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Une mauvaise qualité de l’air intérieur réduit les capacités cognitives des nourrissons
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La mauvaise qualité de l’air a déjà été associée à un risque plus élevé d’infections, de comorbidités chroniques mais aussi d’effets nocifs sur le développement neurologique des bébés. Cette nouvelle étude d’une équipe de l’Université d'East Anglia (UEA, UK) qui a mesuré cette qualité de l’air au domicile des bébés, confirme une association entre la pollution de l'air intérieur et les troubles cognitifs chez des nourrissons de moins de deux ans. Des données publiées dans la revue eLife, issus de foyers indiens mais généralisables aux pays occidentaux.
L'équipe britannique utilise en effet pour son étude des moniteurs de qualité de l'air qui mesurent les niveaux d'émission de différents composés volatiles dans les foyers des enfants participants. L’étude conclut que la mauvaise qualité de l'air pourrait être un facteur majeur de déficits cognitifs chez les bébés et les tout-petits, avec un impact négatif sur le développement cérébral et des conséquences cognitives à vie.
L’auteur principal, John Spencer, professeur de psychologie à l'UEA, ajoute que « de précédentes études avaient déjà montré l’association entre une mauvaise qualité de l'air et des déficits cognitifs chez l’enfant, mais aussi une fragilité émotionnelle et des troubles du comportement, ces problèmes pouvant avoir un impact grave sur les familles. Cependant aucune étude n’a montré cette association chez le nourrisson et le petit enfant.
Même dans l’air intérieur, flottent ces très petits fragments de particules et ces mini-particules sont une préoccupation majeure car elles peuvent se déplacer des voies respiratoires vers le cerveau. Jusqu'à présent, les études n'avaient pas montré ce lien entre la mauvaise qualité de l'air et les problèmes cognitifs chez les bébés, alors que le cerveau est particulièrement sensible aux toxines ».
L’étude a été menée auprès de familles de l'Inde rurale pour voir comment la qualité de l'air à la maison affecte la cognition des nourrissons. L’étude est menée en collaboration avec le Community Empowerment Lab de Lucknow (Inde), un institut de recherche qui travaille avec les communautés rurales. Les participants habitent à Shivgarh, une communauté de l'un des États indiens les plus touchés par la mauvaise qualité de l'air. 215 nourrissons ont été évalués pour la mémoire de travail visuelle et la vitesse de traitement visuel à l'aide d'un test cognitif, spécialement conçu pour l’étude.
Sur un écran, les tout-petits voyaient des carrés de couleur clignotants qui étaient toujours les mêmes après chaque "clignotement". Sur un deuxième affichage, un carré de couleur changeait après chaque clignotement. La tâche est basée sur la tendance du nourrisson à détourner le regard de quelque chose qui lui est visuellement familier et vers quelque chose de nouveau. Le principe étant de détecter si les bébés sont capables d’identifier le changement de carré et dans quelle mesure ils réussissent, la tâche devenant de plus en plus difficile, avec plus de carrés modifiés au fil du test, sur chaque écran. Parallèlement, la qualité de l'air a été évaluée dans les foyers des enfants participants. L’analyse a également pris en compte le statut socio-économique de la famille, un facteur de confusion possible.
L’analyse confirme qu’il existe une association significative entre une mauvaise qualité de l'air et une altération de la cognition visuelle au cours des deux premières années de vie, la période de la vie au cours de laquelle la croissance du cerveau est « à son apogée ». il est probable que cette association, et cet impact, perdure au fil des ans, et durant toute l’enfance, ce qui aurait un effet négatif profond sur le développement de la cognition, à long terme ; les recherches indiquent cependant que les efforts mondiaux pour améliorer la qualité de l'air entraînent des effets bénéfiques sur les capacités cognitives des nourrissons.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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