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Le législateur américain prend en charge les intérêts privés des internautes
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Dès le début de l'année prochaine, quel que soit le résultat de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, le paysage législatif d'Internet devrait être sérieusement modifié. Du moins en ce qui concerne le respect de la protection des droits individuels des internautes. Depuis des années, cette question embarasse à la fois le pouvoir politique et l'industrie de la high tech américaine dans son ensemble. Le président Clinton a, jusqu'à présent, choisi de laisser celle-ci s'organiser au sein de comités et autres consortiums, afin qu'ils élaborent eux-mêmes les règles qui rassureraient les consommateurs. Quitte à faire légèrement pression sur eux pour qu'ils accélèrent les choses. Peine perdue, jusqu'à présent. Une situation d'autant plus embarassante que l'Union Européenne, elle, a fait ses choix et qu'elle réclame à l'Amérique des options équivalentes, afin de garantir le libre développement du commerce électronique des deux côtés de l'Atlantique. Dans ce contexte, c'est le pouvoir législatif américain qui est en train de prendre le relais. Cette semaine, le Sénat et la Chambre des Représentants organisent, simultanément, des auditions afin de préparer une législation qui devrait être votée dès le début de l'année prochaine. Mais si les parlementaires s'attellent, subitement, à une telle tâche, c'est aussi parce que la situation s'est modifiée dans l'industrie high tech elle-même. Rassurée par le vote récent d'une loi qui lui permettra de faire venir deux fois plus d'informaticiens étrangers très qualifiés que le quota jusqu'ici autorisé (800.000 au lieu de 450.000), l'industrie sait qu'elles pourra désormais assurer son développement grâce à cet apport de main d'oeuvre. En revanche, elle s'inquiète de la méfiance croissante des internautes à l'égard du mépris ouvertement affiché par de nombreux sites commerciaux vis-à-vis des informations personnelles que leur ont confié leur clients. beaucoup ont montré récemment qu'ils considéraient ces informations comme une marchandise comme une autre, bonne à échanger ou à revendre surtout en cas de difficultés financières. Or, si ce sentiment s'aggrave encore, Jupiter Communications prévoit qu'il pourrait coûter la moitié du chiffre d'affaires de la publicité en ligne (soit 5 milliards de dollars) l'année prochaine aux sites commerciaux. Et de fait, certaines grandes firmes, parmi les plus concernées, comme America On Line, ne rejettent plus, maintenant, la perspective d'une législation contraignante "Si l'on veut que le potentiel d'Internet se réalise pleinement, il faut que les internautes aient confiance", a constaté George Vradenburg, responsable de la Global and Strategic Policy d'AOL, qui milite maintenant, discètement, pour faire valoir ses vues à Washington. Une attitude partagée par de nombreux autres industriels.
Les Echos : http://www.lesechos.fr/hightech/index.html
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