouvez voir dans ce flacon », détaille-t-elle. « Nous allons ensuite réaliser des mises en contact avec des souches bactériennes pour aller pêcher les phages actifs ».

Cette scientifique cherche alors à repérer les “bons” phages, en les mettant en contact avec la bactérie du malade, et en observant ceux qui la détruisent le mieux. Ces minuscules virus, bien plus petits que la bactérie, ressemblent à des araignées, avec une sorte de colonne vertébrale, particulièrement haute. « Le phage vient s'accrocher à la surface de la bactérie », explique le Professeur Fabrice Pirot, pharmacien de l'équipe, « ensuite, il a la capacité d'injecter son matériel génétique dans la bactérie. Il va détourner la machinerie de la bactérie à son profit. Ce processus ne prend que quelques heures. Une fois qu'ils ont tué toutes les bactéries, les phages sont naturellement éliminés par l'organisme ».

Ce traitement à base de phages a déjà permis de guérir des patients, uniquement au cas par cas, car le médicament n'est pas encore approuvé. Mais une centaine de malades, qui ne répondaient plus aux antibiotiques, ont pu être traités à Lyon. La plupart avaient des infections résistantes, à cause d'une prothèse de genou ou d'un pacemaker. Pour eux, il n'y avait plus aucun espoir. Ils ont pu être soignés grâce à l'équipe du Professeur Frédéric Laurent, le microbiologiste, qui pilote ce projet de fabrication de phages. « On récupère la souche qui infecte le patient », décrit-il, « on va tester les phages pour voir s'ils sont actifs. Une fois que nous avons choisi ceux qui sont les plus intéressants, le pharmacien de l'hôpital va assembler deux ou trois phages dans une seringue, juste avant l'opération. Puis le chirurgien en charge du patient va s'occuper de l'injecter localement, par exemple, dans les infections ostéo-articulaires, ou alors par voie générale ». Ce traitement à base de phages a permis à certains de ces patients de conserver leur jambe et de marcher à nouveau. Ce traitement semble révolutionnaire, pourtant ces bactériophages ont été découverts il y a 100 ans, par un biologiste français. À l'époque, les phages ont été délaissés au profit des antibiotiques, jugés plus efficaces. Aujourd'hui, avec l'antibiorésistance, ils sont de nouveau mis en avant.

À Lyon, ces chercheurs ont sélectionné des phages efficaces contre les bactéries qui posent le plus de problèmes, comme la bactérie Escherichia coli et les staphylocoques dorés. Le médicament est mis en flacon dans le laboratoire ultra-sécurisé d'un autre hôpital, Édouard Herriot.

L'équipe du Professeur Frédéric Laurent vise une production industrielle, avec des aides de l'État pour créer un établissement français du phage, qui fournira toute la France, et même l'Europe. D'après le microbiologiste, il y a urgence. « C'est maintenant qu'il faut les développer parce que, déjà, on a de vrais problèmes de traitements pour des patients », dit-il. La prochaine étape est un essai clinique sur l'homme, pour valider l'efficacité de ces phages, considérés par l'OMS comme l'une des alternatives les plus prometteuses pour remplacer les antibiotiques.

France Info du 20.11.2025 : https://www.franceinfo.fr/replay-radio/le-choix-franceinfo/pour-contrer-la-resis...

Une nouvelle classe de molécule contre les bactéries résistantes
Mercredi, 17/12/2025 - 19:18

Des scientifiques, de Chimie Paris Tech (PSL) et de l’Institut Pasteur (Université Paris Cité), publient dans le Journal of the American Chemical Society une découverte qui ouvre de nouvelles perspectives contre les infections bactériennes et la résistance antimicrobienne. La résistance aux antimicrobiens survient lorsque les bactéries ou les virus évoluent au cours du temps et les médicaments existants ne sont plus efficaces. Marcel Hollenstein, responsable de l’unité de Chimie bioorganique des acides nucléiques à l’Institut Pasteur, Gilles Gasser de l'Institut de Chimie pour les Sciences de la Vie et de la Santé (Chimie ParisTech-PSL), et Mélanie Hamon, responsable de l’unité de Chromatine et Infection à l’Institut Pasteur ont collaboré sur ce projet.

Ensemble, ils ont réussi à modifier des aptamères (courts brins d'ADN capables de se lier à des cibles) avec des modifications chimiques appelées « complexes de ruthénium polypyridyle ». Ces acides nucléiques modifiés ciblent sélectivement la bactérie Streptococcus pneumoniae pour la détruire. Trouver un traitement efficace contre ce microbe, responsable du pneumocoque, est essentiel car il devient – comme beaucoup d’autres bactéries – résistants aux antibiotiques, et il a par ailleurs été démontré que le pneumocoque peut affecter durablement nos cellules. Cette souche est donc particulièrement problématique en médecine.

Les complexes de ruthénium sont un type de molécule qui contient un atome métallique, ici le ruthénium. Ces complexes métalliques (avec de l’or, du fer, du cuivre, ou du ruthénium...) ont déjà montré une activité contre des cellules cancéreuses in vitro depuis quelques années. Cette nouvelle recherche transpose le principe aux infections bactériennes. Les complexes de ruthénium agissent comme photosensibilisateurs : une fois activés par la lumière, ils permettent d'éradiquer les bactéries. Cette photothérapie (ou thérapie photodynamique) est une méthode déjà utilisée contre les cancers et repose sur l'utilisation d'une molécule inoffensive qui est transformée en une molécule cytotoxique après excitation lumineuse.

« Nous avons développé des oligonucléotides thérapeutiques (des aptamères) qui donnent de la spécificité au traitement et qui démontrent que cette approche pourrait être employée pour combattre la résistance aux antimicrobiens », explique Marcel Hollenstein. Les scientifiques ont en effet préparé des nucléotides équipés de divers complexes de ruthénium, puis démontré que certaines enzymes (ADN polymérases) pouvaient synthétiser des oligonucléotides contenant ces complexes. Via une expérience spécifique, dénommée SELEX, un aptamère a montré une forte affinité élevée pour Streptococcus pneumoniae. Ces résultats, fruit de sept ans de recherche, démontrent la possibilité d'utiliser des nucléotides modifiés avec de grandes molécules pour créer des aptamères puissants contre des cibles bactériennes entières. Une voie prometteuse pour combattre la résistance antimicrobienne.

Institut Pasteur : https://www.pasteur.fr/fr/journal-recherche/actualites/nouvelle-classe-molecule-...

Le jeûne pourrait renforcer l'efficacité des traitements contre certains cancers du sein
Mercredi, 17/12/2025 - 07:55

La majorité des cancers du sein sont induits par l'activation du récepteur des œstrogènes α (ERα), et l'hormonothérapie constitue le traitement de référence pour ces patientes. Cependant, ces cancers peuvent malheureusement récidiver après des années de suppression hormonale. Cette étude, réalisée par des chercheurs néerlandais et italiens et publiée dans la prestigieuse revue Nature, montre de manière convaincante que le jeûne intermittent améliore l'efficacité de l'hormonothérapie standard et retarde l'apparition de résistances médicamenteuses acquises, bien que les mécanismes sous-jacents restent mal compris.

Cette découverte majeure pourrait transformer les stratégies thérapeutiques du cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs (RH+). Elle révèle que le jeûne potentialise significativement l'efficacité de l'hormonothérapie par l'activation de la voie de signalisation du récepteur des glucocorticoïdes (GR). Cette découverte met en lumière une interaction inédite, mais encore mal comprise, entre la régulation métabolique et le traitement du cancer, et suggère que les agonistes des glucocorticoïdes pourraient mimer efficacement les effets antitumoraux bénéfiques du jeûne, ouvrant ainsi des perspectives prometteuses pour des interventions cliniques.

Nature : https://www.nature.com/articles/d41586-025-03809-8

Apprendre à voir après être né aveugle
Mardi, 16/12/2025 - 17:53

En Belgique, plusieurs dizaines de bébés naissent chaque année avec une cécité précoce due à une cataracte congénitale bilatérale dense, nécessitant une opération chirurgicale pour leur rendre la vue. Cette période de quelques mois sans vision peut laisser une empreinte durable sur la façon dont le cerveau traite les détails visuels, mais étonnamment peu sur la reconnaissance des visages, des objets ou des mots. C’est la principale découverte d’une étude internationale menée par des neuroscientifiques de l’UCLouvain, en collaboration avec l’Université de Gand, la KU Leuven et l’Université McMaster (Canada), publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications.

À l’aide d’imagerie cérébrale, les chercheurs ont comparé des adultes opérés d’une cataracte congénitale lorsqu’ils étaient bébé à des personnes nées voyantes. Les résultats sont frappants : chez les personnes nées avec une cataracte, la zone du cerveau qui analyse les petits détails visuels (contours, contrastes…) garde une altération durable de cette cécité précoce. En revanche, les régions plus complexes du cerveau visuel, responsables de la reconnaissance des visages, des objets et des mots, fonctionnent presque normalement. Ces résultats « biologiques » ont été validés par des modèles informatiques impliquant des réseaux de neurones artificiels. Cette distinction entre les zones altérées et les zones préservées du cerveau ouvre la voie à de nouveaux traitements. Les cliniciens pourraient, à l’avenir, proposer des thérapies visuelles mieux adaptées à chaque patient.

« Le cerveau des bébés est bien plus adaptable qu’on ne le pensait », explique Olivier Collignon, Professeur à l’Institut de recherche en neurosciences de l’UCLouvain. « Même si la vue manque au tout début de la vie, le cerveau peut s’adapter et apprendre à reconnaître le monde qui l’entoure même sur base d’informations dégradées ». Ces résultats bousculent également l’idée d’une seule "période critique" pour le développement visuel. Certaines zones du cerveau sont plus vulnérables à un manque de vision précoce, tandis que d’autres conservent une étonnante capacité de récupération. « Le cerveau est à la fois fragile et résilient », ajoute Olivier Collignon. « Les expériences précoces comptent, mais elles ne décident pas de tout ».

UCL : https://www.uclouvain.be/fr/presse/news/apprendre-a-voir-apres-etre-nee-aveugle

La combinaison de deux médicaments pourrait freiner le vieillissement et prolonger la vie
Mardi, 16/12/2025 - 17:51

Une étude menée par l’Université de Californie à Berkeley révèle qu’une combinaison de deux traitements existants a permis à des souris mâles âgées et fragiles de vivre 73 % plus longtemps que leurs congénères. Les scientifiques ont misé sur une double approche. D’un côté, l’ocytocine (OT), une hormone naturelle liée à la reproduction et à la sociabilité, mais aussi à la régénération musculaire et à la réparation des tissus. De l’autre, un inhibiteur d’Alk5 (A5i), qui bloque la voie de signalisation TGF-bêta, connue pour s’emballer avec l’âge et favoriser l’inflammation chronique.

Administré à des souris âgées de 25 mois (l’équivalent d’environ 75 ans pour l'humain), ce cocktail a non seulement prolongé leur vie, mais aussi amélioré leur forme physique, leur mémoire et leur taux de protéines sanguines. « Le traitement de souris mâles âgées et fragiles avec OT+A5i a entraîné une prolongation remarquable de la vie de 73 % à partir de ce moment-là, et une augmentation de 14 % de la durée de vie médiane globale », décrivent les chercheurs dans leur publication.

Ces résultats suggèrent que cibler simultanément plusieurs mécanismes du vieillissement pourrait être plus efficace qu’un traitement unique. Cependant, aucun effet bénéfique n’a été observé chez les femelles, un constat déjà rencontré dans d’autres recherches sur la longévité. Les auteurs avancent l’hypothèse que les différences hormonales et métaboliques entre sexes pourraient jouer un rôle clé.

Cette étude s’ajoute à une série de travaux récents explorant la possibilité de ralentir le vieillissement biologique. En avril 2025, une publication dans Nature Aging montrait déjà la possibilité de restaurer certaines fonctions cellulaires pour retarder le déclin lié à l’âge. L’intérêt de la combinaison OT+A5i tient aussi au fait que les deux molécules sont déjà connues et testées chez l’humain : l’ocytocine est utilisée en obstétrique, tandis que les inhibiteurs d’Alk5 font l’objet d’essais cliniques contre le cancer. Cette familiarité pourrait accélérer les recherches sur leur sécurité et leurs effets secondaires dans un contexte anti-âge. Si l’idée d’un traitement prolongeant la vie fait rêver, les chercheurs rappellent que le vieillissement est un équilibre complexe : corriger une fonction peut en perturber une autre. Les prochaines étapes viseront donc à comprendre pourquoi les femelles n’ont pas réagi au traitement et à vérifier si ces effets peuvent, un jour, être reproduits chez l’humain.

Aging : https://www.aging-us.com/article/206304/text

Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus sauve plus d’un million de vies dans les pays à faible revenu
Mardi, 16/12/2025 - 17:49

Plus d’un million de décès dus au cancer du col de l’utérus ont été évités et quelque 86 millions de filles sont désormais protégées contre la principale cause de cancer du col de l’utérus, grâce à un effort concerté – déployé au cours des trois dernières années – de Gavi, l’Alliance du Vaccin, et de pays à faible revenu. Cet accomplissement, annoncé à l’occasion de la première Journée mondiale pour l’élimination du cancer du col de l’utérus, s’inscrit dans la foulée d’une relance majeure du programme de vaccination contre le VPH de Gavi, qui a débuté en 2023.

« Toutes les deux minutes, une femme meurt du cancer du col de l’utérus, une maladie aussi dévastatrice qu’elle est évitable », a déclaré la Docteure Sania Nishtar, Directrice exécutive de Gavi, l’Alliance du Vaccin. « En 2023, Gavi a lancé, en partenariat avec des pays du monde entier, une ambitieuse campagne visant à protéger 86 millions de filles contre la première cause de cancer du col de l’utérus et à prévenir plus d’un million de décès. Grâce à l’extraordinaire engagement des pays, des partenaires, de la société civile et des communautés, nous avons atteint cet objectif plus tôt que prévu. Cet effort de collaboration catalyse des avancées importantes à l’échelle mondiale vers l’élimination de l’une des maladies les plus meurtrières pour les femmes ».

Le cancer du col de l’utérus frappe le plus durement les pays à faible revenu, où les services de dépistage et l’accès équitable au traitement sont souvent lacunaires. Par conséquent, 90 % des 350 000 décès dus au cancer du col de l’utérus enregistrés en 2022 sont survenus dans ces pays. Pourtant, il existe un vaccin sûr et efficace. Le vaccin anti-VPH, qui procure une protection très efficace contre le virus du papillome humain, principale cause du cancer du col de l’utérus, permet d’éviter 17,4 décès pour 1 000 enfants vaccinés.

Lorsque Gavi a lancé son programme de vaccination contre le VPH en 2014, l’accès au vaccin était limité et inéquitable en raison de l’insuffisance de l’approvisionnement en vaccins, d’un manque de données sur les méthodes d’administration efficaces et d’une méconnaissance de l’importance de la vaccination contre le VPH. En Afrique, l’une des régions les plus durement touchées par le cancer du col de l’utérus et là où se trouvent de nombreux pays soutenus par Gavi, le taux de couverture vaccinale était de 4 %. Au cours des huit années suivantes, Gavi a travaillé avec les pays, les partenaires et les fabricants pour surmonter les difficultés. À la fin de 2022, plus de 13 millions de filles avaient été protégées par des programmes de vaccination contre le VPH soutenus par Gavi, mais la couverture était encore loin d’être optimale : la couverture mondiale s’élevait à seulement 14 % des filles éligibles, et à 15 % en Afrique.

En 2023, Gavi a annoncé son intention de relancer son programme de vaccination contre le VPH, avec un objectif ambitieux de protéger 86 millions de filles avant la fin de 2025. Grâce à trois années d’efforts soutenus et coordonnés par Gavi – et rendus possibles par un engagement sans précédent des gouvernements nationaux, de la société civile et des partenaires dans les pays éligibles au soutien de Gavi – cet objectif a été atteint plus tôt que prévu. Selon les estimations, ces efforts ont évité 1,4 million de décès dus au cancer du col de l’utérus. Au terme de l’introduction du vaccin dans plus de 50 pays avec le soutien de Gavi d’ici la fin 2025, le vaccin sera disponible dans des pays qui enregistrent collectivement 89 % des cas de cancer du col de l’utérus dans le monde. À la fin de 2024, la couverture vaccinale en Afrique avait atteint 44 %, dépassant les taux de couverture en Europe (38 % à la fin de 2024). La couverture vaccinale contre le VPH dans l’ensemble des pays soutenus par Gavi a également augmenté régulièrement pour atteindre 25 % à la fin de 2024, contre 8 % en 2022.

En plus de sauver des vies, l’investissement dans les vaccins contre le VPH génère des retombées économiques mesurables et contribue à bâtir des communautés plus fortes et résilientes. La prévention de la morbidité et de la mortalité liées au cancer du col de l’utérus a généré des retombées économiques chiffrées à plus de 2,3 milliards de dollars US entre 2014 et 2024 dans l’ensemble des pays soutenus par Gavi.

Gavi : https://www.gavi.org/fr/actualites/media-room/vaccin-contre-cancer-col-uterus-sa...

Cancer de la peau : une immunothérapie plus légère pourrait donner de meilleurs résultats
Mardi, 16/12/2025 - 17:41

Des chercheurs du réputé Karolinska Institutet de Stockholm ont montré, sur près de 400 patients atteints de mélanome malin inopérable, qu'une dose plus faible d’ipilimumab associée au nivolumab a donné de meilleures réponses tumorales, une survie triplée et moins de toxicité. Depuis 2016, le standard dans l’immunothérapie du mélanome avancé repose sur la combinaison nivolumab 1 mg/kg + ipilimumab 3 mg/kg, souvent notée NIVO1+IPI3. Ce duo d’inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (anti‑PD‑1 pour le nivolumab, anti‑CTLA‑4 pour l’ipilimumab) a démontré une survie à long terme inédite, mais aussi un taux élevé d’événements indésirables graves et d’arrêts prématurés de traitement. L’ipilimumab, à la fois plus toxique et plus coûteux, concentre l’essentiel de cette toxicité.

En Suède, les oncologues ont commencé à tester l’inverse : nivolumab 3 mg/kg + ipilimumab 1 mg/kg (NIVO3+IPI1). Ce schéma "dose inversée" avait déjà montré une meilleure tolérance dans l’essai CheckMate 511, sans différence nette d’efficacité à court terme. « En Suède, nous avons une plus grande liberté dans le choix des doses pour les patients, tandis que dans de nombreux autres pays, les politiques de remboursement les limitent par rapport aux doses approuvées par les autorités sanitaires », a expliqué Hildur Helgadottir, dernière auteure de l'étude et chercheuse au Département d'oncologie-pathologie de l'Institut Karolinska.

La nouvelle étude observationnelle a compilé les données de 399 personnes atteintes de mélanome malin avancé non résécable, traitées en conditions réelles. Parmi elles, 190 ont reçu le schéma traditionnel NIVO1+IPI3 et 209 la dose inversée NIVO3+IPI1. Le taux de réponse objective a atteint 48,8 % avec la faible dose d’ipilimumab, contre 36,9 % avec la dose standard. La survie sans progression médiane est passée de 2,7–3 mois à 8,9–9 mois, et la survie globale de 14–14,5 mois à 42–42,4 mois, soit un gain de près de trois ans !

Les effets secondaires graves liés à l’immunité ont aussi reculé : 31 % de patients touchés avec NIVO3+IPI1, contre 51,1 % avec le schéma classique. Plus de malades ont pu recevoir les quatre cycles prévus de combinaison et un entretien prolongé par nivolumab. « Les nouvelles immunothérapies sont très précieuses et efficaces, mais elles peuvent aussi entraîner des effets secondaires graves, parfois mortels ou chroniques. Nos résultats suggèrent que cette dose plus faible pourrait permettre à un plus grand nombre de patients de poursuivre le traitement plus longtemps, ce qui contribuerait probablement à l'amélioration des résultats et à l'allongement de la survie » ont conclu les auteurs.

KI : https://news.ki.se/lower-doses-of-immunotherapy-for-skin-cancer-give-better-resu...

Maladie de Parkinson : un traitement révolutionnaire change déjà la vie de certains patients
Lundi, 15/12/2025 - 19:37

Deux essais cliniques récents montrent que des cellules souches transplantées directement dans le cerveau peuvent survivre, produire de la dopamine et réduire significativement les symptômes moteurs. Ces résultats représentent une percée majeure après des décennies de recherche et ouvrent la voie à de nouveaux traitements pour cette maladie neurodégénérative qui affecte la qualité de vie de millions de patients dans le monde.

La maladie de Parkinson, deuxième affection neurodégénérative la plus répandue dans le mode après Alzheimer, se caractérise par la destruction progressive des neurones dopaminergiques dans la substance noire du cerveau. Cette dégénérescence entraîne les symptômes caractéristiques : tremblements, rigidité musculaire, troubles de la marche et déficits cognitifs. Les approches thérapeutiques actuelles visent principalement à compenser le déficit en dopamine, sans en revanche pouvoir enrayer la progression de la maladie. C'est là que la thérapie cellulaire intervient de façon révolutionnaire, en cherchant à remplacer directement les neurones endommagés.

Selon les projections de GlobalData, le nombre de patients parkinsoniens dans sept grandes puissances économiques (États-Unis, Allemagne, Italie, Espagne, Japon, Royaume-Uni et France) atteindra 3,15 millions en 2033, contre 2,16 millions en 2023. Cette augmentation souligne l'urgence de développer des traitements innovants. La première étude, menée par BlueRock Therapeutics (filiale de Bayer), a impliqué douze patients nord-américains. Les chercheurs, dont les travaux ont été publiés dans Nature, ont utilisé des cellules souches embryonnaires transformées en progéniteurs neuronaux pour les transplanter précisément dans le mésencéphale.

La Docteure Viviane Tabar, présidente du département de neurochirurgie au Memorial Sloan Kettering Cancer Center et cofondatrice de BlueRock, explique : « L'objectif est de positionner ces cellules précisément là où elles peuvent établir des connexions fonctionnelles avec d'autres neurones ». Les résultats sont remarquables : amélioration des symptômes moteurs de 50 % après 18 mois ; production effective de dopamine confirmée par imagerie TEP ; amélioration significative du sommeil et de la mobilité quotidienne ; gain de jusqu'à 20 points sur l'échelle UPDRS pour les patients ayant reçu la dose maximale.

Parallèlement, une seconde étude menée à Kyoto a utilisé une approche différente mais tout aussi prometteuse : sept patients ont reçu des injections de cellules souches pluripotentes induites (CSPi) dérivées de leurs propres cellules. Cette méthode, publiée dans Nature, présente l'avantage de contourner les obstacles éthiques liés à l'utilisation de tissus fœtaux, technique étudiée dès les années 1980.

Ces avancées sont l'aboutissement de plus de vingt-cinq années de recherches intensives. L'équipe du Docteur Lorenz Studer, co-auteur de l'étude américaine et directeur du Centre de biologie des cellules souches au Memorial Sloan Kettering Institute, a consacré une décennie entière à identifier la méthode optimale de production des neurones dopaminergiques. L'une des approches thérapeutiques a déjà reçu l'autorisation de la FDA pour entamer une phase 3 d'essais cliniques, dernière étape avant une éventuelle commercialisation. Si les chercheurs restent prudents, l'enthousiasme est palpable face à cette thérapie qui pourrait transformer radicalement le traitement de Parkinson. Cette double avancée représente bien plus qu'un simple traitement supplémentaire. Elle inaugure potentiellement une nouvelle ère de médecine régénérative appliquée aux maladies neurodégénératives. La thérapie cellulaire révolutionnaire pour Parkinson ouvre ainsi un nouveau chapitre d'espoir pour des millions de patients à travers le monde, transformant une maladie jusqu'ici irréversible en condition potentiellement traitable.

Nature : https://www.nature.com/articles/s41586-025-08845-y

             https://www.nature.com/articles/s41586-025-08700-0

Le virus oncolytique armé BT-001 montre une activité antitumorale durable chez des patients atteints de tumeurs avancées en échec thérapeutique
Lundi, 15/12/2025 - 19:35

Transgene, une société de biotechnologie qui conçoit et développe des immunothérapies contre le cancer reposant sur des vecteurs viraux, et BioInvent, société de biotechnologie dédiée à la découverte et au développement d’anticorps immunomodulateurs innovants contre le cancer, ont présenté conjointement un poster au congrès annuel 2025 de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO). Les résultats cliniques mis à jour de BT-001 montrent une activité antitumorale prometteuse chez les patients atteints de tumeurs avancées en échec thérapeutique.

Les données montrent que l’injection intratumorale (IT) de BT-001 en combinaison avec la thérapie anti-PD-1 KEYTRUDA  (pembrolizumab) par voie intraveineuse, a été bien tolérée et a montré une activité antitumorale prometteuse locale, à distance (abscopale) et durable, observée au niveau de lésions injectées et non injectées. Les analyses translationnelles ont révélé que la combinaison de BT-001 avec pembrolizumab augmente les concentrations de chimiokines attirant les lymphocytes T dans le sang et induit une infiltration de lymphocytes T CD8+ activés et de macrophages dans la tumeur. Une réduction significative de la tumeur (≥ 30 % du plus grand diamètre) a été observée pour 5 des 16 lésions injectées (3 patients atteints de mélanome et 1 patient atteint de sarcome). Quatre patients ont présenté une réduction de lésions non injectées.

Des réponses partielles (RP) durables ont été observées chez un patient atteint d’un mélanome résistant aux anti-PD(L)-1 ainsi que chez une patiente lourdement prétraitée, atteinte d’un léiomyosarcome PDL-1 négatif. Ces régressions tumorales médiées par le système immunitaire sont cohérentes avec le mécanisme d’action selon lequel BT-001, en combinaison avec pembrolizumab*, transforme les tumeurs « froides » en tumeurs immunologiquement actives. L’ensemble de ces données soutient la poursuite du développement de BT-001 dans de nombreuses tumeurs solides afin d’améliorer les réponses aux immunothérapies anticancéreuses.

Le professeur Céleste Lebbé, dermatologue et vénéréologue, cheffe du service de dermatologie de l’hôpital Saint-Louis à Paris, commente : « De nombreux patients atteints de cancer ne répondent pas aux traitements existants, ce qui souligne le besoin urgent de nouvelles approches. BT-001 représente une nouvelle classe prometteuse d’immunothérapie, capable d’induire une réponse immunitaire locale puissante grâce à l’expression du GM-CSF et d’un anticorps anti-CTLA-4. Ces données cliniques fournissent une preuve de concept convaincante, soulignant la pertinence de ce virus oncolytique pour transformer les tumeurs froides en tumeurs immunologiquement actives. Qu’il soit administré seul ou en combinaison avec pembrolizumab, BT-001 offre la possibilité d’élargir les options thérapeutiques avec un profil de sécurité favorable dans de nombreux types de tumeurs ».

My Pharma : https://www.mypharma-editions.com/le-virus-oncolytique-arme-bt-001-developpe-par...

Bloquer l’alimentation cellulaire en fer pour mieux combattre le mélanome
Lundi, 15/12/2025 - 19:33

Cette équipe de biologistes et d’oncologues du Vlaams Instituut voor Biotechnologie (VIB, Louvain) apporte de précieuses connaissances sur la plasticité du mélanome et met en lumière le rôle crucial du métabolisme du fer dans ce mécanisme par lequel les cellules du mélanome s’adaptent et alternent entre deux états prolifératifs et invasifs majeurs. Ces travaux désignent ainsi de nouvelles cibles prometteuses pour le traitement de ce cancer.

Le mélanome, l’un des cancers de la peau les plus agressifs, présente une remarquable capacité à modifier son phénotype, ce qui lui permet d’échapper aux traitements et de métastaser. Alors que la plupart des recherches se concentrent sur les mutations génétiques, cette nouvelle recherche décrypte le mécanisme qui régit la distribution du fer dans les cellules cancéreuses. La recherche révèle notamment que des altérations du métabolisme du fer sont au cœur de la plasticité cellulaire du mélanome, c’est-à-dire de la capacité d’adaptation et de survie des cellules cancéreuses, et donc constituent un facteur clé de la progression tumorale et de la résistance au traitement.

Pour s’adapter à leur environnement, les cellules de mélanome alternent de manière réversible entre 2 états principaux : l’état mélanocytaire (MEL), généralement plus sensible aux traitements actuels, l’état mésenchymateux (MES), aux caractéristiques plus invasives et responsable de la résistance aux traitements ainsi que des récidives. L’étude révèle que les cellules MES présentent un transport du fer perturbé entre les mitochondries et les lysosomes – organites essentiels au stockage et à l’utilisation du fer cellulaire – et identifie un mécanisme moléculaire conservé au cours de l’évolution pour le transport du fer entre ces organites. Cette perturbation du transport du fer résulte de la régulation négative d’une enzyme appelée BDH2, qui produit une molécule captant le fer et le transportant vers les mitochondries, tout comme les bactéries l’utilisent pour importer du fer nécessaire à leur survie et à leur croissance ; la réduction de BDH2 permet l’accumulation du fer dans les lysosomes et le maintien du phénotype invasif ; ce processus expose cependant les cellules MES à une mort cellulaire induite par le fer, appelée ferroptose ; restaurer des niveaux normaux de BDH2 dans les cellules MES rétablit le métabolisme du fer, réactive l’activité mitochondriale et réduit la sensibilité à la ferroptose.

Cette recherche révèle ainsi un mécanisme de régulation métabolique jusqu’alors méconnu qui pilote la commutation phénotypique du mélanome et associe le transfert de fer des organites à la capacité du mélanome à subir une ferroptose, une forme de mort cellulaire susceptible de cibler les cellules cancéreuses tolérantes aux médicaments. « Cibler l’homéostasie du fer et les mécanismes qui maintiennent la communication entre les organites pourrait donc constituer une stratégie innovante pour prévenir la progression tumorale et surmonter la résistance ». Avec de probables applications dans le traitement d’autres cancers présentant une plasticité métabolique similaire.

Nature : https://www.nature.com/articles/s42255-025-01352-4

À 76 ans, il a retrouvé l’ouïe grâce à une opération inédite au CHU de Saint-Étienne
Lundi, 15/12/2025 - 19:29

C’est une première mondiale avec des résultats plus qu’encourageants pour les patients souffrant de pertes d’audition sévère à profonde. Le professeur Alexandre Karkas, chef du service ORL du CHU de Saint-Etienne, avec à ses côtés des équipes du bloc, a procédé à une intervention extrêmement délicate : la première implantation cochléaire robot-assistée au monde, guidée par navigation scanner peropératoire.

Un patient âgé de 76 ans, présentant une surdité profonde bilatérale, a été le premier à en bénéficier. « Sa surdité avait évolué progressivement, surtout cette dernière décennie, à tel point que ses appareils auditifs étaient devenus insuffisants », explique le chirurgien. Cette opération historique a duré trois heures, avec un temps opératoire prolongé d’une heure en raison de l’installation du matériel (robot-navigation) et de la recherche de l’axe optimal d’insertion des électrodes. Une insertion entièrement automatisée sous contrôle scannographique en temps réel, à une vitesse très lente (0,1 mm/s), assurant une pose précise et sécurisée à un endroit déterminé de la cochlée (oreille interne), tout en préservant les structures internes de l’oreille. Avec ces électrodes, le nerf auditif du patient est ainsi stimulé directement. Autrement dit, « on “court-circuite” l’oreille interne », vulgarise le professeur Alexandre Karkas.

Quelques essais avaient déjà été réalisés, par le passé, au CHU de Brest et au CHU La Pitié-Salpêtrière à Paris, mais seulement avec le bras passif du robot (ancienne génération, semi-automatisée). « Le couplage de l’inserteur actif au capteur du système de navigation a eu lieu pour la première fois au CHU de Saint-Étienne », se félicite le chef du service ORL. Six autres patients ont déjà été opérés avec succès et trois autres sont prévus avant la fin de l’année. Sans cette technique innovante issue de plusieurs années de recherche, rendue possible grâce à un partenariat étroit entre les équipes médicales de l’hôpital et les ingénieurs de la société française Collin, ces patients auraient été traités par une implantation cochléaire classique. Le chirurgien serait alors intervenu avec une insertion manuelle des électrodes dans la cochlée, ou par une insertion robot assistée, mais sans navigation peropératoire. Cinq mois après l’opération, le septuagénaire bénéficie toujours de séances de réglage d’implant et de rééducation orthophonique, afin d’améliorer l’intelligibilité vocale.

Le Progrès du 12.11.2025 : https://www.leprogres.fr/sante/2025/11/12/chu-a-76-ans-il-a-retrouve-l-ouie-grac...

L’UE met en lumière un pancréas bioartificiel
Lundi, 15/12/2025 - 19:27

Après cinq années de recherche financées par l’UE à hauteur de 7 millions d’euros, le projet VANGUARD, coordonné par l’UNIGE, a développé un pancréas bioartificiel qui rétablit une glycémie normale dans des modèles précliniques. Quatre innovations issues de ce projet ont été distinguées par le Radar de l’innovation de la Commission européenne, comme présentant un fort potentiel de création de marché. Une distinction obtenue par seulement 14 % environ des innovations financées par l’UE. Dirigé par Ekaterine Berishvili, professeure au Département de chirurgie et au Centre du diabète de la Faculté de médecine de l’UNIGE, ainsi que responsable du Laboratoire d’isolement et de transplantation cellulaire au Service de transplantation des HUG, le consortium VANGUARD a réuni l’Université Lyon 1 Claude Bernard (France), la Ludwig-Maximilians-Universität München (Allemagne), l’Ospedale San Raffaele (Italie), l’Università del Piemonte Orientale (Italie) et l’Erasmus Universitair Medisch Centrum Rotterdam (Pays-Bas), combinant ainsi des compétences en biologie cellulaire, immunologie, édition génétique, biomatériaux, transplantation et éthique. Il s’est donné pour mission de créer une thérapie fonctionnelle et évolutive utilisant des sources cellulaires renouvelables et une approche basée sur les biomatériaux qui explore également la xénotransplantation – la transplantation de cellules, de tissus ou d’organes provenant d’une autre espèce – afin de pallier la pénurie de donneurs et donneuses.

Dans le cadre de ses travaux, VANGUARD a développé plusieurs  innovations majeures : d'abord, Amniogel – un hydrogel conçu par l’UNIGE qui protège les cellules transplantées et favorise la vascularisation. Ensuite, des organoïdes d’îlots porcins pré-vascularisés – normalisent la glycémie avec la moitié de la dose cellulaire nécessaire aux greffes d’îlots libres, contribuant ainsi à pallier la pénurie de donneurs humains. Autre innovation, un pancréas bioartificiel porcin – restaure la normoglycémie chez des souris diabétiques avec des doses cellulaires réduites. Enfin, un pancréas bioartificiel humain – une structure sous-cutanée pré-vascularisée capable d’inverser le diabète dans des études précliniques.

Le Radar de l’innovation a classé ces avancées comme étant « prêtes pour le marché » ou « prêtes pour les affaires ». Leur inscription sur la plate-forme dédiée de l’UE accroît leur visibilité auprès des partenaires et investisseurs, tout en offrant un accès à des services de soutien tels que le Horizon Results Booster. « La science progresse et les bases sont posées ; il s’agit désormais de tracer la voie vers les patientes et les patients — sans perdre de temps. En combinant un biomatériau protecteur avec des amas cellulaires pré-vascularisés, nous avons démontré que des thérapies indépendantes des donneurs et donneuses et protégées contre le système immunitaire sont à portée de main. Je suis reconnaissante envers notre équipe exceptionnelle et nos partenaires. L’équipe est plus que jamais concentrée sur la suite », explique la Professeure Berishvili.

Le projet a également produit des ressources pour soutenir une mise en oeuvre éthique et responsable: des supports de formation, un site web destiné aux patientes et patients, des recommandations réglementaires pour les essais précoces et une note de politique publique plaidant pour une harmonisation des réglementations encadrant les produits innovants à base de gènes, cellules ou tissus (réglementation européenne ATMP) ainsi qu’un accès équitable aux futures thérapies.

UNIGE : https://www.unige.ch/medias/2025/lue-met-en-lumiere-le-projet-de-pancreas-bioart...

Les jumeaux numériques bouleversent la cardiologie
Lundi, 15/12/2025 - 19:25

Grâce à une reconstitution digitale du cœur, les Docteurs Mazen Elfarra, chirurgien cardiaque au CHRU de Nancy, et Michael Angioi, cardiologue interventionnel à la clinique Louis-Pasteur de Nancy, ont pu opérer une nonagénaire dont le pronostic vital était engagé. Alors qu’une intervention lui était contre-indiquée, la simulation numérique a permis de la sauver. Une valve aortique par voie transcathéter (TAVI) lui a été implantée avec succès. C’est une première en France et au CHRU de Nancy dans la pratique courante de remplacement de la valve aortique en percutanée (TAVI).

A Toulouse, le CHU Rangueil vient d'adopter la technologie inHEART, un jumeau numérique 3D du cœur destiné à guider les interventions les plus complexes et basé sur l’intelligence artificielle. Le CHU de Toulouse franchit un cap dans la prise en charge des troubles du rythme cardiaque. Déjà utilisée à l’international, cette innovation est désormais déployée pour la première fois dans un CHU français. Elle permet aux cardiologues d’exploiter les images scanner ou IRM des patients pour obtenir une cartographie précise et instantanée du cœur, directement intégrée aux systèmes d’intervention.

Lors d’interventions telles que les tachycardies ventriculaires, cardioneuroablations ou radioablations, la localisation du substrat (la zone du cœur à l'origine d'une trouble du rythme cardiaque) à traiter reste un défi majeur. Sans imagerie spécialisée, cette étape est longue et complexe... Mais grâce au jumeau numérique d’inHEART, les équipes disposent désormais d’une visualisation détaillée et exploitable en temps réel. Présentée comme un "Google Maps du cœur", la solution permet aux cardiologues de naviguer dans l’anatomie du patient et de cibler précisément les zones d’intérêt.

Selon les chiffres présentés par le CHU de Toulouse, les bénéfices sont immédiats : procédures réduites de cinq à deux heures, amélioration du taux de réussite de 60 % à 75 %, diminution des complications et perspectives de prévention grâce à l’identification précoce d’anomalies. « Nous sommes fiers d’être le premier CHU français à avoir contractualisé avec inHEART. Pour nos équipes, c’est une vraie plus-value lors de nos interventions. Nous disposons d’une vision complète et immédiate de l’anatomie du patient, ce qui rend le ciblage des zones à traiter beaucoup plus objectif. Cela nous fait gagner un temps précieux en évitant la reconstruction manuelle des cartes anatomiques, et nous permet d’aborder chaque procédure avec une précision renforcée ». Un témoignage qui illustre l’intérêt d’un outil déjà utilisé pour plus de 10.000 patients dans le monde, alors que les troubles du rythme constituent la première cause d’AVC et de mort subite.

Ce déploiement s’inscrit dans le cadre de START’hu, le plan stratégique du CHU de Toulouse dédié à l’assistance robotique et aux technologies interventionnelles. Doté de 4,2 millions d’euros, il a déjà permis de financer quatre projets, dont inHEART et le robot Epione pour le traitement des tumeurs abdominales et pulmonaires. L’objectif : moderniser en profondeur les pratiques médico-chirurgicales grâce à l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, les jumeaux numériques ou encore l’impression 3D. Ces outils doivent transformer toutes les étapes du parcours de soins, de la préparation au suivi post-opératoire.

Ce projet n’a pu voir le jour que grâce à la confiance et à l’opiniâtreté du professeur Maury, ainsi qu’à l’engagement des équipes du CHU de Toulouse. Il appelle également à une harmonisation des pratiques entre les différents CHU, afin que « les patients français puissent bénéficier au plus vite des innovations développées par de nombreuses start-up tricolores engagées ».

L’Opinion : https://lopinion.com/articles/sante/31456_google-maps-coeur-chu-toulouse-premier...

^ Haut
VOTRE INSCRIPTION
Vous recevez cette lettre car vous êtes inscrits à la newsletter RTFLash. Les articles que vous recevez correspondent aux centres d'intérêts spécifiés dans votre compte.
Désinscription Cliquez sur ce lien pour vous désinscrire.
Mon compte pour créer ou accéder à votre compte et modifier vos centres d'intérêts.
PLUS D'INFOS
Suivez-nous sur Twitter
Rejoignez-nous sur Facebook
 http://www.rtflash.fr
back-to-top