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Des nanoparticules d’or contre le cancer

Une équipe de chercheurs américains, de l’Université d’Urbana-Champaign (Illinois), travaille sur une nouvelle thérapie visant à détruire sélectivement les cellules cancéreuses, à l’aide de nanoparticules d’or vectorisées. Sous forme nanométrique, c’est-à-dire du milliardième de mètre, l’or a des propriétés remarquables. Cela fait d’ailleurs plusieurs années que ces molécules capables d’aller au coeur des cellules tumorales sont à l’étude, dans le cadre de stratégies anticancéreuses. À l’instar de la photothermie, une technique consistant à injecter des nanoparticules d’or dans la circulation sanguine des patients, et testée plusieurs fois aux États-Unis sur des souris en 2017.

Mais la méthode mise au point par les chercheurs américains est innovante : il s’agit cette fois-ci de faire pousser les nanoparticules d’or directement à l’intérieur des cellules cancéreuses. Pour faire entrer les substances à l’intérieur des tumeurs, l’équipe eu recours au polyéthylène glycol comme vecteur de livraison de l’or ionique, des sels d’or dissous dans un liquide. Lorsqu’il est introduit dans la tumeur, l’environnement cellulaire acide convertit l’or de sa forme ionique en nanoparticules d’or.

« Nous avons développé un système unique dans lequel les nanoparticules d’or sont réduites par les biomolécules cellulaires et celles-ci sont capables de conserver leur fonctionnalité, y compris la capacité de guider l’amas restant vers le noyau », s’est félicité le professeur de génie chimique, biochimique et environnemental à l’UMBC (University of Maryland, Baltimore County) Dipanjan Pan, qui a participé à l’étude.

Principal avantage de cette méthode ? Sa vitesse d’action. D’après les chercheurs, la transformation des sels en nanoparticules d’or est de 30 minutes, alors que les autres traitements reposant sur l’or durent plus de 24 heures, d’après les auteurs de l’étude. Et pour cause, seule une faible concentration d’or dans les cellules cancéreuses suffit pour que le procédé soit efficace, contrairement aux autres méthodes de laboratoire conventionnelles.

Lors de l’expérimentation sur des souris, les chercheurs sont allés plus loin. Ils ont fait pousser des nanoparticules d’or à l’intérieur des cellules cancéreuses des animaux vivants, avant de les éclairer avec des lasers. Sous l’action de la lumière, les particules d’or chauffent et cuisent la tumeur, détruisant les cellules cancéreuses à proximité.

Les essais sont jugés encourageants par le professeur Dipanjan Pan : « Cette expérimentation a montré que la formation intracellulaire et la migration nucléaire de nanoparticules d’or constituaient une approche très prometteuse pour l’application de l’administration de médicaments ». S’il qualifie l’étude de “pas important vers un but ultime”, il reconnaît néanmoins que le traitement est encore loin de voir le jour : « avant les phases des essais cliniques, il faudra évaluer les effets à long terme des nanoparticules sur la santé humaine », conclut-il.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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