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Le mystère de l'Antarctique commence à être levé
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L'un des paradoxes de l'Antarctique serait-il en passe d'être résolu ? Deux chercheurs de l'institut de technologie de Géorgie (États-Unis) apportent une explication à un phénomène jusqu'alors mal compris : l'augmentation, ces dernières années, de la glace de mer entourant l'Antarctique, alors même que cette région est confrontée à une augmentation des températures (Pnas, 18 août 2010). Une situation d'autant plus étonnante qu'au pôle Nord les glaces, soumises à des contraintes de température identiques, diminuent. De quoi, du coup, alimenter largement les propos des climatosceptiques soucieux de contrecarrer par tous les moyens la thèse du réchauffement climatique.
Selon Jiping Liu et Judith Curry, la hausse des températures, notamment dans les moyennes latitudes, a pour conséquence une plus grande évaporation, elle-même à l'origine de précipitations plus importantes dans les hautes latitudes. La neige plus abondante a un double effet : plus légère que l'eau salée, elle empêche d'un côté les eaux plus chaudes des profondeurs de remonter et de faire fondre la glace. En surface, cette neige réverbère les rayons du soleil (phénomène dit «de l'albédo»), ce qui évite également le réchauffement et donc la fonte. « Ce travail est très intéressant, estime Jean Jouzel, du laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CEA-CNRS), dans la mesure où il lève un coin du voile sur cette région du globe.»
Mais cette protection apparente de la glace par le réchauffement ne devrait pas durer, mettent en garde les deux chercheurs. Sur la base des modèles climatiques prévoyant une poursuite de la hausse des températures consécutive à l'augmentation attendue au XXIe siècle des émissions de gaz à effet de serre, les précipitations sous forme de neige pourraient bien se transformer en pluie. Faute de réverbération du soleil, les couches supérieures de l'océan se réchaufferont, préviennent les chercheurs. «Nous devrions assister au cours du siècle à un basculement dans l'Antarctique. L'extension de la glace de mer devrait commencer à décroître», explique Judith Curry. À quelle échéance ? « On ne sait pas répondre exactement », poursuit son collègue Jiping Liu, mais, si l'on se fie aux modèles, «le déclin pourrait être très rapide à partir de 2060», ajoute-t-il.
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- Publié dans : Géologie & Géophysique
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