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Des micro-ARN contre le cancer
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Une équipe de chercheurs dirigée par le Professeur Ronit Satchi-Fainaro, chef du Département de physiologie et de pharmacologie de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv, à la tête du laboratoire de Nanomédecine et angiogenèse tumorale de l’Université, a conçu le principe d’un nouveau nano-médicament capable d’inhiber la croissance du cancer des os et de le maintenir en sommeil. Selon les chercheurs, cette approche pourrait être appliquée à d’autres types de tumeurs et constituer une nouvelle approche thérapeutique pour le traitement du cancer.
L’ostéosarcome est une tumeur qui se développe dans les os des enfants et des adolescents. C’est l’un des cancers les plus agressifs, avec un taux de seulement 15 % de survie de cinq ans à partir du diagnostic jusqu’au stade métastatique avancé. Il n’a pour le moment aucun traitement viable. “Nous voulons maintenir ‘l’interrupteur’ du cancer en position éteinte”, commente le Professeur Satchi-Fainaro.
“Nous voulions comprendre ce qui pousse les cellules cancéreuses à se “réveiller” dans ces cas-là”, explique le Professeur Satchi-Fainaro. “Tant que les cellules cancéreuses restent asymptomatiques et en sommeil, le cancer est une maladie gérable. Beaucoup de gens vivent avec des lésions de la thyroïde à leur insu, par exemple. Notre approche est très optimiste, et nous croyons qu’elle pourrait aussi bien s’appliquer à d’autres cas de cancers”. Les chercheurs ont donc comparé en laboratoire des tissus tumoraux d’ostéosarcome provenant respectivement de cancers “endormis” et “progressifs”.
En séquençant les microARN des tissus, ils en ont trouvé trois exprimés à de faibles niveaux dans le tissu tumoral agressif et à des taux élevés dans le tissu tumoral en sommeil. Insérant ces microARN dans une boîte de Pétri, ils ont observé qu’ils diminuaient le potentiel malin des cellules cancéreuses en réduisant leur capacité à communiquer avec les cellules normales présentes dans le microenvironnement....
“Nous avons vu que les cellules d’ostéosarcome traitées avec les microARN sélectionnés étaient incapables de recruter des vaisseaux sanguins pour nourrir leur croissance”, a déclaré le Professeur Satchi-Fainaro. Pour maintenir ces microARN stables dans le sang, les chercheurs les ont encapsulés dans une nanoparticule qui circule dans les vaisseaux sanguins sains, avant d'arriver sur le site de la tumeur pour y délivrer son médicament.
"Aussi avons-nous conçu un nano-médicament doté d’un procédé d’activation spécifique fonctionnant sur le site de la tumeur dans la cellule cible”. “Des souris malades traitées avec ce nano-médicament ont vécu pendant six mois, ce qui est l’équivalent de 25 années humaines”, a-t-elle rapporté. “Ceci nous rend très optimistes. Si nous ne pouvons pas encore enseigner aux cellules tumorales à devenir normales, nous pouvons leur apprendre à rester en sommeil”.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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