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Le mystère se lève sur les "cellules sentinelles" de notre système immunitaire

Le système immunitaire, véritable " garde du corps " de l'organisme, intervient face à toute agression. Il est en effet capable de distinguer les cellules exprimant des molécules " étrangères ", les antigènes. L'activation des lymphocytes T cytotoxiques* permet alors d'éliminer ces cellules pour protéger l'organisme. Dans les tumeurs par exemple, les lymphocytes T cytotoxiques vont tuer de manière spécifique les cellules cancéreuses, en reconnaissant les molécules HLA* associées à des fragments d'antigènes tumoraux. Cependant, toutes seules, les cellules tumorales ne suffisent pas à déclencher la réponse immunitaire. Pour initier cette réponse, il faut l'intervention d'un autre type cellulaire, les cellules dendritiques dérivées de la moelle osseuse et présentes dans tous les tissus. Ces cellules se révèlent de véritables " sentinelles " veillant à la défense de l'organisme. Premières à intervenir dans la réaction immunitaire, elles sont extrêmement efficaces pour déclencher l'activation des lymphocytes T. On sait que, pour mettre en route la " machine " immunitaire, les cellules dendritiques doivent présenter les antigènes des cellules tumorales sous forme " fragmentée " aux lymphocytes T. Pour ce faire, leur premier travail est de " manger " les antigènes. Les chercheurs de l'Institut Curie viennent de montrer qu'ensuite, grâce à la mise en oeuvre d'une voie originale et unique de transport intracellulaire, les antigènes " avalés " sont transférés vers le cytosol* des cellules dendritiques pour y être décomposés. Puis, ils sont associés aux molécules HLA de ces cellules " présentatrices ". Ainsi, le complexe moléculaire formé (fragments d'antigènes-HLA) peut être reconnu par les lymphocytes T et la réponse immunitaire peut alors s'enclencher. C'est ce phénomène de " cross priming " ou de " cross présentation ", resté longtemps mal compris, qui vient enfin d'être élucidé. Ces travaux permettent donc de mieux comprendre les mécanismes intracellulaires qui, en cas de cancer, aboutissent à la présentation des antigènes et donc à l'initiation d'une réponse immunitaire. A terme, la compréhension moléculaire de cette étape devrait permettre de la manipuler et ainsi de moduler la réponse immunitaire, en la renforçant ou en l'atténuant. Ceci pourrait à terme aboutir à des applications cliniques, notamment en immunothérapie anti-tumorale.

Alphagalileo/7/10/99 : http://www.alphagalileo.org/?accept_language=fr

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