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Un lien génétique entre le trouble bipolaire et l’épilepsie

Une équipe de chercheurs de l'Académie des sciences de Chine a récemment découvert un lien génétique entre les troubles bipolaires et l'épilepsie, deux pathologies neuropsychiatriques complexes, ouvrant de nouvelles perspectives en matière de recherche et de traitement. Sous la direction du Docteur Ming Li, de l’Institut de zoologie de Kunming, les scientifiques se sont appuyés sur des données génétiques d’études d’association pangénomique (GWAS) portant sur plus de 26.000 cas d’épilepsie et 25.000 cas de trouble bipolaire TB-I. Ils ont mis en évidence une « corrélation génétique positive » entre ces deux affections, ainsi que « 1.300 variantes génétiques communes », selon un communiqué. Ils ont également découvert « six loci génomiques indépendants associés à la fois à l’épilepsie et au TB-I », et identifié « une relation causale suggérant que l’épilepsie pourrait favoriser l’apparition du TB-I ».

Ces résultats corroborent « certaines observations cliniques montrant que les stabilisateurs de l’humeur utilisés pour le trouble bipolaire, comme le lithium, sont aussi efficaces dans la gestion des crises d’épilepsie ». Parmi les gènes impliqués, le SP4, fortement associé aux deux maladies, se démarque particulièrement. Ce gène, impliqué dans la régulation de l’humeur et modulé par l’activité neuronale, est stabilisé par le lithium, un médicament clé du traitement du TB-I. Cette découverte laisse envisager que SP4 pourrait devenir une cible privilégiée pour de nouveaux traitements à la fois pour le trouble bipolaire et l’épilepsie. Mieux comprendre les mécanismes neurobiologiques communs à l'instabilité de l'humeur et aux crises épileptiques pourrait en effet aider à mieux gérer les troubles de l’humeur chez les patients épileptiques, et vice-versa, précise l’étude.

L’étude suggère également que d’autres troubles neuropsychiatriques pourraient partager des bases génétiques communes. Par exemple, le chevauchement génétique entre épilepsie et trouble bipolaire invite à explorer des affections comme la schizophrénie ou les troubles du spectre autistique sous cet angle. Les chercheurs évoquent enfin la possibilité d’utiliser ces connaissances pour développer des traitements personnalisés, ajustés en fonction du profil génétique de chaque patient. « Cette avancée marque-t-elle le début d’une nouvelle ère de collaboration entre neurologie et psychiatrie visant à comprendre et traiter les troubles cérébraux complexes ? », s'interrogent-ils en guise de conclusion.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

EurekAlert

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