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La mortalité par cancer diminue en France
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Le combat contre le cancer porte ses fruits. À force de lutte contre le tabac et l'alcool, de dépistage et de diagnostic précoce, d'innovations thérapeutiques, la mortalité par cancer régresse dans notre pays. C'est ce qui ressort d'un rapport de l'Institut national du cancer intitulé «Dynamique d'évolution des taux de mortalité des principaux cancers en France», que Le Figaro a pu se procurer en exclusivité.
Selon ce document, la baisse globale de la mortalité par cancer en vingt ans serait de 22 % pour les hommes et de 14 % chez les femmes. À coups de statistiques et de comparaison en fonction de l'âge, de l'année, du type de cancer, cette analyse, indispensable pour évaluer les politiques de santé, met en exergue une évolution franchement favorable. Certes, les cancers représentent encore la première cause de mortalité pour les hommes avant les maladies cardio-vasculaires, et la seconde pour la femme. «Mais si l'on meurt du cancer encore aujourd'hui, c'est plus tard qu'autrefois», insiste le Pr Dominique Maraninchi, président de l'Institut national du cancer.
Car la principale victoire concerne la mortalité prématurée en train de s'amender dans notre pays. L'être humain n'étant pas immortel, c'est une bonne nouvelle de savoir que si cancer il y a, il réduit de moins en moins l'espérance de vie. Aujourd'hui 70 % des décès par cancer surviennent après 65 ans, dont 50 % après 75 ans et 20 % après 85 ans. La baisse de la mortalité se retrouve dans toutes les tranches d'âge, mais est particulièrement significative pour les plus jeunes.
La mortalité avant 65 ans a diminué de 28 % chez les hommes, même si elle demeure supérieure à celle des femmes. Reste que les décès prématurés sont essentiellement liés aux cancers du poumon chez l'homme et aux cancers du sein et du poumon chez la femme. Par ailleurs, cette tendance est observée dans toutes les régions. Des inégalités géographiques persistent, mais une tendance à l'homogénéisation se dessine.
Le taux de mortalité par cancer tous âges et toutes localisations confondus a diminué si l'on compare les périodes 1983-87 et 2003-07. Le taux masculin a ainsi baissé de 22 % passant de 208,7 à 162,6 décès pour 100 000 hommes avec une accélération de la baisse sur les dix dernières années. Le taux féminin a diminué de manière moins importante (-14 %) passant de 92,8 à 79,9 décès pour 100 000 femmes.
«Cette évolution favorable résulte principalement pour l'homme de la diminution de la mortalité par cancer du poumon et par les autres cancers liés à la consommation d'alcool et de tabac, oesophage, pharynx, larynx, et par la baisse de la mortalité liée au cancer de la prostate et du côlon», explique le Pr Maraninchi. Pour la femme, la baisse de la mortalité par cancer du sein, du côlon, de l'estomac, et du col de l'utérus sous-tend cette évolution globale. Cette décroissance est toutefois contrariée par l'augmentation linéaire depuis vingt ans de la mortalité féminine par cancer du poumon.
Malgré ces données plutôt encourageantes, la mortalité prématurée masculine par cancer dans l'Hexagone reste l'une des plus élevées d'Europe et du monde. «Les données présentées dans ce rapport confirment que le tabac reste la principale cause de cancer évitable en France. Malgré des progrès, la lutte contre le tabac reste prioritaire», insistent les auteurs de ce travail.
Cette tendance à la baisse de la mortalité est à mettre en perspective avec une augmentation globale du nombre de cancers diagnostiqués chaque année (incidence) du fait notamment du vieillissement de la population, du dépistage... «Pour certains cancers, comme ceux du larynx, du pharynx et de l'oesophage, une baisse à la fois de l'incidence et de la mortalité est observée, liée à la réduction de la consommation tabac-alcool ; d'autres comme ceux de la prostate et du sein ont une incidence en augmentation et une mortalité en baisse, ce qui s'explique par un dépistage et un traitement plus précoce.
Enfin, un seul, le cancer du poumon chez la femme, a une incidence et une mortalité en hausse», précise le Pr Maraninchi. Les progrès thérapeutiques et l'amélioration de la prise en charge expliquent exclusivement pour certaines localisations, comme le testicule, la thyroïde et la maladie d'Hodgkin, la forte baisse de la mortalité.
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- Publié dans : Médecine
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