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Maladie d’Alzheimer : une faiblesse en œstrogènes expliquerait sa plus grande fréquence chez les femmes
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Face à la maladie d’Alzheimer, les femmes et les hommes ne sont pas sur un pied d’égalité. Les femmes sont plus touchées et représentent environ 60 % des malades. Des chercheurs italiens ont récemment découvert le rôle de l’estradiol dans ce processus, qui est un dérivé naturel du métabolisme du cholestérol nécessaire au maintien de la fertilité et dont le taux diminue au moment de la ménopause.
Alzheimer est la maladie neurodégénérative la plus courante et la principale cause de démence. « Le risque de développer Alzheimer ainsi que sa progression et sa gravité sont connus pour être très différents chez les hommes et les femmes », poursuit Elena Tamagno, co-auteure principale de l’étude et chercheuse à l’Institut de neurosciences de la Fondation Cavalieri Ottolenghi (NICO) à l’université de Turin (Italie). « Des études épidémiologiques récentes ont montré que les deux tiers des patients sont des femmes et ce fait ne peut être attribué uniquement à leur espérance de vie plus élevée. La perte d'estradiol pourrait être l'un des facteurs menant au déclin des fonctions cognitives chez les femmes ».
Les chercheurs estiment que le remplacement précoce des œstrogènes ménopausiques peut protéger contre le développement de cette maladie. Celle-ci se caractérise concrètement par l'accumulation de peptides bêta amyloïdes 42 (AB42) dans les plaques amyloïdes et l'agrégation de la protéine tau.
Ces protéines tau sont abondantes dans les cellules nerveuses et sont pathologiquement modifiées dans le développement d’Alzheimer. Pour examiner l'hypothèse selon laquelle le sexe influence l'effet des AB42 sur les modifications de la protéine tau, les chercheurs ont administré ces peptides d'AB42 à des souris transgéniques. Les résultats ont montré que le remplacement des œstrogènes a permis d’inverser l’effet des protéines tau par une activité antioxydante.
Ces résultats ont conduit les chercheurs à prendre plusieurs facteurs en compte. « Notre étude indique que des facteurs tels que l'âge, le stade de la reproduction, les niveaux d'hormones et l'interaction avec d'autres facteurs de risque doivent être pris en compte chez les femmes, afin d'identifier le meilleur traitement approprié dans la prévention des troubles cognitifs », estime Massimo Tabaton, co-auteur principal. « Nos résultats suggèrent qu'un remplacement précoce des œstrogènes postménopausiques peut être protecteur contre Alzheimer ».
Selon les chercheurs, cette découverte met la lumière sur la raison pour laquelle les femmes sont les plus touchées par Alzheimer. « Lier la carence en œstrogènes aux changements tau d’Alzheimer fournit le lien mécaniste manquant au risque accru d’Alzheimer chez les femmes et suggère de manière significative des voies thérapeutiques pour réduire cette maladie », a conclu George Perry, rédacteur en chef du Journal of Alzheimer's Disease et chercheur en neurobiologie à l'université du Texas à San Antonio.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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