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Un médicament anti-alcool pour lutter contre le cancer
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Ces dernières années, plusieurs études ont mis en évidence le potentiel anticancéreux du disulfiram, une molécule utilisée dans le traitement contre l’alcoolisme. Sans pouvoir l’expliquer, jusqu’il y a peu. L’équipe de Raphaël Frédérick, chercheur au Louvain Drug Research Institute de l’UCLouvain, en collaboration avec les équipes des professeurs Olivier Feron (Institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain) et Johan Wouters (UNamur), a découvert un mécanisme qui explique pourquoi le disulfiram prévient aussi le développement du cancer.
Pour que les cellules se multiplient, il leur faut des protéines. Ces grosses molécules présentes dans toutes les cellules vivantes sont constituées d’une suite d’acides aminés qui leur est propre. Dans le cas des cellules cancéreuses, leur prolifération nécessite la présence d’un acide aminé en particulier : la sérine.
Les chercheurs se sont intéressés à une enzyme (une protéine qui permet une réaction chimique déterminée), la phosphoglycérate déshydrogénase (PHGDH). Pourquoi ? Parce que la PHGDH intervient dans la production de la sérine et donc indirectement dans la prolifération des cellules cancéreuses. Ils ont passé au crible plusieurs centaines de molécules. Résultat de la recherche : c’est le disulfiram qui bloque le plus efficacement la PHGDH. Conséquence : le disulfiram stoppe la production de sérine. Et les cellules tumorales cessent de se multiplier.
Un autre effet antitumoral du disulfiram avait été découvert en 2017 : cet effet est dépendant de la présence de cuivre qui permet de l’activer. Le disulfiram activé inhibe alors un processus de dégradation des protéines, nécessaire au métabolisme des cellules tumorales, prévenant leur prolifération.
Quelles perspectives dans la lutte contre le cancer ? La compréhension du mode d’action du disulfiram sur l’arrêt de la prolifération des cellules cancéreuses va permettre de s’en inspirer. D’autant que le disulfiram fait actuellement l’objet de diverses études cliniques, qui vont accélérer la compréhension de son mode d’action chez l’humain. Avec pour objectif la création de nouveaux médicaments spécifiquement dédiés au traitement du cancer.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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