Vivant
Nanomédecine : des nanoparticules pour le traitement du cancer
- Tweeter
-
-
0 avis :
Une équipe interdisciplinaire de chercheurs du Brigham and Women's Hospital (BWH) et du département Health Sciences and Technology de Harvard et du MIT dans le Massachusetts menée par Sudipta Basu, ont mis en évidence un nouveau moyen pour le traitement du cancer en ciblant directement les cellules malades. Le problème principal des traitements actuels contre le cancer est la dose des agents qu'il faut administrer (par intraveineuse ou oralement) car ils ne ciblent pas seulement les cellules malades mais tuent aussi les cellules en bonne santé. La stratégie des chercheurs est ici de couper la voie au développement des cellules cancéreuses, tout en leur administrant les agents cytotoxiques, c'est-à-dire les agents qui tuent ces cellules malades.
L'équipe a conçu des nanoparticules à partir d'un polymère biodégradable et biocompatible approuvé par la Food and Drug Administration américaine. Ces nanoparticules sont chimiquement modifiées pour cibler et inhiber la voie de signalisation des mitogen activated protein kinases (MAPK). L'activation de ces voies de signalisation est notamment responsable de la modulation de la transcription de gènes spécifiques, impliqués dans le contrôle de processus cellulaires comme la prolifération, la différenciation, l'apoptose ou les réactions inflammatoires.
Cette modulation est l'aboutissement de cascades d'évènements complexes, dont le dérèglement est impliqué dans l'émergence de nombreux cancers. En inhibant ces voies, la prolifération des cellules cancéreuses est empêchée. Les cellules cancéreuses ciblées par les nanoparticules sont ainsi prédisposées aux effets cytotoxiques des agents de chimiothérapie. L'équipe de chercheurs a aussi modifié le polymère pour augmenter la charge de médicaments portée par les nanoparticules d'un facteur 20. Cibler les cellules cancéreuses seules et en les prédisposant à recevoir les agents chimiothérapiques grâce à ces nouvelles nanoparticules permettra d'utiliser des concentrations de médicaments bien plus faibles, et les patients souffriront de beaucoup moins d'effets secondaires.
Les résultats obtenus en laboratoire semblent très prometteurs. La combinaison des nanoparticules et du médicament Cisplatine, utilisé dans le traitement de nombreux cancers comme les cancers des testicules, de l'ovaire, de la sphère ORL, de l'oesophage, du col de l'utérus, de la vessie et les cancers de la peau, a prouvé son efficacité à empêcher le développement in vitro de cellules cancéreuses de la peau et du foie et même provoqué leur mort.
Les chercheurs ont aussi appliqué la même combinaison sur des souris présentant des mélanomes : le développement de la tumeur a cessé et l'agent thérapeutique a ainsi gagné en efficacité. Dans le groupe de souris traitées avec les nanoparticules et le Cisplatine, la moitié ont vu leurs tumeurs régresser, contre aucune dans l'autre groupe traité avec le Cisplatine seul.
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
La capacité fonctionnelle des personnes âgées s'est améliorée depuis 30 ans
Selon une étude finlandaise réalisée à partir de données collectées entre 1989 et 1990 (concernant 500 personnes nées entre 1910 et 1914) et de données collectées de 2017 à 2018 (concernant 726 ...
Épilepsie : Un nouvel outil pour guider la chirurgie
Un court-circuit, un orage électrique : voilà ce qui se passe dans le cerveau d’une personne touchée par une crise d’épilepsie. Cette intense activité neuronale, qui affecte à tout âge près de 1 % ...
Des micro-LED implantées dans le corps pourraient bouleverser la lutte contre le cancer
La photothérapie, ou utilisation de flux lumineux de certaines longueurs d'ondes pour combattre le cancer, est connue et utilisée depuis des décennies. Mais ce type de traitement est contraint par ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 157
- Publié dans : Médecine
- Partager :