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Un manque de vitamine D à l'origine des troubles cardiovasculaires ?
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Une déficience généralisée en vitamine D pourrait être l'une des principales causes de l'augmentation importante des troubles cardiovasculaires dans le monde. C'est à cette conclusion qu'arrivent des chercheurs allemands qui viennent de publier, dans le British Journal of Nutrition1, les résultats d'une synthèse des récentes connaissances médicales sur le rôle de cette vitamine.
Si la science n'a pas encore identifié les causes exactes de l'augmentation du nombre de cas de maladies cardiovasculaires au cours des dernières décennies, les auteurs de cette étude avancent quant à eux une explication. Cette hausse pourrait être inversement proportionnelle à l'apport en vitamine D. Le mode de vie sédentaire des sociétés occidentales entraînerait une baisse de l'apport en vitamine D par manque d'exposition aux rayons du soleil, selon ces chercheurs du service de chirurgie cardiothoracique de la Ruhr University of Bochum, en Allemagne.
« Dans le passé, écrivent-ils, l'apport en vitamine D provenait à 80 % ou 90 % de la synthèse cutanée de cette vitamine sous l'effet de l'exposition aux rayons UV. » D'après eux, le mode de vie moderne fait en sorte que les êtres humains sont de moins en moins exposés à ces rayons. Il en résulterait une déficience en vitamine D. Bien qu'elle ne constitue pas une carence au sens propre du terme, cette déficience pourrait, selon leur hypothèse, constituer un important facteur de risque de souffrir de troubles cardiovasculaires.
Tels que rapportés par les chercheurs, les résultats de plusieurs études épidémiologiques indiquent en effet que les populations qui vivent sous des latitudes nordiques, où l'exposition aux rayons UV est plus faible qu'au Sud, sont généralement plus exposées aux troubles cardiovasculaires. Ceci correspondrait à une diminution des réserves corporelles en vitamine D.
L'augmentation du nombre d'heures passées à l'intérieur, que ce soit au travail ou à la maison, de même que l'utilisation systématique de l'automobile pour les moindres déplacements, contribueraient à priver l'organisme de la vitamine D dont il a besoin. On a également observé que l'adoption de ce mode de vie sédentaire par les populations des pays du Sud va de pair avec un accroissement proportionnel de l'incidence des troubles cardiovasculaires dans ces régions.
Les chercheurs estiment que ce facteur de risque aurait été, jusqu'à ce jour, largement sous-estimé. D'autant plus que les sources alimentaires de vitamine D2 sont relativement peu nombreuses, si on exclut les aliments artificiellement enrichis en cette vitamine.
Les auteurs de l'étude font état des données scientifiques qui mettent en valeur le rôle essentiel joué par ce nutriment. La vitamine D inhibe en effet la prolifération excessive des muscles lisses des vaisseaux sanguins, s'oppose à la calcification de ces vaisseaux, abaisse la production des cytokines pro-inflammatoires, augmente celle des cytokines anti-inflammatoires et contribue à réguler la tension artérielle. Théoriquement, tous ces facteurs préviendraient des troubles cardiovasculaires.
Tout en admettant qu'il faille mener plusieurs essais cliniques pour confirmer cette hypothèse, les chercheurs soulignent que les autorités devraient revoir l'aménagement du territoire urbain de manière à laisser davantage de place aux piétons, et envisager d'enrichir systématiquement certains aliments en vitamine D.
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- Publié dans : Médecine
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