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La luminothérapie serait aussi efficace que les antidépresseurs
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Selon une méta-analyse réalisée par des chercheurs français, la luminothérapie, à raison de trente minutes par jour, serait aussi efficace que les antidépresseurs pour traiter les dépressions. Cette approche fait en effet jeu égal avec les antidépresseurs dans les épisodes dépressifs caractérisés, conclut une revue de la littérature avec méta-analyse conduite par le psychiatre et médecin du sommeil Pierre Alexis Geoffroy (département de psychiatrie et addictologie Bichat-Beaujon, Paris), avec des collègues du CHU de Strasbourg. L’association luminothérapie et antidépresseur est plus efficace que la monothérapie, démontre aussi l’équipe française dans son travail paru en ligne le 18 septembre dans la revue Sleep Medicine Reviews.
Voilà plus de trente ans que la luminothérapie a commencé à montrer des bienfaits dans la dépression saisonnière, une pathologie qui concerne environ 3 % de la population en Suisse, et jusqu’à 10 % dans les pays du Nord. Depuis, l’intérêt de cette approche a été étudié dans d’autres formes de dépression, non saisonnières.
L’exposition quotidienne à un écran diffusant une lumière blanche (des LED pour les appareils les plus récents), à une intensité de 10 000 lux, a un effet antidépresseur et synchronise l’horloge interne. L’action antidépressive de la lumière est liée à des effets à différents niveaux, qui peuvent se combiner : synchronisation des rythmes circadiens (biologiques), amélioration de la vigilance, stabilisation des rythmes veille-sommeil, action sur les voies de la sérotonine…
Pour évaluer la littérature scientifique existante, les chercheurs français ont choisi des critères très stricts, sélectionnant seulement des études comparant luminothérapie et antidépresseurs selon une méthode systématique. Au total, ils ont analysé sept essais, représentant 397 patients avec un épisode dépressif modéré à sévère. « A la suite de nos analyses statistiques, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il n’y avait pas de supériorité des antidépresseurs sur la luminothérapie, et que l’association des deux traitements était plus efficace que les antidépresseurs seuls », résume Pierre Alexis Geoffroy.
Pour Guillaume Fond, psychiatre au CHU de Marseille, « Dans le cadre d’une dépression non sévère, on peut proposer en première intention des antidépresseurs ou une luminothérapie, en fonction des préférences du patient, de son profil et de sa tolérance aux médicaments », précise le psychiatre, qui a recours à cette bithérapie notamment chez des patients hospitalisés. « Dans les formes sévères, l’association peut être instaurée d’emblée, pour obtenir un effet plus rapide qu’avec les antidépresseurs seuls ».
En pratique, le traitement d’une dépression dure de huit à dix semaines avec la luminothérapie, contre six mois avec des antidépresseurs. La luminothérapie est principalement réalisée en ambulatoire, avec des appareils que les patients achètent dans des grandes surfaces, des boutiques de matériel médical, des sites d’e-commerce… Selon une directive européenne, les appareils de luminothérapie sont considérés comme des dispositifs médicaux (de classe 2A) s’ils revendiquent une finalité médicale, mais nombre de modèles ne sont pas classés comme tels.
« Par précaution, il est préférable d’envisager une luminothérapie en accord avec son médecin, d’être prudent en cas de trouble bipolaire et de choisir un appareil avec marquage CE classé dispositif médical », insiste Pierre Alexis Geoffroy, en invitant aussi les utilisateurs à suivre les indications du fabricant, y compris en matière de distance par rapport à l’appareil (en général de 30 à 80 cm). Le psychiatre ajoute que des recherches sont encore nécessaires, notamment pour mieux évaluer les effets à long terme, mal connus, et déterminer les modalités optimales d’utilisation.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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