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Manger mal... à en mourir
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Alors que la qualité de l'alimentation est, avec le mode de vie sédentaire, au coeur des préoccupations sanitaires, une étude suédoise a évalué la relation entre qualité de l'alimentation et mortalité toutes causes confondues. Cette étude prospective, mise en oeuvre en 1997-1998, en population générale, a suivi une cohorte, la Cohort of Swedish Men, constituée de 40 837 hommes âgés de 45 à 79 ans, indemnes de maladie cardiovasculaire et de cancer à l'entrée dans l'étude.
Elle s'est fondée sur les réponses à un questionnaire à 96 items intéressant l'alimentation, et sur des scores d'apports alimentaires recommandés pour la santé consommés de une à trois fois par semaine et plus (légumes, fruits, céréales, poissons et fruits de mers, laitages à faible teneur en graisses, noisettes, amandes, huile d'olive...) et d'autres non recommandés consommés trois fois par semaine et plus (graisses animales, viandes, préparations industrielles de viandes, hamburgers, saucisses, laitages à haute teneur en graisses dont le beurre, confiseries, pâtisseries, glaces frites, chips, mayonnaise...).
Les auteurs ont pris en compte l'âge, l'éducation, l'activité physique, le statut martial, le tabagisme, la consommation d'alcool, la prise de compléments alimentaires, les apports énergétiques, le rapport taille/hanche, la perception par les sujets de leur état de santé, et effectué des ajustements sur ces facteurs confondants potentiels. Les données de mortalité ont été obtenues à partir des registres nationaux. Entre 1998 et 2005, 4 501 décès de toutes causes ont été enregistrés ; entre 1998 et 2003, 1 394 décès de cause cardiovasculaire et 759 décès par cancer ont été recensés.
Les hommes ayant des scores élevés d'apports en aliments recommandés avaient une consommation de fruits et légumes de 52 % supérieure à ceux ayant des scores bas d'alimentation recommandée, et aussi une consommation de viandes de 19 % plus forte. Ceux dont les scores d'apports alimentaires non recommandés étaient élevés avaient une consommation de viandes de 73 % plus forte que ceux ayant un score bas d'alimentation non recommandée, et aussi une consommation de fruits et légumes de 20 % plus élevée.
Les scores élevés d'apports en aliments recommandés pour la santé, en comparaison des scores bas pour ces aliments, étaient associés à des risques de mortalité toutes causes et de mortalité cardiovasculaire significativement plus faibles, avec des ratios de risque respectivement de 0,81 (IC à 95 % 0,71-0,91 ; p pour la tendance < 0,0001) et 0,71 (IC à 95 % 0,54-0,93; p pour la tendance = 0,003).
À l'opposé, les hommes ayant des scores élevés d'apports alimentaires non recommandés, comparés à ceux dont les scores pour ces aliments étaient bas, avaient des risques accrus de mortalité toutes causes (ratio de risque : 1,21 IC à 95 % 1,09-1,34; P pour la tendance = 0,001) et de mortalité par maladie cardiovasculaire (ratio de risque : 1,27 IC à 95 % 1,05-1,54 ; p pour la tendance = 0,07).
Cette vaste étude, prospective, portant sur près de 41 000 sujets, associe inversement la qualité de l'alimentation, définie par la consommation d'une grande variété d'aliments recommandés et la consommation limitée d'aliments non recommandés, à une réduction de la mortalité masculine, mortalité toutes causes et mortalité de cause cardiovasculaire.
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- Publié dans : Médecine
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