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Mon ordinateur est trop sensible !

Les amateurs de science-fiction ont sans doute en mémoire La Planète interdite (Forbidden Planet, MGM, 1956), film de Fred M. Wilcox dans lequel on voit apparaître l'un des premiers robots «intelligents» du cinéma. Robby, c'est son nom, malgré son apparence de boîte en ferraille, est capable de parler et montre une certaine réceptivité aux réactions des humains qui l'entourent. Dans les longs métrages produits par la suite, les robots et les ordinateurs ont vu leur dimension humaine prendre de l'importance au point d'exprimer des sentiments. Mais tout cela, c'est du cinéma. Aujourd'hui, vous avez beau hurler votre mécontentement à votre ordinateur parce qu'il vient de planter, il ne réagira pas. En revanche, si vous manifestez votre colère à une personne en haussant simplement la voix, il est probable qu'elle comprenne et agisse en conséquence. Dès lors, on peut comprendre que certaines personnes «craquent» devant l'incompréhension de leur ordinateur au point de le détériorer : on ne compte plus les claviers cassés, les souris endommagées et les écrans fracassés. Face à ces réactions et à cette absence de sensibilité des machines informatiques, de nombreux chercheurs planchent actuellement afin de trouver une solution. La «souris émotive» (emotion mouse) développée par IBM est une des pistes explorées. A mi-chemin entre le détecteur de mensonges et la souris traditionnelle, elle a le gros avantage d'enregistrer nos réactions lorsqu'on utilise un programme, et elle a la capacité d'amener l'ordinateur à s'adapter à son utilisateur. Ainsi, un usager qui commence à s'ennuyer en jouant sur sa machine sera en droit d'espérer que la souris ordonne à l'ordinateur de passer à un autre niveau avant que le joueur ne décide de le faire tout seul. Progressivement, les ordinateurs seront en mesure de capter nos émotions et d'y répondre. Au Massachusetts Institute of Technology (MIT), on travaille sur un robot, Kismet, capable d'exprimer, grâce à des mimiques, toutes sortes de sentiments. Il va sans dire que cela prendra encore quelques années avant de pouvoir bénéficier du fruit de ces recherches. Michael Dertouzos, l'un des responsables du MIT, est conscient des limites atteintes aujourd'hui par les systèmes informatiques. Dans un ouvrage qu'il vient de faire paraître, The Unfinished Revolution

Courrier international :

[http://www.courrierinternational.com/actual/multimedia.asp">La révolution inachevée] (éd. Harperbusiness), il met l'accent sur la nécessité de recentrer davantage l'ordinateur par rapport aux humains, en faisant en sorte que la machine s'adapte à nos besoins et non l'inverse. Il faudrait pouvoir utiliser un ordinateur aussi facilement qu'une voiture, c'est-à-dire dépasser le stade actuel qui consiste seulement à améliorer l'interface graphique. De la poudre aux yeux, estime Michael Dertouzos qui présente notamment le projet Oxygen, lequel doit «permettre aux gens d'en faire plus tout en en faisant moins». En attendant de pouvoir profiter de ces avancées, il se passera encore des jours où vos collègues s'étonneront de vous entendre injurier votre écran qui, lui, insensible demeurera désespérément noir.

Courrier international :

[http://www.courrierinternational.com/actual/multimedia.asp

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