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Un message qui peut en dire trop long
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Alors que de nombreux usagers du Net doivent faire face à des publicitaires qui espionnent leur moindre déplacement incognito sur la Toile, le combat pour la confidentialité électronique touche à présent le domaine, encore plus confidentiel, de la boîte aux lettres électronique. Les défenseurs de la vie privée soutiennent que de telles pratiques inaugurent une nouvelle forme de contrôle dans une sphère traditionnellement privée de la communication. Pour eux, c'est comme si un individu ayant laissé un message sur votre répondeur recevait un signal à l'instant où vous en prenez connaissance. Plus inquiétant, une telle technologie permet d'associer l'adresse électronique d'un usager aux informations, auparavant anonymes, concernant les sites qu'il a visités sur son ordinateur. Avec l'arrivée des e-mails en format HTML jacques@mairie.org. Passées au crible cette année par la Federal Trade Commission [organisme chargé de veiller au respect de la concurrence], les principales agences de publicité ont juré de s'abstenir d'intégrer des informations personnelles aux données recueillies anonymement tant qu'elles n'auront pas l'accord des intéressés. Mais les défenseurs de la vie privée avancent que les consommateurs peuvent donner leur accord involontairement et font observer que les principes de confidentialité facultatifs peuvent être aisément modifiés. Une autre pratique, qui consiste à faire du e-mail une sorte de cheval de Troie porteur d'un fichier contenant un cookie, a récemment conduit le représentant du ministère de la Justice dans l'Etat du Michigan à menacer de poursuites le site web Evite s'il ne se décidait pas à informer les consommateurs. Les défenseurs de la vie privée émettent l'hypothèse qu'Evite pourrait très bien “louer” à d'autres sites les cookies et les adresses d'e-mail correspondantes.
Courrier International :
[http://www.courrierinternational.com/mag/INTmedia.htm">langage qui permet la création de pages sur la Toile], on peut s'attendre à ce que la lecture des messages électroniques s'apparente davantage à la visite d'un site, avec tous les risques que cela implique en matière de vie privée. Mais, pour de nombreux internautes, de tels risques peuvent paraître davantage acceptables sur la Toile que dans leur propre boîte aux lettres électronique. Peu d'entre eux sont d'ailleurs conscients des capacités de contrôle propres au courrier en format HTML. Et, si certains logiciels de courrier électronique, tels que Microsoft Outlook ou Eudora, offrent à l'usager l'option d'éliminer les images, d'autres applications, comme America Online 6.0 ou Hotmail, ne le permettent pas. Certains abonnés à des lettres d'information se disent indifférents au fait que l'expéditeur puisse savoir à quel moment ils ouvrent un message, en particulier s'il s'agit d'une publicité pour un nouveau produit. Mais d'autres considèrent cela comme un viol de leur liberté de communiquer à l'abri des regards. Dans un pays où les boîtes aux lettres traditionnelles sont protégées par la loi fédérale, l'idée que la lecture du courrier électronique ne constitue plus un acte privé risque d'en troubler plus d'un. Comme la publicité sur les sites apparaît de moins en moins efficace, de nombreuses sociétés, parmi lesquelles Eddie Bauer et Borders, pratiquent de plus en plus leur démarchage par e-mail, moyen qui permet en outre de contrôler la réaction du destinataire. Cependant, quelles que soient la technique ou la procédure mises en oeuvre pour inciter l'usager à ouvrir un message particulier, certains s'inquiètent du fait qu'un tel procédé permet d'accéder à des informations beaucoup plus personnelles. Le principal sujet d'inquiétude concerne des agences de publicité telles que DoubleClick, Engage et 24/7 Media, qui suivent déjà les déplacements de dizaines de millions d'internautes sur la Toile, à leur insu et par le biais de cookies [programmes invisibles sur lesquels sont stockées un certain nombre d'informations concernant l'utilisateur]. La première fois qu'un visiteur pénètre sur un site où DoubleClick a placé des publicités, l'agence dépose un code d'identification (n° 1234, par exemple) sur son ordinateur. Par la suite, chaque fois que l'ordinateur doté du n° 1234 visitera l'un des milliers de sites en contrat avec DoubleClick, l'agence enregistrera son passage. L'identification de la personne associée à un cookie devient possible lorsque l'agence de publicité envoie au consommateur potentiel, à la demande d'un client, un message en format HTML doté d'un identificateur unique décelable dès l'ouverture du document. Quand le destinataire ouvre ce type de message, le code du cookie est aussitôt repéré par le serveur de l'expéditeur, qui peut le comparer à ceux qui sont stockés dans sa propre base de données. A ce stade, le numéro 1234 apparaîtra, par exemple, sous la forme jacques@mairie.org. Passées au crible cette année par la Federal Trade Commission [organisme chargé de veiller au respect de la concurrence], les principales agences de publicité ont juré de s'abstenir d'intégrer des informations personnelles aux données recueillies anonymement tant qu'elles n'auront pas l'accord des intéressés. Mais les défenseurs de la vie privée avancent que les consommateurs peuvent donner leur accord involontairement et font observer que les principes de confidentialité facultatifs peuvent être aisément modifiés. Une autre pratique, qui consiste à faire du e-mail une sorte de cheval de Troie porteur d'un fichier contenant un cookie, a récemment conduit le représentant du ministère de la Justice dans l'Etat du Michigan à menacer de poursuites le site web Evite s'il ne se décidait pas à informer les consommateurs. Les défenseurs de la vie privée émettent l'hypothèse qu'Evite pourrait très bien “louer” à d'autres sites les cookies et les adresses d'e-mail correspondantes.
Courrier International :
[http://www.courrierinternational.com/mag/INTmedia.htm
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