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La neurostimulation aussi efficace chez l’enfant que chez l'adulte
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Un tiers des patients épileptiques ne répondent pas aux médicaments, et cela est également vrai pour les enfants. De nombreuses équipes travaillent sur des alternatives thérapeutiques aux médicaments antiépileptiques standards. Parmi ces alternatives, la thérapie par neurostimulation commence à être documentée comme efficace. Cependant, de nombreux adultes restent réticents et le traitement lui-même, sans doute en raison de sa relative nouveauté, n’est pas sans défis techniques et cliniques. Cette étude de neuroscientifiques de l’Université Rutgers (New Jersey) suggère, dans la revue Neurosurgery, que la thérapie pourrait aussi réduire les crises chez les enfants atteints d’épilepsie réfractaire aux traitements standards.
Il existe plusieurs techniques de neuromodulation approuvées par la Food and Drug Administration (FDA) dans le traitement de l’épilepsie, la stimulation du nerf vagal (SNV) et la neurostimulation réactive (NSR). Ces 2 formes de neurostimulation utilisent des stimulateurs implantables qui transmettent des impulsions électriques au cerveau ou au nerf vague (situé dans le cou). Utiliser ces thérapies de neuromodulation en pratique clinique constitue déjà un petit défi car il s’agit de bien sélectionner les patients candidats, de former les neurochirurgiens à la technique, en particulier pour implanter le dispositif en toute sécurité et prévoir la programmation ou le dépannage du dispositif… De plus, les dispositifs de neuromodulation doivent être ajustés plusieurs fois après l'implantation, un processus appelé titrage, afin de déterminer la stimulation la plus efficace pour chaque patient. Ces défis déjà importants dans le traitement de patients adultes, sont d’autant plus critiques lorsqu’il s’agit d’enfants dont le cerveau est toujours en développement.
Ces neuroscientifiques parviennent ici, par neurostimulation réactive, à réduire les crises chez des enfants âgés de 3 ans. Ils concluent à une nouvelle option thérapeutique prometteuse de l’épilepsie pharmaco-résistante chez l’Enfant. C’est probablement la première étude à évaluer la neurostimulation réactive (NSR) chez le petit enfant. La thérapie est pratiquée à l’aide d’un appareil similaire à un stimulateur cardiaque qui délivre une stimulation directement au cerveau lorsque cela est nécessaire, pour prévenir les crises. Des micro-implants dans le cerveau surveillent les ondes cérébrales, détectent l’arrivée des crises et notamment l'activité électrique inhabituelle pouvant les déclencher et délivrent, le cas échéant, de petites impulsions de stimulation pour aider les ondes cérébrales à revenir à la normale.
Cette thérapie est de plus en plus utilisée dans les centres pédiatriques pour contrôler les crises d’épilepsie, mais les chercheurs de la Rutgers ont essayé de savoir à partir de quel âge la NRS pouvait être appliquée aux enfants, sachant que cette technique implique le retrait d'une partie du crâne pour implanter le dispositif, et qu'il faut prendre en compte le développement variable du crâne chez les jeunes patients. Les enfants connaissent une croissance rapide du crâne au cours des 2 premières années de vie et atteignent environ 90 % du volume du crâne adulte vers l'âge de 8 ans. Cette étude a testé la NRS chez 2 patients de moins de 7 ans dont un enfant de 3 ans, sans doute le plus jeune patient documenté ayant subi une NRS.
L’étude a été menée auprès de 35 enfants et jeunes adultes au total, âgés de 3 à 25 ans, atteints d'épilepsie résistante aux médicaments qui, tous, ont été traités par NRS. Les chercheurs constatent que 84 % des jeunes participants bénéficient alors d’une réduction significative des crises invalidantes, 18 % ont même connu une réduction de plus de 90 % des crises.
S’il reste encore de grands obstacles à lever, chez les patients et leurs familles, mais aussi sur les plans technique, médical et clinique, ces résultats suggèrent un réel intérêt de neurostimulation réactive pour traiter l'épilepsie pharmacorésistante chez des patients pédiatriques soigneusement sélectionnés.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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