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Un logiciel national pourrait faciliter l'identification des tueurs en série
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En matière d'enquête sur les crimes de sang, les policiers ne disposent pas d'un système de détection informatique des affaires qui peuvent avoir un lien entre elles. Chaque service d'enquête judiciaire traite ses propres dossiers. Exemple : les circonstances d'un meurtre commis à Perpignan, et dont s'occupent les policiers du service régional de police judiciaire ou les gendarmes locaux, ne seront pas forcément connues à Paris, où des faits de même type ont pourtant été enregistrés. A ce jour, les enquêteurs doivent se contenter d'un télégramme en onze points succincts qui résume les constatations faites par leurs collègues policiers ou par les gendarmes. Ce document sommaire, qui n'est pas systématiquement communiqué pour tous les homicides, est souvent insuffisant. Il ne fournit en tout cas que très rarement des éléments assez précis pour rapprocher deux crimes de sang susceptibles d'avoir été commis par le même auteur. Baptisé du nom de Chardon (comportements homicides : analyse et recherche sur les données opérationnelles nationales), le projet d'un système de traitement informatisé a été élaboré par la brigade criminelle de la préfecture de police de Paris. Il s'inspire, dans ses grandes lignes, du fichier américain Violent Criminal Apprehension Program (ViCAP), mis en place par le Federal Bureau of Investigation (FBI) pour favoriser la recherche et l'identification des tueurs en série. Le projet français ne s'arrête cependant pas à la seule traque de ce genre particulier de criminel. Il vise également la résolution éventuelle des « crimes sans histoire », où n'apparaissent d'emblée ni mobile ni piste évidente. Il repose sur un questionnaire détaillé que les policiers ou les gendarmes devraient remplir dès qu'ils sont confrontés à un homicide, à la découverte d'un cadavre non identifié ou à une disparition d'une personne dont les circonstances indiquent une forte présomption de meurtre. Le formulaire-type comprend deux cent dix-huit questions. Elles concernent aussi bien des données relatives à la victime que le mode opératoire de l'homicide et des éléments sur l'agresseur. Chaque aspect fait l'objet d'une série de questions précises visant à collecter le plus grand nombre d'informations utiles à de futurs recoupements. Si l'on prend l'exemple du chapitre consacré au mode opératoire, il comprend au total quatre-vingt-une questions, qui passent au crible successivement la situation de la victime au moment de sa découverte, les causes de la mort et le scénario apparent de l'homicide. Où la personne agressée a-t-elle été vue vivante pour la dernière fois ? Par quel moyen l'auteur est-il entré en contact avec elle ? Dans quel endroit le corps a-t-il été retrouvé ? Ou encore y a-t-il des éléments qui laissent penser à un rituel qu'aurait suivi le meurtrier ? Les données ainsi collectées doivent pouvoir être utilisées de plusieurs manières. Le logiciel mis au point pour leur traitement aura pour intérêt de permettre de multiples entrées. Un enquêteur pourrait par exemple opter pour une recherche thématique, ne retenant que les questions relatives au mode opératoire de l'homicide. La mise en oeuvre de Chardon dépend désormais de son financement. Le principe a en effet été reconnu comme « intéressant » par la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), qui en aurait l'entière maîtrise dès son entrée en service.
Le Monde :
http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2079-124719-QUO,00.html
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