Homme
- Anthropologie et Sciences de l'Homme
- Anthropologie & Paléontologie
La mutation génétique qui a fait de nos ancêtres de redoutables chasseurs…
- Tweeter
-
-
0 avis :
Il y a environ deux millions d’années en Afrique, les forêts denses ont laissé place aux grandes plaines puis à la savane. Impossible dès lors de sauter d’arbre en arbre. Pour chasser, il a donc fallu s’aventurer au sol. Peu à peu, certains primates ont commencé à se relever, pour voir au-dessus des herbes et repérer leurs proies et l'arrivée d'éventuels prédateurs.
Nos ancêtres développèrent alors de longues jambes élancées, de grands pieds, de puissants muscles fessiers et un système expansif de glandes sudoripares permettant de dissiper la chaleur africaine beaucoup plus efficacement que les autres mammifères. Mais sur ce terrain découvert, l'homme a dû apprendre à courir longtemps après ses proies, pour les fatiguer.
Selon une récente étude, c’est justement à cette époque qu’une mutation dans un seul gène – appelé CMAH – s’est répandue. Le biologiste Ajit Varki, de l’Université de Californie à San Diego, a passé plusieurs années à étudier des souris génétiquement modifiées pour les amener à présenter la même inactivation du gène CMAH que les humains.
À la base, ses travaux portaient sur l’effet de cette inactivation sur le diabète, le cancer et la dystrophie musculaire. Mais ce chercheur a également pu montrer chez la souris que le fait d'inactiver le gène CMAH permettait d'augmenter de manière significative l'endurance de ces animaux.
Les muscles des souris qui présentaient l’inactivation du gène – en particulier ceux des membres postérieurs – utilisaient en effet l’oxygène plus efficacement. Ils étaient ainsi plus résistants à la fatigue. Plus précisément, les souris porteuses de la mutation couraient 12 % plus vite, et sur une distance 20 % supérieure par rapport à leurs congénères.
Ainsi, de tels changements ont contribué à l’émergence de la capacité humaine à parcourir de longues distances. Nos ancêtres pouvaient également chasser sous la chaleur du jour, tandis que les proies et d’autres carnivores devaient se reposer à l’ombre : un avantage compétitif décisif qui a été sélectionné par la Nature et a permis à l'homme d'imposer sa domination aux autres espèces.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Anthropologie & Paléontologie
- Partager :