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Méningite A : les espoirs d'un nouveau vaccin

Immense espoir pour les populations des pays en développement : un nouveau vaccin contre la méningite A, la forme la plus grave de la maladie, pourrait bien mettre un terme aux épidémies qui déciment l'Afrique de l'Ouest depuis le début du siècle. Ce vaccin, fuit d'un partenariat entre l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'association américaine PATH et le fabricant Serum Institute of India, vient d'être testé sur 600 enfants du Mali et de Gambie.

Il permet la production d'anticorps à un taux près de 20 fois supérieur à celui des vaccins actuels. Les effets secondaires observés sont dans l'ensemble sans gravité, notamment pour la peau et les muscles, au point d'injection. Efficace, sûr et ne coûtant que 0,40 dollar par dose, ce vaccin pourrait être introduit en Afrique d'ici 3 à 4 ans. Dirigé contre la souche méningococcique N. Meningitidis A, « il pourrait permettre de mettre un terme aux épidémies qui ravagent l'Afrique depuis plus de 100 ans », souligne le Docteur Marc Laforce, directeur du PVM.

Une nouvelle étude est prévue en Inde cet été, qui devrait être suivie d'une campagne de vaccination à grande échelle. En 2008, près de neuf millions de personnes à risque du Burkina Faso, âgées d'un à 30 ans, devraient en bénéficier. Si l'essai s'avérait efficace, les autorités envisageraient alors d'introduire la vaccin dans tout le reste de l'Afrique de l'Ouest.

La méningite est une affection bactérienne de l'enveloppe du cerveau et de la moelle épinière. Elle se manifeste par une raideur de la nuque, de la fièvre, des maux de tête et des céphalées. Si elle touche en priorité les enfants, tuant près de 10 % d'entre eux, elle peut aussi laisser des séquelles chez les survivants, notamment neurologiques et une perte de l'audition.

En Afrique de l'Ouest, cette maladie frappe du Sénégal à l'Ethiopie les 21 pays de la "ceinture de la méningite". Plusieurs centaines de milliers de cas sont enregistrés. Même si le nouveau vaccin se révélait efficace, les experts pensent que la vaccination de toute la population à risque devrait prendre une quinzaine d'années. En attendant, les stocks du vaccin en circulation garderont toute leur utilité.

Les gouvernements africains et les donateurs du monde entier vont aussi devoir apporter leur contribution, le coût de la protection des 300 millions de personnes à risque en Afrique de l'Ouest s'élevant approximativement à 220 millions d'euros. A l'heure actuelle, le dixième de cette somme est dépensé chaque année pour les vaccins existants.

Le vaccin contre la méningite actuellement utilisé n'offrant pas de protection à long terme, il ne peut être utilisé à titre préventif. "Avec le vieux vaccin, il fallait attendre la survenue de l'épidémie pour vacciner les populations et stopper sa propagation", explique le Docteur Eric Bertherat, spécialiste de la méningite à l'OMS. "C'est très frustrant."

Le nouveau vaccin, à en croire les experts, pourrait assurer une protection longue d'une décennie, ce qui permettrait de vacciner les populations avant l'éclosion de l'épidémie. Par ailleurs, la vaccination réduit la circulation de la bactérie, qui reste souvent à l'état dormant dans l'organisme. En réduisant ce large réservoir bactérien, toute la population serait protégée. « La population de 1 à 29 ans pourra être immunisée en recevant une seule dose du nouveau vaccin. Les résultats montrent que nous pourrons créer une immunité collective, car la transmission de la bactérie sera bloquée. Ainsi la protection se trouvera-t-elle étendue aux personnes non vaccinées » souligne Marc Laforce.

AP

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