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Mission réussie pour la NASA qui veut protéger l'humanité d'une collision avec un astéroïde
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La NASA a annoncé que sa sonde spatiale DART (Double Asteroid Redirection Test), au terme d'un fantastique voyage de dix mois, avait frappé avec succès un petit astéroïde à quelque 11 millions de kilomètres de la Terre, dans la nuit du lundi 26 au mardi 27 septembre. L'objectif était de dévier la trajectoire de ce corps céleste, nommé Dimorphos. Cet événement est une première dans l'histoire de l'humanité : il s'agit du premier test de défense planétaire. C'est la première étape de la mise en place d'un dispositif permettant de protéger la Terre au cas où un objet céleste venait à la menacer.
L'astéroïde Dimorphos, 160 m de diamètre, est la lune d'un astéroïde plus grand : Didymos, qui fait 780 m de diamètre. A l'origine, Dimorphos fait le tour de Didymos en 11 heures et 55 minutes. Avec le choc, les scientifiques espèrent modifier cette orbite d'environ 1 %. Pour l'instant, ils sont certains d'avoir heurté la cible. Si Dimorphos a bien été touché, l'objectif de déviation a-t-il été atteint ? « Nous le saurons dans quelques semaines », souligne Patrick Michel, membre de l'équipe de la mission Dart et directeur de recherche au CNRS à l'Observatoire de la Côte d'Azur. Lui se montre confiant : « Vu les données que nous avons, nous nous disons que nous avons fait fort. Nous attendons les résultats avec impatience ».
L'impact, survenu à 23 700 km/h, a été retransmis en direct par l'agence spatiale américaine. Les images, prises à la cadence d'une par seconde, étaient réalisées par la caméra Draco, embarquée à bord du vaisseau kamikaze. Un module, appelé LICIACube, avait été, lui aussi, emmené. Relâché quelques jours avant le choc, il s'est positionné à proximité pour immortaliser la scène. Trois minutes après l'événement, il est passé à environ 55 km de l'astéroïde pour capturer des images des éjectas. Mais il va falloir être patient pour les analyser, car LICIACube ne transporte pas une grande antenne, et les images seront téléchargées sur Terre une par une dans les prochaines semaines.
Les télescopes spatiaux Hubble et James Webb ont scruté l'événement afin d'évaluer la quantité de matière éjectée. C'est d'ailleurs la première fois que les deux engins observaient le même objet au même moment, relève la Nasa. Trois minutes après l’impact, un satellite de la taille d’une boîte à chaussures, appelé LICIACube et relâché par le vaisseau en amont, devait passer à environ 55 km de l’astéroïde pour capturer des images. Cette mission devrait permettre de mieux comprendre la composition de Dimorphos, représentatif d’une population d’astéroïdes assez communs, et donc de mesurer l’effet exact que cette technique – appelée à impact cinétique – peut avoir sur eux. La sonde européenne Hera, qui doit décoller en 2024, ira en outre observer de près Dimorphos en 2026 pour évaluer les conséquences de l’impact et calculer, pour la première fois, la masse de l’astéroïde.
Aujourd'hui, près de 30 000 astéroïdes de toutes tailles gravitent dans les environs de la Terre. Il y a 66 millions d'années, les dinosaures ont disparu après la collision d'un astéroïde grand d'environ 10 kilomètres avec la Terre. Aujourd'hui, aucun de ces astéroïdes connus ne menace notre planète pour les 100 prochaines années. Mais le problème est qu'ils ne sont pas encore tous recensés. Si la Nasa a décidé de se concentrer sur Dimorphos, c'est justement parce que ce sont les astéroïdes de cette taille "moyenne" (entre 100 et 500 mètres de diamètre), qui préoccupent les chercheurs. En effet, les scientifiques ne connaissent que 40 % d’entre eux, ce qui signifie qu'on ne sait pas où se trouvent exactement les 60 % restants, ni comment évoluent leurs trajectoires et c’est cette incertitude qui constitue une menace potentielle pour notre planète.
La Nasa a classé ces objets célestes en fonction de leur dangerosité à l'occasion d'un programme baptisé "Near-Earth Object Wide-Firld Infrared Survey Explorer" (Neowise). La NASA estime que 4 700 astéroïdes seraient potentiellement dangereux pour l'homme. Il s'agit principalement de ceux qui auraient une envergure d'au moins 140 mètres et leur orbite les mènerait à moins de 0,05 unité astronomique (UA) de notre planète (soit 7,5 millions de kilomètres de la Terre). Quant aux astéroïdes très dangereux, du type de ceux qui ont éradiqué les dinosaures, on en compte environ 1 200 autour de la Terre, mais heureusement, ils sont tous très bien suivis et très bien connus. Si l'analyse des données, d'ici quelques semaines, confirme que la trajectoire de Dimorphos a bien été légèrement déviée, cela voudra dire, qu'à condition de le détecter suffisamment tôt, il sera, en théorie, possible de dévier la trajectoire d'un astéroïde qui menacerait directement la Terre, en l'impactant avec une sonde spatiale conçue "sur mesure" en fonction de la taille et de la masse du géocroiseur à dévier…
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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