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Les nanotechnologies s'imposent contre le crime
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Imaginez une scène de crime : la victime est retrouvée dans une mare de sang et à côté d'elle il y a une feuille de papier sur laquelle a été écrit un message confus avec des phrases qui se chevauchent et semblent avoir été écrites par plus d' une seule main.
Aujourd'hui, l'analyse d'une telle scène de crime complexe nécessite encore plusieurs jours de travail, voire plusieurs semaines. Il faut détecter les nombreuses empreintes présentes, collecter et analyser les échantillons de sang et de fluides biologiques, recueillir les traces d'ADN et analyser les substances chimiques présentes dans l'encre du message retrouvé sur place.
Mais dans un futur proche, comme l'explique Ian Turner, professeur de médecine légale à l'Université de Berby, "les enquêteurs pourront, en utilisant quasiment le même matériel qu'aujourd'hui, analyser en quelques minutes une scène de crime complexe en recourant aux outils existants de microfluidique, de nanotechnologie et d'informatique.
Les applications les plus avancées dans ce domaine concernent les empreintes digitales. En remplaçant les matériaux utilisés à l’heure actuelle pour révéler les empreintes digitales (tels que le noir de carbone ou la poudre de paillettes d'aluminium) par des nanoparticules permettant de gagner plusieurs ordres de grandeur en sensibilité, il deviendra possible d'identifier des empreintes digitales très anciennes ou très altérées, comme celles laissées sur les surfaces adhésives ou texturées.
Mais les nanotechnologies permettront d'aller encore plus loin et de révéler certaines informations cruciales, mais aujourd'hui inaccessibles, présentes dans les empreintes digitales identifiées. Par exemple, il deviendra possible d'identifier certains métabolites spécifiques contenus dans la sueur révélant la consommation de produits stupéfiants.
Un autre outil va faire son entrée dans les technologies criminelles : le microscope à force atomique (AFM). Dans le cas de la scène de crime fictive que nous avons évoquée, ce puissant microscope capable de mesurer les forces exercées contre sa pointe très fine et les atomes de la surface à explorer pourrait permettre de déterminer dans quel ordre chronologique ont été écrites les différentes lignes. Ce même microscope pourrait également permettre d'évaluer avec une grande précision lors d'un crime en analysant les échantillons de sang recueilli sur place.
Récemment, une nouvelle nanotechnologie a été mise au point et permet, en utilisant un révélateur constitué de nanoparticules d'or, l'analyse spectrographique par laser des échantillons d'urine et la détection de certaines substances et notamment des benzodiazépines, des molécules parfois utilisées par les violeurs pour endormir leurs victimes.
Il existe également depuis quelques mois un autre procédé utilisant un microfluidique et permettant d'identifier l'ADN d'un individu en 25 minutes (au lieu de plusieurs jours actuellement) en mesurant 13 régions particulières du génome.
Enfin, l'utilisation massive des nanotechnologies en criminologie et en médecine médico-légale devrait permettre de connaître très rapidement, et avec un haut niveau de fiabilité, les caractéristiques phénotypiques des propriétaires des ADN recueillies et analysées et notamment la taille, l'origine géographique ou encore la couleur des yeux, de la peau ou des cheveux.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Nanomatériaux
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