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La Myosine-II, un moteur cellulaire sculpteur d'organe
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Au cours du développement d'un embryon, la formation des organes dépend en partie du réarrangement des cellules qui passent du stade monocouche à une structure en trois dimensions. C'est particulièrement vrai pour l'épithélium qui forme des organes comme l'intestin ou certaines parties du rein et du coeur. Ce processus nécessite que les cellules fortement adhérentes les unes aux autres remodèlent leurs contacts pour permettre une réorganisation dans l'espace. C'est à ce phénomène universel, appelé intercalation, que se sont intéressés Thomas Lecuit et ses collaborateurs. En utilisant une protéine fluorescente constitutive des jonctions entre cellules, ils ont pu observer l'évolution de ces jonctions lors de la réorganisation des contacts cellulaires, sur l'embryon de la drosophile (mouche du vinaigre). Ils montrent que le mouvement des cellules n'est pas un évènement simple de migration individuelle des cellules dans la couche cellulaire pré-existante, mais qu'il nécessite un réarrangement global de l'ensemble des contacts cellulaires par un processus très organisé dans l'espace et le temps, et déterminé génétiquement. « On peut comparer cet évènement aux mouvements des personnes dans une foule, le nombre de personnes ne varie pas mais c'est leur arrangement et les contacts entre individus qui évoluent, non de manière aléatoire mais suivant une direction donnée », commente Thomas Lecuit. Les chercheurs ont identifié l'un des acteurs indispensable à la transformation irréversible de la géométrie (ré-arrangement) des contacts entre cellules. Il s'agit de la Myosine-II. Cette protéine est un moteur moléculaire qui contrôle la structure et la dynamique du squelette cellulaire, en particulier des filaments d'actine présents au niveau des jonctions cellulaires. Elle s'accumule au niveau de certains contacts cellulaires où elle agit comme une force de contraction locale qui « dissout » ces contacts en contrôlant les molécules d'adhésion cellulaire. Ainsi, l'intercalation des cellules n'est pas due à une tension extérieure qui tirerait les cellules dans deux directions opposées mais à une force locale de « dissolution » de l'adhésion intercellulaire. Ce processus montre comment une information spatiale locale au niveau moléculaire se traduit en changement global de forme d'un tissu. Il est d'une grande importance pour comprendre le développement de l'embryon. Il devrait aussi permettre de comprendre comment cet équilibre « stabilité/dynamique » des contacts cellulaires est perturbé dans les phases initiales de cancers des épithélium (carcinomes). CNRS : http://www2.cnrs.fr/presse/communique/490.htm
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