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Une molécule contre les effets du cannabis
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Son nom de code est « AEF117 ». Il s'agit d'une molécule qui pourrait aider les fumeurs de cannabis à se libérer de cette drogue dans les années à venir. En France, un demi-million de personnes consomment quotidiennement du cannabis, avec les conséquences désastreuses que cela engendre à long terme sur la cognition ou la motivation, notamment chez les jeunes.
Pour y remédier, une équipe de recherche de l’Inserm à Bordeaux, dirigée par Pier Vincenzo Piazza, a mis au point cette molécule révolutionnaire contrant l’effet de l’addiction au cannabis. Après des expériences fructueuses sur le rat, le chat et le singe, un premier essai de phase 1 sur des volontaires sains (humains, donc) sera lancé en septembre, avant deux autres essais de phase 1 sur des toxicomanes au cannabis.
Quand on fume, le principe actif du cannabis, le THC, active des récepteurs et provoque l’intoxication. Celle-ci s’accompagne d’effets de plaisir, sensation de relaxation, problèmes de mémoire, etc. Quand les concentrations de THC sont très élevées, chez des fumeurs fortement intoxiqués, le cerveau développe un mécanisme de détente en produisant une hormone, appelée prégnénolone.
« Nous avons prouvé que cette hormone va se développer dans un endroit spécifique des récepteurs et bloquer la plus grosse partie des effets intoxicants du cannabis », poursuit Pier Vincenzo Piazza. En clair, la prégnénolone constitue un mécanisme naturel de défense contre les effets néfastes du cannabis en empêchant le THC d’activer pleinement les récepteurs cérébraux.
Les chercheurs ont donc administré à leurs cobayes de la prégnénolone externe - non produite par l’organisme - pour en augmenter le taux dans le cerveau, permettant ainsi de bloquer les effets du cannabis (sensation de plaisir, relaxation, problèmes de mémoire). En réalité, « elle n’inhibe pas le cannabis, mais elle va le transformer. C’est comme si vous preniez une molécule différente qui n’est plus le cannabis ».
Cette molécule n’empêche pas le THC de se lier à son récepteur, comme certains médicaments déjà présents sur le marché, mais bloque l’effet d’addiction et de plaisir du THC. Le fumeur va donc ressentir un plaisir atténué. Le produit devient moins attractif pour le cerveau. Mais pour autant, la molécule ne transforme pas le cannabis en produit aversif, comme c’est le cas pour certains traitements contre l’alcoolisme, par exemple. Si les esais cliniques confirment l'efficacité et l'innocuité de cette molécule, elle pourrait arriver sur la marché vers 2020.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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