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Les maladies infectieuses peuvent-elles favoriser l'obésité ?
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On savait déjà que certains agents pathogènes, bactéries ou virus, pouvaient entraîner des prises de poids chez l'animal et qu'au contraire d'autres, comme Helicobacter pylori pouvaient provoquer une perte de poids. Mais une question restait sans réponse : les infections contractées pendant l'enfance ont-elles un impact significatif sur l'évolution du poids à l'âge adulte ? Pour tenter de répondre à cette question, une équipe américaine a décortiqué les données médicales de près de 1 900 habitants des Philippines car, sur cet archipel, un quart de la population est en surpoids et on a constaté une forte augmentation de l’obésité entre 1985 et 2005.
Les chercheurs se sont penchés sur les données médicales très complètes de la Cebu Longitudinal Health and Nutrition Survey, concernant des enfants nés entre 1983 et 1984 et les ont comparées aux données actuelles. Ils ont ainsi pu constater que les grandes épidémies d'infections respiratoires semblaient provoquer une augmentation sensible du poids des sujets, ce qui montre, compte tenu de la rigueur méthodologique de l'enquête, que les infections de l'enfant peuvent avoir un impact important, des décennies plus tard, sur son poids.
Cette étude confirme donc un article publié dans Nature en 2005 et intitulé « La flore intestinale impliquée dans l'obésité ». L'hypothèse des chercheurs pour expliquer ce lien est que les infections respiratoires entraînent de fortes consommations d’antibiotiques et par voie de conséquence des modifications profondes de l'équilibre complexe qui règne dans notre flore intestinale.
Or, on sait depuis 2011, grâce à une étude internationale publiée dans Nature que les humains se répartissent en trois grands groupes distincts (entérotypes) en fonction de la composition de la flore intestinale. Cette remarquable étude a également montré des liens puissants entre la composition de ces entérotypes et des facteurs comme l'âge, l’origine géographique et le poids.
La mise au point de traitements personnalisés contre les infections, tenant compte de la spécificité de notre flore intestinale, pourraient donc, à long terme, être un puissant moyen de prévention contre l'obésité à l'âge adulte ainsi que contre beaucoup d'autre pathologies.
Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash
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- Publié dans : Médecine
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