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Munich vise une consommation d’énergie propre à 100 % d’ici à 2020

Depuis que l’engagement d’arrêter toutes les centrales nucléaires en Allemagne d’ici à 2022 a été signé, de nombreux projets innovants liés aux énergies alternatives commencent à porter leurs fruits. L’une des dernières prises de position a été celle du maire de Munich, Christian Ude, qui s’est donné comme objectif de voir sa ville entièrement alimentée par l’énergie verte d’ici à 2020.

Le grand pari pour atteindre cet objectif ambitieux est l’énergie éolienne, considérée comme la moins coûteuse de toutes les productions d’énergies alternatives. Le Land de Bavière, dont Munich est la capitale, est connu pour avoir le plus grand potentiel d’accueil des parcs éoliens on-shore d’Allemagne.
«La Bavière possède le plus grand potentiel d’accueil pour les éoliennes de tout le pays. Néanmoins ce marché vient à peine de naître dans la région», affirme Christian Ude.

En effet, d’autres régions d’Allemagne possèdent un nombre d’éoliennes bien supérieur à la Bavière qui n’en détient que 486. Par exemple, le Land de Basse-Saxe compte 5.501 turbines à vent. Le Land de Brandebourg en dénombre 3.053, tandis qu’à l’heure actuelle Munich ne dispose que d’une seule turbine en construction.

Le plan de construction a été fixé à 200 éoliennes approximativement, et pourrait fournir 1 milliard de kWh d’ici à 2020. Chaque turbine fournira environ 5 millions de kWh et chacune pourra combler les besoins en électricité d’environ 2.000 foyers. Munich est une ville qui compte 1,3 million d’habitants dont chaque ménage représente en moyenne 3,5 personnes. Ainsi avec 200 turbines, cela suffirait selon les calculs à couvrir les besoins énergétiques de toute la ville. Outre l’énergie éolienne, d’autres sources d’énergies alternatives pourront être utilisées dans le cahier des charges de l’énergie verte, comme l’énergie solaire, la biomasse, le biogaz, etc.

Les éoliennes ne peuvent pas être intégrées directement dans la ville de Munich car cela perturberait la qualité de vie des habitants avec un niveau sonore élevé et des perturbations produites par la rotation des turbines, sans parler de l’apparence visuelle d’une ville où il y aurait des turbines rotatives en grand nombre. C’est pour cette raison que le plan de construction ne concerne que les communes et villages périphériques. Jusqu’à présent, 40 collectivités ont manifesté leur intérêt pour ce projet, en acceptant d’accueillir des parcs de production constitués d’au maximum trois éoliennes.

Le coût de construction d’une éolienne avoisine les 5 millions d’euros. Il apparaît donc que le projet de construction de 200 éoliennes représenterait un investissement de 1 milliard d’euros. À l’heure actuelle, les collectivités sont prêtes à couvrir 50 % des frais de construction mais elles veulent en contrepartie toucher 50 % des bénéfices. Les frais restants seront couverts soit par le gouvernement soit par des sociétés privées. Le plus grand promoteur à ce jour est la SWM Bayernwind, une filiale de Stadtwerke München GmbH, premier producteur d’énergie en Bavière.

Certains partis ne soutiennent pas ce projet, car il dessert la nature, défigure les paysages, génère du bruit et des perturbations. Le fait est reconnu : quiconque vit à proximité d’une éolienne en activité peut sentir une agaçante vibration du sol, un léger tremblement de terre. D’autre part, les turbines représentent un danger pour les oiseaux qu’elles frappent de leurs ailerons.

L’argument en faveur de cette énergie est qu’une turbine produisant 5 millions de kWh par an peut fournir 2.000 ménages en électricité et, ce faisant, remplacer 1,9 tonne de charbon, permettant d’éviter l’émission d’environs 5.000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Enfin, c’est une énergie fiable, et des catastrophes à grande échelle, telles que Fukushima, pourront être évitées.

La Grande Epoque

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