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Modifier son mode de vie pour venir à bout d'une hypertension résistante…

Quelques modifications apportées à l'alimentation et un mode de vie plus actif pourraient aider à mater une hypertension artérielle qui résiste aux thérapies pharmacologiques, indique une étude américaine. On considère qu'un patient souffre d'hypertension quand sa pression artérielle est supérieure à 130 mm Hg / 80 mm Hg. Cette hypertension est dite résistante si les chiffres refusent de baisser malgré l'utilisation concurrente de trois médications. Le problème serait plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. Les chercheurs américains ont toutefois constaté que ces patients pouvaient améliorer leur sort en adoptant le régime alimentaire DASH et en augmentant leur niveau d'activité physique.

En augmentant l'activité physique des participants puis en recalibrant leurs habitudes de vie en général, mais surtout leurs habitudes alimentaires pour s'approcher des recommandations du Guide alimentaire canadien, on voit une baisse vraiment importante de la tension artérielle, et ça, c'est un message qu'il faut dire et redire, a commenté le Professeur Benoît Arsenault, de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l'Université Laval. L'activité physique, la saine alimentation, ça fait partie des plus importants médicaments qu'on a pour diminuer la tension artérielle, mais aussi pour prévenir l'incidence des maladies cardiovasculaires en général.

Lors de cette étude, 90 adultes souffrant d'hypertension résistante ont reçu des conseils hebdomadaires sur le respect du régime alimentaire DASH, qui préconise notamment la consommation de plus de fruits et légumes ; de plus de produits laitiers faibles en gras ; de plus de viande maigre, de noix et de grains entiers ; et de moins de gras saturés et de sel. Ces sujets ont également participé à trois séances supervisées d'entraînement physique intense chaque semaine. Un autre groupe de 50 sujets a été renvoyé à la maison avec des conseils sur l'activité physique, la perte de poids et l'alimentation. Les membres du premier groupe ont abaissé leur pression artérielle en moyenne de 12 points, comparativement à sept points pour ceux du deuxième groupe.

L'intervention, ce n'était pas des régimes drastiques, des diètes liquides et puis des choses comme ça, a dit M. Arsenault. C'était simplement de suggérer une approche qui est validée comme traitement de l'hypertension artérielle dans la population générale. Mais là, on vient démontrer que ça baisse la tension artérielle chez les patients qui sont résistants à leur traitement. Les membres du premier groupe ont essentiellement augmenté leur consommation de fruits et légumes et de fibres, donc ce ne sont pas des changements qui sont très drastiques, a-t-il ajouté. De plus, poursuit M. Arsenault, on augmente la consommation de fibres et il n'y a pas de grosse diminution calorique, donc on ne parle pas d'une diète restrictive qui est très difficile.

On parle juste de faire des petits changements, de peut-être cuisiner un peu plus, de manger peut-être moins souvent à l'extérieur, de manger moins d'aliments transformés ou d'aliments de restauration rapide, a-t-il dit. La majeure partie du sodium dans notre alimentation ne provient pas de la salière sur la table, mais plutôt du sel ajouté aux aliments ultra-transformés. Donc, en cuisinant plus nous-mêmes, en ajoutant de la couleur dans nos assiettes, on peut combattre une partie du problème.

Une hausse de la consommation de fruits, de légumes et de fibres peut aussi avoir un impact sur le microbiote, la flore intestinale dont l'impact sur de multiples facettes de notre santé est de plus en plus mis en évidence par des études. Je pense qu'on a plusieurs outils dans notre coffre, il faut tous les utiliser pour s'assurer que l'ensemble de la population a une tension artérielle acceptable, a conclu M. Arsenault. Il ne faut pas prendre ça à la légère parce c'est un des plus importants facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires. Et puis si l'hypertension artérielle n'est pas contrôlée, on voit que c'est une maladie qui peut avoir des effets qui sont non négligeables.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Radio Canada

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