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Loi sur la bioéthique : l'importation de cellules souches embryonnaires autorisée

C'est une première étape avant l'entrée en vigueur effective de la loi sur la bioéthique : le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a présenté mardi le décret autorisant en France l'importation de cellules souches embryonnaires, un dispositif qu'il a qualifié de "transitoire". Le texte, publié au Journal officiel le 30 septembre, autorise pour la première fois en France l'importation de cellules souches d'embryons humains sans projet parental. Ce "dispositif transitoire est mis en place pour que les chercheurs puissent continuer à travailler", en attendant l'entrée en vigueur de la loi sur la bioéthique, probablement au printemps prochain, a précisé Philippe Douste-Blazy lors d'une visite à l'hôpital Antoine Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine). "D'ici là, les chercheurs utiliseront des embryons importés de l'étranger". La loi prévoit d'autoriser la recherche sur les embryons congelés surnuméraires pendant cinq ans à titre dérogatoire. Présentes au premier stade du développement embryonnaire (les embryons surnuméraires issus de l'aide à la procréation représentent un réservoir important), ces cellules souches dites "totipotentes" sont à l'origine des quelque 260 lignées cellulaires qui composent l'organisme. Au cours du développement, elles se transforment en cellules cardiaques, musculaires, cutanées, cérébrales, etc... Les chercheurs espèrent parvenir à orienter leur transformation en laboratoire pour traiter des maladies telles que le diabète, la maladie de Parkinson, les affections cardio-vasculaires... Le Pr René Frydman, le "père" du premier bébé-éprouvette français, s'est félicité de la signature de ce décret. "Ça nous apporte en France la possibilité de travailler sur ce qui, je pense, devrait être une véritable étape de la médecine, aussi importante qu'a été la découverte des antibiotiques", a-t-il souligné. Interrogé sur les raisons du retard de la France en matière de cellules souches embryonnaires, il a estimé qu'elles étaient "idéologiques". "Il y avait une opposition qui restait sur la possibilité de travailler sur des embryons sur lesquels il y avait un investissement affectif". Mais à partir du moment où il n'y a pas de projet d'enfant avec l'un d'eux, "ils sont une source d'espoir", a rappelé le Pr Frydman. Philippe Douste-Blazy a observé que la signature de ce décret était une première étape avant la création, en janvier prochain, de l'Agence de la biomédecine qui se substituera à l'Etablissement français des greffes, ainsi qu'à la Commission nationale de médecine et de biologie de la reproduction et du diagnostic prénatal. Cette création sera suivie, au printemps, par la signature du décret autorisant l'utilisation des embryons congelés. Le ministre de la Santé a également annoncé le lancement d'un recensement précis de tous les embryons humains actuellement congelés dans l'Hexagone, dont le nombre est estimé à plus de 118.000. Selon lui, 55 % d'entre eux font encore l'objet aujourd'hui d'un projet parental. "Il n'est donc pas question d'y toucher", a-t-il assuré. Il a également redit son opposition au clonage reproductif, rappelant que la loi sur la bioéthique en faisait "un crime contre l'espèce humaine", passible de vingt ans de réclusion. De son côté, le ministre délégué à la Recherche François d'Aubert a jugé "important pour la recherche d'avoir un système juridique qui permette d'aller le plus loin possible dans ces domaines extrêmement prometteurs".

AP :http://fr.news.yahoo.com/041005/5/430st.html

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