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Maladie d’Alzheimer : un mécanisme crucial dans la lutte contre la maladie a été identifié
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La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui se caractérise par deux lésions : des dépôts amyloïdes et des enchevêtrements de protéine tau. Plusieurs traitements ont été développés durant les dernières années, ciblant l’une ou l’autre de ces lésions dans le but de retarder la progression de la maladie. Mais récemment, des chercheurs ont identifié un mécanisme crucial de la maladie : le processus par lequel la bêta-amyloïde entraîne les enchevêtrements de tau. Une découverte qui pourrait aboutir à des traitements bien plus efficaces que les thérapies actuelles.
La maladie d’Alzheimer se caractérise depuis longtemps par l’accumulation de deux protéines distinctes dans le cerveau : d’abord la bêta-amyloïde, qui s’accumule en plaques, puis la tau, qui forme des enchevêtrements toxiques qui entraînent la mort cellulaire. Mais la façon dont la bêta-amyloïde conduit à la toxicité de la protéine tau n’a jamais été précisément connue. Maintenant, une nouvelle étude menée à l’Université de l’Alabama, à Birmingham, semble décrire ce mécanisme manquant.
Ces recherches ont mis à jour une cascade d’événements. L’accumulation de bêta-amyloïde active un récepteur qui répond à un signal chimique du cerveau appelé noradrénaline, communément connu pour mobiliser le cerveau et le corps pour l’action. L’activation de ce récepteur à la fois par la bêta-amyloïde et la noradrénaline stimule l’activité d’une enzyme qui active la protéine tau et augmente la vulnérabilité des cellules cérébrales.
Essentiellement, la bêta-amyloïde détourne la voie de la noradrénaline pour déclencher une accumulation toxique de tau, explique Qin Wang, chercheuse en neuropharmacologie au département de biologie cellulaire, développementale et intégrative de l’Université d’Alabama à Birmingham. « Nous montrons vraiment que cette noradrénaline est une pièce manquante de tout le casse-tête de la maladie d’Alzheimer ».
Cette cascade explique pourquoi tant de traitements antérieurs contre la maladie d’Alzheimer ont échoué. La plupart des médicaments développés au cours des dernières décennies ont visé l’élimination des bêta-amyloïdes. Mais la nouvelle recherche suggère que la noradrénaline amplifie les dommages causés par cette protéine. La bêta-amyloïde elle-même peut tuer les neurones, mais uniquement à des doses très élevées.
La maladie d’Alzheimer se caractérise par deux types de lésions : les plaques amyloïdes entre les neurones et les lésions (tangles) neurofibrilaires tau à l’intérieur des neurones. Longtemps, le lien entre bêta-amyloïde et tau a échappé aux biologistes. Mais l’équipe de Wang a montré que c’est la noradrénaline qui joue le rôle principal dans ce processus.
Ajoutez de la noradrénaline et il ne faut que 1 à 2 % de bêta-amyloïde pour éliminer les cellules du cerveau dans une boîte de laboratoire. Donc, avec des traitements qui ciblaient la bêta-amyloïde mais laissaient la voie de la noradrénaline intacte, il restait suffisamment de bêta-amyloïde pour faire des dégâts importants. Mais si la voie de la noradrénaline est vraiment cruciale pour le développement de la maladie d’Alzheimer, elle suggère de nouvelles façons de traiter la maladie.
Un médicament qui a été développé pour traiter la dépression, mais trop inefficace pour être approuvé, semble agir sur cette même voie. Le médicament, l’idazoxan, qui a également été étudié dans la schizophrénie, a déjà subi les premiers tests cliniques et s’est révélé sûr. Wang cherche maintenant à promouvoir de plus grands essais cliniques sur l’idazoxan pour voir s’il peut être utilisé pour traiter efficacement la maladie d’Alzheimer à un stade précoce. Elle espère qu’à terme, un médicament qui agira sur cette voie liée à la maladie d’Alzheimer de manière plus ciblée pourra être développé, afin de minimiser les effets secondaires et maximiser l’efficacité.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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