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Les médicaments antirétroviraux protégeraient de la maladie d'Alzheimer

Cette étude réalisée par des chercheurs suédois et canadiens montre de manière surprenante mais solide, sur une cohorte de 29.000 personnes atteintes du VIH et traitées par antirétroviraux, qu'on observe au bout de 10 ans de traitement une réduction de 47 % des risques de développer une sclérose en plaques, par rapport à la population générale.

De nouveaux cas de sclérose en plaques ont été recherchés pendant la période du suivi (dix ans en moyenne), et ont été comparés à ceux de la population générale. Seules 14 personnes séropositives au VIH ont développé la maladie auto-immune, ce qui représente 47 % de cas de moins que prévu sur la base des chiffres de la population générale, précisent Kyla A. McKay, professeure adjointe de neuroépidémiologie au Karolinska Institutet et Élaine Kingwell, chercheuse principale à l’University College of London (UCL) dans The Conversation.

« Lorsque nous avons examiné spécifiquement les personnes qui avaient pris des médicaments antirétroviraux (presque toutes les personnes participant à l'étude), et seulement après qu'elles ont commencé un traitement antirétroviral, nous avons constaté 45 % de cas de SEP en moins que prévu. En d’autres termes, nous avons constaté un risque réduit chez les personnes séropositives et ayant suivi un traitement antirétroviral », détaillent les deux autrices.

Il existe deux pistes possibles pour expliquer ce risque réduit. Dans la première, c’est l’infection par le VIH qui “protège” les patients de la sclérose en plaques. « Le VIH entraîne une perte progressive de cellules immunitaires appelées lymphocytes T CD4+. Ces mêmes cellules sont impliquées dans la SEP, car elles déclenchent la cascade d’événements menant à l’inflammation du cerveau et de la moelle épinière. En réduisant le nombre de lymphocytes T CD4+, l'infection par le VIH pourrait réduire le risque qu'une personne développe la SEP », vulgarisent-elles. La seconde hypothèse, celle retenue par tous les auteurs de l’étude, est la suivante : ce sont les traitements antiviraux qui jouent un rôle.

Pour expliquer cet étonnant et puissant effet protecteur, les chercheurs forment l'hypothèse que si les antirétroviraux ont un effet protecteur contre le risque de sclérose ou la progression de la maladie, ce pourrait être parce qu’ils inhibent, par la même occasion, l’activité du virus Epstein-Barr, dont le rôle dans la sclérose en plaques a été démontré récemment...

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Neurology

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