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Un lien plus étroit que prévu entre endométriose et cancer de l’ovaire

L’endométriose affecte environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Si les douleurs pelviennes et l’infertilité sont les comorbidités les plus connues, les études montrent aussi un lien entre l’endométriose et le risque de cancer de l’endomètre, du sein et de l’ovaire. Une revue systématique de 2021 concluait que le risque de cancer de l’ovaire est près de 2 fois plus élevé chez les femmes présentant une endométriose. Ce lien est toutefois variable selon le type histologique de cancer. Mieux comprendre les relations entre les différents types à la fois d’endométriose et de cancer ovarien fournirait des informations sur les mécanismes des deux pathologies, et en améliorerait peut- être la prise en charge.

Une étude de cohorte rétrospective (1992-2019) a rassemblé près de 79 000 femmes atteintes d’endométriose, "comparées" dans un rapport 1 sur 5 avec des femmes sans endométriose. L’endométriose était classée comme "superficielle", "ovarienne", "profonde" ou "autre". L’objectif était d’évaluer les cancers de l’ovaire diagnostiqués entre 1992 et 2019, avec leurs caractéristiques histologiques, classés pour les analyses principales en type I (endométrioïde, à cellules claires, mucineux, séreux de bas grade) et type II (séreux de haut grade). Dans cette vaste cohorte de femmes présentant une endométriose diagnostiquée à un âge moyen de 36 ans, 597 cancers ovariens ont été diagnostiqués pendant la période considérée.

Les données confirment un lien entre l’endométriose et le cancer de l’ovaire, lien qui semble bien plus étroit que ce qui était annoncé dans les précédentes publications. En effet, il apparaît que les femmes présentant une endométriose ont un risque multiplié par 4,20 de présenter un cancer de l’ovaire, en comparaison avec les participantes sans endométriose.

Comme prévu, le risque varie selon le type histologique de cancer, particulièrement élevé pour les cancers de type I (risque multiplié par 7,48 fois), et multiplié par 2,70 pour les cancers de type II. Le risque varie également selon le sous-type de l’endométriose. Ainsi, il est 9,66 plus élevé pour celles dont l’endométriose est profonde, 2,82 fois plus élevé pour l’endométriose superficielle et multiplié par 2,62 pour les autres types. Les auteurs concluent qu’il est urgent de caractériser les mécanismes biologiques à l’origine de cette association, afin d’améliorer le dépistage et les stratégies de prévention pour les femmes atteintes d’endométriose sévère, associée ou non aux autres facteurs de risque importants du cancer ovarien comme les variants BRCA 1/2. Cela permettra aussi de définir de nouvelles molécules cible pour les traitements.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JAMA

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