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Lutte contre la douleur : des progrès à faire pour les patients
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Des progrès ont été réalisés pour lutter contre la douleur, mais des améliorations restent attendues dans la prise en charge, l'écoute des patients, y compris les enfants, personnes âgées, handicapées, selon un bilan dressé mardi lors des Assises nationales de la douleur à Paris.Pour 54% des Français, la douleur est une priorité de santé, mais "seulement un Français sur deux considère que la douleur est bien prise en charge en France", a souligné Alain Serrie, président du Comité d'organisation des Etats généraux de la douleur. Les Assises sont venues conclure mardi ces Etats généraux prévus par le Programme national 2002-2005 contre la douleur, qui faisait suite au plan lancé en 1998 par Bernard Kouchner.
Dans le cadre de ce programme, "des progrès ont été réalisés, mais des progrès restent à faire", a résumé Alain Serrie, en présentant une enquête réalisée en 2003 par la TNSofres, et publiée dans le "Livre blanc de la douleur" à l'occasion des Assises. 68% des Français considèrent notamment que le public n'est pas assez informé et seulement deux personnes sur dix connaissent l'existence d'une structure de prise en charge de la douleur, a-t-il relevé. 78% des personnes interrogées ont déclaré avoir été confrontées à la douleur au cours des deux années précédentes, personnellement ou pour une personne de leur entourage.
80% des Français se sont vu prescrire au moins un antalgique en 2002, selon une autre enquête présentée mardi. Mais prendre en charge la douleur, ce n'est pas seulement donner un médicament ou prévoir la pompe à morphine, c'est savoir écouter le patient, "l'accompagner dans la souffrance", comme l'ont souligné une infirmière et des médecins.
Dans les hôpitaux et cliniques, il y a encore "beaucoup de progrès à faire" pour diagnostiquer et traiter la douleur, a rappelé Philippe Michel, directeur médical du Comité de coordination de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine (CCECQA), à l'issue d'enquêtes sur 170 établissements de santé et 7.300 patients de six régions.
"40% des patients qui se disent douloureux, sont considérés comme non-douloureux par les infirmières et médecins interrogés séparément" à leur sujet et "un tiers des patients ayant des douleurs modérées ou fortes ne sont pas traités", a-t-il ajouté. Moins d'un tiers des services ont prévu des protocoles pour prévenir la douleur lors d'actes de soins douloureux, selon cette enquête.
Dans les services de chirurgie, si la douleur post-opératoire est prise en charge, les plaintes du patient concernant d'autres douleurs non liées à l'opération restent souvent négligées. Comme l'a rappelé le généraliste François Liard, le médecin "formé à la médecine d'organe, croit trop souvent que quand on soigne l'organe on soigne l'individu". La souffrance psychologique est à prendre en compte. Le "patient est à considérer comme une personne", selon la psychologique Marie-Claude Defontaine-Cateau, qui a insisté sur l'interaction entre psychisme et organisme. 50% à 60% des patients douloureux sont dépressifs. Or, "si la dépression est présente, elle nécessite d'être reconnue et évaluée", dit-elle, précisant que les facteurs anxio-dépressifs "abaissent le seuil de la douleur" et affectent la capacité à faire face ou gérer la douleur". Au total, une approche globale et une prise en charge pluridisciplinaire du patient douloureux est prônée par les médecins qui demandent à être mieux formés à l'écoute des patients. Meilleure information du public, développement de la recherche, renforcement des structures de prise en charge figurent aussi parmi les propositions présentées.
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- Publié dans : Médecine
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