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Mieux détecter le cancer du colon grâce à un simple examen

Le cancer colorectal frappe chaque année 33 000 Français et provoque environ 15 000 décès par an. Le nombre de nouveaux cas aurait plutôt tendance à augmenter, du fait du vieillissement de la population. Peut-on dépister la maladie avant l'apparition de tout symptôme, à l'instar de ce qui se fait pour le cancer du col de l'utérus, ou celui du sein, pour traiter le malade précocement et réduire le taux de mortalité ? Le débat sur cette question fait rage depuis plus de dix ans en France et au plan international. En effet, la mise en place d'un dépistage systématique - qui s'adresse par définition à une population en bonne santé - impose de disposer d'un examen sûr, facilement maniable et ayant fait la preuve d'une efficacité importante. Pour le cancer du côlon, un tel dépistage se heurte à l'absence d'outil idéal. De très nombreux programmes pilotes visent à évaluer l'intérêt des différents procédés utilisés dans ce but. Un groupe de chercheurs britanniques fait part dans le dernier Lancet du 13 avril 2002 de résultats intéressants obtenus dans ce cadre avec le sigmoïdoscope souple. Cet appareil, relativement simple à manier pour un spécialiste, permet d'examiner non pas le côlon dans sa totalité, mais seulement la partie distale (les 50 derniers centimètres) dans laquelle deux tiers des cancers et des polypes se développent. Cet examen peu douloureux, peu onéreux, s'effectuerait en quelques minutes seulement, sans anesthésie. L'idée est de le proposer une fois dans la vie entre 55 et 64 ans. La découverte de lésions à haut risque (plusieurs polypes, ou polypes de plus d'un centimètre, cancers...) imposant alors la réalisation d'une côlonoscopie (c'est-à-dire l'examen endoscopique de tout le côlon). En pratique, plus de 40 000 Britanniques âgés de 55 à 64 ans ont donc bénéficié d'une sigmoïdoscopie et vont être comparés à plus de 113 000 témoins. Les premiers résultats sont prometteurs. Sur les 40 000 bénéficiaires de l'examen, 2 131 personnes considérées comme à haut risque ont subi une côlonoscopie (soit 5 %). Au total, 4 931 patients (soit 12 %) avaient un ou plusieurs polypes qui ont été retirés et 0,3 % un cancer situé au niveau la partie distale du côlon. Les complications sont rares : une perforation pour les 40 000 sigmoïdoscopies a été recensée contre 4 après les 2 131 côlonoscopies. Pour l'heure, les auteurs sont assez optimistes puisqu'ils concluent : « Cette technique nous paraît apte à dépister un taux élevé de cancer, sûre et acceptable. Nous devrions observer une réduction de la fréquence des cancers lors de la comparaison à long terme avec le groupe témoin. » Selon les auteurs, l'ablation des polypes de taille importante et des cancers observés à un stade précoce devrait réduire à la fois l'incidence et la mortalité. Mais cela reste à démontrer.

Figaro :

http://www.lefigaro.fr/sciences/20020418.FIG0168.html

Lancet :

http://www.thelancet.com/journal/vol359/iss9314/full/llan.359.9314.original_research.20727.1

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