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Maladie de Parkinson : vers un nouveau traitement non invasif
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La maladie de Parkinson s’accompagne de symptômes moteurs handicapants (tremblements, rigidité des muscles, lenteur des mouvements), qui peuvent être atténués par un médicament, la L-Dopa ou lévodopa. Mais ce traitement a deux inconvénients : une proportion non négligeable des patients n’y réagit pas du tout – sans que l’on comprenne pourquoi – et pour ceux qui vont mieux, le répit n’est souvent que de courte durée. Ainsi, 50 à 80 % de ces personnes finissent par développer, en cinq à dix ans, des effets secondaires, des mouvements anormaux nommés "dyskinésies". Toutefois, l’équipe emmenée par Daniela Popa, de l’École normale supérieure de Paris, vient de prouver l’efficacité d’un traitement atypique qui évite les dyskinésies : la stimulation du cervelet.
Quel est le lien avec le cervelet ? Les symptômes de la maladie de Parkinson sont dus à la mort, lente mais inéluctable, des neurones dopaminergiques du striatum qui se projettent dans divers autres noyaux cérébraux centraux, notamment la substance noire. La lévodopa compense la perte de dopamine dans la substance noire, réduisant en grande partie les troubles moteurs, mais donne souvent naissance à des dyskinésies. Chez les hommes, les primates et les rongeurs, ces dernières sont dues à des anomalies de fonctionnement des neurones dans diverses régions du cerveau impliquées dans la motricité : ganglions de la base (où se trouvent la substance noire et le striatum), thalamus (un important carrefour cérébral) et cortex moteur. Or le cervelet se trouve bien loin de là, à l’arrière du cerveau…
Cependant, un type particulier de neurones du cervelet, les cellules de Purkinje, se projette sur l’ensemble des aires cérébrales impliquées dans les dyskinésies. C’est cette connexion qui a inspiré l’équipe de Daniela Popa. Les chercheurs ont modifié les cellules de Purkinje dans le cervelet de souris vivantes développant une pathologie similaire à la maladie de Parkinson, afin "d’exciter" ces cellules quand on les stimule par optogénétique, c’est-à-dire en les éclairant avec de la lumière laser.
Résultat : les souris parkinsoniennes et traitées à la lévodopa depuis quelque temps, et dont on a excité les cellules de Purkinje deux minutes par jour, voient leurs dyskinésies disparaître presque complètement, voire ne jamais se manifester (contrairement aux rongeurs non stimulés). La stimulation rétablirait une activité électrique "normale" non seulement dans le cervelet, mais aussi dans le thalamus, le cortex moteur et le striatum, c’est-à-dire dans tout le circuit moteur défaillant sous lévodopa. Et ce, via des mécanismes de plasticité cellulaire, c’est-à-dire que les neurones se remodèlent et forment de nouvelles synapses.
Reste à déterminer l’efficacité de ce nouveau traitement des dyskinésies sur le long cours et à l’optimiser chez les patients humains. Il serait notamment envisageable de stimuler leur cervelet sans percer le crâne, par des stimulations transcrâniennes magnétiques, grâce à une bobine placée contre leur tête, pendant deux minutes chaque jour, trente minutes après l’absorption du médicament lévodopa.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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