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Un médicament anticancéreux pour lutter contre le Sida ?
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Alors qu'elle travaillait sur un protocole anti-cancer, l'équipe de recherche du professeur Jean-Philippe Spano, à la Pitié-Salpêtrière, a découvert par hasard que le nivolumab, un anticorps monoclonal efficace dans le traitement du cancer du poumon, permettait également de détruire le virus du Sida.
Ces chercheurs ont constaté une "décroissance drastique et persistante" des réservoirs de cellules dans lesquels le virus du Sida se cache lors des attaques des médicaments antirétroviraux. Ces cellules réservoirs se trouvent dans le système immunitaire, le cerveau, la moelle épinière et les gamètes. Elles sont dormantes et ne peuvent être éliminées ni par les antirétroviraux ni par des traitements immunosuppresseurs. D'ailleurs, si le traitement s'arrête, le virus se réactive et contamine d'autres cellules.
Dès lors, si les scientifiques trouvent un moyen de nettoyer ces réservoirs de cellules infectées par le virus du sida, cela devrait permettre d'éradiquer complètement le virus, donc de guérir les patients.
Le professeur Spano explique : "les cellules dormantes infectées ne produisent pas activement le virus, elles sont infectées de manière latente. Elles se cachent dans des réservoirs dès le début de la propagation du virus. Problème : les traitements immunosuppresseurs réactivent les cellules dormantes. Le plus souvent, cette réactivation est bloquée par des check-points, mais ces derniers ont l'indélicatesse de bloquer aussi les fonctions de défense des cellules".
Or, si l'on empêche les check-points d'agir, les cellules dormantes réactivées apparaissent au grand jour et le système immunitaire peut alors les repérer et les éradiquer. L'équipe du professeur Spano a procédé à 31 injections de nivolumab, un inhibiteur de check-points, sur un homme de 51 ans, tous les 14 jours depuis décembre 2016. Il avait été diagnostiqué séropositif en 1995 et touché par un cancer du poumon en 2015. Juste après les injections, le virus du sida n'était pas visible, puis il a gagné en activité, pour finalement décroître 45 jours après. Ainsi de suite pendant 120 jours.
"Nous avons mis au jour la première démonstration de ce mécanisme, continue le professeur Spano. Il peut être efficace sur les patients atteints du virus du sida, avec ou sans cancer, et semble ne pas produire d'effet secondaire". L'expérience doit à présent être vérifiée sur de nombreux autres patients afin d'attester de sa véritable efficacité.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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