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La loi du plus fort n'est plus la meilleure

Prenez Obélix et Astérix. Placez-les chacun sur le plateau d'une balance géante. Que se passe-t-il ? Le plateau sur lequel se trouve Obélix bascule irrémédiablement vers le sol, tandis que celui d'Astérix se trouve à une bonne distance du plancher des vaches et n'a aucune chance de redresser la situation, malgré les efforts du petit guerrier gaulois. Il y a une différence de poids trop grande entre les deux personnages. Cette allégorie - pas du meilleur goût, je le concède - correspondait au rapport de force sur Internet, Obélix représentant les Etats-Unis et Astérix le reste du monde. Elle était vraie jusqu'au 16 janvier dernier. Depuis cette date, la balance penche de l'autre côté. Désormais, selon une étude réalisée par StatMarket, 55 % du trafic sur la Toile n'a pas pour origine les Etats-Unis, alors qu'auparavant, c'est dans ce pays que l'essentiel du trafic se produisait. Le centre du cybermonde était là-bas. Aujourd'hui, il se déplace. Bien sûr, avec un peu plus de 45 % du trafic enregistré, l'Amérique du Nord est encore très loin devant les autres nations, mais on constate, au regard de l'étude, que plusieurs pays font preuve d'une réelle activité sur le réseau mondial. L'Allemagne, le Canada, la Corée du Sud et le Japon sont les plus actifs sur le Net après les Etats-Unis. A eux quatre, ils comptent pour plus de 20 % du trafic, un chiffre qui ne surprend pas les analystes de StatMarket, selon lesquels «cette tendance devrait s'accentuer à mesure que le reste de la planète se connectera au réseau mondial». Ce changement mérite d'être souligné, car cela signifie qu'à terme - comptez une demi-douzaine d'années, peut-être moins - l'influence du monde anglo-saxon dans le cyberespace pourrait être moins prédominante qu'aujourd'hui. En d'autres termes, on peut espérer qu'Internet deviendra un véritable pôle d'interculturalité où toutes les cultures pourront s'exprimer sur le pied d'une relative égalité. A ce propos, on peut noter que l'anglais reste la principale langue du Net puisque 47,6 % des utilisateurs du réseau la pratiquent en ligne. Il n'empêche que les autres idiomes occupent une place grandissante, à l'instar du japonais, du chinois, de l'espagnol ou de l'allemand. Une tendance qui réjouira les tenants de l'antiglobalisation, lesquels se réunissent à Porto Alegre jusqu'au 30 janvier, pour débattre notamment de la sauvegarde des identités culturelles. D'ailleurs, le site officiel du sommet de Porto Alegre est multilingue, tandis que celui de Davos n'est qu'en anglais...

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