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Un lien entre le lithium dans l’eau potable et le taux de suicide ?
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Présent un peu partout dans les roches sur Terre et plus particulièrement dans des gisements sud-américains, le lithium est l’élément solide le plus léger. Connu pour être l’un des matériaux principaux dans la fabrication de batteries rechargeables, des traces sont identifiables dans l’eau et certains aliments, mais ses fonctions biologiques sont incertaines. Officiellement, le lithium est considéré comme un oligo-élément non essentiel, mais des études tendent à montrer qu’il pourrait être plus important qu’on ne le pense pour l’organisme.
Administré depuis plusieurs décennies pour traiter les troubles de l’humeur souvent d’ordre bipolaire, il a réduit avec succès les probabilités de suicide chez les personnes à haut risque. Les psychiatres recommandent à leurs patients une dose journalière d’au moins 200 milligrammes par jour, une quantité qui peut sembler effarante comparée aux autres oligoéléments (d’où une surveillance constante des malades pour éviter l’apparition d’effets secondaires). Mais des investigations ont prouvé que des microdoses de 400 microgrammes (μg) par jour suffisent pour réguler l’humeur.
Depuis les années 90, des études sur les effets du lithium présent dans l’eau potable au sein d’une population locale (taux de suicide, de violence et de démence) ont été réalisées dans différentes régions du globe. La majorité a montré une relation entre un haut niveau de lithium et un faible taux de suicide ainsi qu’une amélioration de la santé mentale.
Cependant, les résultats obtenus des différentes investigations n’avaient jamais été comparés. Une équipe de scientifiques du Royaume-Uni a voulu être la première à effectuer une méta-analyse, dans le but de confirmer les corrélations. Ils ont sélectionné, sur la quantité considérable d’études sur le sujet, quinze rapports pour une synthèse de données qualitative et en ont finalement gardé neuf.
Au total, plus de 1286 localités dans sept pays (États-Unis, Lituanie, Autriche, Italie, Grèce, Japon et Royaume-Uni) avaient été analysées dans au moins une des neuf études. La concentration moyenne de lithium dans les sources d’eau potable se situait entre 3.8 microgrammes par litre (μg/L) et 46.3 μg/L, avec certaines régions qui pouvaient monter jusqu’à 80 μg/L. Une sélection approfondie de ces niveaux par le groupe démontre effectivement un lien entre une haute concentration de lithium et un faible taux de suicide. « Il est prometteur que des niveaux plus élevés de lithium dans l’eau potable puissent exercer un effet anti-suicidaire et avoir le potentiel d’améliorer la santé mentale de la communauté », déclare l’épidémiologiste et auteur principal de l’étude, Anjum Memon.
Malgré les conclusions de leur méta-analyse, les chercheurs mettent en garde sur les effets bénéfiques du lithium. En effet, ils soulignent que ces études écologiques avaient été effectuées dans le but de générer des hypothèses et non des réponses. En d’autres termes, plusieurs variables comme la classe sociale, la prévalence de troubles mentaux dans une population, ou bien encore les personnes qui changent leur lieu de résidence, peuvent fausser les résultats observationnels. De plus, aucune des recherches sélectionnées n’avait pris en compte la présence de lithium dans la nourriture.
L’origine de l’eau est aussi un facteur important. Celle en bouteille (naturelle de source, traitée, ou encore de composition minérale modifiée) est souvent plus riche en lithium que l’eau du robinet, et une comparaison entre ces deux formes n’a jamais été réalisée.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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