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NEC prend la tête de la course à l'informatique quantique
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Une étape supplémentaire vient d'être franchie sur le long chemin qui nous sépare encore du mythique ordinateur quantique. Un article publié le 20 février dans la revue scientifique britannique Nature annonce que les chercheurs de Nec ont pour la première fois réussi à créer un "état d'enchevêtrement quantique entre deux qubits solides". La formulation peut paraître quelque peu absconse, mais il s'agit là d'une percée remarquable. Le qubit est l'élément de base de l'ordinateur quantique, l'équivalent du bit de l'informatique « classique » qui peut prendre l'une ou l'autre des deux valeurs 0 ou 1. A cette différence considérable près : le qubit peut prendre simultanément une « superposition » des deux valeurs 0 et 1, affectées de probabilités différentes. D'où les possibilités, pour l'instant encore théoriques, de calculs hypermassivement parallèles. Pour prendre l'exemple simplifié de la factorisation des grands nombres, à la base des principaux algorithmes de cryptographie actuels, tandis que l'ordinateur classique doit essayer tous les diviseurs les uns après les autres, l'ordinateur quantique les testera... tous en même temps ! Mais reste à construire cet ordinateur quantique. Et pour cela, deux conditions. La première, bien sûr, est de créer ces fameux qubits. La seconde est de savoir établir entre eux les caractéristiques quantiques qui feront toute l'efficacité de leur fonctionnement. Et en tout premier lieu, le fameux enchevêtrement quantique. Un état prévu par la théorie, mais tellement étonnant que le grand Einstein lui-même n'y croyait pas : deux particules enchevêtrées, sans aucune liaison entre elles, gardent quoi qu'il arrive des propriétés identiques, modifiées simultanément chez l'une et chez l'autre quelle que soit la distance qui les séparent... Jusqu'ici, c'est IBM qui tenait la corde avec les recherches menées à Almaden par l'équipe d'Isaac Chuang : premier ordinateur quantique à 2 qubits en 1998, à 3 qubits en 1999, à 5 en août 2000 et 7 fin 2001. Et ce dernier fit preuve de son efficacité puisqu'il réussit la décomposition de 15 en 5 fois 3. Une belle performance, hélas ternie par un handicap de taille. Les qubits sont obtenus dans une solution liquide, de surcroît ne pouvant fonctionner à la température ambiante. Bref, un joli dispositif expérimental mais qu'il est bien difficile d'envisager adapté à une production industrielle. Et c'est ici que prend toute sa valeur la première réalisée par l'équipe de Jaw-Shen Tsai, du Nec Fundamental Research Laboratory, et le laboratoire de cohérence quantique macroscopique de l'institut public japonais de recherche physique et chimique, le Riken. Car cette fois, il s'agissait de l'enchevêtrement de deux qubits solides. Un dispositif beaucoup plus adapté à la réalisation de circuits complexes nécessaires à la fabrication d'un véritable ordinateur quantique. Chez Nec, si l'on reconnaît que ce n'est pas pour les prochaines années - peut-être en 2020 ?-, on se fixe déjà les prochaines échéances :"Dans les douze mois qui viennent, nous visons à développer une porte quantique universelle, le véritable élément de base de l'ordinateur quantique". La course aux super ordinateurs du XXIe siècle est vraiment lancée.
Monde informatique :
http://www.weblmi.com/news_store/2003_03_03_NEC_prend_la_tete_de_95/News_view
Nature :
http://www.nature.com/cgi-taf/DynaPage.taf?file=/nature/journal/v402/n6760/abs/402390a0_fs.html
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