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Des liens complexes entre dépression et démence
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On ignore dans quelle mesure la dépression constitue un facteur de risque en matière de démence, mais ces deux pathologies –fréquentes au cours du vieillissement– se trouvent souvent associées. Réalisée en Californie sur une cohorte de plus de 13 000 sujets suivis pour une dépression du « milieu de la vie » (entre 40 et 55 ans) ou plus tardive (late-life depression, survenant une trentaine d’années plus tard), une étude rétrospective a évalué l’incidence éventuelle des antécédents dépressifs sur l’apparition d’une maladie d’Alzheimer ou d’une démence vasculaire.
D’un âge moyen de 81 ans, cette cohorte comporte environ 58 % de femmes et –précision interdite dans les études françaises– 24 % des intéressés « n’étaient pas des Blancs. » Environ 14 % des sujets étaient affectés par une dépression du milieu de la vie, 9 % par une dépression à manifestation tardive, et 4 % par ces deux types de troubles successivement.
Les auteurs observent une association significative des symptomatologies dépressives avec un risque accru de démence, et cette relation diffère selon l’époque particulière où se manifeste la dépression : débutant plus tôt dans l’existence, et se reproduisant de façon récurrente, un trouble dépressif multiplie le risque de démence vasculaire par 3,5 (Hazard Ratio [HR] = 3,51 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 2,44 à 5,05]), alors qu’une dépression se cantonnant seulement sur le tard est plutôt associée à une maladie d’Alzheimer dont elle double approximativement le risque (HR = 2,06 ; IC95 de 1,67 à 2,55).
Une dépression d’installation tardive pourrait donc avoir valeur de « signe prodromique de démence, en particulier de maladie d’Alzheimer. » Mais des recherches ultérieures sont nécessaires pour déterminer si un « traitement efficace de la dépression » (quelles que soient les modalités diachroniques de celle-ci) pourrait « contribuer à maintenir les fonctions cognitives et à retarder l’apparition d’une démence. » Et vu l’incidence accrue (actuelle et prévisible) des pathologies démentielles, « même une petite réduction d’un facteur de risque » reconnu aurait, estiment les auteurs, un « impact remarquable en termes de santé publique. »
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- Publié dans : Médecine
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