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Porter des lunettes sera demain, pour l'essentiel, réservé à ceux qui n'auront eu ni les moyens ni la chance d'avoir accès aux nouvelles techniques sophistiquées et à bien des égards révolutionnaires qu'apprennent depuis peu à acquérir et à maîtriser la plupart des chirurgiens ophtalmologistes des pays industrialisés. Telle est la conviction de la majorité des 4 000 médecins, techniciens et industriels qui participaient, du 1er au 5 septembre à Amsterdam, au congrès de la Société européenne de la chirurgie réfractive et de la cataracte. Rarement, une technique chirurgicale aura, comme celle-ci, connu une diffusion aussi rapide et aussi triomphante. Inconnue ou presque il y a dix ans, elle a l'an dernier donné lieu à 600 000 actes de chirurgie dans les pays de l'Union européenne. Cette chirurgie réfractive concerne l'ensemble des actes médicaux qui visent à modifier le pouvoir réfractif de l'oeil afin d'ajuster de la manière la plus précise la focalisation des images que notre regard projette sur notre rétine. Elle se propose donc de corriger les anomalies que sont la myopie, l'astigmatisme, l'hypermétropie ou encore la presbytie. La cornée - puissante lentille - est l'élément anatomique le plus impliqué dans ces phénomènes de réfraction. A ce titre elle est la cible privilégiée des nouveaux gestes thérapeutiques chirurgicaux. Imaginée, sinon "théorisée" dès le milieu du XIXe siècle. Après les tâtonnements initiaux et controversés des pionniers, la maîtrise des faisceaux de lumière cohérente émis par les lasers a bouleversé la donne en permettant que la sculpture destruction cornéenne à visée thérapeutique ne soit plus le produit d'une incision mécanique. Les premiers travaux expérimentaux ont été conduits avec des lasers " excimères", lasers pulsés qui émettent dans les ultraviolets lointains et dont les photons hautement énergétiques parviennent à rompre les liaisons moléculaires sans pour autant dégager trop de chaleur. Utilisés dans l'industrie des plastiques au milieu des années 1970, ces lasers sont apparus en ophtalmologie à la fin des années 1980. On parla alors de la photokératectomie réfractive (PKR), une approche thérapeutique dont on découvrit assez vite que l'efficacité était limitée par la douleur ressentie par les patients dans les jours suivant l'intervention ainsi, à plus long terme, que par les conséquences des phénomènes de cicatrisation de la cornée. Pour prévenir cette réaction cicatricielle et élargir les possibilités de correction aux myopies de fortes intensités deux spécialistes, l'un grec l'autre, italien (Pallikaris et Buratto) tentèrent au début des années 1990 de réaliser l'ablation - toujours par laser - non plus en surface mais au sein même du tissu cornéen. Le Lasik (Laser in situ keratomileusis) allait naître qui est utilisé dans les deux tiers des interventions de chirurgie réfractive pratiquées en Europe. Les résultats apparaissent en moyenne très positifs et permettent aux patients de retrouver une acuité visuelle égale ou supérieure à celle fournie par le port de lunettes. Pour les participants au congrès d'Amsterdam, il ne fait aucun doute que de nouvelles et importantes avancées thérapeutiques sont, à court ou moyen terme, à attendre qui conduiront progressivement à un abandon généralisé du port des lunettes. L'enthousiasme des chirurgiens ophtalmologistes, l'ampleur du marché, la puissance croissante des apports de l'informatisation, de la robotique et la dynamique induite par la concurrence industrielle sont autant d'éléments qui laissent augurer de substantiels progrès thérapeutiques mais aussi diagnostiques. "Nous vivons une révolution qui, pour la première fois, nous permet de nous faire faire l'économie d'outils dont le principe remontait au XIIIe", a souligné à Amsterdam le professeur Stephen Slade (Houston, Texas) qui fut le premier à utiliser le technique du Lasik aux Etats-Unis.
Le Monde :
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3244--223599-,00.html
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- Publié dans : Médecine
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