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Ne lie pas qui veut
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Depuis quelques semaines, le petit monde de la presse en ligne française est en pleine effervescence. Certains membres du Groupement des éditeurs de services en ligne (GESTE) - "Le Monde", "Les échos", "La Tribune", "Libération" ou encore "ZDNet France" - ont publié une charte de l'édition électronique et ont dénoncé les méthodes de Net2One, start-up spécialisée dans la fourniture d'informations à la carte. Cette dernière reprenait les titres et les chapeaux de leurs articles et proposait de rediriger les usagers vers les sites des publications en question et bien d'autres. Chez les signataires de la charte, on parle de pillage. De son côté, Jérémie Berrebi, le patron de Net2One, se défend en affirmant qu'il contribue à la promoon des titres cités puisqu'il renvoie vers les sources originales. Alors, service ou pillage ?La réponse n'est pas aisée, mais on constate que l'hyperlien devient un enjeu extraordinaire dont cette "affaire" française n'est qu'un nouvel épisode. Si Net2One se contentait de renvoyer vers la page d'accueil des sites dont il reprend les informations, la jeune entreprise n'aurait sans doute suscité aucune réaction de la part des membres du GESTE, mais elle ne revendiquerait pas non plus les 100 000 abonnés à son service qui lui permettent de séduire les investisseurs. L'argent est une nouvelle fois au coeur du débat et risque de compromettre à terme l'un des fondements de la Toile, l'hyperlien. Aux Etats-Unis, l'affaire Ticketmaster.com contre Tickets.com en est l'illustration. La première société, qui vend des billets notamment pour des spectacles, accuse la seconde de faire des liens vers ses pages intérieures sans faire passer les utilisateurs par la page d'accueil, utilisant ainsi ses exclusivités pour faire la promotion de son site. Le 27 mars dernier, un verdict a été rendu, aussi peu clair que l'affaire elle-même, mais il marque une évolution à l'égard de l'hyperlien dans la mesure où il ouvre la porte à la mise en place d'instruments légaux interdisant l'hyperlien vers les pages intérieures d'un site. Une autre affaire relative aux hyperliens agite les Américains, celle qui oppose les industriels du cinéma réunis au sein de la Motion Picture Association of America (MPAA) au magazine "2600", le trimestriel des hackers. La MPAA a traîné la publication devant les tribunaux afin de l'empêcher d'utiliser son site pour faire des liens vers des pages proposant de télécharger le DeCSS, un programme qui décode les DVD et permet de les visionner sous Linux. Si cela n'a pas grand-chose à voir avec les deux cas précédents, il n'empêche que l'hyperlien est encore mis en cause. Il convient donc d'observer attentivement les développements à venir car on peut se demander si l'hyperlien ne risque pas à terme de devenir hors la loi.
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