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Les microparticules circulantes, nouveau biomarqueur du cancer
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Des microparticules présentes dans la circulation sanguine sont en passe de devenir des biomarqueurs de cancers. Une équipe de l’Inserm vient de déposer un brevet en ce sens. Nos cellules libèrent en effet des microparticules qui ne sont autres que des vésicules formées à partir de leur membrane cellulaire et contenant les protéines qui y sont présentes. "Les cellules très actives comme les cellules cancéreuses, ou encore les cellules en cours de destruction, libèrent davantage de microparticules. Nous avons voulu savoir si leur taux et leur provenance pouvaient servir de biomarqueur pour identifier un cancer", explique Christophe Dubois, coauteur de ces travaux.
Dans ce but, les auteurs ont recruté des patients atteints de cancers colorectaux ou d’un cancer du pancréas. Ils ont également inclus des sujets présentant une inflammation du côlon de type maladie de Crohn ou une inflammation du pancréas (pancréatite chronique), ainsi que des individus sains.
Après avoir analysé la teneur et la provenance des microparticules circulantes chez toutes ces personnes, les chercheurs ont constaté une modification de ces paramètres, spécifique selon les différentes maladies étudiées. "Par rapport à ce qui a été observé chez les sujets sains, la concentration des microparticules est par exemple plus faible en cas de cancer colorectal et plus élevée en cas de cancer du pancréas. En outre, toujours en cas de cancers, les microparticules dérivent plus souvent de cellules sanguines, plaquettes ou érythrocytes. Enfin, certaines présentent davantage de facteur tissulaire favorable à la formation de fibrine et de caillots sanguin", explique le chercheur.
Ces observations ont permis à l’équipe de dresser une véritable cartographie appelée "microparticulosome", décrivant les caractéristiques spécifiques des microparticules du sang selon les maladies étudiées. "Cela renseigne non seulement sur le type de cancer mais aussi, selon la provenance des microparticules, sur les répercussions de la tumeur dans l’organisme : inflammation, activation du système immunitaire, risque de thrombose... Enfin, il apparaît que chez les patients en rémission, le microparticulosome redevient identique à celui de sujets sains, permettant de suivre l’évolution du cancer".
Au cours de cette étude, les chercheurs ont étudié ces microparticules dans deux types de cancer seulement : leur objectif était de tester leur valeur en tant que biomarqueur. Néanmoins, ils estiment que tous les cancers, voire d’autres maladies, pourraient être associés à une signature des microparticules. "Dans un premier temps, chez un même individu, l’évolution du microparticulosome au cours du temps renseignera sur l’apparition d’un cancer, son évolution, le succès du traitement, voire la survenue d’une rémission", estime Christophe Dubois.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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