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Un livre pour mieux comprendre la société de l'information:"Anthropologie de la société digitale"

Salvino A. Salvaggio, docteur en sciences sociales, consultant in McKinsey et spécialiste des nouvelles technologies, vient d'écrire une remarquable étude consacrée aux multiples bouleversements sociaux résultant de la diffusion accélérée des nouvelles technologies. dans son étude, Salvino A. Salvaggio souligne à quel point les réseaux changent notre relation au temps et à l'espace. Il montre que les effets des réseaux sur les domaines social, économique et politique seront fondamentaux. En libérant notre vie quotidienne des contraintes de l'espace, nous allons bien évidemment transformer par exemple la politique, puisque celle-ci a toujours été basée sur la notion de territorialité. Et bien entendu, cela provoquera des changements profonds au niveau des implantations humaines qui étaient elles aussi basées sur la nécessité de la proximité des flux des produits matériels et des structures centralisées de puissance. C'est pour cela que nous assistons actuellement au développement des toutes sortes de "télé"-activités : télé-éducation, télé-achats, télé-travail,etc. La manière dont ces pratiques nouvelles vont se structurer ressort encore du niveau conjectural, mais il apparaît d'ores et déjà évident qu'elles vont modifier profondément nos manières classiques d'agir. Salvino A. Salvaggio met également l'accent sur les conséquences du développement du télétravail. Il; rappelle qu' aux Etats-Unis plus de la moitié des nouveaux postes de travail créés dans le courant des cinq dernières années sont des télé-professions, et le nombre d'étudiants à domicile connaît une croissance spectaculaire (environ un million). Notre niveau technologique actuel nous permet de produire toujours plus de produits, avec de moins en moins de main-d'oeuvre. Finalement, seule une petite frange de la population active sera employée pour la production de biens matériels. De nouveau, il s'agit là d'une transformation de la civilisation. Durant les années trente, sous l'influence de théories de l'organisation telles que le Taylorisme, le travail manuel s'est trouvé largement automatisé et progressivement exclu de la production industrielle. Depuis les années quatre-vingt, un processus similaire est en cours au niveau du travail intellectuel de routine. De nombreuses entreprises ont réorganisé totalement leurs processus de travail sur la base des avantages technologiques en éliminant les procédures routinières. Cette étude montre à quel point la révolution digitale transforme la hiérarchie des besoins et entraîne la naissance de nouveaux besoins symboliques et même spirituels, créant de nouvelles couches économiques pour satisfaire ce type de besoin. L'un des aspects de la révolution digitale le plus visible et discuté est probablement le processus de virtualisation. Pour comprendre la nature de ce processus, nous devons comprendre comment les humains transforment l'univers pour répondre à leurs propres besoins. Dans les civilisations agricoles et pendant les périodes précédentes, la Nature (matière) était transformée par le travail physique et les moyens mécaniques (c'est-à-dire la matière). Ainsi, la matière était transformée par la matière. Durant la Révolution Industrielle, l'énergie intervient comme nouvel agent de production (sous la forme de carburants). Ainsi, la matière était transformée par la matière et par l'énergie, ce qui a provoqué un saut dans la productivité. Nous en sommes actuellement à ajouter un autre facteur à cette équation : l'information. Aujourd'hui, le monde naturel n'est plus transformé seulement par la matière et l'énergie, mais aussi par l'information ce qui conduit à une nouvelle explosion de la productivité. Nous pouvons affirmer que la virtualisation est le processus qui tend à remplacer la matière par l'information. Ce processus n'est pas sans conséquences sur la manière dont nous percevons le monde. Entre l'humanité et la nature, entre les humains et les autres humains, entre les humains et les machines, il existe maintenant une couche d'information. Et cette couche d'information gonfle à mesure que le processus de virtualisation s'amplifie. Par le passé, nous pouvions dire "si je ne peux le toucher, cela n'est pas réel". Ceci a constitué le credo de la science, du monde industriel, du matérialisme. Actuellement, cette situation s'inverse au point que l'on peut dire, en accord avec Tom Peters : "si vous pouvez le toucher, ce n'est pas réel". En d'autres termes, l'informationnel, le non-matériel, est devenu plus important, en termes de politique, de social et de philosophique, que le matériel.

Anthropologie de la société digitale : http://www.salvaggio.net/ExhList.html

(à télécharger sur le site de Salvino A. Salvaggio)

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