La multiplication des canicules en France confirme le réchauffement climatique
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Selon Météo France, le seuil de moins en moins symbolique des 40ºC n’avait été dépassé qu’une fois dans les années 1960 et une fois dans les années 1970. Dans les deux décennies suivantes, cette température encore rare est devenue plus fréquente. Et dans un monde qui subit les effets de plus en plus visibles du réchauffement climatique, le XXIe siècle a vu les choses s’accélérer.
Depuis 2008, au moins une station de mesure dépasse les 40ºC chaque année (sauf en 2014). Et les étés 2019 et 2020 ont vu un véritable festival de 40ºC, avec une extension vers le nord du pays. Les scientifiques prévoyaient bien une hausse des extrêmes largement plus rapide que l’augmentation moyenne de la température. Mais ces épisodes aussi intenses deux années de suite sont-ils le signe d’une accélération spectaculaire du réchauffement en France ? A priori non, répondent les experts, qui notent que deux années ne sont pas représentatives.
Les modélisations prévoient bien un dépassement du seuil quasiment tous les ans mais seulement « vers le milieu du siècle et plutôt dans le Midi », indique Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre et Simon Laplace de recherche en sciences de l’environnement. Alors 40ºC dépassés comme ça sur deux années de suite, « ça peut paraitre un peu étonnant, mais c’est probablement un hasard », poursuit-il.
Ces pics s’insèrent en outre dans un ensemble qui montre sans conteste l’impact du réchauffement de la planète sur la météo estivale de l’Hexagone. En témoigne le seuil des 35ºC. « Selon les données de Météo-France sur ses 30 stations de référence, depuis 2015, le nombre de fois où 35ºC a été franchi chaque été est supérieur à 100, alors que ça n’arrivait qu’en moyenne 13 fois par été dans les années 1960 », souligne Christophe Cassou.
50ºC à la fin du siècle ? C’est un indicateur « plus éclairant que 40ºC parce qu’il y a plus de recul statistique » et il « montre que les étés chauds sont récurrents depuis 5 ans », insiste le scientifique qui participe à l’élaboration du prochain rapport des experts climat de l’ONU (Giec). Au-dessus ou non de 40ºC, les vagues de chaleur sont aussi « une menace pour certains écosystèmes, et pour l’agriculture, les canicules étant généralement couplées avec des événements de sécheresse », explique Christophe Cassou, sans oublier les risques accrus d’incendies.
Étant donné les projections des modèles climatiques, la répétition des 40ºC que l’on observe encore cet été risque de n’être qu’un avant-goût des décennies à venir. « Dans les scénarios les plus intensifs en terme de réchauffement, vers la fin du siècle en France, on pourra aisément dépasser 45ºC ou 50ºC. Et certaines simulations vont jusqu’à 55ºC », indique Robert Vautard. « Il faut moduler le message, tout ça n’est pas écrit », tempère Christophe Cassou. « Ça deviendra la norme si on ne réduit pas immédiatement et de manière tenace les gaz à effet de serre », prévient-il.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Climat
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