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Le marché de l’hydrolienne : vers un leadership Français
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Alors que l’essor de l’éolien terrestre est freiné par les autorités administratives, l’éolien offshore prend son envol avec l’émergence d’une véritable filière industrielle. Cet essor est rendu possible grâce aux appels d’offres de l’Etat pour la construction de 5 parcs éoliens au large des côtes françaises pour un objectif de 6 GW de puissance totale d’ici 2020. Trois de ces appels d’offres ont été remportés par le consortium EDF-Alstom correspondant jusqu’à 1.500 MW de nouvelles capacités installées. Les entreprises s’engagent également sur un plan industriel ambitieux qui représente la création d’environ 7.500 emplois directs et indirects. Mais une autre forme d’énergie marine renouvelable (EMR) commence sérieusement à intéresser les grands énergéticiens tels que EDF. Au point de lancer une phase de test grandeur nature et de parier sur un développement industriel d’une technologie encore peu explorée.
De nombreuses autres explorations technologiques visaient à exploiter l’énergie thermique des mers et l’énergie des vagues ou de la houle. Mais l’énergie issue des courants marins paraît la plus prometteuse. En particulier sur notre territoire : la France possède l’essentiel du potentiel européen. Il y a même une zone où les courants de marée représentent l’un des plus gros gisements mondiaux (le troisième plus important) : le passage du Raz Blanchard. Les courants sont équivalents à 5 mètres par seconde dans cette zone. Suffisant pour produire de l’électricité à partir d’une machine appelée Hydrolienne. Reprenant le principe d’une éolienne, l’hydrolienne est immergée au fond de la mer profitant ainsi des courants marins pour faire tourner le générateur. D’autres zones en basse-Normandie ont été identifiées où la vitesse du courant dépasse 2 mètres par seconde.
Un industriel situé à quelques kilomètres de ces gisements est prêt à investir massivement dans cette filière à haut potentiel : groupe DCNS (construction navale), un des leaders mondiaux dans la construction de sous-marins et de navires de défense basé à Cherbourg. DCNS est donc prêt à fabriquer plusieurs centaines d’hydroliennes en lançant la production dans un avenir proche.
DCNS compte fabriquer des machines nommées « Openhydro », d’une puissance de 3 MW capable d’alimenter en électricité de 2.000 à 3.000 foyers par hydrolienne. Cette technologie dite « open-centre turbine » a en fait été développée par la société irlandaise OpenHydro en 2006. Les ingénieurs ont mis au point une turbine à axe horizontal réversible selon les courants des marées. EDF est impliqué dans ce projet et a déjà immergé une hydrolienne fabriquée par la société OpenHydro en collaboration avec la DCNS, baptisée « l’Arcouest » d’un diamètre de 16 mètres pour un poids de 850 tonnes et d’une puissance de 0.5 MW. Durant plusieurs mois l’hydrolienne immergée à une profondeur de 35 mètres est entrée en phase de test.
En comparaison, la plus puissante éolienne en mer du monde, l’Haliade-150 d’Alstom, a une puissance de 6 MW (avec un rotor de 150 mètres de diamètre, pesant 1.500 tonnes avec ses fondations). L’hydrolienne accuse donc un déficit de puissance comparé aux éoliennes. Pour autant, les initiateurs du projet croient au développement d’une filière Française compétitive. Ils annoncent même un coût du kilowattheure hydrolien inférieur à celui de l’éolien offshore (180 euros/MW) !
Pour DCNS, c’est la création de 1.000 emplois à la clé et le groupe espère gagner le futur appel d’offres hydrolien français (en 2014). L’appel d’offres prévoit la construction d’un millier d’hydroliennes de 2.5 MW d’ici 2020, soit un parc d’une puissance de 2.5 GW. DCNS ne peut se permettre de louper un tel envol industriel qui lui permettrait d’ouvrir plusieurs lignes de production sur son site de Cherbourg. Et pourquoi ne pas imaginer un développement mondial de cette technologie prometteuse dont la France pourrait en devenir le leader grâce à une filière industrielle d’avant-garde ?
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